Le 05 avril 2012
La nuit fut plutôt bonne malgré un réveil au milieu d’un rêve avec le son de la prière. Quelle idée de faire ça la nuit ! Avec les 2 heures de décalage horaire (ils sont en retard sur l’heure d’été par rapport à nous), nous sommes réveillés avant 8h, ce qui nous laisse une bonne journée devant nous !
Après un délicieux petit déjeuner avec crêpes, pain grillé, confitures maison et jus d’orange frais dans une de nos alcôves préférées, nous partons parcourir les ruelles sous un temps maussade. Nous retournons sur la fameuse place où les stands de nourriture ont disparu pour laisser la place aux charmeurs de serpents. Nous nous perdons à nouveau dans les souks admirant des couleurs des pyramides d’épices, des djellabas multicolores (alors que nous ne croisons que des femmes habillées de noir ou de marron), des babouches de toute taille… C’est la caverne d’Ali Baba à chaque coin de rue ! Un homme nous conseille d’aller visiter le marché des tanneurs que nous ne pensions pas très loin de la grand-place. Il nous colle un de ses acolytes comme guide qui nous fait traverser toute la ville au pas de course en nous faisant passer par des dédales de plus en plus sinueux de ruelles sombres et étroites. Nous commençons sérieusement à nous demander dans quel guet-apens nous sommes tombés lorsque nous arrivons enfin à destination au bout de 20 minutes de marche effrénée. On nous met un bouquet de menthe fraiche dans les mains en nous expliquant que ça va nous servir de masque à gaz. Nous ne comprenons rien jusqu’à ce qu’on entre à l’intérieur des murs où une véritable puanteur indescriptible nous prend aux narines. Le bouquet de menthe sous le nez afin de respirer un peu de fraicheur, nous entamons la visite des enfers. De multiples trous pullulent dans la terre où des hommes chaussés d’immenses bottes mélangent avec leur pied de la fiente d’oiseaux avec d’autres ingrédients colorés afin de fabriquer de la teinture qui servira à imprégner les peaux d’agneaux ou de chèvres qu’ils viennent de dépecer. Le mélange de tout donne cette odeur immonde et ces hommes y travaillent toute la journée ! Nous avons devant nos yeux ébahis toute la chaine de fabrication… d’un sac à main en cuir ! On ne manquera pas de visiter la boutique en sortant qui présente les produits finis, mais quand on voit tout ce qu’il faut comme ingrédients et main d’œuvre surexploitée pour en arriver là, ça ne donne pas très envie d’acheter quoi que ce soit ! C’était toutefois une expérience locale fort intéressante et instructive, nous ne regrettons pas d’avoir atterri ici presque par hasard !
Une fois sortis du marché des tanneurs, nous négocions avec un taxi pour qu’il nous amène dans le quartier juif, afin de ne pas se retaper toute la marche dans le sens inverse. Comme avec tous les Marocains que nous rencontrons, nous sommes « son ami » et il veut nous montrer des choses « rien qu’à nous ». Il nous arrête devant un ancien moulin reconverti en herboristerie où le vendeur nous fait une explication détaillée des vertus de chacun de ses produits allant du safran jusqu’à l’huile d’argan en nous servant ce que les locaux appellent du whisky marocain, c’est-à-dire du thé à la menthe, l’alcool étant interdit quasiment partout au Maroc. David se laisse tenter par l’achat de quelques substances, je m’en abstiens quant à moi, je déteste qu’on me force la main pour acheter. Nous visitons ensuite un superbe palais marocain aux murs marbrés semblant sortir d’un conte des mille et une nuits, puis passons dans l’allée des bijouteries toutes tenues par des juifs, puis revenons tranquillement vers la grande place, la faim commençant à nous tirailler le ventre.
Nous passons dans l’allée des méchouis où plusieurs stands sommaires se succèdent aux allures rudimentaires. Nous rêvons de manger un méchoui d’agneau, mais est-ce raisonnable pour notre estomac de le manger dans un boui-boui local ? La viande est découpée devant nous à coup de grand couteau et d’éviscération à la main, des bouts de barbaque volant partout. L’hygiène semble minimaliste… Tant pis, nous tentons ! Nous commandons 700g d’agneau qu’il nous balance à pleine main dans une assiette avec deux bouts de pain. On nous conduit sur une terrasse d’une bâtisse avec vue sur le fourmillement de la place. Nous dévorons littéralement le méchoui de bon cœur, arrachant les bouts de viande avec nos mains, les séparant du gras et des os pour les porter goulûment à notre bouche… On fait très couleur locale ! Quel délice… On verra plus tard si nos estomacs tiendront le coup…
Nous repartons requinqués nous balader à travers la ville, nous arrêtant dans des riads de temps à autre prendre un thé pour nous couper de l’agitation des rues et nous reposer dans le calme. Le contraste est tellement saisissant dans ces petits coins de verdure versus le brouhaha de la ville ! A la fin de la journée, lessivés par notre journée folle, nous nous arrêtons dans un hammam espérant nous y délasser, mais il n’est ouvert qu’aux femmes à cette heure et je ne souhaite pas abandonner David à son triste sort. Nous prenons la route du retour lorsqu’un rabatteur arrête David pour lui proposer un autre hammam ! Il tombe à pic celui-là pour une fois ! Nous le suivons et pénétrons dans une maisonnette à la salle d’attente colorée de coussins rouge-ocre et aux lumières nacrées. On nous propose une formule duo : un massage et un gommage chacun dans le hammam. Ok nous prenons ! Nous verrons bien ce que ça donne tout en espérant que nous ne sommes pas tombés dans un endroit aux mœurs légères… Nous commençons par le massage. Après nous être déshabillés entièrement en ayant gardé seulement notre culotte, on nous amène, affublés d’un peignoir qui n’a plus l’air neuf, dans une salle sombre éclairée à la bougie où trônent deux tables de massage. On nous allonge sur des serviettes moyennement propres (je pense qu’elles n’ont pas été changées depuis le massage précédent) puis une femme arrive pour me masser tandis qu’un homme s’occupe de David. L’huile utilisée possède une douce odeur d’amandes, il doit s’agir d’huile d’argan. Le massage est énergique et très professionnel, il fait un bien fou après cette journée de crapahutage ! En tout cas, ils ne s’embêtent pas trop avec la nudité pour les massages, la masseuse me découvrant la poitrine pour me la masser vigoureusement tandis que le masseur marocain est juste à côté. Quand on voit toutes les femmes voilées jusqu’au cou dans la rue, le contraste est un peu dérangeant. Mais le Marocain est très respectueux et jamais un regard n’a dérivé vers moi. Bref, nous passons un moment exquis à nous faire dorloter ainsi dans la même pièce au son d’une musique douce.
