Retour en métropole

05/01/2015

Levée à 6h du matin, j'ai l'impression d'avoir bien récupéré cette nuit. Il est temps de tout ranger à présent, on quitte notre petite case créole pour un retour sur Marseille. Une fois prêts, nous sautons dans la Twingo direction l'aéroport de St Denis sous une pluie diluvienne... Ca nous permet de ne pas regretter ce temps en tout cas! 
 
Arrivés à l'aéroport, la voiture est vite rendue et nous nous rendons à l'enregistrement des bagages où une foule énorme attend en une queue infinie... Sauf que mon homme est "Sky Priority", donc on a droit à une queue spéciale où on peut s'enregistrer en dix minutes. C'est-y pas beau ça? J'en reste toujours baba, moi qui ai été habituée à faire la queue pendant des heures avec tout le monde... Nous nous rendons ensuite au salon VIP où des viennoiseries, fruits, thé et café nous sont servis à profusion gratuitement... Flo est habitué à ce traitement de faveur, moi je suis toujours émerveillée! Nous montons ensuite dans l'avion à l'heure dite pour un long voyage de retour. 
 
Le bilan de ce voyage est très positif et nous sommes ravis de ce bel intermède sous les Tropiques et dans l'île de mon enfance. Bien que nous n'ayons pas vraiment fréquenté beaucoup de créoles, la plupart d'entre eux nous ont paru bien sympathiques, toujours le sourire aux lèvres. Les locaux étaient un tantinet plus souriants sur la côte que dans les cirques, mais tout le monde nous a paru très gentil. La mixité entre blancs et noirs est aussi appréciable. Beaucoup de couples mixtes avec des enfants métissés vivent en harmonie sur l'île, le racisme n'a pas l'air d'y avoir cours. Tant mieux! Je pense que l'intégration entre blancs et noirs est plus réussie à La Réunion qu'en Martinique ou en Guadeloupe. Cette île est également surprenante par la diversité de ses paysages sur une si petite surface. Entre la côte souvent ensoleillée, et les cirques entourés de forêts luxuriantes et de cascades, sans parler des déserts de lave autour du volcan... On ne sait plus où donner de la tête tellement cette île recèle de richesses naturelles à découvrir!

Le seul bémol de ce voyage a été le temps pluvieux et nuageux dans les terres à partir de 9h du matin. Ca obligeait à se lever tôt et je pense que ce n'était pas toujours raisonnable dans mon état. Disons que La Réunion est une destination de sportifs, ce que je suis moins ces derniers temps à cause de ma grossesse. Je pense également qu'il y a de meilleures périodes pour y aller qu'en décembre où la pluie est tout de même très présente dans les cirques. Il faudra y revenir à un autre moment de l'année. En tout cas, c'est une superbe destination de voyage!



Le Piton Maïdo

04/01/2015

Réveillés à 7h, quelle grasse matinée ce matin! Il est temps de se reposer un peu, c'est notre dernier jour à La Réunion, on repart demain! Vivement la reprise du boulot que je me repose...

Après le petit déjeuner, nous partons en direction du Piton Maïdo sur lequel nous espérons avoir encore une vue sur le cirque de Mafate. La route pour atteindre le belvédère n'est pas très longue mais grimpe pas mal, et comme nous nous trouvons sur la réserve d'essence, c'est un peu l'angoisse de la panne... Du coup, Flo s'arrêtera un peu avant la fin de la route, préférant faire marcher sa femme enceinte que tomber en panne d' essence... Heureusement pour lui, le belvédère n'est qu'à quelques minutes de marche. Evidemment, quand on arrive, la vue est entièrement bouchée. Et comme d'habitude, il nous suffit d'être un peu patients et tout se dégage d'un coup, nous montrant un superbe point de vue sur le cirque de Mafate surplombé par le Piton des Neiges découvert (c'est rare à cette heure de la journée!). C'est superbe! Nous profitons de ce spectacle grandiose tant que les nuages nous le permettent, puis nous promenons un peu sur la crête histoire d'en profiter le plus longtemps possible. Je reprends ensuite la route tandis que Flo remonte le chemin pour aller chercher la voiture, m'évitant ainsi une remontée que je ne me sentais pas capable d'effectuer. Il me récupère au passage et nous redescendons sur Boucan Canot où nous avons décidé de nous arrêter pour déjeuner. Ce petit village balnéaire est toujours aussi mignon, même s'il est loin de mes souvenirs de jeunesse d'antan. Le drapeau de requin est orange et non plus rouge comme la dernière fois. Cela signifie qu'aucun requin n'a été aperçu récemment et il est autorisé de se baigner derrière les bouées jaunes. Ben voyons! Je ne m'y essaierai pas quant à moi!

Flo et moi sommes étonnés de ne pas voir plus de monde dans ces stations balnéaires le long de la côte. Nous qui avions peur qu'elles soient toutes bondées, il n'en est rien! Certaines structures hôtelières sont même à l'abandon, La Réunion souffre visiblement d'une crise touristique due certainement à la crise économique et au problème des requins. C'est vrai qu'on est censés être en haute saison touristique et, à part au volcan, ça ne se voit vraiment pas, ni dans les cirques, ni sur la côte!

Nous déjeunons dans un petit restaurant tout en bas, dans la rue piétonne, non loin de mon ancienne maison, puis quittons ce petit lieu bien sympathique sous une chaleur de plomb. Nous retournons tranquillement à notre case nous reposer un peu, j'en ai bien besoin! En fin d'après-midi, nous montons au jardin botanique de St Leu. Arrivés sur place, on nous apprend que le jardin ferme dans 45 minutes. Bon, il faut encore tout faire au pas de course! On ne peut jamais être cool dans ce pays! Nous déambulons à travers les fougères géantes les palmiers de toutes formes et une belle forêt de bambous. Les fleurs y sont rares par contre, mais la diversité des plantes est fort intéressante. Ouf, on a vu l'essentiel dans le temps imparti! Nous finissons ensuite la journée sur la plage de St Leu, histoire de profiter une dernière fois de l'océan Indien. Flo ira taquiner les poissons et les multiples coraux multicolores avec masque et tuba tandis que je reste tranquillement sur la plage sans même avoir la force de me baigner. Je me sens vraiment fatiguée ce soir, je limite mes mouvements au maximum. 
 
Nous prenons un dernier cocktail de fruits frais en bord de mer, les pieds dans le sable, dans notre petit troquet habituel, face à l'océan, puis continuons avec un bon dîner de poulet grillé pour moi et de magret de canard sauce letchi pour Flo, tandis qu'un concert de rock se produit non loin de là. Une foule comme on en a rarement vu à St Leu se presse autour du concert. Nous ne resterons pas pour l'écouter, je ne pense qu'à m'écrouler dans mon lit! Je finis un peu les vacances sur les rotules, moi! Allez, au lit tout le monde!

Le volcan de la Réunion

03/01/2015

Levés encore une fois à 5h, nous avons décidé d'entamer l'ascension du piton de la Fournaise, point chaud de l'île! Pour espérer voir quelque chose, il faut encore se lever à l'aube afin de profiter du beau temps matinal. J'ai du mal à me réveiller ce matin, hier a été une journée fatigante et ces réveils à l'aube commencent à avoir raison de moi. 
 
Nous petit-déjeunons sur notre terrasse en regardant le jour se lever, puis grimpons dans notre voiture en direction du volcan. A notre grande surprise, de gros nuages voilent déjà le haut des cimes. Déjà? Bon, ça a l'air dégagé vers le volcan, continuons... Sauf que nous nous retrouvons vite dans le brouillard et sous la pluie dès Bourg Murat alors qu'on n'a pas encore entamé la route qui mène au volcan. Je le sens mal... Mon moral descend en flèche devant ce temps pourri alors qu'on s'est réveillés à l'aube. Que faut-il faire pour avoir du beau temps ici? J'en ai les larmes aux yeux de frustration et surtout de fatigue. Du coup, c'est le pauvre Flo qui prend (il faut bien que je passe mes nerfs sur quelqu'un!). Je me demande comment il arrive à me supporter parfois, lui qui est toujours d'humeur égale!

