Retour difficile en France

24/08/2014

Quelle bonne nuit réparatrice ! Comme ça fait du bien ! Merci KLM d’avoir cassé votre avion, ça tombait à pic pour nous ! Bon, je suis quand même embarrassée par le fait de rater ma rentrée au boulot mais sans cette nuit de repos je ne suis pas certaine que j’aurais pu être très utile au travail de toute façon ! 
 
Nous lézardons dans le lit, prenons tout notre temps dans cette belle chambre douillette. On apprécie d’autant plus que c’était inespéré ! Le petit déjeuner s’avère être le plus majestueux que j’aie eu l’occasion de voir… Des stands variés et infinis nous permettent de choisir entre du saumon, de la charcuterie, des œufs préparés à notre convenance, des fruits, des yaourts et viennoiseries en tout genre, et j’en passe … Nous aimerions goûter à tout, mais notre estomac n’est plus habitué à autant de nourriture depuis trois semaines et rapidement crie grâce. C’est bien dommage de laisser toutes ces bonnes choses !

Flo reçoit un coup de fil de la compagnie d’aviation qui lui apprend qu’ils lui ont réservé un vol pour cet après-midi jusqu’à Nairobi au Kenya, d’où il pourra prendre un avion pour Londres puis Marseille. Dans la joie de cette nouvelle, Flo oublie de demander pour moi aussi. Il rappelle donc afin de s’assurer que ce vol me concerne aussi, mais apparemment non. Et il n’y a plus de place sur le vol pour Nairobi ! Ok… Ah, finalement le vol pour Nairobi est annulé aussi… Bon, restons calmes… Au bout de vingt minutes d’attente, ils réussissent à me mettre aussi sur le vol de Nairobi qui n’est soudainement plus annulé. On reçoit des cartes d’embarquement par e-mail, et nous nous apercevons que Flo passe par Londres et moi par Paris… On rappelle… Bref, je passe tous les détails, mais nous finissons par avoir les bonnes cartes d’embarquement en étant réunis sur tous les vols jusqu’à Marseille. Ouf… Si on y arrive avec tout ça, on aura du bol !

Etant donné que notre premier vol ne part qu’à 17h cet après-midi, nous avons le temps d’aller faire quelques courses pour acheter ces fameux souvenirs que je regrettais de ne pouvoir me procurer hier. Comme quoi, la vie est bien faite ! On se rend en taxi dans un petit village où des sculpteurs présentent leur travail. Je fais le plein d’achats, puis nous revenons à l’hôtel nous détendre un peu au bord de la piscine. Dure cette journée de vacances supplémentaire ! C’est un bon sas très apprécié entre ce voyage fatigant et le retour dans le quotidien en France ! Et l’hôtel cinq étoiles ne gâche rien !

Nous picorons dans le buffet du midi, mais ces deux derniers jours sans manger le midi nous aurons décidément réduit l’estomac. Vers 14h, nous quittons ce magnifique hôtel dans un bus pour l’aéroport et montons dans un petit avion qui nous amène à Nairobi en trois heures de temps. Le bouclier n’a pas eu le droit d’entrer en cabine et nous ne savons pas du tout si nous allons le récupérer à la sortie. Zut alors, l’avoir trimbalé autant de temps pour rien ! C’est ballot… Flo n’est pas content du tout. Espérons qu’un autre miracle nous le rendra entier à Marseille !

A notre grande surprise, le bouclier est rendu à Flo dès la sortie de l’appareil, il n’a pas été mis en soute… Ouf ! Nous patientons dans une salle d’attente un peu glauque, sans magasin ni toilettes, puis montons dans l’avion pour Paris avec une bonne heure de retard. Flo peut mettre son bouclier dans le coffre au-dessus de nos têtes, c’est déjà un souci de moins. Nous réussissons à dormir un peu durant ces six heures de vol, ce qui nous aidera pour cette nouvelle journée qui risque de s’avérer fatigante.
Nous arrivons donc à Paris Charles de Gaulle avec une heure de retard, ce qui nous fait manquer notre correspondance pour Marseille. Flo est replacé directement sur le vol suivant qui part à 9h, tandis que moi je m’aperçois avec stupeur que l’on m’a placée sur un vol à midi qui part d’Orly ! Non mais c’est pas vrai ! Ça n’en finira jamais ce retour ! Je suis censée aller travailler cet après-midi moi, ils vont commencer à ne plus me croire, au travail, avec ces changements incessants d’horaires d’arrivée ! De plus, je commence vraiment à être fatiguée d’essayer de rentrer depuis samedi matin ! On est quand même lundi… Ça fait deux jours qu’on rame dans des soucis de voyage de retour ! Je n’en peux plus !

