Le 24 mai 2010
Nous nous réveillons tranquillement alors que le soleil commence à frapper sur notre tente. Le pied d’Etienne se maintient à peu près. Ca lui fait mal, mais pas au point de ne pouvoir marcher. Donc tout va bien !
Le temps de prendre un bon petit déjeuner en profitant encore une fois du calme et de la beauté des lieux, puis nous commençons à ranger nos affaires. Défaire la tente, ranger le matériel de camping, brûler les derniers déchets, tout ranger dans le bateau… On ne chôme pas ce matin ! Le tout est emballé rapidement puis nous sautons dans le bateau afin de rentrer au bercail. Dire au revoir à notre petit coin de paradis n’est pas évident, surtout qu’il fait un soleil radieux encore aujourd’hui ! Nous serions bien restés une journée de plus, tiens ! Mais d’autres responsabilités nous attendent à Montréal, dont la garde du fils d’Etienne ce soir. Il ne faut donc pas rentrer trop tard. De plus, si nous pouvions éviter le trafic en partant tôt, c’est un plus !
Nous filons donc au vent, à plein gaz, afin de retourner à Pointe David où nous avons laissé la voiture. Le temps de remettre le bateau sur la remorque et nous voilà partis vers Montréal en auto. Nous nous arrêtons quelque temps pour avaler une poutine et un hamburger puis arrivons 3 heures de temps plus tard en ville, à temps pour aller ranger les affaires de camping dans l’entrepôt d’Etienne puis aller chercher Gaël. C’est un peu la course, mais la planification est bonne et tout s’enchaîne parfaitement. On profite avec joie du petit bout de chou, puis je rentre chez moi me reposer un peu. Quel beau week-end nous avons passé !! Ces moments resteront longtemps gravés dans ma mémoire… Maintenant, il est temps de repenser un peu au travail, on reprend demain ! A la prochaine aventure…
Un orteil cassé ?
Le 23 mai 2010
Je me réveille avec la sensation d’avoir dormi d’un sommeil lourd et sans rêve, propre aux lendemains de cuite… Ce n’est pas une nuit bien réparatrice ! Toutefois, je suis relativement en forme ce matin, compte tenu de mon exagération d’alcool hier soir et j’en suis ravie !
Il fait grand soleil et une chaleur terrible nous fait étouffer un peu sous la tente. Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner puis partons en bateau au milieu de la rivière pour nous relaxer encore une fois en dérivant doucement au gré des courants. Que c’est bon de ne rien faire ! Nous ne nous en lassons pas. Surtout après cet intense voyage au Guatemala, suivi de la reprise du boulot aussi sec !
Allongés sur notre bateau, nous continuons de dériver et un lourd bruit de chute d’eau arrive jusqu’à nos oreilles. Nous cherchons d’où il peut venir et nous approchons en bateau doucement. La rivière tombe en remous sur des pierres un peu en avant de nous, rendant les courants plus forts à cet endroit. Etienne s’amuse à remonter le courant en sens inverse, aidé de son moteur, tout en esquivant les rochers qui affleurent sur l’eau. Un bon coup d’adrénaline pour le capitaine qui n’a pas droit à l’erreur, sous peine de cogner l’hélice sur une pierre, ce qui nous handicaperait pour notre retour. Mais il se débrouille à merveille, excité par le challenge. Amusée, je regarde Etienne en appréciant son adresse et sa vision de la vie qu’il prend souvent comme un jeu, ce qui m’apparaît être une belle qualité. Lorsqu’on atteint l’âge adulte, on nous inculque le sens des responsabilités, du savoir-vivre, du devoir et du travail, mais on perd souvent notre aptitude à s’amuser, à jouer, à s’émerveiller de la vie, ce que pourtant, enfant, nous faisions tous les jours. Bien sûr, je ne dis pas qu’il faut oublier toutes les autres aptitudes d’adultes, mais savoir de temps en temps lâcher prise et redevenir un enfant l’espace d’un instant est pour moi d’une importance capitale.
Nous revenons manger des pâtes sauce maison au camp puis repartons aussi sec en bateau, les dizaines de moustiques nous faisant fuir de la plage. Au moins, au milieu de l’eau, nous sommes tranquilles ! Et ma peau ne peut plus contenir plus de piqûres qu’elle n’en a déjà… Nous nous allongeons dans le bateau, parti chacun dans nos lectures respectives. Alors qu’on essaie de s’installer dans le fond du bateau plus confortablement, Etienne se coince le doigt de pied dans le gilet de sauvetage et un craquement sinistre retentit, suivi d’un cri de douleur… Aïe, j’ai bien peur qu’il ne se soit cassé l’orteil. On attend quelques instants que la douleur passe, on saura véritablement demain au gonflement du pied ce qu’il en est exactement. Pour le moment, à chaud, la douleur s’estompe un peu. Espérons que je me trompe et que l’os n’a rien ! Nous sommes isolés, sans grand recours sanitaire ici… Nous n’avons même plus de glace dans la glacière à lui mettre sur le pied !
Nous revenons au campement pas trop tard, afin de laisser le temps à Etienne de se reposer un peu. A l’abri des moustiques dans la tente hermétiquement fermée, nous faisons des pieds de nez aux insectes carnassiers qui vrombissent autour de nous, essayant de pénétrer notre tanière pour nous dévorer. La soirée se déroule tranquillement en compagnie d’un coucher de soleil toujours plus beau et toujours changeant. Ca fait déjà deux jours que nous sommes ici, c’est passé tellement vite ! Mais nous en avons bien profité tout de même. Jouer les Robinson Crusoë de cette façon, juste Etienne et moi, m’a ravie au plus haut point. La beauté dans la simplicité et le naturel. Un retour aux sources extrêmement apprécié. Une idylle isolée et intimiste. Autant de belles phrases pour décrire ce long week-end hors du temps où toute idée d’heure n’avait pas sa place dans nos pensées. Nous avons vécu sans montre, mangeant lorsque nous avions faim, dormant lorsque nous étions fatigués et prenant le temps de nous relaxer et de nous reposer comme bon nous semble. Un délice !
Perdue dans la contemplation du feu, je me réfère aux quatre éléments présents devant mes yeux : l’air que je respire, l’eau du lac à quelques mètres de moi, le sable sur lequel je me trouve et le feu qui crépite devant mes yeux, me réchauffant doucement. Je m’imprègne de ces quatre éléments essentiels à toute vie, essayant de faire corps avec eux, de les sentir énergétiquement parlant. Je me sens bien. Etienne tombe de fatigue, nous rentrons nous coucher dans la tente, une fois le super poulet grillé sur feu de bois et la salade terminés. Bonne nuit !
Je me réveille avec la sensation d’avoir dormi d’un sommeil lourd et sans rêve, propre aux lendemains de cuite… Ce n’est pas une nuit bien réparatrice ! Toutefois, je suis relativement en forme ce matin, compte tenu de mon exagération d’alcool hier soir et j’en suis ravie !
Il fait grand soleil et une chaleur terrible nous fait étouffer un peu sous la tente. Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner puis partons en bateau au milieu de la rivière pour nous relaxer encore une fois en dérivant doucement au gré des courants. Que c’est bon de ne rien faire ! Nous ne nous en lassons pas. Surtout après cet intense voyage au Guatemala, suivi de la reprise du boulot aussi sec !
Allongés sur notre bateau, nous continuons de dériver et un lourd bruit de chute d’eau arrive jusqu’à nos oreilles. Nous cherchons d’où il peut venir et nous approchons en bateau doucement. La rivière tombe en remous sur des pierres un peu en avant de nous, rendant les courants plus forts à cet endroit. Etienne s’amuse à remonter le courant en sens inverse, aidé de son moteur, tout en esquivant les rochers qui affleurent sur l’eau. Un bon coup d’adrénaline pour le capitaine qui n’a pas droit à l’erreur, sous peine de cogner l’hélice sur une pierre, ce qui nous handicaperait pour notre retour. Mais il se débrouille à merveille, excité par le challenge. Amusée, je regarde Etienne en appréciant son adresse et sa vision de la vie qu’il prend souvent comme un jeu, ce qui m’apparaît être une belle qualité. Lorsqu’on atteint l’âge adulte, on nous inculque le sens des responsabilités, du savoir-vivre, du devoir et du travail, mais on perd souvent notre aptitude à s’amuser, à jouer, à s’émerveiller de la vie, ce que pourtant, enfant, nous faisions tous les jours. Bien sûr, je ne dis pas qu’il faut oublier toutes les autres aptitudes d’adultes, mais savoir de temps en temps lâcher prise et redevenir un enfant l’espace d’un instant est pour moi d’une importance capitale.