Malgré mon humeur maussade, Flo continue de conduire brillamment à travers cette purée de pois alors que moi-même j'aurais déjà fait demi-tour depuis longtemps. Autant dire qu'on ne voit aucun des, paraît-il, superbes points de vue annoncés. De plus, arrivés à la Plaine des Sables, la route se transforme en un chemin de terre caillouteux, aux nids de poule énormes... Je m'accroche à mon ventre pour éviter qu'il ne ballotte en tous sens, même si Flo prend toutes les précautions possibles. C'est la plus mauvaise route que nous ayons eue sur toute l'île!

Arrivés au bout de la route, nous nous approchons du belvédère et nous voyons... rien! Que des nuages partout... On attend cinq minutes sans grand espoir, et là... miracle! Le brouillard se dissipe enfin pour nous présenter le premier cratère du Piton de la Fournaise! Ouah, c'est superbe! Nous nous trouvons au bord d'un cratère qui contient lui-même le cône principal du volcan du Piton, ainsi que d'autres cratères plus petits . Ce décor désertique de roches volcaniques à perte de vue est impressionnant! Ca a remonté mon moral d'un demi-point mais la fatigue est toujours là et je ne me sens globalement pas très en forme. A ma demande, nous descendons tout de même dans le premier cratère afin d'apprécier les lieux d'en bas, ce qui donne un autre point de vue tout aussi fascinant. Le seul point négatif du lieu est la foule de touristes qui le parcourent! C'est la première fois depuis notre arrivée à La Réunion qu'on voit autant de monde d'un coup. Et ça hurle, et ça parle fort... C'est dommage d'avoir un tel bazar et une telle bousculade dans un lieu aussi mythique et sauvage! Nous qui sommes habitués à être seuls partout...

Nous continuons notre balade sur la lave séchée jusqu'au pied du cône principal. Le chemin qui mène jusqu'au cratère principal est indiqué à deux heures de marche. En temps normal, aucun problème, nous y serions allés presque en courant... Mais vu mon état aujourd'hui, le seul fait de lire la pancarte sur la durée du parcours m'a mis les larmes aux yeux. Je pleure tout le temps aujourd'hui, c'est pénible! Un peu déçus de ne pouvoir admirer le clou du spectacle, nous faisons demi-tour, c'est plus sage vu mon état. Nous aurons tout de même eu la chance d'admirer le volcan! Le retour à la voiture se fait sans heurts, puis nous reprenons la route en sens inverse pour rentrer. Par contre, reprendre cette mauvaise route aux ornières béantes est un vrai supplice pour moi. Je suis trop ballotée, j'ai peur pour Babynou... Je demande à Flo de s'arrêter, il faut que je fasse une pause. Je sors de la voiture, m'assois sur une pierre et me mets à pleurer comme une madeleine. Flo me prend dans ses bras, il ne sait pas quoi faire pour m'apaiser. Finalement, je crois que j'avais juste besoin que ça sorte. Ca va d'ailleurs mieux après avoir pleuré tout mon saoul. Ah là là, ces femmes enceintes! Je remonte en voiture en m'accrochant aux portières pour que mes fesses ne touchent pas le siège afin d'absorber les chocs dans les bras. Ouf, ça y est, on revient sur la route goudronnée... Ce n'est pas trop tôt!

Nous pouvons à présent admirer les points de vue le long de la route, qui étaient bouchés à l'aller. C'est en effet très joli. Nous admirons d'autres cratères façonnés dans la roche volcanique, puis quittons ce monde de pierres pour de verts pâturages vallonnés qui nous rappellent un peu l'Auvergne. Je m'endors ensuite sur la route et ne verrai plus rien des paysages. Je n'ouvre un œil qu'à Manapaly, où nous avions décidé de nous détendre un peu. Ce petit village a gardé son côté authentique, un peu comme sa voisine Grande Anse. Une piscine naturelle entourée de rochers protège les baigneurs des prédateurs et un grand parc à l'herbe fraîche surplombe la mer, à la grande joie des pique-niqueurs. Nous nous allongeons sous un grand arbre (en évitant de nous trouver sous des noix de coco) dans l'herbe, et dégustons notre pique-nique à l'abri du soleil. Ca fait du bien de s'allonger! A tour de rôle, nous allons nous rafraîchir dans cette eau salée, cette piscine naturelle n'étant pas trop bondée. (Tous les touristes de l'île sont encore sur le volcan).

Nous rentrons ensuite à St Leu (je redors durant le trajet d'ailleurs) nous reposer à la case. Le soir venu, j'ai repris quelques forces et nous dînons dans un délicieux restaurant de bord de mer. Au dodo maintenant!


Tamataka et marche sur le feu!

02/01/15

Ah qu'il est bon de dormir jusqu'à 8h! Les voisins ont été sages et j'ai pu très correctement récupérer cette nuit, je me sens en pleine forme!

Après notre délicieux petit déjeuner habituel, nous nous demandons quoi faire aujourd'hui... On a beaucoup d'options, il ne reste qu'à choisir. Vu que le temps a l'air encore dégagé même à cette heure "tardive", je propose à Flo de tenter d'aller à Tamataka qui, avec un peu de chance, ne sera pas encore sous les nuages. Par contre, ça fait encore un peu de route d'ici. Il est d'accord et nous voici partis avec notre fringante Twingo mouillée en direction de St Denis, puis vers St Benoit.

La route qui mène à Tamataka est de toute beauté. Elle monte dans les collines verdoyantes bordées de petites maisons créoles semblant être posées là pour le décor. Nous grimpons un peu dans les nuages, je me demande si nous verrons quelque chose... Eh oui, le ciel est avec nous et nous dévoile, au bout de la route, un paysage enchanteur de montagnes luxuriantes parsemées de multiples cascades qui surgissent de partout. C'est époustouflant! Quel paysage digne des plus grands films d'aventures dans des contrées sauvages et inhabitées... Je suis heureuse d'avoir pu admirer ce panorama, il valait vraiment le coup! Ca aurait été dommage de passer à côté...

Je décide ensuite d'appeler l'office de tourisme de St André afin de savoir s'il y a des cérémonies tamoules de marche sur le feu dans le coin. Nous savons que c'est à cette période mais nous ignorons quand et où. On nous apprend qu'en effet une cérémonie aura lieu cet après-midi à Ravine Creuse, on nous conseille d'y aller pour 15h. Chouette! Moi qui rêvais d'en voir une un jour! Par contre, il faut s'occuper dans le coin jusqu'à 15h... Nous décidons d'aller faire un tour à la cascade de la Paix qui se trouve non loin d'ici. Nous y sommes vite et découvrons deux superbes cascades cachées dans la forêt qui se jettent dans un beau bassin. Nous sommes surpris du peu de touristes qui s'y trouvent. On ne peut pas dire qu'on soit assaillis par les touristes à La Réunion, où sont-ils donc? Même sur la côte, on voit plus de Réunionnais que de vacanciers. En tout cas, ça nous va très bien, nous profitons à loisir de ces lieux paradisiaques, presque en solitaires. 
 