Flo prend les choses en main avec son calme habituel, et me traîne jusqu’au comptoir d’Air France qui se trouve à l’autre bout de l’aéroport CDG en m’assurant que tout va s’arranger. En effet, grâce au statut VIP de Flo, l’hôtesse trouve miraculeusement une place sur le même vol que Flo. C’est bien d’avoir un homme qui voyage tellement que toutes les compagnies sont aux petits soins pour lui, donc pour moi ! Et a priori, les bagages devraient suivre… Bon, ça, on verra à Marseille s’ils arrivent sur le tapis ! Ils auraient 25 fois la possibilité de se perdre depuis le début ! Déjà que nous, on ne sait plus trop où on habite…

Après toutes ce émotions, Flo m’emmène au salon VIP où nous pouvons nous reposer au calme devant un bon café et des viennoiseries offertes. Quel retour éprouvant ! J’ai l’impression qu’on a entrepris notre retour en France il y a une semaine et qu’on doit affronter une série d’obstacles les uns après les autres alors que nous croyons toucher sans cesse au but… Au moins, on est en France, c’est déjà un progrès ! Il ne nous manque plus qu’un saut de puce pour arriver à Marseille. Paris est toujours aussi déprimant en tous cas. Il fait gris, il pleuvouille, tout est terne et humide… Brr, on est mieux à Marseille ! Ça donne le cafard d’être ici.

Le vol du retour sur Marseille se déroule sans histoire, à part une maladresse de ma part, je renverse mon jus d’orange sur les genoux de mon voisin… C’est la fatigue ! Ca y est, nous foulons enfin le sol et touchons au but après tant de péripéties : il fait un magnifique soleil à Marseille et une chaleur douce bien agréable. Elle est belle ma ville !

Allez hop, pas de temps à perdre, nous sautons sous la douche dès notre arrivée, je troque mon habit de routarde contre celui d’une working girl, et me voilà en route pour le travail. Ouf, ça dépote comme retour ! J’ai déjà besoin de vacances pour me reposer !
La suite au prochain épisode…

De retour en Zambie

22/08/2014

Levés comme d’habitude à l’aube, nous avons pourtant notre compte de sommeil étant donné que nous étions au lit vers 20h… Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner en attendant 8h, heure où notre chauffeur de Livingstone doit venir nous chercher.

Toutefois, l’heure passe et aucun chauffeur ne se présente au lodge comme convenu. Vaguement inquiets, nous lui téléphonons et apprenons avec stupéfaction qu’il est bien parti à 5h ce matin de Lilongwe, mais que sa voiture a visiblement cassé en route et qu’il est dans l’incapacité de venir nous chercher ! Quoi ?? Nous devons absolument être en Zambie ce soir étant donné que notre vol de retour en France est pour demain, et il nous apprend tranquillement qu’on est coincés ici alors que nous lui avions tout payé d’avance ? Flo et moi commençons à être vraiment inquiets pour notre retour, et nous essayons de trouver une solution avec notre chauffeur coincé on ne sait où, mais il n’est pas très coopératif… Serait-ce un filou qui a tout orchestré dès le départ pour nous prendre notre argent sans honorer son deal, ou bien est-il vraiment en panne au bord de la route ? En tous cas, il aurait pu nous trouver une porte de sortie s’il avait voulu… Appeler un ami, nous payer un taxi pour retourner à Lilongwe… Mais il reste sourd à nos demandes… Qu’il aille au diable ! Nous n’avons plus qu’à trouver une solution nous-mêmes… Le lodge nous propose rapidement un chauffeur qui est d’accord pour nous emmener à Lilongwe, mais il faut juste que nous repayions une course que nous avons déjà payée ! A 100 dollars le trajet, c’est une somme tout de même. Malheureusement, nous n’avons pas le choix… Enervés et dégoûtés par cet individu de peu de parole, nous nous maudissons de lui avoir fait confiance et de l’avoir payé entièrement au début.