Nous revenons manger des pâtes sauce maison au camp puis repartons aussi sec en bateau, les dizaines de moustiques nous faisant fuir de la plage. Au moins, au milieu de l’eau, nous sommes tranquilles ! Et ma peau ne peut plus contenir plus de piqûres qu’elle n’en a déjà… Nous nous allongeons dans le bateau, parti chacun dans nos lectures respectives. Alors qu’on essaie de s’installer dans le fond du bateau plus confortablement, Etienne se coince le doigt de pied dans le gilet de sauvetage et un craquement sinistre retentit, suivi d’un cri de douleur… Aïe, j’ai bien peur qu’il ne se soit cassé l’orteil. On attend quelques instants que la douleur passe, on saura véritablement demain au gonflement du pied ce qu’il en est exactement. Pour le moment, à chaud, la douleur s’estompe un peu. Espérons que je me trompe et que l’os n’a rien ! Nous sommes isolés, sans grand recours sanitaire ici… Nous n’avons même plus de glace dans la glacière à lui mettre sur le pied !
Nous revenons au campement pas trop tard, afin de laisser le temps à Etienne de se reposer un peu. A l’abri des moustiques dans la tente hermétiquement fermée, nous faisons des pieds de nez aux insectes carnassiers qui vrombissent autour de nous, essayant de pénétrer notre tanière pour nous dévorer. La soirée se déroule tranquillement en compagnie d’un coucher de soleil toujours plus beau et toujours changeant. Ca fait déjà deux jours que nous sommes ici, c’est passé tellement vite ! Mais nous en avons bien profité tout de même. Jouer les Robinson Crusoë de cette façon, juste Etienne et moi, m’a ravie au plus haut point. La beauté dans la simplicité et le naturel. Un retour aux sources extrêmement apprécié. Une idylle isolée et intimiste. Autant de belles phrases pour décrire ce long week-end hors du temps où toute idée d’heure n’avait pas sa place dans nos pensées. Nous avons vécu sans montre, mangeant lorsque nous avions faim, dormant lorsque nous étions fatigués et prenant le temps de nous relaxer et de nous reposer comme bon nous semble. Un délice !
Perdue dans la contemplation du feu, je me réfère aux quatre éléments présents devant mes yeux : l’air que je respire, l’eau du lac à quelques mètres de moi, le sable sur lequel je me trouve et le feu qui crépite devant mes yeux, me réchauffant doucement. Je m’imprègne de ces quatre éléments essentiels à toute vie, essayant de faire corps avec eux, de les sentir énergétiquement parlant. Je me sens bien. Etienne tombe de fatigue, nous rentrons nous coucher dans la tente, une fois le super poulet grillé sur feu de bois et la salade terminés. Bonne nuit !
Détente, pêche et farniente
Le 22 mai 2010
Au petit matin cependant, je me fais réveiller par des bruits de voix non loin de notre campement. Moi qui pensais que nous serions seuls au monde durant ce week-end, c’est raté. Je sors de la tente, persuadée que ces intrus ont eu l’audace de s’installer juste à côté de nous alors qu’il n’y a personne à des kilomètres à la ronde dans toute la réserve. En fait, il s’agit de pêcheurs qui ont choisi de lancer leur ligne à trois mètres de notre tente. Me voyant sortir, ils emmènent leur bateau un peu plus loin, devinant certainement à ma tête que je n’ai pas vraiment envie de faire connaissance… Je retourne me coucher en oubliant malencontreusement de bien refermer la porte de la tente. Les maringouins, voyant l’espace libre, se jettent dans l’habitacle, assoiffés de sang et intraitables. M’apercevant de mon erreur, j’entreprends de tuer un par un ces insectes vampires. Je déteste tuer les animaux mais je fais aisément une exception pour les moustiques! J’ai bien dormi cette nuit, malgré la fraîcheur nocturne. Emmitouflée dans nos sacs de couchage aux allures de couette, j’étais au chaud. Par contre, plusieurs fois j’ai été réveillée par des gros « plouf » dans l’eau, me demandant de quoi il retournait. Etienne m’apprendra plus tard qu’il devait certainement s’agir de castors qui claquent l’eau avec leur queue, le bruit pouvant résonner dans toute la baie.
Etienne dort encore, j’en profite pour faire du feu, laver la vaisselle d’hier dans la rivière en frottant avec du sable, puis je reste encore une fois en admiration devant ces flammes dansantes qui virevoltent sans cesse en un mouvement uni et gracieux. Mon cher et tendre me rejoint une heure après et nous entreprenons ensemble la préparation du petit déjeuner. Bagels fromage à la crème ou au Nutella, fraises, fromage et tomates, un vrai festin! Sans oublier le jus d’orange et le café. Etienne prépare tranquillement ses cannes à pêche (j’en ai même une à moi qu’il m’a offerte en cadeau!) puis nous lançons les hameçons dans l’eau de la plage, les laissant tranquillement le temps que ça morde. En attendant, nous nous relaxons sur la plage, le soleil se faisant un tantinet timide. Une heure après, un premier poisson mord, puis un deuxième! Youhou… Voilà notre souper pour ce soir!
Après avoir avalé quelques sandwiches, nous partons faire un tour en bateau afin de trouver un coin plus tranquille, sans pêcheurs nous tournant autour. Nous jetons l’ancre dans une petite crique isolée, lançons nos lignes puis nous étendons dans le bateau, nus comme des vers, profitant ainsi de la chaleur du soleil sur chaque parcelle de notre peau, le tangage du bateau nous berçant au gré des remous, une douce brise nous empêchant d’avoir trop chaud. La vie n’est-elle pas merveilleuse? Je n’en reviens toujours pas d’avoir la chance d’être ici, et je compte bien en profiter au maximum! Etienne attrape un autre poisson avec sa canne à pêche tandis que la mienne se prend dans le fond rocheux… Sur cette grande réussite de ma part, nous repartons à plein gaz, Etienne me laissant les commandes cette fois. Heureuse comme une enfant avec un nouveau jouet, je file sur l’eau, évitant les bancs de sable, étant maître à bord de ma direction et de ma vitesse. J’adore!
Nous nous arrêtons en plein milieu de la rivière, laissant le bateau dériver tranquillement tandis qu’un verre de rosé à la main, nous nous exerçons à profiter pleinement du moment, ouvrant tous nos sens à la nature qui nous entoure, essayant d’être présents à 100%, et c’est tellement bon!
Nous rentrons ensuite au camp, nous attelant à nos tâches respectives. Etienne, en bon Québécois, entreprend de scier des troncs d’arbre afin de faire le plein de bûches pour le feu de ce soir. Moi, j’admire mon homme en action, armé de sa scie mécanique, les copeaux de bois volant de toutes parts. En 15 minutes, il réduit un arbre mort en morceaux. Beau travail! Nous nous relaxons ensuite près du feu mais les mouches noires sont de sortie de nouveau. Agacés, nous finirons par poursuivre notre lecture sur le bateau, au milieu du lac, loin de ces satanées bestioles. Nous sommes de plus aux premières loges pour admirer le superbe coucher de soleil qui embrase le ciel. Superbe!
La nuit tombe, nous accostons à nouveau sur la plage, l’heure des moustiques étant passée. Nous discutons près du gigantesque feu qu’Etienne a allumé, faisant cuire des pommes de terre dans la braise, ainsi que des côtelettes d’agneau sur une grille, les flammes léchant la viande, la faisant cuire doucement… Il fait tellement bon près du feu! Nous ne voyons pas le temps passer, pris dans nos discussions enflammées et passionnantes. Je finis la soirée complètement saoule avec la désagréable impression d’avoir trop exagéré sur l’alcool ce soir sans m’en rendre compte, je risque de le payer demain!
Au petit matin cependant, je me fais réveiller par des bruits de voix non loin de notre campement. Moi qui pensais que nous serions seuls au monde durant ce week-end, c’est raté. Je sors de la tente, persuadée que ces intrus ont eu l’audace de s’installer juste à côté de nous alors qu’il n’y a personne à des kilomètres à la ronde dans toute la réserve. En fait, il s’agit de pêcheurs qui ont choisi de lancer leur ligne à trois mètres de notre tente. Me voyant sortir, ils emmènent leur bateau un peu plus loin, devinant certainement à ma tête que je n’ai pas vraiment envie de faire connaissance… Je retourne me coucher en oubliant malencontreusement de bien refermer la porte de la tente. Les maringouins, voyant l’espace libre, se jettent dans l’habitacle, assoiffés de sang et intraitables. M’apercevant de mon erreur, j’entreprends de tuer un par un ces insectes vampires. Je déteste tuer les animaux mais je fais aisément une exception pour les moustiques! J’ai bien dormi cette nuit, malgré la fraîcheur nocturne. Emmitouflée dans nos sacs de couchage aux allures de couette, j’étais au chaud. Par contre, plusieurs fois j’ai été réveillée par des gros « plouf » dans l’eau, me demandant de quoi il retournait. Etienne m’apprendra plus tard qu’il devait certainement s’agir de castors qui claquent l’eau avec leur queue, le bruit pouvant résonner dans toute la baie.