Allez, il est bientôt midi, il faut penser à nourrir Madame. Nous voulons retourner à notre restaurant de St André où nous avions très bien mangé le premier midi de notre arrivée, mais nous trouvons portes closes. C'est fâcheux! Surtout qu'on avait déjà eu du mal à trouver quelque chose d'ouvert dans ce coin la dernière fois, c'est encore pire aujourd'hui! On ne peut même pas compter sur nos habitudes. Nous cherchons, nous cherchons, et en désespoir de cause, nous trouvons une gargote ouverte dans le parc de Colosie, à moitié abandonné. Je me laisse tenter par un kebab-frites... Quelle funeste erreur, alors qu'il fait 40° à l'ombre! En même temps, le choix était fort limité... Le plat à peine ingurgité, je commence vraiment à avoir trop chaud et à ne pas me sentir bien. Mon estomac n'apprécie pas la plaisanterie, Babynou non plus... Vite, il me faut du frais! J'encourage Flo à atteindre la cascade Délices qui se trouve à proximité en plein centre-ville (?). En effet, nous y sommes vite, et malgré sa localisation surprenante, elle apporte un bain de fraîcheur avec sa forêt de bambous environnante et sa rivière formant de petites mares naturelles. J'accède avec peine à cet écrin de verdure, mais je sais que la solution à mon coup de chaleur se trouve ici. J'enfile mon maillot et entre très doucement dans l'eau fraîche. Ah, comme ça fait du bien! J'ai l'impression de revivre... Elle est tombée à pic cette cascade! Je regarde autour de moi et me rends compte qu'on n'est plus tout seuls cette fois. Des Réunionnais s'amusent à plonger du haut de la cascade en poussant de grands cris de Tarzan! Ils sont drôles... Je reste un bon moment les fesses dans l'eau, sentant doucement mon corps reprendre une température normale. Heureusement qu'il y a eu cette pause rafraîchissante avant les marches sur le feu... Ce n'est pas là-bas que je me serais sentie mieux! D'ailleurs, il est l'heure avec tout ça, il faut y aller.

Nous trouvons le village de Ravine Creuse sans problème, y garons la voiture et rejoignons le petit temple où un énorme brasier d'environ deux mètres de haut brûle encore. Heu... Ils vont marcher là-dessus? Des barrières entourent le temple et le brasier, derrière lesquels se trouvent déjà une multitude d'escabeaux que les badauds ont apportés et disposés un peu partout. On ne savait pas qu'il fallait passer chez Leroy Merlin avant de venir! Un bouc est attaché à un arbre non loin de là. Quelque chose me dit qu'il va mal finir lui... Il n'y a pas encore grand-monde, nous nous installons juste derrière la grille, dans un coin sans escabeau, et attendons, assis sur l'herbe, que les festivités commencent. Des hommes s'activent près du brasier en enlevant les grosses bûches brûlantes mais non calcinées du feu à l'aide d'un grand râteau. Un autre homme arrose les bûches fumantes avec un tuyau d'arrosage, tandis que d'autres les prennent avec une serviette humide pour les déposer dans une brouette. Elles seront ensuite emportées loin du brasier. Ce processus se poursuit pendant deux heures, tandis que nous les regardons faire, commençant vraiment à trouver le temps long. C'est sûr, nous sommes aux premières loges, mais l'attente est bien plus longue que prévu... A quelle heure va-t-elle commencer, cette cérémonie? 
 
En tout cas, le gros tas de brasier est devenu plat, une fois les bûches enlevées. Il ne reste plus que des cendres brûlantes qui forment un rectangle parfait et que les hommes continuent d'aplanir avec un grand bâton. Ils sont en nage les pauvres! Travailler aussi longtemps près d'un feu de cette ampleur sous cette chaleur... Déjà d'ici, on a les pommettes qui chauffent! Mais ce n'est pas fini... Ils entourent ensuite les cendres fumantes de fleurs bleues, puis jaunes, puis rouges. Le résultat est très esthétique. Mais que c'est long!

Enfin, à 17h30 (nous sommes là depuis 15h), un cortège arrive à grands coups de tambours et de trompettes. Les voilà!! Une foule de femmes, indiennes pour la plupart, entourent le brasier, toutes vêtues en orange ou rouge, certaines portant un bandeau devant la bouche (Flo trouve que c'est une très bonne idée au passage... No comment!). Elles s'assoient dans un coin tandis qu'un prêtre tourne autour du feu en psalmodiant des mantras et en jetant quelques gouttes d'eau sacrée sur le brasier à l'aide d'une branche d'arbre. Les cendres fument aussitôt au contact de la moindre goutte. Autant dire que ça a l'air encore chaud! Des pétales de fleurs sont également jetés sur le brasier. la foule qui entoure l'enclos est devenue dense, je suis contente d'être aux premières loges. Certains sont montés sur leur escabeau pour mieux voir, d'autres ont grimpé dans les arbres environnants. 
 
Enfin, un deuxième cortège arrive, composé uniquement d'hommes, certains portant d'énormes ornements de fleurs sur leur tête. Ils entrent en foule compacte dans l'enclos et se mettent juste devant nous! On ne voit plus rien! On entend des cris de femmes motivant les hommes et nous comprenons que certains ont déjà marché sur les braises, mais nous sommes du mauvais côté du brasier et voyons juste la foule compacte d'hommes qui attendent pour traverser le feu. C'est bien notre veine! Attendre trois heures pour avoir une bonne place et ne rien apercevoir de la marche sur le feu en tant que telle! Je suis furax... Nous arrivons à entr'apercevoir quelques marcheurs de dos, dans un trou de la foule, mais bon, c'est un peu décevant. Je comprends mieux l'utilité des escabeaux maintenant! Avant de marcher sur le feu, les hommes se font verser un seau d'eau sur la tête, marchent sur les braises incandescentes en psalmodiant des prières, puis reposent leurs pieds dans un bain d'eau quelques secondes afin de refaire la queue derrière les autres pour repasser à nouveau. Et ils en redemandent en plus! Chacun d'entre eux effectue la procession plusieurs fois avant de repartir aussi vite qu'il est venu. Le tout ne m'a pas paru durer bien longtemps. Les femmes se lèvent à leur tour pour bénir le feu et se prosterner devant lui. Ensuite arrive le moment des offrandes... Des dizaines de poulets sont décapités devant nous (enfin façon de parler, on ne voit toujours pas grand-chose...) puis leurs propriétaires font le tour du brasier avec le corps qui bouge encore afin d'y parsemer le sang. La tête des poulets est posée devant le brasier. C'est au tour des boucs d'être offerts en sacrifice... Ils sont plusieurs à tenir l'animal tandis que le bourreau tranche d'un coup sec le cou de cette malheureuse bête avec un sabre affuté! Quatre boucs sont sacrifiés ce soir... Les corps sont eux aussi amenés à faire le tour du brasier sans leur tête avant d'être sortis de l'enclos. Quel spectacle! On a du mal à se dire qu'on est en France, j'ai l'impression de vivre une scène indienne comme j'en ai tant vu d'étranges...

Bon, il est 19h30 avec tout ça, il fait nuit et on est à l'autre bout de l'île par rapport à St Leu. La cérémonie est finie, il est temps de rentrer chez nous. Cette attente nous aura bien crevés. Nous mangeons rapidement un plat de pâtes à St Denis, puis rentrons à la case, lessivés. Grosse journée aujourd'hui! Dire qu'on n'avait rien de prévu au départ! Nous sommes quand même partis douze heures d'affilée! Allez, bonne nuit!

Le Trou de Fer

1er janvier 2015
 
Alors la nuit fut difficile, comme prévu, même avec une oreille bouchée. Au fur et à mesure que la soirée avançait, la musique devenait de plus en plus forte et on avait même le droit au karaoké en prime... C'est vite devenu insupportable, même pour un 31 décembre. On est en vacances, zut! N'écoutant que mon courage, je sors les trouver afin de leur demander gentiment de baisser un peu la musique, nous sommes leurs plus proches voisins et on a l'impression d'avoir une discothèque dans notre chambre. les Réunionnais me répondent alors très gentiment que non, ils ne baisseront pas la musique, et qu'ils ont bien l'intention d'en profiter toute la nuit. Ils m'invitent même à rester boire du champagne avec eux! Le fait d'être enceinte ne les émeut pas et ils me proposent du jus d'orange à la place! C'est gentil mais bon... J'aurai essayé... Je rentre à la case, penaude, me maudissant de ne pas avoir pensé aux boules Quiès. Entre les pétards et la musique, les temps morts pour réussir à s'endormir sont minces et je ne saurais dire combien de temps j'ai dormi cette nuit lorsque le réveil sonne à 5h du matin...