Après avoir cherché dans une cahute à l’autre bout du village vingt litres d’essence, versés à l’aide d’un entonnoir dans le réservoir, nous passons chercher deux Chinois qui font un bout de route avec nous et partons pour Lilongwe. Bon, au moins nous sommes en route avec seulement une heure trente de retard sur le planning, ce qui n’est pas mal au vu des circonstances.

Le trajet de 4h jusqu’à Lilongwe s’effectue sans souci, avec un petit arrêt en route pour que Flo puisse acheter un bouclier africain qu’il avait déjà repéré de longue date. Arrivés à l’arrêt de bus de la capitale, tout le monde éclate de rire à la vue de ce bouclier et nous nous demandons bien pourquoi… Nous ne saurons d’ailleurs jamais ce qui entraînait cette hilarité des foules… Ca a peut-être une signification cachée plutôt risible ?

Nous sautons dans un minibus en direction de la frontière avec la Zambie, mais il faut qu’il soit plein avant de partir. Alors nous attendons que de bonnes âmes aient envie d’aller dans la même direction que nous. En attendant, nous admirons la gare routière qui ressemble un peu à une cour des miracles… Des voitures sans roues jonchent la gare, des trous béants dans le sol empêchent les minibus de se croiser correctement, des vendeurs à la sauvette nous proposent de tout, des pinces à linge aux radios stéréo en passant par des bananes et des biscuits…

Trek en montagne

21/08/2014

J’ai superbement bien dormi cette nuit au son des vagues, un vrai délice ! Je me réveille tranquillement vers 7h30, mon homme étant déjà debout depuis une heure à regarder le lac devant notre cahute.

Le petit déjeuner dure deux heures, un temps infini pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas avoir le ventre vide. Certains touristes râlent, nous préférons patienter… C’est l’Afrique ici !
Nous passons la matinée à…glander ! Je reste couchée dans ce grand lit avec vue sur le lac (il fait trop chaud en plein soleil) à lire et flemmarder. Un vrai bonheur ! L’après-midi, nous décidons de nous secouer un peu et troquons nos sandales pour des chaussures de randonnée afin de marcher un peu dans les montagnes environnantes. Ça va faire du bien, ça fait des lustres qu’on n’a pas randonné !

Nous quittons la plage pour nous aventurer dans le village, chose que nous aurions pu faire depuis longtemps si nous avions regardé autre chose que le lac et imaginé qu’il y avait éventuellement une vie derrière… Nous découvrons donc un mignon petit village de pêcheurs parsemé de maisons simples et basiques devant lesquelles trônent quelques étals de poissons à l’odeur pestilentielle, en train de sécher au soleil. Les enfants veulent nous tenir la main, c’est tout mignon. De grands chantiers d’assainissement de l’eau ont été entrepris dans ce village pour permettre aux habitants de boire de l’eau filtrée plutôt que celle du lac, qui n’est pas potable ; c’est plutôt bien réussi je pense, il y a plein de fontaines d’eau filtrée un peu partout. 
 
Nous commençons notre grimpette après le village, sous un soleil de plomb, ce qui nous fait transpirer à grosses gouttes. Ouh, c’est dur de reprendre la marche après avoir aussi peu pratiqué ! Je trouve ça vraiment difficile à cause du manque d’exercice, de la chaleur intense et de la montée abrupte… Toutefois, après une bonne heure d’effort, nous arrivons au sommet de la montagne où la vue sur le lac est magnifique ! Nous dérangeons quelques singes qui s’enfuient en courant, seuls les moucherons nous tourneront autour de façon insupportable.

Flo décide de ne pas prendre le même chemin de retour mais de faire une boucle pour rentrer. Ok, mais sans carte, ce n’est pas facile pour se repérer et la nuit arrive vite ici ! Flo est sûr de lui, je suis mon guide privé sans broncher, pas très rassurée toutefois. Je me vois déjà finir la rando à la frontale, cherchant le chemin à travers les arbres ! Mais non, mes inquiétudes sont non fondées et il nous ramène à la plage sans sourciller. Mon homme est trop fort !

Nous restons quelques instants à admirer le coucher du soleil sur les gros galets du bout de plage, puis rentrons tranquillement par le village. Un bon souper plus tard, nous allons nous coucher bien fatigués, toujours au son de cette berceuse que nous offrent les vagues sur le sable.