Etienne dort encore, j’en profite pour faire du feu, laver la vaisselle d’hier dans la rivière en frottant avec du sable, puis je reste encore une fois en admiration devant ces flammes dansantes qui virevoltent sans cesse en un mouvement uni et gracieux. Mon cher et tendre me rejoint une heure après et nous entreprenons ensemble la préparation du petit déjeuner. Bagels fromage à la crème ou au Nutella, fraises, fromage et tomates, un vrai festin! Sans oublier le jus d’orange et le café. Etienne prépare tranquillement ses cannes à pêche (j’en ai même une à moi qu’il m’a offerte en cadeau!) puis nous lançons les hameçons dans l’eau de la plage, les laissant tranquillement le temps que ça morde. En attendant, nous nous relaxons sur la plage, le soleil se faisant un tantinet timide. Une heure après, un premier poisson mord, puis un deuxième! Youhou… Voilà notre souper pour ce soir!
Après avoir avalé quelques sandwiches, nous partons faire un tour en bateau afin de trouver un coin plus tranquille, sans pêcheurs nous tournant autour. Nous jetons l’ancre dans une petite crique isolée, lançons nos lignes puis nous étendons dans le bateau, nus comme des vers, profitant ainsi de la chaleur du soleil sur chaque parcelle de notre peau, le tangage du bateau nous berçant au gré des remous, une douce brise nous empêchant d’avoir trop chaud. La vie n’est-elle pas merveilleuse? Je n’en reviens toujours pas d’avoir la chance d’être ici, et je compte bien en profiter au maximum! Etienne attrape un autre poisson avec sa canne à pêche tandis que la mienne se prend dans le fond rocheux… Sur cette grande réussite de ma part, nous repartons à plein gaz, Etienne me laissant les commandes cette fois. Heureuse comme une enfant avec un nouveau jouet, je file sur l’eau, évitant les bancs de sable, étant maître à bord de ma direction et de ma vitesse. J’adore!
Nous nous arrêtons en plein milieu de la rivière, laissant le bateau dériver tranquillement tandis qu’un verre de rosé à la main, nous nous exerçons à profiter pleinement du moment, ouvrant tous nos sens à la nature qui nous entoure, essayant d’être présents à 100%, et c’est tellement bon!
Nous rentrons ensuite au camp, nous attelant à nos tâches respectives. Etienne, en bon Québécois, entreprend de scier des troncs d’arbre afin de faire le plein de bûches pour le feu de ce soir. Moi, j’admire mon homme en action, armé de sa scie mécanique, les copeaux de bois volant de toutes parts. En 15 minutes, il réduit un arbre mort en morceaux. Beau travail! Nous nous relaxons ensuite près du feu mais les mouches noires sont de sortie de nouveau. Agacés, nous finirons par poursuivre notre lecture sur le bateau, au milieu du lac, loin de ces satanées bestioles. Nous sommes de plus aux premières loges pour admirer le superbe coucher de soleil qui embrase le ciel. Superbe!
La nuit tombe, nous accostons à nouveau sur la plage, l’heure des moustiques étant passée. Nous discutons près du gigantesque feu qu’Etienne a allumé, faisant cuire des pommes de terre dans la braise, ainsi que des côtelettes d’agneau sur une grille, les flammes léchant la viande, la faisant cuire doucement… Il fait tellement bon près du feu! Nous ne voyons pas le temps passer, pris dans nos discussions enflammées et passionnantes. Je finis la soirée complètement saoule avec la désagréable impression d’avoir trop exagéré sur l’alcool ce soir sans m’en rendre compte, je risque de le payer demain!
Camping sauvage au Baskatong
Le 21 mai 2010
Nous sommes vendredi matin, je suis au bureau en train de travailler devant mon ordinateur et je n’attends qu’une chose: que l’heure de midi sonne pour pouvoir m’échapper avec Etienne pour un long week-end de trois jours, lundi prochain étant férié. Nous avons décidé de partir tous les deux, seuls, en camping sauvage dans le nord des Laurentides et nous la jouer Robinson durant trois jours sur une île déserte. C’est la beauté du Québec: avoir la possibilité de s’éclipser durant un long week-end en pleine nature sans âme qui vive autour!
Midi sonne! Etienne et moi rangeons nos affaires, éteignons notre PC et filons discrètement vers sa voiture, en proie à une vive excitation. A nous la liberté! Etienne a travaillé dur ces derniers jours pour préparer cette expédition… Entre le matériel de camping à récupérer, le truck à emprunter, le bateau à attacher à la voiture… Surtout que toutes ses affaires étaient disséminées partout. La semaine a été plutôt chargée de son côté tandis que moi, je l’avoue humblement, je me suis plutôt reposée, j’en avais besoin après notre voyage épique au Guatemala.
Nous passons rapidement chez moi prendre mes affaires, passons à la SAQ chercher du vin, à l’épicerie faire le plein de bouffe pour ces trois jours, puis filons, tirant le bateau à l’arrière, en direction de Mont Laurier, à trois heures de Montréal environ. Le trafic est plutôt dense, beaucoup de Québécois ont visiblement pris eux aussi leur après-midi pour jouir du début de l’été tant attendu après ce long week-end d’hiver. Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous et tout le monde veut en profiter! Je les comprends bien, la neige tombait encore la semaine dernière à Montréal!
Arrivés vers 18h au Mont Laurier, nous avons encore un bout de chemin à faire jusqu’au Baskatong, un réservoir créé par un barrage où il est possible de camper sur de petites îles isolées. Ca y est, nous voici à la pointe David où la terre s’arrête pour faire place à l’eau des rivières poissonneuses. Nous embarquons tout notre matériel dans le bateau puis descendons la voiture à reculons, poussant le bateau dans la pente étroite servant à la mise à l’eau. Etienne aux commandes de l’auto, je suis chargée de retenir le bateau avec la corde lorsqu’il sera largué dans l’eau. Tout se passe sans problème et je tire le bateau jusqu’à la rive tandis qu’Etienne va garer la voiture au parking. Il revient cinq minutes plus tard, saute dans le bateau et tente de faire démarrer ce pauvre moteur qui n’a pas servi depuis deux ans. Il tousse un peu, crachote, puis vrombit au bout de quelques essais qui finissent par porter leurs fruits. Le capitaine n’oublie pas d’enregistrer notre position sur son GPS, puis nous voici filant à toute allure, le bateau chargé à bloc, Etienne aux commandes et moi devant, heureuse de me trouver ici, les cheveux au vent, dans cette superbe réserve naturelle quasi déserte. Il est 19h30 à peu près, le soir se prépare à tomber mais nous avons encore quelques heures de clarté devant nous. Nous ne croisons pas âme qui vive alors que nous nous enfonçons plus loin dans la réserve, filant sur l’eau et déambulant au milieu d’îles désertes peuplées de sapins. Je n’en reviens pas de me trouver ici ce soir alors que j’étais au bureau ce matin même. Il reste maintenant à choisir où monter notre campement. Les plages sont vides, nous avons l’embarras du choix! Nous regardons si le coin n’est pas trop propice au passage de bateaux, si la plage n’est pas trop en pente, nous étudions l’orientation du soleil… Finalement, nous trouvons un petit coin reculé, derrière un îlot au banc de sable fin attrayant et relativement plat. C’est décidé, nous camperons ici! Nous déchargeons le stock du bateau sur la plage puis entreprenons de monter la tente. Rapidement, plusieurs dizaines de mouches noires nous entourent de leur vrombissement pénible. Ah, nous avions oublié ce léger détail: les insectes en camping au Québec! Nous nous éloignons de quelques mètres, là où les insectes ont l’air moins voraces et commençons à installer notre campement.
La tente est vite montée, la table et les chaises installées, un bon feu de bois crépitant sur le sable, nous nous octroyons un temps de repos bien mérité, accompagné d’un verre de vin rouge, tout en admirant le ciel qui s’enflamme en un magnifique coucher de soleil. Seuls au monde dans ce coin reculé de toute civilisation, faisant corps avec Mère Nature, nous savourons ce moment d’éternité qui nous est offert. La fatigue et l’alcool nous rendant un peu saouls, nous décidons de préparer rapidement à manger sur le petit réchaud à gaz. Au menu ce soir: hamburgers maison! Nous faisons cuire la viande et réchauffer les pains puis enfournons le tout agrémenté de tomates, oignons, fromage et moutarde, comme deux ogres affamés. La nuit est tombée à présent et nous savourons la douce chaleur que nous procure le feu, la fraîcheur vivifiante du soir nous ayant rattrapés. Je me perds dans la contemplation des flammes crépitant dans l’obscurité, de minces tisons s’envolant dans le ciel d’encre, éclairant pour quelques secondes l’espace qui les entoure. Je me sens tellement chanceuse et privilégiée d’être ici, avec Etienne qui s’est galamment occupé de tout, dans un si bel endroit perdu au milieu du Québec. Je vis ce qui fait l’essence même du Québec, les grands espaces reculés où la nature prédomine alors que l’homme s’éclipse en toute humilité. Ces îles, accessibles seulement en bateau, constituent pour moi un havre de paix unique et privilégié. Un grand merci à Etienne de m’en faire profiter à ses côtés, c’est pour moi un grand bonheur!