Flo arrête le réveil et propose de se rendormir un peu. Ah non! Je vais mettre une heure à me rendormir pour me réveiller de nouveau cinq minutes après! On est réveillés, on y va! Non mais... Hagards, nous préparons notre petit déjeuner, le café étant le bienvenu. Une fois le ventre plein de fruits frais et biscottes à la confiture de goyave, ça va un peu mieux. Nous sautons dans notre Twingo direction "La plaine des Palmistes", au centre de l'île, afin d'essayer d'aller au Trou de Fer avant les nuages. Evidemment, il n'y a pas un chat sur la route à cette heure indue, un lendemain de réveillon, et nous filons sur les routes désertes. Seuls quelques policiers contrôlent quelques voitures mais nous laissent passer sans nous arrêter. On a plutôt une tête de randonneurs que de fêtards, je pense...

Le ciel est dégagé et clair, les paysages de montagne que l'on retrouve avec bonheur nous enchantent toujours autant! Nous nous enfonçons dans la forêt tropicale, notre petite Twingo semblant minuscule parmi ces décors dignes de Jurassic Park! Nous la garons dans le grand parking vide du début du sentier de rando, je saisis mes bâtons et nous voilà partis! Le sentier est plat, ce qui me convient très bien, mais extrêmement boueux. Etant les premiers à emprunter ce sentier ce matin, nous ouvrons la voie en nous prenant plein de toiles d'araignée dans le visage. On dirait de vrais aventuriers... qui marchent sur un chemin aménagé... Les fougères qui nous entourent sont immenses, nous avançons en pleine jungle!

Un jeune homme nous double en ayant l'air tout surpris de trouver des fous comme lui qui se promènent à cette heure-ci un 1er janvier! Après une heure et demie de marche facile, nous le retrouvons au belvédère du Trou de Fer, le clou du spectacle. Pour notre plus grande joie, nous le découvrons sous le soleil, les nuages ne l'ayant pas rendu invisible. Le spectacle est grandiose! Devant nous, les montagnes tombent à pic dans un ravin vertigineux, dans lequel se jette une immense cascade. Sans parler de cette jungle qui nous entoure de toutes parts. C'est superbe! 
 
Nous restons un moment à contempler ce point de vue tout en discutant avec le jeune homme qui habite La Réunion depuis une année et nous donne quelques conseils sur des sites à voir. Une fois nos yeux fatigués à force de regarder cette merveille, nous rebroussons chemin tranquillement, heureux d'avoir vaincu le temps sur la montre... Il vaut mieux être du matin sur cette île! Alors que nous arrivons tout juste à la voiture, une véritable mousson nous tombe dessus sans crier gare. Ouf, il était temps! Nous nous retrouvons alors sous un bel orage tropical qui zèbre le ciel et gronde furieusement au-dessus de nos têtes. La route est vite détrempée et la visibilité vraiment mauvaise. Allez, direction la côte vers St Benoit! Nous y trouvons un peu de soleil et nous arrêtons dans un parc, sous un arbre (on n'est jamais trop prudent, il peut pleuvoir...) afin d'avaler notre pique-nique. Miam, c'est bon ce jambon, ces tomates et ces mangues! (Notons que les femmes enceintes ne pensent qu'à bouffer...). Nous admirons la tempête qui gronde dans les terres tandis que nous sommes encore dans le soleil, mais plus pour longtemps. La pluie nous rattrape, vite dans la voiture direction St Leu....

Nous passons pour la première fois par St Denis sans nous y arrêter. Les grandes villes ne nous plaisent guère en général! Arrivés à St Leu, nous nous arrêtons chez le médecin de garde pour voir s'il n'y a pas trop de monde. J'ai de plus en plus l'oreille bouchée et j'aimerais mieux régler ça avant de prendre l'avion du retour. Il y a trois personnes avant nous, nous décidons d'attendre. Une heure plus tard, c'est mon tour, et le médecin m'enlève un énorme bouchon tout en délicatesse. Ca y est, les bruits qui m'entourent me parviennent de nouveau normalement! Je me sens libérée! Nous rentrons nous reposer à la case, nous l'avons bien mérité. Les rigolos d'hier sont toujours là à parler fort, mais au moins il n'y a pas de musique. S'ils recommencent cette nuit, je crois que je les tue... 
 
Nous nous reposons dans notre case le reste de l'après midi en regardant la pluie diluvienne qui s'abat sur nos têtes. Quand il pleut ici, ce n'est pas à moitié et ça dure un moment! Au moins, ça couvre les bruits de voix de nos voisins... Bon, c'est toujours le déluge mais il faut qu'on sorte quand même pour aller dîner quelque part. Nous prenons notre courage à deux mains, courons à la voiture pour nous asseoir dans nos sièges trempés... Flo avait oublié de fermer sa fenêtre! Vu ce qui tombe, ça a bien pénétré à l'intérieur et il fait "floc, floc" entre les pédales: bah, ça devrait vite sécher par ici! 
 
Nous errons à travers St Leu à la recherche d'un restaurant ouvert le 1er janvier, passant tout juste sur les routes déjà bien inondées, nos roues s'enfonçant à moitié dans l'eau qui stagne. Quel déluge! Nous tombons sur un restaurant ouvert qui est en train d'éponger sa terrasse. Par contre, leur menu est le même qu'hier, avec les mêmes tarifs délirants de réveillon! On ne l'a pas fait hier, ce n'est pas pour se plumer ce soir. On s'en retourne donc sous le déluge devant la serveuse compréhensive qui nous lance un "nouvel an pluvieux, année heureuse!" C'est ben vrai ça! Finalement, le restaurant de bord de mer que l'on connaît déjà est ouvert également. Allez, hop, le serveur nous dégote une table à peu près sèche dans un endroit à peu près au sec et nous dévorons un canard au miel saveur vanille plutôt pas mal. Nous ne tardons pas à rentrer chez nous par la suite, nous sommes claqués!

Dernier jour de l'année

31/12/2014

Réveillée à 7h, je n'ai plus l'habitude de faire la grasse matinée, moi! Je suis même debout avant Flo! Un petit déjeuner copieux nous est apporté sur notre terrasse. Nous dégustons des ananas, des letchis, des fruits de la passion, le tout accompagné de croissants tout chauds et d'un bon café, c'est exquis! 
 
Finalement, j'accompagne Flo jusqu'au club de plongée, puis il me laisse la voiture pour que j'aille faire quelques courses. Etant donné que c'est le 31 ce soir, nous n'avons pas envie de payer une fortune dans un restaurant à la noix. On va se faire notre réveillon à nous, dans notre case. De plus, nous partons tôt en vadrouille demain matin, donc pas de grosse soirée de veille ce soir. Je réussis à dégoter un supermarché dans le coin pour faire mes courses, puis je rentre à la maison faire un peu de lessive. Une vraie femme au foyer, tandis que mon homme s'amuse avec les requins! La matinée passe tranquillement à me reposer sur un transat en écoutant le bruit du vent murmurer dans les palmiers. 
 
Sur le coup de midi, je descends à St Leu en voiture récupérer Flo, en un seul morceau j'espère. Je le vois arriver tout fringant, heureux de sa plongée mais avec une heure de retard sur le rdv prévu. Je ne me suis même pas inquiétée, j'avais trop faim pour ça. D'ailleurs, je ne l'ai pas attendu et j'ai commandé une entrée que j'ai dégustée avec plaisir avant son arrivée. Flo m'ayant rejointe, je poursuis avec une salade de chèvre chaud... Miam! Il a beaucoup aimé ses deux plongées matinales. Apparemment, la réserve sous-marine a permis à de beaux coraux de se reconstituer et les poissons multicolores y foisonnent, mais il n'a même pas vu de requins! Même pas drôle...

Après manger, nous partons longer la côte vers les Salines, une très belle plage de sable fin. Mais la chaleur de plomb qui nous tombe dessus en plein cagnard nous empêchera d'y rester pour le farniente. Nous continuons vers l'Ermitage, une autre belle plage mais beaucoup plus peuplée cette fois. Les Réunionnais se préparent pour la fête de ce soir, qu'ils ne feront pas dans des restaurants comme je le pensais, mais en pique-niquant sur la plage. De multiples tentes sont déjà installées sur le sable; il risque d'y avoir du peuple et un beau bordel!