Kayak sur le lac Malawi

20/08/2014

Comme prévu, la nuit ne fut pas terrible… Ils ont fait la fête jusqu’à une heure indue, puis la plupart ont décidé de discuter sur la plage devant notre hutte en sortie de boite… C’était l’horreur pour moi ! Flo, par je ne sais quel miracle connu de lui seul, a réussi à faire une nuit potable. C’est pas juste !

Ce matin, je suis intransigeante, nous changeons de lodge dès maintenant. Il est hors de question que je passe une nouvelle nuit comme celle-ci. On est en vacances pour se reposer, pas pour finir en zombies… Je pars donc à la recherche d’un autre hébergement et j’en trouve un tout mignon, avec de belles huttes donnant sur la plage, loin de tout ce raffut. Adopté ! Nous transvasons nos affaires, puis décidons de profiter un peu du lac en kayak. Nous voici donc partis sur ce rafiot de fortune, beaucoup plus instable qu’un canoë, longeant la plage au-delà des rochers où l’on ne peut pas aller à pied. Je ne me sens pas archi à l’aise sur ce kayak, nous manquons tomber à l’eau plusieurs fois, alors que j’ai mon appareil photo avec moi. Après de nombreux coups de rame, nous arrivons à une jolie petite plage déserte et isolée entre de gros rochers. L’endroit est superbe, et n’a certainement rien à envier aux Seychelles ! Nous nous y reposons quelque temps, avant de reprendre le kayak en direction du retour. Pffiou, c’est fatigant de pagayer autant, surtout après une nuit quasiment blanche ! Nous rentrons nous reposer à notre hutte, nous le méritons bien. Dur, les vacances !

Après manger, nous repartons pour une virée en kayak, sur l’île d’en face cette fois, où nous sommes allés donner à manger aux aigles hier. Cette fois, je n’ai pas mon appareil photo en bandoulière comme ce matin, ce qui m’enlève ce stress de tomber à l’eau avec lui en perdant toutes les photos de ce magnifique voyage. Beaucoup plus à l’aise que ce matin et plus reposée également, je pagaie avec entrain jusqu’à l’île, prenant le relais de Flo qui, lui, est un peu plus fatigué que ce matin. On forme une bonne équipe et on ne se dispute même pas ! C’est top !

Cette fois, en kayak, nous passons tout près des aigles pêcheurs sans même avoir à les appâter avec des poissons. Les voir planer au-dessus de nos têtes, leurs grandes ailes déployées et leurs serres acérées prêtes à fondre sur un poisson perdu, nous fascine à un point ! Nous nous arrêtons sur une petite plage pour nous reposer un peu, puis rentrons au lodge dans une belle lumière qui décline. Nous dînons d’une délicieuse pizza au feu de bois, puis rentrons à la hutte sous un beau ciel étoilé. Pour mon plus grand bonheur, on n’entend aucune musique tonitruante, mais seulement le bruit des vagues qui se brisent bruyamment sur le sable, le vent s’étant levé dans la soirée. Ah, j’adore ! Lovés dans le grand lit de notre cabane sous une moustiquaire, nous écoutons les sons du lac qui nous bercent doucement. Un vrai bonheur !

Petit tour en bateau

19/08/2014

Réveillés à 6h45 sans réveil, je crois que nous avons pris l’habitude des réveils matinaux. Le petit déjeuner n’est même pas encore ouvert ! Nous y allons tout de même, espérant avoir au moins un café en attendant. Notre vœu est exaucé, le café arrive relativement rapidement (pour l’Afrique). Un pancake aux bananes pour moi et une omelette pour Flo plus tard, nous empaquetons nos affaires pour changer de lodge. Celui-ci nous paraît cher pour pas grand-chose. Nous trouvons notre bonheur dans de charmantes huttes sur la plage, possédant juste un grand lit (toilettes et salle de bains à l’extérieur), mais sa simplicité et son emplacement en bordure du lac lui donnent un charme fou.

Une fois installés, nous allons nous promener sur la plage du côté du village. Tous les enfants veulent nous dire bonjour, c’est rigolo. Les femmes, courbées en deux sur le lac, les pieds dans l’eau, passent leur temps à faire la vaisselle ici ! Les pêcheurs dénouent leurs filets de pêche et les enfants jouent. C’est impressionnant le nombre d’enfants que nous apercevons ! Le taux de natalité doit être très élevé ici et les moyens de contraception limités.