Etienne est vraiment fatigué après sa dure semaine, et nous partons nous coucher en jetant un dernier regard aux premières étoiles qui viennent tranquillement tenir compagnie à la lune le temps d’une nuit. Il fait froid ce soir et nous nous emmitouflons dans de chauds sacs de couchage zippés ensemble, en y ajoutant deux couvertures pour être sûrs d’être bien. Nous nous endormons ensemble en écoutant les bruits de la nature qui, elle, se réveille.
Nous sommes vendredi matin, je suis au bureau en train de travailler devant mon ordinateur et je n’attends qu’une chose: que l’heure de midi sonne pour pouvoir m’échapper avec Etienne pour un long week-end de trois jours, lundi prochain étant férié. Nous avons décidé de partir tous les deux, seuls, en camping sauvage dans le nord des Laurentides et nous la jouer Robinson durant trois jours sur une île déserte. C’est la beauté du Québec: avoir la possibilité de s’éclipser durant un long week-end en pleine nature sans âme qui vive autour!
Midi sonne! Etienne et moi rangeons nos affaires, éteignons notre PC et filons discrètement vers sa voiture, en proie à une vive excitation. A nous la liberté! Etienne a travaillé dur ces derniers jours pour préparer cette expédition… Entre le matériel de camping à récupérer, le truck à emprunter, le bateau à attacher à la voiture… Surtout que toutes ses affaires étaient disséminées partout. La semaine a été plutôt chargée de son côté tandis que moi, je l’avoue humblement, je me suis plutôt reposée, j’en avais besoin après notre voyage épique au Guatemala.
Nous passons rapidement chez moi prendre mes affaires, passons à la SAQ chercher du vin, à l’épicerie faire le plein de bouffe pour ces trois jours, puis filons, tirant le bateau à l’arrière, en direction de Mont Laurier, à trois heures de Montréal environ. Le trafic est plutôt dense, beaucoup de Québécois ont visiblement pris eux aussi leur après-midi pour jouir du début de l’été tant attendu après ce long week-end d’hiver. Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous et tout le monde veut en profiter! Je les comprends bien, la neige tombait encore la semaine dernière à Montréal!
Arrivés vers 18h au Mont Laurier, nous avons encore un bout de chemin à faire jusqu’au Baskatong, un réservoir créé par un barrage où il est possible de camper sur de petites îles isolées. Ca y est, nous voici à la pointe David où la terre s’arrête pour faire place à l’eau des rivières poissonneuses. Nous embarquons tout notre matériel dans le bateau puis descendons la voiture à reculons, poussant le bateau dans la pente étroite servant à la mise à l’eau. Etienne aux commandes de l’auto, je suis chargée de retenir le bateau avec la corde lorsqu’il sera largué dans l’eau. Tout se passe sans problème et je tire le bateau jusqu’à la rive tandis qu’Etienne va garer la voiture au parking. Il revient cinq minutes plus tard, saute dans le bateau et tente de faire démarrer ce pauvre moteur qui n’a pas servi depuis deux ans. Il tousse un peu, crachote, puis vrombit au bout de quelques essais qui finissent par porter leurs fruits. Le capitaine n’oublie pas d’enregistrer notre position sur son GPS, puis nous voici filant à toute allure, le bateau chargé à bloc, Etienne aux commandes et moi devant, heureuse de me trouver ici, les cheveux au vent, dans cette superbe réserve naturelle quasi déserte. Il est 19h30 à peu près, le soir se prépare à tomber mais nous avons encore quelques heures de clarté devant nous. Nous ne croisons pas âme qui vive alors que nous nous enfonçons plus loin dans la réserve, filant sur l’eau et déambulant au milieu d’îles désertes peuplées de sapins. Je n’en reviens pas de me trouver ici ce soir alors que j’étais au bureau ce matin même. Il reste maintenant à choisir où monter notre campement. Les plages sont vides, nous avons l’embarras du choix! Nous regardons si le coin n’est pas trop propice au passage de bateaux, si la plage n’est pas trop en pente, nous étudions l’orientation du soleil… Finalement, nous trouvons un petit coin reculé, derrière un îlot au banc de sable fin attrayant et relativement plat. C’est décidé, nous camperons ici! Nous déchargeons le stock du bateau sur la plage puis entreprenons de monter la tente. Rapidement, plusieurs dizaines de mouches noires nous entourent de leur vrombissement pénible. Ah, nous avions oublié ce léger détail: les insectes en camping au Québec! Nous nous éloignons de quelques mètres, là où les insectes ont l’air moins voraces et commençons à installer notre campement.
La tente est vite montée, la table et les chaises installées, un bon feu de bois crépitant sur le sable, nous nous octroyons un temps de repos bien mérité, accompagné d’un verre de vin rouge, tout en admirant le ciel qui s’enflamme en un magnifique coucher de soleil. Seuls au monde dans ce coin reculé de toute civilisation, faisant corps avec Mère Nature, nous savourons ce moment d’éternité qui nous est offert. La fatigue et l’alcool nous rendant un peu saouls, nous décidons de préparer rapidement à manger sur le petit réchaud à gaz. Au menu ce soir: hamburgers maison! Nous faisons cuire la viande et réchauffer les pains puis enfournons le tout agrémenté de tomates, oignons, fromage et moutarde, comme deux ogres affamés. La nuit est tombée à présent et nous savourons la douce chaleur que nous procure le feu, la fraîcheur vivifiante du soir nous ayant rattrapés. Je me perds dans la contemplation des flammes crépitant dans l’obscurité, de minces tisons s’envolant dans le ciel d’encre, éclairant pour quelques secondes l’espace qui les entoure. Je me sens tellement chanceuse et privilégiée d’être ici, avec Etienne qui s’est galamment occupé de tout, dans un si bel endroit perdu au milieu du Québec. Je vis ce qui fait l’essence même du Québec, les grands espaces reculés où la nature prédomine alors que l’homme s’éclipse en toute humilité. Ces îles, accessibles seulement en bateau, constituent pour moi un havre de paix unique et privilégié. Un grand merci à Etienne de m’en faire profiter à ses côtés, c’est pour moi un grand bonheur!
Etienne est vraiment fatigué après sa dure semaine, et nous partons nous coucher en jetant un dernier regard aux premières étoiles qui viennent tranquillement tenir compagnie à la lune le temps d’une nuit. Il fait froid ce soir et nous nous emmitouflons dans de chauds sacs de couchage zippés ensemble, en y ajoutant deux couvertures pour être sûrs d’être bien. Nous nous endormons ensemble en écoutant les bruits de la nature qui, elle, se réveille.
Retour sur Montréal
Le 11 mai 2010
Réveillés à 4h du matin, nous partons pour l’aéroport qui se trouve à 5 minutes de l’hôtel. Nous enregistrons nos bagages et patientons devant un maigre petit-déjeuner que nos derniers quetzals (monnaie locale) nous permettent en attendant notre vol pour Mexico.
Deux heures plus tard, nous sommes en transit au Mexique où nous devons attendre 5 heures avant notre vol pour Toronto. Il est temps d’un petit bilan sur notre voyage. Au départ, je ne tenais pas particulièrement à visiter le Guatemala, disons que ce pays ne faisait pas partie de mes rêves, mais j’avoue avoir été agréablement surprise. Ce pays méconnu, encore préservé du tourisme, recèle bien des trésors que j’ai été ravie de découvrir. Les habitants sont adorables, toujours souriants à nous saluer au passage. Les lagons de Semuc Champey et les laves du volcan Pacaya resteront longtemps gravés dans ma mémoire comme faisant partie des plus belles merveilles naturelles que j’ai pu voir. Mais surtout, je vais retenir de ce voyage la compagnie d'Etienne avec lequel je découvre des contrées éloignées pour la première fois et qui m’a supportée durant toute cette semaine intense. C’est avant tout grâce à lui que j’ai pu visiter le Guatemala m’étant en fait jointe à son voyage prévu initialement seul. J’ai été particulièrement heureuse qu’il soit là à mes côtés pouvant partager ensemble de si beaux moments, ce qui a renforcé notre complicité. Ce voyage nous a permis de mieux nous connaître et c’est enchantée que je reviens de ces belles vacances, peut-être juste un peu trop actives et fatigantes. Tout aurait été parfait sans mon mal de ventre un peu trop long à mon goût !