Nous dépassons St Gilles sans y entrer. Elle ne me fait pas envie avec ses allures d'immense station balnéaire bétonnée. Ma mère m'avait demandé d'essayer de retrouver un hôtel où elle passait du bon temps avec moi bébé autrefois, mais c'est chercher une aiguille dans une botte de foin. Il n'y a que des hôtels à St Gilles! Nous arrivons enfin à Boucan Canot où ma famille et moi avons vécu il y a plus de 30 ans durant quelques années. L'ancienne rue en bord de plage où j'habitais jadis est devenue piétonne et de nombreux bars, boutiques et restaurants de bord de mer s'y sont installés. Je pense que mes parents n'y reconnaîtraient plus grand-chose! Le petit pont est toujours là. Quant à notre ancienne maison, ma mémoire me fait défaut (j'avais trois ans à l'époque) et j'hésite entre deux. Je les prends en photo, on verra si mes parents la reconnaîtront! La plage, quant à elle, est toujours aussi belle, bien que prise d'assaut aujourd'hui par les locaux avec pour gros bémol une interdiction totale de se baigner à cause des requins. Et dire que je barbotais dans cette même eau il y a trente ans! Le drapeau rouge avec un dessin de requin dessus flotte sur la plage, ce qui signifie qu'un de ces animaux a été vu à proximité. Les gens barbotent sur le bord ou dans la piscine naturelle aménagée dans les rochers. C'est tellement dommage! L'endroit est pourtant si joli! Même la rue piétonne, bien que touristique, possède du charme. On a envie de s'y attarder... C'est drôle de revenir à l'endroit de mon enfance avec moi-même un petit bébé dans le ventre. La boucle est bouclée? Qui sait...

Nous rentrons ensuite à la maison, la chaleur commence à avoir raison de moi. On s'arrête au bord de la route pour acheter des fruits de la passion, des bananes, des fraises, des mangues et une énorme pastèque entière. On devrait tenir un moment avec tout ça! Ensuite repos à la case... Fait chaud dans ce pays, suis assommée moi!
Après une bonne sieste méritée, nous partons nous baigner dans le lagon de St Leu. Bizarrement, il n'y a pas grand monde sur la plage. St Leu n'a pas l'air d'être l'endroit branché pour faire la fête ce soir! Tant mieux, on aime autant être tranquilles. Je me baigne avec délices dans cette mer chaude avec toujours un peu d'angoisse par rapport aux requins. Même si la baignade est autorisée dans le lagon, la barrière de corail nous protégeant des prédateurs, je ne me sens pas super à l'aise tout de même... Je sors vite de l'eau tandis que Flo, qui n'a peur de rien, s'en va faire masque et tuba dans le lagon. Je le surveille de la plage, me sentant en plein film "Les dents de la mer", à sursauter au moindre cri d'enfants jouant dans l'eau. Je vous jure, c'est une vraie paranoïa cette histoire de requins! Flo revient peu après en ayant vu plein de petits poissons tropicaux.

Nous restons allongés sur le sable à admirer le coucher du soleil qui tombe dans la mer. Pas mal pour finir l'année tout ça! Il est temps de rentrer préparer notre repas de ce soir. Au menu, foie gras pour Flo, tomates mozzarella pour moi, suivis d'un poulet-pommes de terre sautées. En dessert, nous dégustons un bout de notre pastèque fraîche. Un vrai dîner de fête! Il me manque de l'alcool mais bon... Nous ne couchons pas tard, nous comptons nous lever tôt demain. Sauf que nos voisins ont décidé de faire la fête, eux, avec musique en prime. Moi qui ai une oreille bouchée depuis hier, je sens que je vais m'en féliciter ce soir... Bonne nuit et bonne année!

Le col de Taïbit

30/12/2014

Nous nous réveillons tout seuls à 7h au bruit des hélicoptères qui bourdonnent au-dessus de nos têtes. Ca doit vouloir dire que le temps est dégagé. En effet, un coup d'œil dehors nous montre un grand ciel bleu et les cimes apparentes... Youpi! Nous sautons dans la salle de petit déjeuner (nous sommes les premiers levés) où nous engouffrons notre café-jus-pain-confiture de goyave à toute allure. Pour une fois qu'il aurait été judicieux de se lever à l'aube, c'est justement aujourd'hui qu'on se lève "tard"! Allez, pas une minute à perdre quand on sait que les nuages recouvrent tout vers 9h du matin, le temps nous est compté!

Nous remballons les affaire puis faisons route jusqu'au point de départ de la randonnée qui mène au cirque de Mafate. C'est parti pour une petite rando pas très longue mais assez raide. On grimpe, on grimpe, on transpire... Nous admirons le paysage du côté du cirque de Cilaos qui est grandiose avec ses pics de rochers cisaillés dans la montagne. Nous essayons de ne pas trop traîner afin d'arriver au col avant que les nuages n'aient tout recouvert, mais ce n'est pas évident avec cette montée dont je ne vois pas le bout. N'oublions pas que je suis enceinte quand même! Qu'est-ce que je ne fais pas faire à Babynou... Quand il lira ces lignes plus tard, il dira que sa mère l'a bringuebalé partout! 
 
Je dis à Flo de ne pas m'attendre, je traîne trop. Qu'il y en ait au moins un des deux qui profite de la vue avant qu'elle ne soit bouchée! Ceci dit, si j'arrive en haut et que je ne vois rien, j'aurai les boules!! Je déteste me fatiguer pour rien... D'autant plus que j'aperçois de gros nuages qui nous entourent de toutes parts. Je sens qu'on va être en retard d'une demi-heure à peu près sur la vue!

Au prix d'un ultime effort, je parviens à rejoindre Flo en haut du col avec vue sur...rien! Tout est bouché! Mais miracle... Alors que je finis à peine de reprendre mon souffle, la purée de pois se dégage tout doucement du côté du cirque de Mafate (le côté Cilaos reste bouché par contre) et nous découvrons avec une joie indescriptible ce cirque naturel sous le soleil qui arrive à percer les nuages! C'est merveilleux! Il est encore plus visible et plus beau que vu du col des Boeufs hier matin. Les nuages restent accrochés aux montagnes entourant le cirque comme une protection ouatée, mais tout en nous permettant d'admirer sa cuvette. Nous n'avons qu'une envie, y descendre pour profiter de toute cette nature verdoyante, mais ça n'est pas raisonnable. Il aurait fallu prévoir de dormir dans un des villages du cirque ce soir (ce que nous avions annulé à cause de ma grossesse et mon impossibilité de marcher...hum!)

Nous profitons donc du spectacle du haut de notre col durant une bonne heure au moins. Allez, il faut rebrousser chemin à présent. La descente me paraît longue, surtout parce qu'elle s'effectue dans le brouillard total. Tout le cirque de Cilaos est bien bouché, lui! Nous avons eu une chance incroyable! De retour à la voiture, nous retournons à Cilaos manger un morceau, je meurs de faim pour changer! Je manque de peu d'agresser le patron qui n'est pas assez rapide selon moi pour prendre la commande, puis j'engouffre (vu ma façon de manger qui a rendu Flo hilare, c'est bien le bon mot) mon jarret d'agneau aux lentilles comme si je n'avais rien avalé depuis huit jours! Ah, ça fait du bien! On ne rigole pas avec la bouffe, non mais!

Nous quittons ensuite le cirque pour poursuivre nos vacances sur la côte. Nous sommes tous deux un peu tristes de quitter ces montagnes verdoyantes et si sauvages, nous nous sentions bien parmi elles malgré le temps pourri! Revenus près de la mer, nous retrouvons le soleil et la foule... Le contraste est saisissant, nous avons pourtant fait peu de route! Les maisons se succèdent, les magasins et les routes également, le tout en une architecture désordonnée... Nous sommes vite à St Leu et trouvons rapidement notre hôtel "Cases Couleurs", un petit bungalow dans un jardin luxuriant avec une petite vue sur la mer qui se situe assez loin tout de même (impossible d'y aller à pied). Le parc hôtelier est mignon en lui-même mais il se situe au milieu d'un terrain vague peu engageant. Au vu des photos sur Internet, nous pensions être plus près de la mer que ça... Bon, c'est ainsi! La chambre, quant à elle, est très mignonne et possède même sa petite kitchenette, ce qui nous permettra d'être plus autonomes sur les repas, chouette!