Nous rentrons au lodge pour midi, et je me délecte d’un excellent curry de poisson tandis que Flo est fidèle à son hamburger. Le souci dans ce pays, c’est qu’ils sont assez pauvres au niveau culinaire. En gros, ils nous proposent soit des pizzas, soit des hamburgers. Ça va bien un peu mais midi et soir, ça fait beaucoup ! Surtout que personnellement, je n’affectionne ni l’un ni l’autre. 
 
Vers 14h, un bateau de pêche à moteur vient nous chercher pour nous emmener sur l’île d’en face. Une fois arrivés, nous plongeons dans l’eau fraîche du lac avec masque et tuba, tandis que notre guide lance des bouts de pain dans l’eau sur lequel des dizaines de poissons se jettent. Certains sont noirs ou marron, mais d’autres possèdent une couleur bleutée très belle. Nous restons un moment dans l’eau, nourrissant nous-mêmes ces poissons et nous amusant de leur proximité. On dirait un véritable aquarium, l’eau est si transparente ! Notre guide essaiera d’en attraper un avec ses mains mais n’y arrivera pas. Ils sont plus rapides que lui !

Nous longeons ensuite l’île en bateau tout en essayant d’attirer les aigles pêcheurs jusqu’à nous en les appâtant avec du poisson. Malheureusement, d’autres touristes ont dû passer avant nous et les aigles n’ont plus faim. Nous assistons de loin à quelques vols de ces rapaces majestueux mais rien de transcendant. Nous revenons donc flâner devant notre hutte, regardant la plage où des scènes de vie locales ne cessent de nous distraire. C’est vraiment un bel endroit ici !

Il est temps de s’atteler à admirer le coucher du soleil. Quelle vie difficile nous avons ici ! Etant donné que je trouve que les portions sont un peu petites question nourriture, je décide de commander deux plats ce soir afin d’être certaine de satisfaire mon appétit : un plat de riz aux champignons à la crème et un hamburger ! Flo se contente d’un curry au poulet, le petit joueur… Les serveurs, sans doute perdus par toutes ces commandes, se trompent dans les plats, nous apportent ceux des autres (alors qu’il n’y a que quatre tables), puis nous les enlèvent… Bref, on aura finalement nos plats deux heures après… J’avoue avoir eu les yeux plus gros que le ventre et je partage mon hamburger avec Flo qui se moque gentiment de moi ! Durant tout le repas, nous entendons une musique sourde venir jusqu’à nos oreilles… Espérons que nous ne l’entendrons pas trop de notre hutte qui se trouve dans notre direction !

Mon inquiétude était malheureusement fondée… Une boite de nuit vient d’ouvrir ses portes avec de la musique techno à fond les ballons juste derrière notre hutte. Autant dire que les murs en paille de notre cahute n’arrêtent pas vraiment les bruits… On dirait que la discothèque est dans notre chambre, c’est horrible ! Je m’enfonce les boules Quiès au fond des oreilles tout en sachant d’avance que la nuit va être difficile…

En route vers le lac Malawi

18/08/2014

J’ai plutôt mal dormi cette nuit à cause d’un satané moustique qui a réussi à s’infiltrer sous la moustiquaire et qui, piégé à l’intérieur du filet, n’avait rien de mieux à faire que de nous vrombir dans les oreilles. Réveillés vers 7h, nous avons fait une grasse matinée par rapport à d’habitude, mais je ne pense pas que nous ayons correctement récupéré encore. Le petit déjeuner composé d’œufs sur le plat, de salade de choux et de frites nous laisse un peu perplexes mais bon… On mange ce qu’on peut et on laisse le reste, ce qui me fait mal au cœur car ils étaient trois à s’activer en cuisine pour nous servir. Laisser dans l’assiette ce qu’ils ont préparé avec tant d’ardeur est dommage, mais les frites froides le matin ont du mal à passer. 
 
Nous ne savons pas encore quelle sera la suite de notre voyage pour nous, nous hésitons encore entre deux destinations sur le lac Malawi. Soit nous prenons les transports en commun et allons au plus près, à savoir Senga Bay au bord du lac, soit nous trouvons une autre solution pour rejoindre Cap Maclear, un petit village au bord de ce même lac, beaucoup plus reculé et difficile d’accès mais aussi beaucoup plus joli paraît-il. Un chauffeur doit venir nous rencontrer après le petit déjeuner et nous proposera un prix pour nous y emmener. Toutefois, personne ne se présente et l’heure commence à avancer. Alors que nous nous faisons une raison d’aller à Senga Bay en bus, le tenancier de l’hôtel nous propose de nous emmener à Cape Maclear lui-même avec son 4x4. Après discussion, nous tombons d’accord sur un prix, puis il nous annonce qu’il va aussi emmener sa femme et son fils pour qu’ils voient le lac. Pas de souci pour nous ! Il nous demande d’attendre une heure ou deux le temps que sa femme se prépare. Aucun problème, nous avons le temps.