Nous montons dans l’avion pour Toronto où nous atterrissons après un vol sans histoire à part un beau fou rire d’Etienne qui mettra 15 minutes à s’en remettre. Et moi évidemment qui ris de le voir rire… On ne s’en sort pas ! Après 2 heures d’attente, nous nous envolons ensuite pour Montréal où nous atterrissons vers minuit passablement fatigués. Les bagages nous ont suivi encore une fois sans problème et nous pouvons revenir dans nos chez-nous, avec l’impression d’être partis un mois, même si ça ne fait qu’une semaine… Ca fait une bonne coupure, mais je ne reviens pas forcément plus reposée que lorsque je suis partie ! Surtout que nous recommençons à travailler dès demain matin. Tout est un peu serré en temps dans ce voyage ! Mais quel beau voyage tout de même, nous revenons avec plein de belles images en tête. Il ne reste plus qu’à plonger de nouveau dans notre vie trépidante de cadres dynamiques en essayant de survivre au milieu de la frénésie du hockey qui bat son plein à Montréal ! La suite au prochain numéro…
Réveillés à 4h du matin, nous partons pour l’aéroport qui se trouve à 5 minutes de l’hôtel. Nous enregistrons nos bagages et patientons devant un maigre petit-déjeuner que nos derniers quetzals (monnaie locale) nous permettent en attendant notre vol pour Mexico.
Deux heures plus tard, nous sommes en transit au Mexique où nous devons attendre 5 heures avant notre vol pour Toronto. Il est temps d’un petit bilan sur notre voyage. Au départ, je ne tenais pas particulièrement à visiter le Guatemala, disons que ce pays ne faisait pas partie de mes rêves, mais j’avoue avoir été agréablement surprise. Ce pays méconnu, encore préservé du tourisme, recèle bien des trésors que j’ai été ravie de découvrir. Les habitants sont adorables, toujours souriants à nous saluer au passage. Les lagons de Semuc Champey et les laves du volcan Pacaya resteront longtemps gravés dans ma mémoire comme faisant partie des plus belles merveilles naturelles que j’ai pu voir. Mais surtout, je vais retenir de ce voyage la compagnie d'Etienne avec lequel je découvre des contrées éloignées pour la première fois et qui m’a supportée durant toute cette semaine intense. C’est avant tout grâce à lui que j’ai pu visiter le Guatemala m’étant en fait jointe à son voyage prévu initialement seul. J’ai été particulièrement heureuse qu’il soit là à mes côtés pouvant partager ensemble de si beaux moments, ce qui a renforcé notre complicité. Ce voyage nous a permis de mieux nous connaître et c’est enchantée que je reviens de ces belles vacances, peut-être juste un peu trop actives et fatigantes. Tout aurait été parfait sans mon mal de ventre un peu trop long à mon goût !
Nous montons dans l’avion pour Toronto où nous atterrissons après un vol sans histoire à part un beau fou rire d’Etienne qui mettra 15 minutes à s’en remettre. Et moi évidemment qui ris de le voir rire… On ne s’en sort pas ! Après 2 heures d’attente, nous nous envolons ensuite pour Montréal où nous atterrissons vers minuit passablement fatigués. Les bagages nous ont suivi encore une fois sans problème et nous pouvons revenir dans nos chez-nous, avec l’impression d’être partis un mois, même si ça ne fait qu’une semaine… Ca fait une bonne coupure, mais je ne reviens pas forcément plus reposée que lorsque je suis partie ! Surtout que nous recommençons à travailler dès demain matin. Tout est un peu serré en temps dans ce voyage ! Mais quel beau voyage tout de même, nous revenons avec plein de belles images en tête. Il ne reste plus qu’à plonger de nouveau dans notre vie trépidante de cadres dynamiques en essayant de survivre au milieu de la frénésie du hockey qui bat son plein à Montréal ! La suite au prochain numéro…
Le beau lac volcanique Atitlan
Le 10 mai 2010
Réveillés tranquillement vers 7h, j’ai encore très bien dormi, ce qui fait un bien fou. Je me lève avant Etienne afin de réserver notre bus pour 8h en direction de Panajachel, nous étions rentrés trop tard hier pour pouvoir le faire. A mon grand désarroi, on m’apprend que le bus est plein pour 8h et qu’il faut attendre celui de 12h30. Impossible, nous quittons le Guatemala demain à l’aube, nous souhaitons faire l’aller et le retour au lac Atitlan dans la journée!
Ennuyés, Etienne et moi cherchons une solution. La seule option si nous souhaitons vraiment y aller est le taxi. Mais il y a 2h30 de route, ça risque de coûter cher! Nous nous renseignons et on apprend avec stupeur que seul un minibus pour nous deux serait possible, mais pour la modique somme de 180$. Ouille, ce n’est pas prévu dans notre budget ça. Nous commençons par refuser puis, en y réfléchissant bien, on se dit que nous avons vraiment envie de voir ce lac. On travaille dur toute l’année, on peut se permettre cet extra! Nous acceptons donc et un minibus de 8 places arrive quelques minutes plus tard. Nous nous y installons confortablement ayant toute la place nécessaire requise et plus, puis nous partons en direction de Panajachel. Dire que nous avons commencé notre voyage serrés comme des sardines dans un bus local et que nous le finissons dans un minibus pour touristes en le louant pour nous tout seuls! Bravo…
Après 2h30 de route et un arrêt pour que notre chauffeur puisse boire son café, nous arrivons en vue d’un superbe lac entouré de volcans majestueux. Magnifique panorama! Etienne a du mal à en profiter: il a, à son tour, des problèmes gastriques. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans la nourriture mais il y a quelque chose qui ne nous convient pas! Nous arrivons peu après à Panajachel, petite ville ultra touristique où marchands d’artisanat se pressent dans la rue principale en proposant tous les mêmes articles. Humm, nous préférions les coins reculés de Florès ou de Semuc Champey qui restent, pour le moment, préservés du tourisme de masse.
Nous mangeons un morceau dans la rue principale puis nous nous rendons à l’embarcadère où un petit bateau à moteur nous propose de nous emmener à San Pedro, un petit village de l’autre côté du lac. Nous grimpons dans le bateau et nous voici, filant à bonne vitesse sur ce superbe lac semblant former un immense cratère flanqué de pics volcaniques. Les embruns nous mouillent le visage et nous ne sommes ravis.
Une bonne demi-heure plus tard (le lac fait plus de 10 km de large), nous débarquons à San Pedro. Ce charmant village nous charme aussitôt et nous nous baladons nonchalamment dans ses mignonnes petites rues. Nous trouvons un sentier menant au lac et décidons d’y piquer une tête. L’eau est fraîche, c’est agréable en comparaison de la chaleur ambiante. Toutefois, je reste sur mes gardes, de drôles de gars passent et repassent dans le coin. Un vol de sac est si vite arrivé et là nos deux passeports sont à l’intérieur! Mais je m’inquiète sûrement pour rien, personne ne s’en approche. On nous avait recommandé de faire attention aux vols au Guatemala mais jamais je ne me suis sentie menacée ou inquiète à ce sujet, contrairement au Pérou et en Bolivie où je sentais cette ambiance lourde d’insécurité peser sur nous. Mais les magasins ici sont tous aussi fermés avec des barreaux que leurs pays voisins et les portes de sécurité des hôtels sont si blindées qu’elles ressemblent à des portes de prison. Il doit y avoir une raison pour que les habitants eux-mêmes se protègent de leurs concitoyens! En tout cas, jamais je ne me suis sentie en danger de vol jusqu’à maintenant et j’ai trouvé globalement les gens adorables, souriants et serviables! Un très beau pays…
Nous trouvons ensuite un petit café rasta avec vue sur le lac, et restons l’après-midi ici à écouter de la musique d’ambiance devant un cocktail absolument infâme. Malgré la boisson ratée, nous passons ces quelques heures uniques à regarder le soleil scintiller sur le lac, n’entendant d’autres bruits que les enfants jouant dans l’eau, nous relaxant ensemble dans cette ambiance détendue. Ne rien faire, ça fait du bien aussi!
Nous reprenons ensuite le bateau pour revenir sur Panajachel, profitant de l’eau qui nous éclabousse au passage. Etienne et moi profitons du paysage et de la poussée du bateau à pleins gaz, debout à l’arrière, les cheveux au vent. Revenus sur Pana, nous arrivons à l’heure dite au minibus alors que le soleil commence à tomber. Mais il est déjà 17h30 et nous devons rentrer sur Guatemala City ce soir. Nous reprenons donc la route en sens inverse, disant en même temps déjà un peu au revoir à ce pays surprenant et magnifique. Nous entrons dans la capitale vers 20 h et demandons à notre chauffeur de nous trouver un hôtel près de l’aéroport. Il nous en dégote un correct et pas trop cher, parfait! Nous commandons une pizza, que nous mangeons dans la chambre d’hôtel, les restaurants étant inexistants dans le quartier, puis ne tardons pas à dormir, le lever sera tôt demain!
