Quand le corps dit stop…

Le 6 mai 2010

Réveillés à 6h du matin, nous préparons nos affaires en vitesse, avalons notre petit déjeuner puis grimpons dans un minibus qui va nous emmener à Flores en 7h approximativement. Nous avons décidé de laisser les transports locaux pour prendre un minibus pour touristes qui ne s’arrêtera pas partout pour laisser monter ou descendre du monde et sera, espérons-le, un tantinet plus confortable.

Nous voici donc partis, à deux dans un minibus de six places, en direction de Coban. Trois heures plus tard, nous y sommes et prenons deux touristes de plus avant de partir en direction de Flores. Un autre minibus nous suit, rempli à craquer d’Israéliens. Nous avons de la chance d’avoir autant de place sur les banquettes du véhicule pour notre part. Je peux même m’allonger entièrement, Etienne me laissant la place pour s’asseoir près du chauffeur. J’apprécie d’autant plus l’attention que je ne me sens pas très en forme. Il fait chaud, le chauffeur n’arrête pas d’accélérer et de freiner brusquement sur les dos d’âne qui se succèdent toutes les dix minutes, sans parler des virages serrés de montagne où le ravin que l’on frôle commence à me donner le vertige. Au moins, je passe le temps en regardant les paysages verdoyants de montagne ou les Guatémaltèques déambulant dans les rues de leur village, les femmes toutes habillées de la même manière avec leur grande jupe longue colorée et leur chemisier en dentelle.

Le chauffeur nous arrête vers une heure pour manger dans un petit boui-boui local. Je me force à avaler mon poulet aux légumes, l’appétit n’étant pas vraiment présent. Nous embarquons dans le bus et repartons pour encore au moins trois heures de route. Au bout de dix minutes, je me relève en sursaut de ma banquette-lit, je n’ai plus le souvenir d’avoir repris mon appareil photo au restaurant! Je cherche partout et ne le trouve pas. Le chauffeur accepte de faire demi-tour et nous voilà revenus au restaurant en priant que personne ne soit parti avec. Mais non, il m’attend toujours là! Ouf! Soulagée d’avoir retrouvé mon bien, je me rallonge sur la banquette du minibus, mon ventre commençant à me jouer des tours…

Plus le temps passe, plus je me sens mal. Tout mon corps me crie qu’il en a marre d’être balloté dans tous les sens depuis quelques jours… Il n’en peut plus! C’est vrai qu’on a un peu abusé entre la fatigue du travail avant de partir, l’avion, les bus et les courtes nuits depuis notre arrivée au Guatemala, sans parler des excursions à droite et à gauche. Mon corps dit stop, tout simplement. Par contre, me le faire savoir dans un bus cahotant à 3h de route de la destination, ça n’a rien de drôle. Je me cramponne au siège, cherchant des positions meilleures pour soulager mes crampes d’estomac, mais rien n’y fait. J’ai le cœur au bord des lèvres quand nous arrivons à Flores après ces 3 douloureuses heures pour moi, ne souhaitant qu’une chose: des toilettes et un bon lit. Etienne, se rendant compte de mon état, s’occupe de trouver la chambre avec une salle de bains privée dans laquelle je fonce pour aller vomir… Je m’allonge, fiévreuse et désespérée par cet état de mal-être général qui risque, j’en ai peur, de me coûter cher par la suite. Si c’est juste une turista, ça va. Mais s’il s’agit d’une infection intestinale (j’avais mis une semaine à m’en remettre en Inde), ou pire de la malaria…

Comme je me vide littéralement de tous côtés, Etienne me concocte une mixture à base d’eau agrémentée de sel et de sucre. Ca permet d’arrêter la diarrhée et de fixer les minéraux. Je somnole pendant qu’Etienne part manger un peu et se balader en ville. A son retour et après avoir vomi deux fois encore, je me sens un peu mieux . Assez pour grimper sur le toit de l’hôtel et m’allonger dans un hamac à regarder le coucher de soleil sur le lac qui entoure la péninsule de Flores. Enlacés tous les deux dans le même hamac, nous regardons la nuit tomber, balancés par le vent, une légère couverture protégeant mon ventre de la fraîcheur de la soirée. Une première étoile apparaît, puis une deuxième… Dans les bras d’Etienne, encore fiévreuse, je me sens pourtant bien et sereine, je sens que je vais guérir vite. C’était juste un avertissement de mon corps de ralentir un peu. Bien compris! Je pars me coucher peu après, n’en pouvant plus. On verra demain comment je me sens!

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