En effet, nous grimpons vers 10h30 dans son 4x4, nous deux à l’arrière, sa femme et son fils de trois ans à l’avant. Alors que tout le monde attache sa ceinture de sécurité, seul l’enfant a visiblement un droit d’exemption. Je n’imagine pas ce que ça donnerait si le père devait freiner en urgence. Rien que d’y penser, ça me fait froid dans le dos… Nous retournons chez eux parce que sa femme a oublié des affaires, nous nous arrêtons un nombre incalculable de fois pour différentes choses, puis partons enfin vers 11h. 
 
La route est agréable, il y a plein de choses à voir pat la fenêtre et notre chauffeur nous commente beaucoup de scènes de vie. Par exemple, les cimetières se trouvent cachés dans la forêt pour éviter que les esprits viennent hanter les maisons. Des brochettes de rats sont vendues en bord de route. On passe devant une cérémonie où tout le monde est habillé en blanc : il s’agit d’une initiation au passage à l’âge adulte d’un jeune homme ou d’une jeune fille. Pour les garçons, ça consiste en général en une circoncision, même si le gouvernement pousse de plus en plus pour que ça se fasse à l’hôpital et non dans un village avec les moyens du bord. Pour les filles, l’excision est apparemment de moins en moins pratiquée, mais le rite est remplacé par le fait de perdre sa virginité avec un parfait inconnu, un homme qui est censé lui apprendre comment satisfaire correctement le mari plus tard… Ben voyons ! Penser que ces pratiques existent toujours au XXIème siècle me remplit d’effroi. Quel traumatisme pour ces jeunes filles ! Et c’est sans parler du sida qui est un fléau important ici, et que ce genre de pratique bestiale n’arrange pas. 
 
Quatre heures de route plus tard, nous arrivons dans un petit village de pêcheurs appelé Cap Maclear. On y est arrivés ! Dire qu’hier encore on ne pensait pas venir ici ! L’endroit est charmant, très authentique et sans trop de touristes… C’est parfait ! De plus la vue sur ce lac, si étendu qu’on ne voit aucune terre à l’horizon, bordé de montagnes boisées, est vraiment très belle. On se croirait sous les tropiques !

N’ayant plus de place dans notre hôtel de prédilection, nous choisissons une autre chambre plus chère dans un autre lodge, juste pour cette nuit. La chambre est correcte mais beaucoup trop chère pour ce que c’est. Bon, nous sommes fatigués par la route, nous chercherons mieux demain ! Nous partons nous promener sur la plage de sable en longeant le lac. Des enfants nous sourient et veulent nous accompagner au bout du chemin en nous tenant la main, des barques locales taillées dans un tronc de baobab rament sur le lac paisible, le soleil commence à descendre derrière la grosse île qui se trouve en face, permettant aux nuages de prendre leurs plus belles couleurs… Les pieds dans l’eau, j’en savoure la fraîcheur tout en regardant les femmes africaines laver la vaisselle dans le lac, grattant avec du sable, ou taper le linge sale contre une grosse pierre. Les enfants, souvent nus, batifolent en criant sur la plage. La vie ici est simple et heureuse.

Nous regardons le coucher de soleil en sirotant une bière, puis partons manger sans attendre, nous sommes fatigués. Des pâtes pour moi et un hamburger pour Flo, on part se coucher peu après, je crois qu’il n’est même pas 20h !

Anniversaire de Flo

17/8/2014

Réveillés encore une fois à 5h, nous nous levons pour notre dernier safari ici. Tout a une fin malheureusement ! Même à une heure aussi indue, je réussis à me souvenir de l’anniversaire de mon homme (il a fallu un petit déj avant que mon esprit ne s’éclaire) que lui-même avait oublié. Heureusement que mon journal de bord m’aide à savoir quel jour nous sommes, on perd tout repère ici !