Réveillés tranquillement vers 7h, j’ai encore très bien dormi, ce qui fait un bien fou. Je me lève avant Etienne afin de réserver notre bus pour 8h en direction de Panajachel, nous étions rentrés trop tard hier pour pouvoir le faire. A mon grand désarroi, on m’apprend que le bus est plein pour 8h et qu’il faut attendre celui de 12h30. Impossible, nous quittons le Guatemala demain à l’aube, nous souhaitons faire l’aller et le retour au lac Atitlan dans la journée!
Ennuyés, Etienne et moi cherchons une solution. La seule option si nous souhaitons vraiment y aller est le taxi. Mais il y a 2h30 de route, ça risque de coûter cher! Nous nous renseignons et on apprend avec stupeur que seul un minibus pour nous deux serait possible, mais pour la modique somme de 180$. Ouille, ce n’est pas prévu dans notre budget ça. Nous commençons par refuser puis, en y réfléchissant bien, on se dit que nous avons vraiment envie de voir ce lac. On travaille dur toute l’année, on peut se permettre cet extra! Nous acceptons donc et un minibus de 8 places arrive quelques minutes plus tard. Nous nous y installons confortablement ayant toute la place nécessaire requise et plus, puis nous partons en direction de Panajachel. Dire que nous avons commencé notre voyage serrés comme des sardines dans un bus local et que nous le finissons dans un minibus pour touristes en le louant pour nous tout seuls! Bravo…
Après 2h30 de route et un arrêt pour que notre chauffeur puisse boire son café, nous arrivons en vue d’un superbe lac entouré de volcans majestueux. Magnifique panorama! Etienne a du mal à en profiter: il a, à son tour, des problèmes gastriques. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans la nourriture mais il y a quelque chose qui ne nous convient pas! Nous arrivons peu après à Panajachel, petite ville ultra touristique où marchands d’artisanat se pressent dans la rue principale en proposant tous les mêmes articles. Humm, nous préférions les coins reculés de Florès ou de Semuc Champey qui restent, pour le moment, préservés du tourisme de masse.
Nous mangeons un morceau dans la rue principale puis nous nous rendons à l’embarcadère où un petit bateau à moteur nous propose de nous emmener à San Pedro, un petit village de l’autre côté du lac. Nous grimpons dans le bateau et nous voici, filant à bonne vitesse sur ce superbe lac semblant former un immense cratère flanqué de pics volcaniques. Les embruns nous mouillent le visage et nous ne sommes ravis.
Une bonne demi-heure plus tard (le lac fait plus de 10 km de large), nous débarquons à San Pedro. Ce charmant village nous charme aussitôt et nous nous baladons nonchalamment dans ses mignonnes petites rues. Nous trouvons un sentier menant au lac et décidons d’y piquer une tête. L’eau est fraîche, c’est agréable en comparaison de la chaleur ambiante. Toutefois, je reste sur mes gardes, de drôles de gars passent et repassent dans le coin. Un vol de sac est si vite arrivé et là nos deux passeports sont à l’intérieur! Mais je m’inquiète sûrement pour rien, personne ne s’en approche. On nous avait recommandé de faire attention aux vols au Guatemala mais jamais je ne me suis sentie menacée ou inquiète à ce sujet, contrairement au Pérou et en Bolivie où je sentais cette ambiance lourde d’insécurité peser sur nous. Mais les magasins ici sont tous aussi fermés avec des barreaux que leurs pays voisins et les portes de sécurité des hôtels sont si blindées qu’elles ressemblent à des portes de prison. Il doit y avoir une raison pour que les habitants eux-mêmes se protègent de leurs concitoyens! En tout cas, jamais je ne me suis sentie en danger de vol jusqu’à maintenant et j’ai trouvé globalement les gens adorables, souriants et serviables! Un très beau pays…
Nous trouvons ensuite un petit café rasta avec vue sur le lac, et restons l’après-midi ici à écouter de la musique d’ambiance devant un cocktail absolument infâme. Malgré la boisson ratée, nous passons ces quelques heures uniques à regarder le soleil scintiller sur le lac, n’entendant d’autres bruits que les enfants jouant dans l’eau, nous relaxant ensemble dans cette ambiance détendue. Ne rien faire, ça fait du bien aussi!
Nous reprenons ensuite le bateau pour revenir sur Panajachel, profitant de l’eau qui nous éclabousse au passage. Etienne et moi profitons du paysage et de la poussée du bateau à pleins gaz, debout à l’arrière, les cheveux au vent. Revenus sur Pana, nous arrivons à l’heure dite au minibus alors que le soleil commence à tomber. Mais il est déjà 17h30 et nous devons rentrer sur Guatemala City ce soir. Nous reprenons donc la route en sens inverse, disant en même temps déjà un peu au revoir à ce pays surprenant et magnifique. Nous entrons dans la capitale vers 20 h et demandons à notre chauffeur de nous trouver un hôtel près de l’aéroport. Il nous en dégote un correct et pas trop cher, parfait! Nous commandons une pizza, que nous mangeons dans la chambre d’hôtel, les restaurants étant inexistants dans le quartier, puis ne tardons pas à dormir, le lever sera tôt demain!
La lave du volcan Pacaya
Le 9 mai 2010
Comme ça fait du bien une bonne nuit réparatrice! Nous n’avons nullement été dérangés par le bruit (à part notre montre que nous avions oublié d’éteindre et qui a sonné à 3h du matin) et ce réveil tardif à 9h du matin nous remet d’aplomb. Cette journée, je le sens, va être superbe! D’autant plus que mes problèmes d’estomac ont l’air de s’être estompés.
Nous flânons tranquillement sur la terrasse de l’hôtel en admirant les impressionnants volcans qui entourent la ville. Ceux-ci sont éteints mais nous réservons une excursion pour cet après-midi afin d’aller en voir un en activité. En attendant, nous prenons notre petit déjeuner en ville, nous nous baladons tranquillement jusqu’à la charmante place centrale de cette jolie ville d’Antigua, nous nous relaxons sur un banc face à la fontaine ou écoutons un groupe de musiciens au tempo entraînant et typiquement sud-américain avec ses flûtes de Pan et autres instruments locaux.
Antigua est vraiment une charmante bourgade où nombre d’étudiants étrangers s’installent quelques mois pour apprendre l’espagnol. Je les comprends, il doit faire bon y vivre quelque temps. Les bâtiments colorés autour de cette verdoyante place centrale d’où l’on peut admirer les majestueux volcans entourant la ville donnent une belle touche de peinture à ce tableau guatémaltèque. Etrangers et locaux cohabitent à Antigua sans ce concept particulier de tourisme et c’est bien agréable. Nous visitons les ruines de l’immense cathédrale à moitié restaurée ainsi que ses catacombes, puis assistons à des baptêmes d’enfants guatémaltèques. Assister à des scènes de vie locale en tant que spectateur discret est toujours un plaisir pour moi et je m’adonne à ce passe-temps avec joie.
Nous arrivons à un marché local où fruits et légumes se disputent les couleurs les plus vives. Nous déjeunons de riz, saucisses et fruits dans un coin d’un étal, assis par terre en écoutant les marchands scander le nom de leurs fruits à vendre, tout en humant leur odeur sucrée et incitatrice.
En revenant vers notre hôtel, nous croisons Agathe et Paul, le couple de Français avec lequel nous avons sympathisé à Semuc Champey. Quel hasard incroyable de les croiser ici en pleine rue! De plus, eux aussi font l’excursion au volcan Pacaya dans 10 minutes, nous la ferons ensemble. Génial! Nous nous changeons rapidement dans la chambre, enfilons nos chaussures de marche puis rejoignons l’équipée pour partir en bus en direction du volcan. Nous passons l’heure et demie de route à discuter avec nos amis français de nos vies et de voyages. Puis le bus prend une montée de cailloux, nous commençons l’ascension du volcan. Nous apercevons même son cratère fumer. C’est vraiment impressionnant! Je ne m’attends pas à pouvoir m’approcher très près de la lave, étant donné son caractère dangereux, d’autant plus que deux touristes et leur guide ont été surpris par la lave la semaine dernière et sont morts, brûlés vifs. Peu importe, marcher sur un volcan en activité est déjà toute une activité en soi.