Trois quarts d’heure plus tard, on nous emmène dans le hammam, une petite pièce ultra humide et chaude où se font face juste deux petits bancs pour s’allonger. Une jeune femme nous y attend et nous indique où nous asseoir, l’homme à droite, la femme à gauche et pas le contraire. Il y a l’air d’avoir un code précis que nous découvrons au fur et à mesure. A ma plus grande surprise et sans avertissement, elle me balance un seau d’eau chaude sur la tête ce qui me fait crier d’étonnement et nous fera bien rire. Elle nous allonge ensuite sur le ventre et nous masse chacun notre tour avec de l’huile, ce qui est très agréable dans cette chaleur moite. Puis, sans autre préavis, je sens une râpe me passer sur la jambe… Elle a enfourchée un gant de crin et me frotte vigoureusement le corps avec, ce qui est beaucoup moins agréable… J’ai l’impression de me faire littéralement arracher la peau avec son truc ! David rit de me voir grimacer de douleur, mais il fait moins le malin quand c’est son tour. Notre peau délicate d’Européens semble s’effriter sous les mouvements énergiques de cette jeune fille et de son hérisson qui lui sert de gant ! Elle nous donne un peu de répit en nous jetant de l’eau à la figure de temps en temps tout en obtempérant sous ses ordres secs et précis : « sur le dos… asseyez-vous… sur le côté… ». Bien mon adjudant ! Puis au bout d’un moment, je lâche prise sous ce gant de fer, mon esprit fait une pause et je me laisse aller à ses mains expertes qui lavent de mes impuretés aussi bien mentales que corporelles… Malheureusement, c’est déjà presque terminé, juste au moment où je commençais à apprécier ! David ne cesse de faire le pitre depuis notre entrée dans le hammam ce qui a détendu l’atmosphère un peu rugueuse du début. Une bonne douche froide sur la tête, de la fleur d’oranger sur le corps et c’est fini, les ¾ d’heure sont révolus. Quelle expérience extraordinaire ! Nous en ressentons tous les bienfaits à présent et n’avons qu’une envie : nous coucher ! Nous rentrons au riad nous reposer sans oublier la douche au préalable afin d’enlever toutes les peaux mortes de notre corps doux et soyeux comme une peau de bébé.
Une fois la sieste terminée, nous partons dîner dans un charmant restaurant non loin du riad, David s’habillant élégamment pour l’occasion. Moi, je suis tellement frigorifiée depuis notre arrivée au Maroc que je ne risque pas de sortir en jupe ! Ce serait de toute façon mal venu dans ce pays où on voit à peine les sourcils de certaines femmes… Que dire de jambes à l’air ! Dans ce restaurant, fait inusité au Maroc, ils servent de l’alcool. Nous goûtons donc au vin rouge local qui, ma foi, n’est pas mauvais ! Un tajine aux légumes plus tard (le méchoui de ce midi m’a suffi question viande), nous sortons du restaurant un peu pompettes et décidons de continuer la soirée dans un bar où se produisent des danseuses orientales. Un coup de taxi plus tard et nous nous retrouvons dans les quartiers chics de Marrakech, un endroit que nous n’avons pas visité encore et pourtant pas bien loin de la Medina où nous nous sommes baladés toute la journée, mais totalement différent dans l’âme. Je comprends mieux pourquoi certains Français aiment venir au Maroc pour festoyer, il existe plein de pubs, restaurants, bars vraiment chics où les Marocaines, plutôt dévêtues pour le coup, se font plaisir d’accompagner les Européens le temps d’un dîner ou plus…
Nous entrons dans un bar déjà bondé où le moindre cocktail coûte 15 euros (le prix de notre repas de ce soir à deux) et où tout le monde se regarde bizarrement comme si chacun cherchait sa proie pour ce soir. Encore un étrange contraste avec la vie traditionnelle marocaine de la Medina. Ici, les filles sont habillées dix fois plus sexy, voire provocantes, ce qui n’a évidemment rien à voir avec les femmes voilées que nous avons croisées jusqu’alors. Quel étrange pays plein de contradictions et de rebondissements ! Alors que nous allions partir, lassés de ce spectacle factice et presque choquant dans ce pays si ancré dans sa culture traditionnelle, les danseuses orientales arrivent enfin ! Leur mouvement de hanche m’ensorcelle en me rappelant de loin mes cours de baladi. Des femmes les accompagnent tenant en équilibre sur leur tête des plateaux ornés de bougies flamboyantes. Le spectacle est très beau mais nous commençons à sérieusement fatiguer de notre journée ainsi que d’alcool ingurgité ce soir. Nous décidons de rentrer nous coucher sans délai, il est grand temps !
Direction le Maroc !
Le 04 avril 2012
Un nouveau départ, une nouvelle destination, un nouveau pays le temps d’un petit break de la vie Aixoise de 5 jours pour Pâques. Le plaisir de se trouver en France et de pouvoir se dépayser en seulement 2h30 de vol dans une culture totalement étrangère si proche et si éloignée de nous pourtant est un réel bonheur. C’était plus difficile de le faire au Québec, là j’en profite du coup ! Le Maghreb, un endroit qui m’a toujours fascinée dans le bon sens comme dans le mauvais. Il me fait peur tout en m’ayant toujours attirée. Enfin je vais pouvoir fouler ce sol si controversé et m’imprégner de cette culture si riche et pourtant parfois si rigide.
Je ne pars pas seule dans ce voyage, mon ami qui préfère garder l’anonymat sur la toile, m’accompagne. Je le baptise donc d’un nom factice - David au hasard - le temps de ce récit. David est donc venu me chercher à mon travail vers 15h30 (départ un peu hâtif, mais les vacances valent bien ça) pour filer à l’aéroport de Marseille. Nous avons pris une compagnie à bas prix et ça se ressent. Pas de billet d’embarquement, une file d’attente qui se bouscule avant de pénétrer dans l’avion, ce que je ne comprends pas de prime abord, me disant que tout le monde a sa place attitrée, mais en fait non… C’est la foire d’empoigne dans l’avion pour trouver deux places côte à côte, vu qu’aucun siège n’a été réservé. C’est bien la première fois que je vois ça ! Enfin, David est moi trouvons deux places côte à côte, nous sommes bien contents.
Bizarrement, les 2h30 de vol nous paraissent interminables à l’un comme à l’autre. Je me sens épuisée mais je n’arrive pas à dormir comme à chaque fois dans les avions. En ce moment, le travail me fatigue beaucoup et il faut dire que j’ai déménagé dans mon nouvel appartement sur Aix (que j’adore soit dit en passant) il y a un mois seulement et la fatigue engendrée par le rangement des meubles, cartons et emménagement divers se fait ressentir à présent. Heureusement, mes parents sont venus 5 jours m’aider dans les travaux et montages de meubles de l’appartement, ce qui m’a délestée d’un grand poids ! Mais bon, la fatigue bien qu’elle se résorbe doucement est une conséquence logique de ces derniers temps.
Arrivés à Marrakech pile à l’heure, nous sentons un air froid nous traverser l’échine, il fait plus frais ici qu’à Marseille ! Le soleil se couche tranquillement en illuminant le ciel au-dessus de l’aéroport, le vent se balançant dans les palmiers. Un Marocain nous attend avec un panneau au nom de David qui a réservé le riad où on nous attend pour la nuit. Galamment, il s’empare de la valise de mon ami et me laisse incrédule à porter moi-même mon sac à dos. David a pitié de moi et me prend mon sac, voyant bien que je peste intérieurement contre ce misogyne évident. Notre chauffeur ne s’adresse qu’à David, ce qui m’arrange bien, je suis morte de fatigue. J’apprécie le paysage à travers la vitre du taxi, les murs ocre des bâtisses maghrébines, les femmes toutes voilées, certaines d’entre elles portant même la burka intégrale, les yeux seuls dépassant des voiles, les souks où se pressent mobylettes, badauds et chevaux. La voiture se faufile sous d’incroyables arches, nous faisant passer par le palais royal, puis par de petites routes où tout le monde se bouscule en manquant de peu de nous encastrer dans des mobylettes roulant n’importe comment. La conduite me rappelle étrangement l’Inde ! Comme dit notre chauffeur : Vous savez conduire à Marrakech, vous savez conduire n’importe où ! Tu m’étonnes…
Le taxi s’arrête enfin sur une petite place puis notre guide nous emmène dans de petites ruelles sinueuses (en portant toujours seulement la valise de David…), puis nous abandonne à un autre gars qui passe en lui donnant pour consigne de nous amener jusqu’au riad… Mais où sommes-nous tombés ? Il frappe à une porte sans nom puis nous laisse là, sans autre explication qu’une main tendue pour recevoir un pourboire. Bon… Heureusement, nous n’avons pas trop le temps de nous poser 10 000 questions, un charmant majordome nous ouvre la porte pour nous faire entrer dans sa demeure. C’est tout simplement splendide ! En total contraste avec la rue sale et poussiéreuse que nous venons de quitter… Nous pénétrons dans un riad plutôt petit mais doté d’un charme fou ! Un feu de cheminée nous attend dans une des nombreuses alcôves, au son d’une musique musulmane très douce et relaxante. Le silence du riad contraste violemment avec le bruit de la rue pour mon plus grand bonheur… On peut même entendre les oiseaux ! Un jacuzzi entouré d’arbres trône au milieu de la cour ouverte sur le ciel. On nous amène un exquis thé vert accompagné de petits gâteaux que nous dégustons avec délice tout en nous réchauffant doucement auprès du feu. Moi qui étais frigorifiée depuis mon arrivée au Maroc, ça tombe à pic ! Je reprends des couleurs durant ce vrai moment de bonheur !
Un homme arrive pour nous donner quelques explications sur notre séjour à Marrakech ainsi qu’une carte pour nous orienter dans ce labyrinthe de ruelles. Quelle organisation ! On nous emmène ensuite dans notre chambre qui se trouve sur le toit du riad, tout en haut, avec une terrasse privée pour jouir de la vue sur la Medina ! Une petite suite s’offre à nous, toute mignonne, entourée d’une toile de tente berbère pour notre plus grande joie. Il fait toutefois un peu froid dans la chambre et le chauffage n’a l’air de marcher qu’une fois sur deux. Ce n’est pas grave, nous ferons avec ! Après une bonne douche, nous descendons dans la cour du riad où nous attend notre diner. Une entrée d’aubergines aux mille épices suivie d’un tajine au poulet aux olives nous régale ! Surtout que nous sommes seuls à manger en tête à tête, les autres chambres semblant vides, le riad entier nous appartient ! Et le personnel est tellement discret et respectueux qu’il se fait oublier !
Nous partons ensuite faire un tour sur la place la plus connue de Marrakech, la grande place Djemaa el Fna, où la foule se presse même à la tombée de la nuit. Des stands de nourriture se bousculent sur la place et chacun veut nous faire asseoir sur son banc de fortune pour déguster escargots, mouton, agneau… Nous avons déjà mangé et je dois avouer que l’odeur mélangée de tous ces mets ne me met pas l’eau à la bouche. La fumée nous chatouille les narines, nous préférons nous éloigner pour nous perdre dans les souks. Contrairement à l’Égypte que j’ai faite il y a quelques années, je ne trouve pas les marchands agressifs envers les touristes, ce que j’apprécie au plus haut point. Nous assistons à des chants de rue, admirons l’artisanat local, sentons les odeurs d’encens, d’épices et d’urine mélangées… Ce pays a décidément quelques ressemblances avec l’Inde ! Nous rentrons ensuite nous coucher dans la quiétude de notre riad. A demain !
Un nouveau départ, une nouvelle destination, un nouveau pays le temps d’un petit break de la vie Aixoise de 5 jours pour Pâques. Le plaisir de se trouver en France et de pouvoir se dépayser en seulement 2h30 de vol dans une culture totalement étrangère si proche et si éloignée de nous pourtant est un réel bonheur. C’était plus difficile de le faire au Québec, là j’en profite du coup ! Le Maghreb, un endroit qui m’a toujours fascinée dans le bon sens comme dans le mauvais. Il me fait peur tout en m’ayant toujours attirée. Enfin je vais pouvoir fouler ce sol si controversé et m’imprégner de cette culture si riche et pourtant parfois si rigide.
Je ne pars pas seule dans ce voyage, mon ami qui préfère garder l’anonymat sur la toile, m’accompagne. Je le baptise donc d’un nom factice - David au hasard - le temps de ce récit. David est donc venu me chercher à mon travail vers 15h30 (départ un peu hâtif, mais les vacances valent bien ça) pour filer à l’aéroport de Marseille. Nous avons pris une compagnie à bas prix et ça se ressent. Pas de billet d’embarquement, une file d’attente qui se bouscule avant de pénétrer dans l’avion, ce que je ne comprends pas de prime abord, me disant que tout le monde a sa place attitrée, mais en fait non… C’est la foire d’empoigne dans l’avion pour trouver deux places côte à côte, vu qu’aucun siège n’a été réservé. C’est bien la première fois que je vois ça ! Enfin, David est moi trouvons deux places côte à côte, nous sommes bien contents.
Bizarrement, les 2h30 de vol nous paraissent interminables à l’un comme à l’autre. Je me sens épuisée mais je n’arrive pas à dormir comme à chaque fois dans les avions. En ce moment, le travail me fatigue beaucoup et il faut dire que j’ai déménagé dans mon nouvel appartement sur Aix (que j’adore soit dit en passant) il y a un mois seulement et la fatigue engendrée par le rangement des meubles, cartons et emménagement divers se fait ressentir à présent. Heureusement, mes parents sont venus 5 jours m’aider dans les travaux et montages de meubles de l’appartement, ce qui m’a délestée d’un grand poids ! Mais bon, la fatigue bien qu’elle se résorbe doucement est une conséquence logique de ces derniers temps.
Arrivés à Marrakech pile à l’heure, nous sentons un air froid nous traverser l’échine, il fait plus frais ici qu’à Marseille ! Le soleil se couche tranquillement en illuminant le ciel au-dessus de l’aéroport, le vent se balançant dans les palmiers. Un Marocain nous attend avec un panneau au nom de David qui a réservé le riad où on nous attend pour la nuit. Galamment, il s’empare de la valise de mon ami et me laisse incrédule à porter moi-même mon sac à dos. David a pitié de moi et me prend mon sac, voyant bien que je peste intérieurement contre ce misogyne évident. Notre chauffeur ne s’adresse qu’à David, ce qui m’arrange bien, je suis morte de fatigue. J’apprécie le paysage à travers la vitre du taxi, les murs ocre des bâtisses maghrébines, les femmes toutes voilées, certaines d’entre elles portant même la burka intégrale, les yeux seuls dépassant des voiles, les souks où se pressent mobylettes, badauds et chevaux. La voiture se faufile sous d’incroyables arches, nous faisant passer par le palais royal, puis par de petites routes où tout le monde se bouscule en manquant de peu de nous encastrer dans des mobylettes roulant n’importe comment. La conduite me rappelle étrangement l’Inde ! Comme dit notre chauffeur : Vous savez conduire à Marrakech, vous savez conduire n’importe où ! Tu m’étonnes…
Le taxi s’arrête enfin sur une petite place puis notre guide nous emmène dans de petites ruelles sinueuses (en portant toujours seulement la valise de David…), puis nous abandonne à un autre gars qui passe en lui donnant pour consigne de nous amener jusqu’au riad… Mais où sommes-nous tombés ? Il frappe à une porte sans nom puis nous laisse là, sans autre explication qu’une main tendue pour recevoir un pourboire. Bon… Heureusement, nous n’avons pas trop le temps de nous poser 10 000 questions, un charmant majordome nous ouvre la porte pour nous faire entrer dans sa demeure. C’est tout simplement splendide ! En total contraste avec la rue sale et poussiéreuse que nous venons de quitter… Nous pénétrons dans un riad plutôt petit mais doté d’un charme fou ! Un feu de cheminée nous attend dans une des nombreuses alcôves, au son d’une musique musulmane très douce et relaxante. Le silence du riad contraste violemment avec le bruit de la rue pour mon plus grand bonheur… On peut même entendre les oiseaux ! Un jacuzzi entouré d’arbres trône au milieu de la cour ouverte sur le ciel. On nous amène un exquis thé vert accompagné de petits gâteaux que nous dégustons avec délice tout en nous réchauffant doucement auprès du feu. Moi qui étais frigorifiée depuis mon arrivée au Maroc, ça tombe à pic ! Je reprends des couleurs durant ce vrai moment de bonheur !
Un homme arrive pour nous donner quelques explications sur notre séjour à Marrakech ainsi qu’une carte pour nous orienter dans ce labyrinthe de ruelles. Quelle organisation ! On nous emmène ensuite dans notre chambre qui se trouve sur le toit du riad, tout en haut, avec une terrasse privée pour jouir de la vue sur la Medina ! Une petite suite s’offre à nous, toute mignonne, entourée d’une toile de tente berbère pour notre plus grande joie. Il fait toutefois un peu froid dans la chambre et le chauffage n’a l’air de marcher qu’une fois sur deux. Ce n’est pas grave, nous ferons avec ! Après une bonne douche, nous descendons dans la cour du riad où nous attend notre diner. Une entrée d’aubergines aux mille épices suivie d’un tajine au poulet aux olives nous régale ! Surtout que nous sommes seuls à manger en tête à tête, les autres chambres semblant vides, le riad entier nous appartient ! Et le personnel est tellement discret et respectueux qu’il se fait oublier !
Nous partons ensuite faire un tour sur la place la plus connue de Marrakech, la grande place Djemaa el Fna, où la foule se presse même à la tombée de la nuit. Des stands de nourriture se bousculent sur la place et chacun veut nous faire asseoir sur son banc de fortune pour déguster escargots, mouton, agneau… Nous avons déjà mangé et je dois avouer que l’odeur mélangée de tous ces mets ne me met pas l’eau à la bouche. La fumée nous chatouille les narines, nous préférons nous éloigner pour nous perdre dans les souks. Contrairement à l’Égypte que j’ai faite il y a quelques années, je ne trouve pas les marchands agressifs envers les touristes, ce que j’apprécie au plus haut point. Nous assistons à des chants de rue, admirons l’artisanat local, sentons les odeurs d’encens, d’épices et d’urine mélangées… Ce pays a décidément quelques ressemblances avec l’Inde ! Nous rentrons ensuite nous coucher dans la quiétude de notre riad. A demain !
Après une semaine de brassage émotionnel…
Le 25 février 2012 :
De nouveau dans l’aéroport, de Montréal cette fois, il est temps de faire un bilan de cette semaine chargée en émotions. J’ai largement sous-estimée l’impact émotionnel que ce voyage à Montréal a eu sur moi. Je pensais juste être heureuse de revoir mes amis – ce qui a été le cas bien sûr – mais ça m’a aussi beaucoup déroutée.
D’abord, j’avais prévu un planning beaucoup trop chargé. Voir 4 personnes différentes en une journée, leur accordant 2 heures chacun, le tout minuté à l’extrême, était trop intense pour moi. Surtout vu l’état de fatigue dans lequel je me trouvais en arrivant… Je prenais les journées comme un travail à effectuer et une course contre la montre à gagner, ce qui rendait mes retrouvailles moins amusantes. De plus, se remettre dans l’énergie de chaque personne, réapprendre à se connecter les uns avec les autres, raconter sa vie pour 15ème fois, c’est vraiment fatiguant au final. Ça me pompait toute mon énergie et je finissais sur les rotules à la fin de la journée ! La prochaine fois, je ferais différemment… Soit je reste plus longtemps pour prendre le temps de voir les gens de manière plus décontractée, soit j’accepte de ne voir que certaines personnes et pas d’autres… J’ai définitivement trop d’amis au Québec ! Ce qui me ravie et en même temps me rappelle que c’est loin d’être le cas à Aix. Je sais que c’est une question de temps, mais j’ai tellement l’impression d’avoir de vrais amis ici, je n’en veux pas d’autres qu’eux ! Si je pouvais tous les prendre avec moi pour les emmener en France… C’est difficile l’expatriation et j’ai l’impression que j’aurais plus ou moins ce statut ou que j’aille ! Séparée entre deux pays, deux cultures, un océan…
J’avais besoin de ce retour à Montréal et en même temps, j’ai l’impression que ça m’a plus embrouillée la tête encore (et ce n’était déjà pas triste). Mais je reste persuadée qu’il n’y a rien qui se fait par hasard et que je ne vais pas tarder à comprendre pourquoi ce voyage difficile était obligatoire pour moi. Peut-être n’avais-je pas fait encore le deuil de Montréal ? J’ai eu en effet l’impression encore une fois de dire au-revoir à chacun avec le sentiment de perte et de tristesse qui l’accompagne. Je finissais en général la soirée en pleurant ! Sympa les vacances… Mon amie Marilyn chez qui je dormais m’a beaucoup soutenue et je l’en remercie de tout mon cœur même si parfois son franc-parler québécois est déroutant. Mais c’est tellement plus naturel et sincère ! Les amis ne sont pas là pour être toujours d’accord avec nous, bien au contraire. Et je retrouve cette amitié authentique en général plus avec les Québécois qu’avec les Français.
Heureusement, j’ai commencé mes vacances avec un week-end dans les Laurentides, à profiter du luxe d’un spa et d’un massage bien apprécié, suivi d’une journée en raquettes dans les bois sous un soleil radieux, sans croiser âme qui vive de toute la randonnée. Ça change de la France ou on a du mal à se retrouver seul en promenade ! Ce week-end m’a permis d’atterrir en douceur à Montréal avant de débuter mon marathon amical ! J’ai dû annuler toutes mes soirées dansantes prévues en semaine à cause de ma fatigue trop intense. Bah au moins, je me sens plus reposée aujourd’hui tout de même que lors de mon départ de France !
Question température, j’ai été très surprise de ne voir pratiquement pas de neige en ville et des températures avoisinant les 0 degré. D’habitude, en cette saison, il fait bien plus froid et on n’aperçoit pas les trottoirs sous la tonne de neige ! Mais heureusement, une tempête s’est levée hier qui a recouvert en quelques heures toute la ville d’un gros manteau blanc hivernal. J’ai pris un plaisir fou à me promener dans les rues ce matin, foulant cette belle neige épaisse.
Bilan donc mitigé de ce retour aux sources. En même temps ravie de retrouver les gens que j’aime et triste de les quitter encore en ayant la désagréable impression de n’avoir pas profité d’eux. Plaisirs trop fugaces et plutôt frustrants d’une autre vie. Mes repères se sont brouillés : ou est ma vie désormais ? En France avec des amis au Québec ? Je sais que le temps va arranger les choses tranquillement, je lui fais confiance. En attendant, une autre vie m’attend au retour : l’emménagement dans mon nouvel appartement, mon nouveau chez-moi, un commencement de construction de ma nouvelle vie. Je suis prête. Je sais que certaines difficultés m’attendent encore, mais je suis persuadée qu’elles m’aident continuellement à grandir et à évoluer. J’aime me confronter à moi-même, il faut assumer maintenant ! Mon voyage à Montréal est peut-être arrivé comme une transition entre un emménagement jusque-là plutôt temporaire et mitigé en France et mon installation plus durable et impliquante à partir de maintenant !
L’avion aura finalement 2 heures de retard à Montréal, ce qui m’a fait rater ma correspondance à Francfort… C’était bien ma veine, moi qui voulais rentrer tôt dimanche matin pour profiter de la journée avant de recommencer la journée de bureau lundi ! Finalement, j’ai dû attendre 8 heures en transit à Francfort avant de pouvoir reprendre un avion pour Marseille. Dur retour ! J’aurais au moins visité un peu cette ville que je ne connaissais pas, mais à part des banques et quelques belles maisons en colombages du centre-ville, on en a vite fait le tour ! Je retourne à l’aéroport exténuée pour m’endormir à moitié sur des bancs de fortune… De retour à Marseille avec 9 heures de retard sur l’heure initiale, je ne tarde pas à sombrer dans les bras de Morphée.
La suite au prochain épisode…
De nouveau dans l’aéroport, de Montréal cette fois, il est temps de faire un bilan de cette semaine chargée en émotions. J’ai largement sous-estimée l’impact émotionnel que ce voyage à Montréal a eu sur moi. Je pensais juste être heureuse de revoir mes amis – ce qui a été le cas bien sûr – mais ça m’a aussi beaucoup déroutée.
D’abord, j’avais prévu un planning beaucoup trop chargé. Voir 4 personnes différentes en une journée, leur accordant 2 heures chacun, le tout minuté à l’extrême, était trop intense pour moi. Surtout vu l’état de fatigue dans lequel je me trouvais en arrivant… Je prenais les journées comme un travail à effectuer et une course contre la montre à gagner, ce qui rendait mes retrouvailles moins amusantes. De plus, se remettre dans l’énergie de chaque personne, réapprendre à se connecter les uns avec les autres, raconter sa vie pour 15ème fois, c’est vraiment fatiguant au final. Ça me pompait toute mon énergie et je finissais sur les rotules à la fin de la journée ! La prochaine fois, je ferais différemment… Soit je reste plus longtemps pour prendre le temps de voir les gens de manière plus décontractée, soit j’accepte de ne voir que certaines personnes et pas d’autres… J’ai définitivement trop d’amis au Québec ! Ce qui me ravie et en même temps me rappelle que c’est loin d’être le cas à Aix. Je sais que c’est une question de temps, mais j’ai tellement l’impression d’avoir de vrais amis ici, je n’en veux pas d’autres qu’eux ! Si je pouvais tous les prendre avec moi pour les emmener en France… C’est difficile l’expatriation et j’ai l’impression que j’aurais plus ou moins ce statut ou que j’aille ! Séparée entre deux pays, deux cultures, un océan…
J’avais besoin de ce retour à Montréal et en même temps, j’ai l’impression que ça m’a plus embrouillée la tête encore (et ce n’était déjà pas triste). Mais je reste persuadée qu’il n’y a rien qui se fait par hasard et que je ne vais pas tarder à comprendre pourquoi ce voyage difficile était obligatoire pour moi. Peut-être n’avais-je pas fait encore le deuil de Montréal ? J’ai eu en effet l’impression encore une fois de dire au-revoir à chacun avec le sentiment de perte et de tristesse qui l’accompagne. Je finissais en général la soirée en pleurant ! Sympa les vacances… Mon amie Marilyn chez qui je dormais m’a beaucoup soutenue et je l’en remercie de tout mon cœur même si parfois son franc-parler québécois est déroutant. Mais c’est tellement plus naturel et sincère ! Les amis ne sont pas là pour être toujours d’accord avec nous, bien au contraire. Et je retrouve cette amitié authentique en général plus avec les Québécois qu’avec les Français.
Heureusement, j’ai commencé mes vacances avec un week-end dans les Laurentides, à profiter du luxe d’un spa et d’un massage bien apprécié, suivi d’une journée en raquettes dans les bois sous un soleil radieux, sans croiser âme qui vive de toute la randonnée. Ça change de la France ou on a du mal à se retrouver seul en promenade ! Ce week-end m’a permis d’atterrir en douceur à Montréal avant de débuter mon marathon amical ! J’ai dû annuler toutes mes soirées dansantes prévues en semaine à cause de ma fatigue trop intense. Bah au moins, je me sens plus reposée aujourd’hui tout de même que lors de mon départ de France !
Question température, j’ai été très surprise de ne voir pratiquement pas de neige en ville et des températures avoisinant les 0 degré. D’habitude, en cette saison, il fait bien plus froid et on n’aperçoit pas les trottoirs sous la tonne de neige ! Mais heureusement, une tempête s’est levée hier qui a recouvert en quelques heures toute la ville d’un gros manteau blanc hivernal. J’ai pris un plaisir fou à me promener dans les rues ce matin, foulant cette belle neige épaisse.
Bilan donc mitigé de ce retour aux sources. En même temps ravie de retrouver les gens que j’aime et triste de les quitter encore en ayant la désagréable impression de n’avoir pas profité d’eux. Plaisirs trop fugaces et plutôt frustrants d’une autre vie. Mes repères se sont brouillés : ou est ma vie désormais ? En France avec des amis au Québec ? Je sais que le temps va arranger les choses tranquillement, je lui fais confiance. En attendant, une autre vie m’attend au retour : l’emménagement dans mon nouvel appartement, mon nouveau chez-moi, un commencement de construction de ma nouvelle vie. Je suis prête. Je sais que certaines difficultés m’attendent encore, mais je suis persuadée qu’elles m’aident continuellement à grandir et à évoluer. J’aime me confronter à moi-même, il faut assumer maintenant ! Mon voyage à Montréal est peut-être arrivé comme une transition entre un emménagement jusque-là plutôt temporaire et mitigé en France et mon installation plus durable et impliquante à partir de maintenant !
L’avion aura finalement 2 heures de retard à Montréal, ce qui m’a fait rater ma correspondance à Francfort… C’était bien ma veine, moi qui voulais rentrer tôt dimanche matin pour profiter de la journée avant de recommencer la journée de bureau lundi ! Finalement, j’ai dû attendre 8 heures en transit à Francfort avant de pouvoir reprendre un avion pour Marseille. Dur retour ! J’aurais au moins visité un peu cette ville que je ne connaissais pas, mais à part des banques et quelques belles maisons en colombages du centre-ville, on en a vite fait le tour ! Je retourne à l’aéroport exténuée pour m’endormir à moitié sur des bancs de fortune… De retour à Marseille avec 9 heures de retard sur l’heure initiale, je ne tarde pas à sombrer dans les bras de Morphée.
La suite au prochain épisode…
Vacances à Montréal !
Le 17 février 2012
Youpi ! Je retourne le temps d’une grosse semaine, faire un tour à Montréal afin de revoir ms amis si chers à mon cœur et qui m’ont tant manqués. Voilà sept mois que j’ai quitté le Québec à présent… Sept mois déjà ! Que le temps passe décidemment vite… Que de choses se sont passées en sept mois… Rien de très facile cependant ! Mais les événements se précisent un peu plus pour moi à présent. J’ai décidé de m’installer à Aix en Provence pour un bon moment. Je souhaite me poser et arrêter d’être tiraillée entre mille destinations différentes. Je suis allée visiter Genève, je ne me vois pas y vivre pour le moment. Les suisses ont l’air froid, distants et manquant singulièrement d’humour ! C’est sûr qu’à Marseille, c’est plutôt l’extrême inverse, les gens sont plutôt chauds de nature, à tous les niveaux, mais cette mentalité me correspond mieux à choisir entre deux extrêmes… Évidemment, la perte de salaire entre la Suisse et la France peut faire réfléchir, mais j’ai toujours privilégié ma qualité de vie au niveau moral que pécunier et je n’ai pas l’intention de changer ! Si c’est pour gagne 5 fois plus mais ne pas avoir d’amis ni pouvoir m’amuser, ça ne sert à rien ! Et puis, j’ai une envie folle de connaître le Sud de la France en été ! Je l’ai aperçu en arrivant en août dernier mais j’étais tellement absorbée par ma recherche d’emploi et ma relation avec Jean-Paul que je n’ai pas l’impression d’en avoir vraiment profité.
J’ai donc trouvé un appartement définitif en plein centre-ville d’Aix dans lequel je vais emménager début mars. Je vais enfin récupérer mes meubles et cartons entreposés dans le garage de mes parents depuis 5 ans (j’aurais de la chance si rien n’est moisi !) et je vais ME POSER ! Après 4 déménagements en 7 mois, un retour en France difficile à tous les niveaux, je vois enfin le bout du tunnel arriver. Au niveau travail, je me sens de plus en plus à l’aise; on me donne plus de responsabilités et de leadership ce qui me convient mieux. Les collègues sont toujours aussi gentils, ce qui ne gâche rien !
Je suis juste extrêmement fatiguée en ce moment, j’ai du mal à tout gérer émotionnellement parlant et je pense que le stress accumulé de ces derniers mois se fait à présent bien ressentir… Même si je dors bien, je me réveille fatiguée ce qui est difficile à gérer dans la journée. Je pense que mon décrochage d’une semaine de vacances à Montréal va me faire le plus grand bien ! Même si je vais être extrêmement occupée, je suis prise tous les midis et tous les soirs à revoir des amis ! J’ai tellement hâte de les serrer de nouveau dans mes bras… Les amitiés au Québec sont plus profondes et plus simples que celles que j’ai actuellement en France, même si ça commence à s’intensifier un peu. En même temps, il est difficile de comparer 4 ans au Québec avec 7 mois en France !
Je commence toutefois à apprécier la région d’Aix, ce qui améliore considérablement ma qualité de vie de jour en jour. D’abord au niveau météo, avoir toujours du soleil et des températures douces est extrêmement agréable (à part ces 15 derniers jours ou il a fait exceptionnellement froid, autour de -10 degrés et neigeux). La région est très riche culturellement parlant entre Aix et Marseille, j’ai retrouvé avec bonheur la joie d’assister à de somptueux opéras et ballets, écouter des orchestres symphoniques, danser au son d’un groupe de rock… Je me fais des orgies de restaurants, dégustant toujours de nouveaux vins… Vraiment, j’aime la culture française ! Même si la culture québécoise, les grands espaces, la simplicité des gens, me manquent aussi. Mais il est difficile de tout avoir ! Ceci dit, la Côte d’Azur, le Var, l’arrière-pays sont des régions regorgeant de merveilles de la nature également, je n’ai vu que le haut de l’iceberg pour le moment.
Ca y est, on nous appelle pour le décollage vers Montréal… Attention Montréal, me voilà de retour !
Youpi ! Je retourne le temps d’une grosse semaine, faire un tour à Montréal afin de revoir ms amis si chers à mon cœur et qui m’ont tant manqués. Voilà sept mois que j’ai quitté le Québec à présent… Sept mois déjà ! Que le temps passe décidemment vite… Que de choses se sont passées en sept mois… Rien de très facile cependant ! Mais les événements se précisent un peu plus pour moi à présent. J’ai décidé de m’installer à Aix en Provence pour un bon moment. Je souhaite me poser et arrêter d’être tiraillée entre mille destinations différentes. Je suis allée visiter Genève, je ne me vois pas y vivre pour le moment. Les suisses ont l’air froid, distants et manquant singulièrement d’humour ! C’est sûr qu’à Marseille, c’est plutôt l’extrême inverse, les gens sont plutôt chauds de nature, à tous les niveaux, mais cette mentalité me correspond mieux à choisir entre deux extrêmes… Évidemment, la perte de salaire entre la Suisse et la France peut faire réfléchir, mais j’ai toujours privilégié ma qualité de vie au niveau moral que pécunier et je n’ai pas l’intention de changer ! Si c’est pour gagne 5 fois plus mais ne pas avoir d’amis ni pouvoir m’amuser, ça ne sert à rien ! Et puis, j’ai une envie folle de connaître le Sud de la France en été ! Je l’ai aperçu en arrivant en août dernier mais j’étais tellement absorbée par ma recherche d’emploi et ma relation avec Jean-Paul que je n’ai pas l’impression d’en avoir vraiment profité.
J’ai donc trouvé un appartement définitif en plein centre-ville d’Aix dans lequel je vais emménager début mars. Je vais enfin récupérer mes meubles et cartons entreposés dans le garage de mes parents depuis 5 ans (j’aurais de la chance si rien n’est moisi !) et je vais ME POSER ! