Retour à Montréal

28 déc 2010

Ca y est, les fêtes en France sont déjà terminées… Quelle joie de retrouver sa famille, ses amis ! C’était un bonheur inouï de pouvoir les serrer dans mes bras, les écouter, apprendre de leur vie, de leurs inquiétudes et soucis quotidiens autant que leur richesse et bonheur de vie !

Par contre, la France en période de Noël, ce n’est pas de tout repos… D’abord, je suis arrivée juste avant une tempête de neige qui a d’ailleurs paralysé l’aéroport de Roissy durant 5 jours juste après mon arrivée… Il était moins une pour moi ! Et trouver 10 cm de neige à Rouen en Normandie alors que je venais de quitter le même climat à Montréal est plutôt désarçonnant ! Par contre, la France est définitivement moins bien équipée que le Canada pour pallier aux soucis climatiques… Les transports aériens et ferroviaires bloqués, les voitures sans pneus neige ne circulent plus… C’est drôle de voir la différence de moyens selon les pays habitués à des tempêtes de neige régulières et ceux qui n’en ont qu’une fois tous les 10 ans ! Évidemment, c’est un peu l’apocalypse du coup… Surtout en pleine période de Noël ! Et la France, fidèle à elle-même, qui trouve le moyen de faire grève dans cette période chaos total afin de compliquer les choses… En effet, la seule entreprise fournissant du glycol en France, produit qui sert à dégeler les ailes des avions, a décidé de faire grève au même moment pour faire valoir leurs droits ! Des fois, j’ai honte d’être Française… Résultat, des milliers de personnes ont dormi dans l’aéroport le 24 décembre !! Au secours…

Enfin, pour ma part, j’ai été très chanceuse et m’en suis sortie sans dommage. J’ai même pu me rendre à Paris et Lyon pour rendre visite à des amis ! Un luxe vu que les trains ne marchaient pas toujours… Par contre, j’ai pu être témoin du tempérament râleur des Français qui, je dois l’avouer, m’a un peu surprise… Manque d’habitude de ma part certainement. Quand je me suis retrouvée à Paris, gare St Lazare, à attendre debout sans bouger que mon numéro de quai s’affiche et que je me faisais constamment bousculer par des gens qui passaient sans prendre garde à moi, j’ai trouvé ça particulièrement pénible. Ne voient-ils pas que je me tiens là, sans bouger ? Ai-je vraiment envie de me faire rentrer dedans toutes les 5 minutes par des gens pressés qui ne se soucient que de leur petite personne ? Pas vraiment non… Heureusement, j’étais en vacances et n’en ai pas pris ombrage… Mais j’imagine si j’ajoute une journée fatigante au bureau par-dessus… Je ne veux plus vivre ça, ce genre d’expérience me confirme que Paris n’est plus pour moi. En plus, lors de l’affichage de la voie de train, tout le monde s’est précipité, courant sur les quais, allant jusqu’ à faire tomber le voisin sur les rails pour pouvoir monter dans wagon avant lui… Ca m’a fait rire tellement j’ai trouvé cet empressement maladif et malsain ! Et en même temps, ça m’a attristée également… Les gens qui ne pensent qu’à eux-mêmes, recroquevillés sur leur petit moi personnel, ne se rendent, à mon avis, pas la vie très facile. La vie est faite pour partager, pour vivre avec les autres, en leur compagnie et c’est un grand cadeau ! Enfin…

Malgré tout, j’ai vraiment apprécié me promener dans les rues de Lyon et de Paris, les villes françaises sont si belles ! Sans parler de leur nourriture exquise… Un très bon moment passé en France somme toute ! Et j’ai pu revoir la mer, si chère à mon cœur et qui me manque tant au Québec. J’ai revu avec plaisir certains de mes amis aussi avec lesquels j’aime tant pouvoir discuter de tout et de rien, à la française… Refaire le monde sans vouloir particulièrement le changer, mais juste pour le plaisir de parler. Par contre, au début ce n’était pas évident de communiquer avec eux, il était difficile d’imposer mes idées dans une conversation ou la moindre de mes paroles étaient suivies d’un éclat de rire général à cause de mon accent québécois qu’apparemment j’ai assimilé depuis 3 ans ! C’est assez déroutant pour moi d’ailleurs de revenir dans mon pays et de me faire dire que j’ai un accent étranger… Moi qui ai déjà un accent français au Québec… Je suis étrangère partout à présent ! Serais-je devenue apatride ? La sensation est étrange en tous cas.

En tous cas, j’ai pu profiter de mes parents et de ma famille et c’est l’essentiel, c’est pour ça que je suis rentrée pour les fêtes cette année et c’était parfait ! En plus, ma sœur était là avec son mari, nous étions au complet ! Maintenant, il faut retourner à la vie Montréalaise que j’ai eu plaisir à retrouver. La descente de l’avion sur Montréal, la découverte à travers les nuages de cette ville enneigée au fleuve si bleu, illuminant la plaine était un régal pour les yeux ! Et finalement, le froid d’ici est plus supportable que le 0 degré humide de la France ! Allez, au boulot maintenant !

Noël en France

15 déc 2010

De nouveau assise dans la salle d’embarquement à Montréal, je prends quelques minutes pour coucher sur papier mes états d’âme. Je retourne en France pour fêter Noël en famille cette fois. Rien d’exotique et pourtant mon cœur est rempli d’allégresse et de gratitude à l’idée de ce retour parmi les miens.

Pour une des premières fois depuis mon expatriation au Québec, je me sens en harmonie avec moi-même dans mon cœur et dans mon âme. Je me sens bien et sereine. J’ai passé des moments éprouvants ces dernières années émotionnellement parlant et enfin j’ai l’impression d’éprouver une certaine paix, but que je recherchais activement depuis longtemps… C’est peut-être d’ailleurs parce que j’ai arrêté de la chercher frénétiquement qu’elle s’est installée subrepticement comme une évidence et – je l’espère- durablement.

Mon travail au Québec est reconnu et apprécié, sans pourtant avoir eu à me tuer à la tâche, ce qui est très appréciable. Pour la première fois depuis mon arrivée il y a 3 ans à Montréal, j’ai accueilli la première tempête de neige avec joie. Regarder les flocons voler dans le vent, marcher dans cette poudre blanche avec la sensation d’effleurer un tapis de coton, le bruit sourd des bottes s’enfonçant doucement dans cette ouate gelée, me donnant des frissons d’allégresse… Les températures avoisinent déjà les -20 degrés, mais emmitouflée dans mon manteau de plumes, il me semble affronter la morsure du vent dotée d’une couette douillette ! Je me surprends à sourire en marchant dans les rues, la neige venant me chatouiller le visage comme si elle me remerciait de ma joie de vivre et en voulait encore plus ! L’arrivée du froid ne m’a pas toujours fait cet effet-là, je dois l’avouer. Les années précédentes, je l’entrevoyais plutôt comme un long et pénible hiver à endurer avec sa neige fondue qui souille les bas de pantalon, les problèmes de transport et les rhumes assurés !

Déjà 3 ans que je suis au Québec... et en même temps… Seulement 3 ans ? Il s’est passé tant de choses en si peu de temps ! De ma difficile rupture d’avec Michaël, mon intégration au Québec seule à construire lentement mon réseau social, mon nouvel attrait à la méditation et ma recherche intérieure, ma relation avec un homme marié Québécois, mon voyage de 3 mois seule en Inde et en Amazonie pour finir avec ma relation houleuse avec Étienne, je ne me suis pas ennuyée ! Et dire que je recherchais la paix au milieu d’une série de tempêtes émotionnelles !

A présent, je me sens plus détachée des événements extérieurs tout en en faisant partie intégrante. Difficile à expliquer… En tous cas, je me sens épanouie en ce moment comme je ne l’ai été depuis longtemps ! Et ça fait un bien fou… Il me reste des choses à régler encore mais je pense prendre le bon chemin ! Et un retour dans ma famille pour les fêtes ne peut me faire que du bien ! La magie de Noël est faite pour la passer avec les gens que l’on aime !