Après une bonne douche pour nous décrasser de la rando de ce matin, nous partons faire un tour à la piscine de l'hôtel. Au moins, il n'y a pas de requin ici! Nous y sommes seuls et l'eau est délicieusement tiède. C'est bon aussi de se prélasser!
Nous partons faire un tour à St Leu, petite ville balnéaire sans grand charme. Le monde dans les rues et les voitures omniprésentes nous assomment un peu et contrastent violemment avec la quiétude des cirques. Je m'attable à un café de bord de mer tandis que Flo se renseigne pour faire de la plongée. Il revient avec une réservation pour deux plongées demain matin. Tant mieux, je pourrai faire la grasse matinée en l'attendant! Autant dire qu'il est hors de question d'en faire pour moi en étant enceinte...

Nous admirons les baigneurs coincés dans le lagon avec interdiction formelle de dépasser les bouées rouges sous peine de servir d'en-cas aux requins, tout en dégustant des cocktails de fruits frais et des letchis. Nous resterons également là pour dîner, notre vue sur le coucher de soleil sur la mer est parfaite. Je me régale d'une salade crevettes-ananas, ça change des saucisses-lentilles! Même les horaires de restaurant sont décalés sur la côte. Dans les cirques, le service se terminait à 20h, ici il commence à cette même heure! Cette île est étrange! En moins de 50kms, les mœurs changent ainsi que la nourriture et le soleil!
Le coucher de soleil est magnifique, je ne me lasse pas de ce spectacle multicolore, surtout en écoutant les oiseaux exotiques chanter dans les arbres et les vagues se casser sur la barrière de corail. On est bien. Nous rentrons nous coucher plus tard que d'habitude, ce n'est plus notre heure!

Cirque de Mafate

29/12/2014 

Réveillés encore une fois à l’aube, nous jetons un œil dehors et apercevons une vraie purée de pois qui nous entoure. Ok, il ne pleut pas, mais randonner dans le brouillard n’a rien de drôle non plus. Du coup, on se recouche… On n’a pas de chance avec le temps décidément ! Une heure plus tard, on rejette un œil, ça a l’air de se lever, youpi ! Nous petit-déjeunons en hâte, rangeons nos affaires dans la voiture, et quittons notre cahute sans bruit, tout le monde dort encore… Au revoir petit village d’Hell Bourg, si mignon dans cette beauté environnante !

Nous faisons route jusqu’à Grand Ilet sous un soleil radieux qui nous permet enfin d’apercevoir la cime du Piton des Neiges. Mais si le temps est de nouveau avec nous, c’est moi qui bats de l’aile aujourd’hui. Je me sens patraque, nauséeuse et de mauvaise humeur. Je suis surtout fatiguée de ma journée de voiture d’hier, je crois. Flo fait tout pour me donner le sourire mais rien n’y fait… La route jusqu’à Grand Ilet est pourtant grandiose mais on dirait que rien ne m’atteint vraiment ce matin. De toute façon, plus on grimpe, plus on retrouve nos nuages, et arrivés au col des Bœufs pour commencer notre balade, on nage de nouveau en plein brouillard. Autant dire que ça arrange mon humeur…

Alors que je suis en train de bougonner toute seule, le voile de nuages se déchire, nous montrant toute la splendeur du cirque de Mafate que nous surplombons. Que c’est beau ! Ce cirque n’est accessible qu’à pied ou en hélicoptère, aucune route n’y a été construite afin de préserver les lieux. Cette nature sauvage dominée par le Piton des Neiges dans toute sa splendeur est spectaculaire ! La danse des hélicoptères emmenant les touristes voir ce site du ciel profite de cette trouée pour bourdonner autour de nous. Par contre, il y en a un qui s’approche drôlement de nous… Ouh là là, mais il va se poser à côté de nous ? Nous avons à peine le temps de réagir que nous sentons un vent violent dû aux pales des hélices nous déséquilibrer. Flo tombe presque dans le ravin et se retient à mes cheveux tout en m’octroyant un bon coup de coude dans le bras (j’aurai un beau bleu demain) mais il s’en sort indemne. Moi moins… Punaise ! Il pourrait prévenir cet hélico avant de se poser sur nos genoux ! Il reste sur le parvis deux minutes, le temps de faire monter une dame, son bébé et plusieurs sacs, puis repart aussi sec. C’est là qu’on s’aperçoit qu’un petit H (pour héliport) est inscrit sur le sol en rouge. Faut le voir lui ! Flo est tout content (lui dès qu’un machin qui vole se pose à un mètre de lui, il est en extase…), moi j’ai mal partout… L’hélico venait sûrement chercher une habitante d’un des villages du cirque afin de la ramener chez elle sans qu’elle ait besoin de marcher deux heures avec son bébé et ses sacs de course.

Une fois remis de nos émotions, nous entamons la descente vers le petit village de « La Nouvelle », mais le temps se couvre vite à nouveau, tout est bouché et une fine bruine nous tombe dessus sans discontinuer. Je ne me sens toujours pas au top de ma forme et en plus on ne voit plus rien. Nous décidons bien vite de faire demi-tour et remontons jusqu’au col des Bœufs. C’est inutile de se fatiguer pour rien ! De retour à la voiture, le temps est encore pire qu’à l’aller. Nous avons eu une petite fenêtre de beau temps qui nous a permis d’apercevoir le cirque, il faut déjà s’estimer heureux !

En perdant de l’altitude, le beau temps s’offre de nouveau à nous pour notre plus grande joie. Ça fait du bien de voir du soleil ! Nous admirons le cirque de Salazie, moins sauvage que Mafate mais très impressionnant tout de même, puis reprenons la route sinueuse vers le littoral. Une fois à St Benoît, nous empruntons la route qui traverse l’île vers la Plaine des Palmistes, une jolie route au milieu des montagnes que je ne verrai pas beaucoup, étant donné que je m’endors à moitié sur le siège passager, vaguement nauséeuse. Nous nous arrêtons pour manger à la Plaine des Palmistes, ce qui me requinque un peu. Le restaurant est très joli bien que désert, et notre côte de porc est correcte. Je me sens un peu mieux après avoir mangé, et je peux reprendre la route plus sereinement. 
 
La traversée de l’île par cette route est agréable, d’autant plus qu’on a de belles vues sur les alentours. Une fois revenus sur le littoral, nous avons encore de la route jusqu’à Cilaos, ce n’est pas fini ! Le contraste entre le littoral bourré de monde, de maisons, de voitures, et la route de Cilaos déserte et sauvage est saisissant. On aime les routes désertes, nous ! Par contre, ça tourne ! Il paraît qu’il y a 400 lacets jusqu’au village de Cilaos, on ne va pas les compter mais on le croit volontiers ! Mais le paysage est splendide ! Encore plus sauvage qu’à Hell Bourg ! Les pics vertigineux qui s’élèvent au-dessus de nous et les précipices qu’on aperçoit à nos pieds sont incroyables. Quel spectacle !

Nous arrivons à Cilaos sous la pluie et dans le brouillard pour changer, et sommes surpris d’entrer dans une ville plutôt prospère et très touristique. Elle se trouve pourtant au bout du monde ! C’est sûrement dû au fait que ce cirque est le plus proche des villes balnéaires de la côte. Nous cherchons notre gîte qui, d’après les photos, nous semblait reculé en pleine nature, mais l’apercevons près d’un lac artificiel où des touristes s’amusent en pédalo sous la pluie… Tu parles d’une pleine nature ! Nous avons une chambre double dans un petit chalet en bois dont la terrasse donne sur la ville. Ce n’est pas si mal après tout. Nous passons le reste de l’après-midi couchés, à nous reposer et à hurler contre des gosses turbulents qui font un boucan d’enfer. Vers 18h il ne pleut plus et nous pouvons aller nous promener dans le village. Même si je le trouve un peu surfait avec son lac préfabriqué, il a tout de même un certain charme, flanqué au milieu de ces montagnes. Nous dînons dans le seul restaurant ouvert d’un hamburger frites pour Flo et d’un steak haché pâtes pour moi. On en a marre du riz aux lentilles ! Il est temps que la nourriture arrive, je manque de tomber dans l’assiette tellement je me sens vaseuse. Je dois manquer de quelque chose ici. Je me sens revigorée après manger mais juste assez pour retourner à l’hôtel. Demain, grasse mat’, peu importe le temps !