Le bus s’arrête et on nous encourage à continuer à pied. Une horde d’enfants nous encercle pour nous vendre des bâtons de marche ou des chamallows à faire griller sur la lave. Nous la verrons si près que ça? Des loueurs de chevaux nous entourent également pour nous proposer de monter sur le dos de ces animaux. Nous essayons d’éviter tout ce beau monde puis entreprenons notre grimpette derrière notre guide. La montée est assez raide, surtout en pleine chaleur, mais nous grimpons à bonne allure tout de même. Les chevaux et leurs cavaliers nous suivent pour que nous les utilisions au moindre signe de fatigue. Nous sommes presque plus dérangés par la poussière soulevée par les canassons que par la montée elle-même. Nous les laissons passer devant afin qu’ils arrêtent de nous importuner. Une heure de grimpette plus tard, nous nous trouvons en face d’un paysage de désolation impressionnant. Le cratère du volcan d’où sort une épaisse fumée blanche semble avoir rejeté de l’antre de la terre une partie du monde d’Hadès à la surface, brûlant tout sur son passage. Une grande étendue rocheuse noirâtre où rien ne peut pousser est visible à perte de vue, de la fumée sort des roches volcaniques encore chaudes qui se trouvent sur le flanc de la montagne, ce qui rend l’atmosphère fantasmagorique. Puis, en regardant bien, je vois au loin le sol bouger. Mais oui, je ne rêve pas, sous les apparentes roches statiques, de la lave incandescente est visible par endroits et fait descendre le sol tout doucement dans le sens de la pente. Si on est attentif, on peut même entendre le craquement de la lave qui coule et emmène avec elle des roches en fusion. Incroyable!
Nous suivons notre guide à travers un semblant de chemin tracé sur la roche volcanique froide, approchant de plus en plus des coulées de lave. 15 minutes plus tard, nous nous trouvons à moins d’un mètre de cet enfer, la chaleur nous brûlant le visage parfois. Je n’arrive pas à croire que je me trouve aussi près de ce phénomène naturel qui m’a toujours fascinée. Tout le monde devient fou de joie et un peu hystérique d’assister à pareil spectacle. Nous mitraillons de photos ce volcan d’où semblent couler des langues de feu, nous courons dans tous les sens, voulant profiter au maximum du spectacle, totalement inconscients du danger de cette expédition. Les guides nous rappellent à l’ordre de temps en temps, mais ils s’amusent plus de notre enthousiasme qu’autre chose. Je suis ébahie, épatée, enchantée de pouvoir être là, sentir la chaleur de la lave incandescente qui se fraie un chemin à travers les roches sans que rien ne puisse l’arrêter. Sa rapidité de descente n’est pas grande mais elle a l’air invincible. Et si elle changeait de trajectoire? Si le volcan régurgitait de ses entrailles une nouvelle traînée de lave plus rapide? Nous serions dans de beaux draps… Mais, totalement inconscients de tout cela, nous continuons à nous délecter du spectacle aussi bien visuel que sonore et sensoriel.
Etienne réussit à dénicher des chamallows et un long bâton sur lequel il les pique, et il se penche sur la lave pour les faire griller avant de les déguster avec délice. Autant dire que l’exercice est très dangereux et passablement stupide, ce que je m’empresse d’imiter à mon tour. S’approcher de la lave assez près pour faire griller ses guimauves n’a rien d’aisé, la chaleur de la lave me brûle le visage à la limite du supportable. Mais je réussis également à les faire cuire quelques secondes et les enfouir avec un plaisir infini dans ma bouche, goûtant ainsi mes premières guimauves cuites à la lave de volcan. C’est facile à replacer dans une discussion mondaine par la suite! En tout cas, si on me demande un jour la chose la plus absurde que j’aie pu faire dans ma vie, « faire cuire des chamallows sur la lave d’un volcan » arriverait dans les premières positions!
Le temps passe malheureusement vite et le soleil commence à disparaître tranquillement derrière les autres volcans environnants. Là, le clou du spectacle s’offre à nous devant nos yeux ébahis. Plus la lumière du soleil baisse, plus le rouge incandescent de la lave en fusion contraste avec le noir des roches volcaniques. La Terre est véritablement en train de saigner! Comment décrire alors ce spectacle ahurissant… En face de nous respire un volcan en train de souffler de la fumée blanche tandis que de grosses veines rouge vermeil coulent de ses flancs en un grondement guttural de douleur, le soleil s’est caché derrière les nuages, rendant le ciel éclatant de rose pastel seul témoin de la colère d’Hadès.
J’aimerais rester encore pour profiter de la vision incroyable de cette blessure terrestre semblant ramener à la surface les tourments des Enfers du centre de la Terre, mais le guide nous presse de partir avant qu’il ne fasse nuit noire et je comprends aisément pourquoi. Je laisse le groupe partir et ferme délibérément la marche, désirant jusqu’à la dernière minute profiter du spectacle, tentant, dans ces quelques minutes restantes, de m’imprégner de toutes les sensations qui me traversent. Les gens étant partis, les craquements sonores des roches glissant sur le sol, emportées par la lave, sont plus flagrants, et l’image de désolation plus percutante.
Je m’aperçois alors que je n’ai peut-être pas assez contemplé le paysage comme il aurait fallu. J’aurais aimé qu’on s’arrête, Etienne et moi, quelques instants, assis quelque part, en silence mais connectés, ensemble, pour profiter pleinement de la majesté des lieux, ressentir plutôt que juste regarder… Au lieu de cela, nous courions partout avec notre appareil photo, passant presque plus de temps à observer la lave derrière l’objectif qu’à l’œil nu, ou en train de discuter avec nos amis de la chance que nous avions d’assister à pareil spectacle. Mais en avons-nous si bien profité que cela? Le temps est passé trop vite, je me suis laissée emporter par l’euphorie de tous, oubliant de prendre juste le temps d’apprécier pleinement. Bon, j’ai tout de même pu me faire plaisir et vivre intensément cette expérience aussi, c’est juste un petit regret que je garde en mémoire pour faire plus attention la prochaine fois. L’appareil photo numérique tue la magie du moment, comme l’a si bien souligné Etienne. Tout le monde est à la recherche de la meilleure photo à ramener en souvenir ou à montrer aux amis, mais on oublie de profiter pour nous-mêmes! C’est sur ces belles réflexions que je redescends dans la nuit noire, tout le monde se suivant en file indienne, certains n’ayant pas de lampe frontale collant ceux qui ont pensé à en prendre une. Etienne et moi avons plein de nouveaux amis du coup! Sans la lumière, c’est un coup à se tordre la cheville sur ces chemins de cailloux, surtout qu’il fait une nuit d’encre!
Après une bonne heure de descente, nous atterrissons comme par magie devant un pub où on nous encourage à aller nous désaltérer avec une bière. Nous en prenons chacun une afin de célébrer cette superbe après-midi puis montons dans le bus qui repart vers Antigua. Nous débarquons vers 21h en ville et suivons Agathe et Paul qui nous emmènent dans un restaurant de leur cru avec musique live et ambiance relaxante. On se raconte la façon dont nos romances ont commencé, devant un bon plat de pâtes aux crevettes agrémenté de vin, puis chacun retourne à son hôtel, le temps des adieux est arrivé. Ils finissent leur voyage de 5 mois et nous partons demain pour le lac Atitlan. Après cette incroyable journée, nous sombrons dans un sommeil réparateur.
Comme ça fait du bien une bonne nuit réparatrice! Nous n’avons nullement été dérangés par le bruit (à part notre montre que nous avions oublié d’éteindre et qui a sonné à 3h du matin) et ce réveil tardif à 9h du matin nous remet d’aplomb. Cette journée, je le sens, va être superbe! D’autant plus que mes problèmes d’estomac ont l’air de s’être estompés.
Nous flânons tranquillement sur la terrasse de l’hôtel en admirant les impressionnants volcans qui entourent la ville. Ceux-ci sont éteints mais nous réservons une excursion pour cet après-midi afin d’aller en voir un en activité. En attendant, nous prenons notre petit déjeuner en ville, nous nous baladons tranquillement jusqu’à la charmante place centrale de cette jolie ville d’Antigua, nous nous relaxons sur un banc face à la fontaine ou écoutons un groupe de musiciens au tempo entraînant et typiquement sud-américain avec ses flûtes de Pan et autres instruments locaux.
Antigua est vraiment une charmante bourgade où nombre d’étudiants étrangers s’installent quelques mois pour apprendre l’espagnol. Je les comprends, il doit faire bon y vivre quelque temps. Les bâtiments colorés autour de cette verdoyante place centrale d’où l’on peut admirer les majestueux volcans entourant la ville donnent une belle touche de peinture à ce tableau guatémaltèque. Etrangers et locaux cohabitent à Antigua sans ce concept particulier de tourisme et c’est bien agréable. Nous visitons les ruines de l’immense cathédrale à moitié restaurée ainsi que ses catacombes, puis assistons à des baptêmes d’enfants guatémaltèques. Assister à des scènes de vie locale en tant que spectateur discret est toujours un plaisir pour moi et je m’adonne à ce passe-temps avec joie.