Nous sautons dans la jeep de Friday avec trois Américains coopérants au Malawi et une famille d’Hollandais. Il est temps qu’on parte, il commence à y avoir beaucoup de monde ici ! Le patriarche hollandais s’avérera être un vrai Bidochon durant toute la durée du safari, ce qui me consternera tout en me faisant beaucoup rire… Il parle fort, gêne tout le monde avec ses commentaires stupides… C’est vrai que les voyages sportifs et un peu difficiles font un tri par eux-mêmes parmi les gens intéressants. Cette fois-ci, notre voyage est facilement accessible à tous ceux qui possèdent de l’argent, et le tri ne se fait pas de la même façon. C’est surprenant et un peu perturbant je dois dire…
Ceci dit, cette famille aura l’avantage d’avoir de bons yeux et nous trouvera un beau léopard caché tout en haut d’un arbre, dévorant un impala chassé cette nuit, alors que deux hyènes attendent patiemment en bas de l’arbre qu’un bout de chair fraîche tombe de la branche. Le spectacle est captivant et d’autant plus fascinants que nous sommes les seuls à en profiter. Toutefois, d’autres voitures nous rejoignent et nous laissons le léopard aux autres, en ayant bien profité nous-mêmes.
Nous apercevons girafes et éléphants, singes et koudous, hippos et crocodiles, aigles et oiseaux colorés… sans oublier les zèbres et impalas… Puis Friday nous fait remarquer des traces dans le sable. Il s’agit de traces de pattes de lions ! Si on pouvait retrouver ces félins ce matin, ce serait sans nul doute un beau safari pour l’anniversaire de Flo ! Nous entamons un vrai travail de détectives pour savoir où nous emmènent ces traces. Elles ont l’air d’avoir suivi le chemin de terre sableuse par lequel peut passer la jeep. Nous les suivons pas à pas, les yeux dardés vers la savane. Par chance, les traces restent sur la route sableuse, il nous est facile de les suivre.

Nous roulons un bon moment, mon excitation à l’idée de trouver ces animaux ne retombant pas malgré les kilomètres parcourus. Ils sont tout près, je le sens ! Soudain, j’aperçois les formes ocre qui se détachent dans la savane. Ce sont eux ! Et c’est moi qui les ai trouvés ! Une meute de lions fait la sieste dans l’herbe. Ils ne sont décidément pas très actifs en journée ! Nous sommes de nouveau seuls à les admirer, ce qui rend le spectacle encore plus magique, surtout après avoir suivi les traces depuis si longtemps. Voici notre récompense. Je me fais mousser en disant à Flo que c’est moi qui ai organisé l’apparition de tous ces animaux pour son anniversaire, mais bizarrement il n’a pas l’air de me croire… C’est vrai qu’on a quasiment vu tous les animaux possibles de ce parc en une matinée. Ce n’est pas mal ! Nous rentrons au lodge, enchantés par notre aventure.

Ce n’est pas Denver qui nous attend cette fois mais un ami à lui chargé de nous déposer à la frontière du Malawi. Nous devons donc quitter cet endroit idyllique pour reprendre notre périple. Ceci dit, je suis aussi contente de quitter cette bulle aseptisée pour revenir dans le voyage. Nous n’avons fréquenté que des touristes durant ces cinq jours, il est temps de repasser en mode local ! Nous disons chaleureusement au-revoir à Friday, qui a vraiment été un guide hors pair, puis partons dans la voiture de notre chauffeur en direction du Malawi.

Deux heures plus tard, nous arrivons à la frontière en même temps qu’un gros bus bondé venant de Lusaka. C’est bien notre veine ! Il n’y en a qu’un par jour et on arrive en même temps que lui ! Les formalités d’immigration prennent alors un temps fou, surtout parce que les locaux veulent tous nous passer devant, il faut jouer des coudes pour les en empêcher, c’est un peu pénible ça ! Toutefois, nous réussissons à passer et entrons au Malawi à pied, portant nos gros sacs sur le dos.