Fuyons la pluie, en direction des coulées de lave.

28/12/2014 

Réveillés à l’aube afin de profiter d’une rando matinale, nous jetons un œil par la fenêtre et nous recouchons aussitôt : il pleut à verse et les montagnes environnantes sont à peine visibles. Pas de bol ! Sauf que moi, je suis réveillée maintenant et que je n’arrive pas à me rendormir ! Je secoue Flo pour qu’on se lève quand même, quitte à aller chercher le soleil ailleurs. Il se laisse faire bon gré mal gré et nous prenons le petit déjeuner commandé la veille sur notre terrasse en regardant tomber la pluie. Le café, à l’abri dans un thermos, est encore chaud de la veille. Super ! Par contre, je manque de m’intoxiquer avec le jus de fruits périmé au goût dégueulasse…Berk !

Allez, on saute dans notre twingo et nous quittons ces montagnes embrumées pour un monde meilleur. Sauf que, arrivés à St Benoît, le temps ne s’est guère arrangé, et nous renonçons à la balade de Takamaka également. Continuons vers le sud, nous verrons bien ! Nous nous arrêtons à l’anse des cascades sous une pluie toujours battante. L’endroit a l’air magnifique (nous y sommes évidemment seuls, qui d’autre aurait l’idée saugrenue de se balader sous la pluie un dimanche à 8h du matin ?), mais l’ambiance y est tristounette sous ce ciel bas et gris. Les multiples cascades qui parsèment le site sont tout de même impressionnantes ! Nous longeons un peu la côte à pied durant une accalmie passagère. Le chemin côtier est fait de lave asséchée et recouvert de mousse, d’arbres et de mangrove. Elle vient sans doute de l’éruption de 1977 qui s’est écoulée dans les environs, surprenant les habitants par sa trajectoire inhabituelle. C’est impressionnant de voir ces blocs de lave se jeter dans la mer ! Nous faisons rapidement demi-tour, le chemin devient difficilement praticable avec toute cette eau qui est tombée, et marcher sur de la lave séchée n’a rien d’aisé.

Alors que nous ne sommes qu’à quelques mètres de la voiture, une averse nous tombe dessus d’un coup, nous trempant instantanément de la tête aux pieds. Heureusement qu’il fait chaud dans ce pays, ça nous évite d’attraper le rhume ! Nous reprenons la route pour arriver dans un véritable désert de lave que seule la route fend tel un serpent de mer. C’est drôle, quand je suis venue à la Réunion avec mes parents il y a vingt ans (déjà, mon Dieu !), il n’y avait que la coulée de 1977 à voir. Depuis, le volcan a frappé bien des fois… Voici la coulée de 1998, puis celle de 2001, de 2004, et la plus récente et impressionnante, celle de 2007 ! Nous apercevrons même des fumerolles au loin ! En tout cas le coin est un vrai désert de lave qui se jette dans la mer. Dommage que le volcan soit caché par les nuages ! On peut juste apercevoir la fin des coulées sur son flanc… J’adore cette ambiance de fin du monde !

Nous bifurquons ensuite dans les terres à Langevin, afin d’admirer une des plus belles cascades de l’île : la cascade de la Grande Ravine. Elle se mérite en tout cas. La route est plutôt mauvaise, et surtout très à pic ! Plusieurs voitures font demi-tour devant une route à monter qui ressemble à un mur, tellement elle est raide. Mais ça ne fait pas peur à mon homme et à sa petite Twingo qui la grimpe sans problème. Je le gave de letchis achetés sur la route et mon homme brave tous les dangers !

On change de décor en grimpant à travers une forêt tropicale proche de la jungle. Au bout de cette route sinueuse, on aperçoit enfin cette fameuse cascade assaillie par des canyonnistes en tout genre. Elle est belle, c’est sûr, mais pas de quoi en faire tout un plat non plus… Par contre, je souffre un peu au retour à cause de cette route vraiment pourrie. Je m’accroche à mon ventre pour l’empêcher de tressauter en tous sens. Accroche-toi, Babynou, pas de fausse couche maintenant ! Je ressors exténuée de m’être accrochée à tout ce qui bouge. Ouf, ça y est, c’est fini !

Nous reprenons la route principale jusqu’à Grande Anse, une superbe plage de sable coincée entre les roches volcaniques, où d’énormes rouleaux se fracassent avec bruit sur le rivage. De grands panneaux mettant en garde contre les forts courants et les requins cassent un peu ce décor de carte postale malgré tout. En effet, il n’y a pas un chat dans l’eau. Elle est pourtant si belle, quel dommage ! Je comprends maintenant pourquoi il y a une foule de Réunionnais qui se baignent dans chaque recoin de rivière d’eau douce dans les terres… Ils doivent être frustrés de ne pas pouvoir tremper un doigt de pied dans cette eau si bleue ! A force de regarder la mer, je jurerais apercevoir un aileron non loin du bord… De requin ou de dauphin ? Je ne sais guère… et je n’irai pas voir par moi-même ! Ça fout un peu les jetons ces histoires de requins mangeurs d’homme tout de même… Nous nous contenterons de déjeuner sur la plage d’un carry de grosses crevettes tout en admirant le paysage. On est bien ! Et ça fait du bien de se reposer le ventre, on a une longue route de retour à faire jusqu’à Hell Bourg !

Il est temps de faire demi-tour à présent. La route est longue mais nous effectuons quelques pauses sous un ciel plus dégagé. Nous visitons Notre Dame des Laves, seul vestige épargné par l’éruption de 1977, et c’est une église ! Je me souviens l’avoir déjà visité il y a 20 ans. Retour aux sources ! Un arrêt contraint et forcé à cause d’un accident grave sur la seule route qui nous ramène à la maison. Les pauvres, le choc a été rude. Ça aurait pu être nous quelques minutes plus tôt. Ils sont tous partis sur des civières en ambulance…

Nous reprenons enfin la route de Salazie, dernière ligne droite jusqu’à la maison. Cette fois, les montagnes sont dégagées, il ne pleut pas et je ne dors pas (encore !...). Le spectacle est époustouflant ! Des cascades se succèdent, tombant des cimes de ces parois de jungle vertigineuses. Le paysage luxuriant et sauvage est féerique. Et Hell Bourg, ce petit village du bout du monde, est un petit paradis (quand il ne pleut pas). Pourvu que demain le temps se maintienne assez pour notre rando prévue initialement ce matin !
A l’hôtel, je m’écroule sur le lit sans plus aucune envie de faire le moindre geste, je n’en peux plus ! On a fait trop de voiture aujourd’hui pour moi. Je supporte mieux les randos ! Allez, après une bonne sieste, un dernier effort pour aller dîner en ville d’un bon steak frites (j’ai besoin de forces moi !) et retour dans le lit à 20h. Bonne nuit !

Cirque de Salazie

27/12/2014 

Réveillés à 7h20, on a fait le tour du cadran tous les deux ! Autant dire qu’on devait être fatigués… Aujourd’hui au programme, petite rando pour se mettre en jambes. Il faut forcément y aller le matin car le temps se couvre ici tous les jours à partir de 13h. Notre fenêtre d’action est courte !

Après le petit déjeuner, nous partons crapahuter dans les montagnes environnantes en prenant soin d’y aller doucement à cause de mon état. La montée est tranquille et nous fait apercevoir de beaux points de vue sur le cirque de Salazie. C’est grandiose avec toutes ces montagnes recouvertes de jungle. On se croirait en Dominique ! On ne croise absolument personne sur le chemin, à croire qu’on est en saison creuse ici ! Où sont les touristes ? En train d’appâter les requins ? On est mieux là. 
 
Nous arrivons ensuite sur une grande plaine plate à travers une épaisse forêt dense où de grosses racines s’emmêlent à nos pieds. La descente s’effectue également doucement sans problème. Une belle petite rando de mise en jambes, comme dirait Flo ! Il est déjà midi avec tout ça et j’ai faim (pour changer). Nous trouvons une table sous un petit parasol dans le petit centre d’Hell Bourg. Parasol qui nous protège bien de la pluie qui se met à tomber dès qu’on s’installe dessous. C’est rigolo de manger sous la pluie comme ça ! On se régale d’un poulet coco et d’une banane flambée, puis nous rentrons à la chambre écouter la pluie de la terrasse. 
 
Après un bon repos bien mérité, nous repartons pour une courte (mais raide) balade afin d’apercevoir trois cascades dans la forêt. Elles sont mignonnes avec l’autel qui leur fait face, mais nous ne traînons pas, je ne tiens pas à rentrer de nuit. Nous redescendons au village sans encombre et dînons dans un restaurant de la rue principale, d’une truite sans goût. Allez, on rentre à l’hôtel sous la pluie et le tonnerre qui gronde, on se lève tôt demain pour profiter du beau temps matinal.

Noël en avion : en route pour La Réunion !

25/12/2014 

Drôle de jour pour partir en voyage ! C’est tout nous ça… Partir à l’autre bout de la terre le jour de Noël ! Nous avons fêté hier soir ce jour particulier tous les deux en amoureux à Marseille. Tous les deux ? Pas tout à fait en fait… On attend un petit bébé qui a tout juste deux mois et qui se trouve bien lové dans mon ventre. J’ai déjà entendu son petit cœur battre lors de la première échographie, un grand moment d’émotion ! D’ailleurs, mon gynéco n’était pas très favorable à ce départ en avion mais comme tout se passait bien, il a fini par donner son accord. Ouf ! Du coup le réveillon a été soft pour ma part, sans alcool ni foie gras, mais avec une bonne fondue savoyarde faite maison. Miam ! Et ça n’a pas empêché Flo d’ouvrir une bonne bouteille pour lui tout seul. Il a bien raison, j’aurais fait pareil à sa place.

J’écris actuellement ces lignes dans l’avion à Paris, après un court trajet Marseille-Paris sans histoire. Flo m’a fait la surprise de réserver des places aux issues de secours (pour la modique somme de 100 euros), afin que je sois plus confortablement installée. C’est un amour cet homme ! Ça y est, l’avion roule sur le tarmac pour rejoindre la piste, c’est parti ! Petit pois, accroche-toi au cordon, on décolle pour la Réunion !

Le vol se déroule sans encombre jusqu’à St Denis et passe plutôt vite, étant donné que je réussis à dormir un peu. Avoir de la place pour les jambes aide aussi pas mal. Flo par contre ne dormira quasiment pas ; il va être fatigué aujourd’hui. Miraculeusement, ma valise sort la première sur le tapis roulant, et comme Flo n’a pas de bagage en soute, on peut directement aller chercher notre voiture de location sans faire la queue. Hop, on nous donne notre petite Twingo et nous voici libres comme l’air sur les routes de cette île tropicale, avec la journée devant nous. Cette chaleur moite qui nous a assaillis à la sortie de l’aéroport me plaît toujours autant. Je me sens enfin vraiment en vacances ! Et dire qu’après onze heures de vol à traverser la moitié du globe, on est toujours en France ! Par contre, on se sent bien dépaysés, pris en sandwich entre cet Océan Indien et ces montagnes luxuriantes !

Nous mettons le cap sur Sainte Suzanne afin d’y acheter quelques bouteilles d’eau dans une des rares échoppes ouvertes. Ils sont tous encore en train de fêter le réveillon, il n’y a rien d’ouvert à 8h du matin sur cette île ? Notre première étape, les chutes Niagara, nom évocateur qui nous fait déjà rêver. Après quelques kilomètres de route, nous tombons sur ladite cascade, qui bien que moins impressionnante que les vraies, m’enchante agréablement. Nous sommes seuls sur ce site enchanteur et profitons d’un peu de repos dans l’herbe face à cet écrin de verdure naturel. Un délice ! Oups, plusieurs voitures arrivent, il est temps de partir.

Nous continuons en voiture jusqu’au bassin Bœuf, et il faut marcher un peu pour le voir. Je me sens d’attaque pour cette demi-heure de marche, allons-y ! Le petit pois aussi a l’air de très bien se comporter, donc on y va. Nous suivons un chemin à travers une dense forêt où les chants d’oiseaux se mêlent aux senteurs de mousse et de canne à sucre. Un vrai bonheur ! Nous traversons à gué le lit de la rivière et arrivons jusqu’au bassin qui ne nous paraît pas si extraordinaire que ça. Flo en profite pour faire une sieste tandis que je me repose en humant l’atmosphère. J’aime tellement cette nature si sauvage et profonde ! Encore une fois, nous sommes seuls ! Tout le monde cuve à part nous ? 
 
Nous retournons ensuite à la voiture en nous faisant piquer par une quantité incroyable de moustiques. L’anti-moustique est évidemment au fond de la valise restée dans la voiture ! C’est malin… Ce n’est pas le moment que j’attrape le chikungugna moi … Sur le chemin, nous visitons quelques temples tamouls où des processions de marche sur le feu ont dû avoir lieu ces derniers jours, la cendre est à peine refroidie ! J’aimerais bien en voir une, ça doit être impressionnant.

Bon, c’est pas tout ça, mais il est midi et moi j’ai faim. Et il faut que je fasse une pause de voiture. Flo accède tout de suite à ma demande (ne pas contrarier une femme enceinte, surtout quand il s’agit de manger !) et nous nous arrêtons dans un petit restaurant en front de mer, « Beau rivage », où nous dégustons un excellent rougail boucané pour moi et un carry de poulet pour Flo. Le tout accompagné d’un succulent jus de fruit frais énergisant. Ca requinque ! Le vent souffle dehors et la clim est mise à fond à l’intérieur, ce qui donne à Flo l’impression d’être près de la mer du Nord ! Impression qui s’efface aussitôt à la sortie du restaurant quand une chaleur humide nous tombe dessus, nous faisant immédiatement transpirer. Nous nous allongeons sur l’herbe face à la mer pour une énième sieste de la journée. Ça fait du bien !

Allez, il est temps de filer sur Hell Bourg, un bon lit nous y attend normalement. La route dans les terres a l’air splendide mais je ne la verrai pas beaucoup, m’endormant aussitôt comme une souche sur le siège passager. Je me réveille à Hell Bourg, sous une pluie diluvienne, le village est entouré de montagnes dont les sommets se perdent dans le brouillard. L’impression est féerique, même avec ce temps ! Notre hôtel, au milieu des montagnes et des plantes exotiques, est charmant, mais pour le moment, je pense plutôt à une bonne douche et à m’écrouler dans un lit qu’à admirer le paysage. La petite case créole qui fait office de chambre est parfaite. Je m’endors aussitôt d’un sommeil agité…

Vers 16h, je me réveille péniblement afin d’aller faire un tour dans Hell Bourg avec Flo. Le village est tout mignon, sans grand monde, tout en ayant toutes les commodités touristiques. Après un petit tour à l'office du tourisme, nous descendons jusqu’aux anciens thermes, en nous protégeant de la pluie battante sous nos K-way. La balade est courte mais fort sympathique. Les anciens thermes qui ont fait jadis la prospérité de Hell Bourg sont maintenant en ruines mais de beaux parterres de fleurs exotiques ont été semés sur ce site afin que la nature puisse y reprendre ses droits !

Nous revenons ensuite dans notre chambre bleue où je tombe de nouveau endormie jusqu’à 18h30, l’heure de dîner. Qu’est-ce que je dors ici ! Après un repas correct sans être extraordinaire (à part le gratin de chouchous, un délice), je repars me coucher, exténuée…