Nous arrivons à un marché local où fruits et légumes se disputent les couleurs les plus vives. Nous déjeunons de riz, saucisses et fruits dans un coin d’un étal, assis par terre en écoutant les marchands scander le nom de leurs fruits à vendre, tout en humant leur odeur sucrée et incitatrice.
En revenant vers notre hôtel, nous croisons Agathe et Paul, le couple de Français avec lequel nous avons sympathisé à Semuc Champey. Quel hasard incroyable de les croiser ici en pleine rue! De plus, eux aussi font l’excursion au volcan Pacaya dans 10 minutes, nous la ferons ensemble. Génial! Nous nous changeons rapidement dans la chambre, enfilons nos chaussures de marche puis rejoignons l’équipée pour partir en bus en direction du volcan. Nous passons l’heure et demie de route à discuter avec nos amis français de nos vies et de voyages. Puis le bus prend une montée de cailloux, nous commençons l’ascension du volcan. Nous apercevons même son cratère fumer. C’est vraiment impressionnant! Je ne m’attends pas à pouvoir m’approcher très près de la lave, étant donné son caractère dangereux, d’autant plus que deux touristes et leur guide ont été surpris par la lave la semaine dernière et sont morts, brûlés vifs. Peu importe, marcher sur un volcan en activité est déjà toute une activité en soi.
Le bus s’arrête et on nous encourage à continuer à pied. Une horde d’enfants nous encercle pour nous vendre des bâtons de marche ou des chamallows à faire griller sur la lave. Nous la verrons si près que ça? Des loueurs de chevaux nous entourent également pour nous proposer de monter sur le dos de ces animaux. Nous essayons d’éviter tout ce beau monde puis entreprenons notre grimpette derrière notre guide. La montée est assez raide, surtout en pleine chaleur, mais nous grimpons à bonne allure tout de même. Les chevaux et leurs cavaliers nous suivent pour que nous les utilisions au moindre signe de fatigue. Nous sommes presque plus dérangés par la poussière soulevée par les canassons que par la montée elle-même. Nous les laissons passer devant afin qu’ils arrêtent de nous importuner. Une heure de grimpette plus tard, nous nous trouvons en face d’un paysage de désolation impressionnant. Le cratère du volcan d’où sort une épaisse fumée blanche semble avoir rejeté de l’antre de la terre une partie du monde d’Hadès à la surface, brûlant tout sur son passage. Une grande étendue rocheuse noirâtre où rien ne peut pousser est visible à perte de vue, de la fumée sort des roches volcaniques encore chaudes qui se trouvent sur le flanc de la montagne, ce qui rend l’atmosphère fantasmagorique. Puis, en regardant bien, je vois au loin le sol bouger. Mais oui, je ne rêve pas, sous les apparentes roches statiques, de la lave incandescente est visible par endroits et fait descendre le sol tout doucement dans le sens de la pente. Si on est attentif, on peut même entendre le craquement de la lave qui coule et emmène avec elle des roches en fusion. Incroyable!
Nous suivons notre guide à travers un semblant de chemin tracé sur la roche volcanique froide, approchant de plus en plus des coulées de lave. 15 minutes plus tard, nous nous trouvons à moins d’un mètre de cet enfer, la chaleur nous brûlant le visage parfois. Je n’arrive pas à croire que je me trouve aussi près de ce phénomène naturel qui m’a toujours fascinée. Tout le monde devient fou de joie et un peu hystérique d’assister à pareil spectacle. Nous mitraillons de photos ce volcan d’où semblent couler des langues de feu, nous courons dans tous les sens, voulant profiter au maximum du spectacle, totalement inconscients du danger de cette expédition. Les guides nous rappellent à l’ordre de temps en temps, mais ils s’amusent plus de notre enthousiasme qu’autre chose. Je suis ébahie, épatée, enchantée de pouvoir être là, sentir la chaleur de la lave incandescente qui se fraie un chemin à travers les roches sans que rien ne puisse l’arrêter. Sa rapidité de descente n’est pas grande mais elle a l’air invincible. Et si elle changeait de trajectoire? Si le volcan régurgitait de ses entrailles une nouvelle traînée de lave plus rapide? Nous serions dans de beaux draps… Mais, totalement inconscients de tout cela, nous continuons à nous délecter du spectacle aussi bien visuel que sonore et sensoriel.
Etienne réussit à dénicher des chamallows et un long bâton sur lequel il les pique, et il se penche sur la lave pour les faire griller avant de les déguster avec délice. Autant dire que l’exercice est très dangereux et passablement stupide, ce que je m’empresse d’imiter à mon tour. S’approcher de la lave assez près pour faire griller ses guimauves n’a rien d’aisé, la chaleur de la lave me brûle le visage à la limite du supportable. Mais je réussis également à les faire cuire quelques secondes et les enfouir avec un plaisir infini dans ma bouche, goûtant ainsi mes premières guimauves cuites à la lave de volcan. C’est facile à replacer dans une discussion mondaine par la suite! En tout cas, si on me demande un jour la chose la plus absurde que j’aie pu faire dans ma vie, « faire cuire des chamallows sur la lave d’un volcan » arriverait dans les premières positions!
Le temps passe malheureusement vite et le soleil commence à disparaître tranquillement derrière les autres volcans environnants. Là, le clou du spectacle s’offre à nous devant nos yeux ébahis. Plus la lumière du soleil baisse, plus le rouge incandescent de la lave en fusion contraste avec le noir des roches volcaniques. La Terre est véritablement en train de saigner! Comment décrire alors ce spectacle ahurissant… En face de nous respire un volcan en train de souffler de la fumée blanche tandis que de grosses veines rouge vermeil coulent de ses flancs en un grondement guttural de douleur, le soleil s’est caché derrière les nuages, rendant le ciel éclatant de rose pastel seul témoin de la colère d’Hadès.
J’aimerais rester encore pour profiter de la vision incroyable de cette blessure terrestre semblant ramener à la surface les tourments des Enfers du centre de la Terre, mais le guide nous presse de partir avant qu’il ne fasse nuit noire et je comprends aisément pourquoi. Je laisse le groupe partir et ferme délibérément la marche, désirant jusqu’à la dernière minute profiter du spectacle, tentant, dans ces quelques minutes restantes, de m’imprégner de toutes les sensations qui me traversent. Les gens étant partis, les craquements sonores des roches glissant sur le sol, emportées par la lave, sont plus flagrants, et l’image de désolation plus percutante.
Je m’aperçois alors que je n’ai peut-être pas assez contemplé le paysage comme il aurait fallu. J’aurais aimé qu’on s’arrête, Etienne et moi, quelques instants, assis quelque part, en silence mais connectés, ensemble, pour profiter pleinement de la majesté des lieux, ressentir plutôt que juste regarder… Au lieu de cela, nous courions partout avec notre appareil photo, passant presque plus de temps à observer la lave derrière l’objectif qu’à l’œil nu, ou en train de discuter avec nos amis de la chance que nous avions d’assister à pareil spectacle. Mais en avons-nous si bien profité que cela? Le temps est passé trop vite, je me suis laissée emporter par l’euphorie de tous, oubliant de prendre juste le temps d’apprécier pleinement. Bon, j’ai tout de même pu me faire plaisir et vivre intensément cette expérience aussi, c’est juste un petit regret que je garde en mémoire pour faire plus attention la prochaine fois. L’appareil photo numérique tue la magie du moment, comme l’a si bien souligné Etienne. Tout le monde est à la recherche de la meilleure photo à ramener en souvenir ou à montrer aux amis, mais on oublie de profiter pour nous-mêmes! C’est sur ces belles réflexions que je redescends dans la nuit noire, tout le monde se suivant en file indienne, certains n’ayant pas de lampe frontale collant ceux qui ont pensé à en prendre une. Etienne et moi avons plein de nouveaux amis du coup! Sans la lumière, c’est un coup à se tordre la cheville sur ces chemins de cailloux, surtout qu’il fait une nuit d’encre!
Après une bonne heure de descente, nous atterrissons comme par magie devant un pub où on nous encourage à aller nous désaltérer avec une bière. Nous en prenons chacun une afin de célébrer cette superbe après-midi puis montons dans le bus qui repart vers Antigua. Nous débarquons vers 21h en ville et suivons Agathe et Paul qui nous emmènent dans un restaurant de leur cru avec musique live et ambiance relaxante. On se raconte la façon dont nos romances ont commencé, devant un bon plat de pâtes aux crevettes agrémenté de vin, puis chacun retourne à son hôtel, le temps des adieux est arrivé. Ils finissent leur voyage de 5 mois et nous partons demain pour le lac Atitlan. Après cette incroyable journée, nous sombrons dans un sommeil réparateur.
Inscription à :
Articles (Atom)