Il faut alors trouver un taxi pour nous emmener à l’arrêt de bus le plus proche. Un gars nous propose de partager avec d’autres personnes. Pourquoi pas ? Sauf que la voiture est déjà pleine à nos yeux. Mais pas pour un Malawien ! Il met Flo sur le siège conducteur, le poussant le plus possible vers la boîte de vitesse, et me case sur l’autre siège passager avant, serrée contre une mama bien en chair qui est déjà installée. Alors ça c’est fort ! Tenir à quatre sur les deux sièges d’une voiture normale (on est loin du break), je n’ai jamais vu ça. Flo est carrément plié en quatre et moi je suis obligée de sortir la tête par la fenêtre pour pouvoir respirer. Lorsque le chauffeur se serre contre Flo et qu’il doit carrément passer au-dessus de ses deux jambes pour atteindre le levier de vitesse, je suis prise d’un fou-rire que j’ai du mal à calmer. Le chauffeur n’a pas l’air de comprendre pourquoi je ris, ça doit être quotidien pour lui. En plus, il roule vite le bougre ! 110 kilomètres heure avec une voiture pleine à craquer, c’est pas mal. Heureusement, dix minutes plus tard, il nous dépose à la gare routière. On voulait sortir de notre bulle et vivre au rythme du pays ? On est servis…

Nous montons dans un minibus et retrouvons des places normales, où nous avons la possibilité de bouger les orteils. Heureusement, car il nous reste deux heures de trajet jusqu’à Lilongwe, la capitale du Malawi. Le trajet se passe sans encombre, le regard rivé sur la vitre du bus. Le pays a l’air plus pauvre que la Zambie, c’est indéniable.

A la gare routière de Lilongwe, un chauffeur de taxi nous aborde, sentant l’alcool à plein nez et titubant sur ses deux jambes. Nous essayons de lui expliquer que nous ne partirons pas avec lui vu son état mais il est du genre collant. Nous arrivons toutefois à nous en débarrasser et montons dans un taxi au chauffeur plus alerte. La guest house que nous avons choisie n’est pas des plus raffinées mais il est temps pour nous de faire un peu d’économies, ça nous coûte cher ce voyage ! Nous choisissons tout de même la meilleure chambre de l’hôtel, les autres nous donnant un peu le cafard. Nous sommes les seuls dans l’hôtel apparemment, c’est plutôt étonnant mais bon…

Nous faisons un tour dans la ville qui ne correspond en rien aux villes plutôt modernes de la Zambie. Ici, on a du mal à croire qu’on se trouve dans une capitale. On dirait un village oublié par le temps. Flo est fatigué par notre grosse journée (on s’est quand même levés à 5h ce matin !), alors nous rentrons à l’hôtel nous reposer. Pour prendre sa douche, il faut d’abord faire chauffer l’eau dans une grande bouilloire électrique et se la verser sur la tête à l’aide d’un petit bol. C’est plus simple ici que tout ce qu’on a connu jusqu’alors. Après un peu de repos bien mérité, je traîne Flo dans un bon restaurant recommandé par notre guide, afin de fêter son anniversaire dignement. L’établissement est charmant, le tenancier, un Australien, est plutôt âgé, et son personnel également. Prétextant aller aux toilettes, je glisse un mot au propriétaire sur l’anniversaire de Flo, pour savoir s’il peut faire quelque chose pour le dessert. 
 
Un peu embarrassé par ma demande qui n’a pas l’air d’être courante ici, je le vois pourtant s’émoustiller à la recherche d’une bonne idée. J’ai l’impression de lui avoir donné un challenge pour sa soirée, qu’il est ravi de relever. Ça doit changer un peu de son quotidien…

Nous dînons divinement bien ! Ils ont même des avocats en entrée, ce qui ravit Flo qui en est fan ! Le steak est tendre à souhait et bien juteux, c’est un délice. Il faut dire que nous avons sauté le repas du midi aussi… En tous cas, je suis contente d’avoir trouvé un restaurant qui répond à nos attentes pour cette soirée d’anniversaire ! Ma surprise tombe à l’eau lorsque le serveur vient nous dire gentiment que le gâteau d’anniversaire arrive… C’est comme à Madagascar l’année dernière, je me décarcasse pour que Flo ne sache rien mais les serveurs bien intentionnés font toujours tout pour faire éclater le secret trop tôt. En fin on est habitués, et ça n’empêche pas Flo d’être content. 
 
Ils arrivent en chantant « happy birthday Florian » avec un gâteau aux pommes surmonté d’une bougie de fortune. C’est tout mignon ! Le propriétaire a l’air aux anges d’avoir relevé le défi, et Flo est ravi ! Le dessert avalé, nous remercions chaleureusement toute la troupe et rentrons nous coucher exténués.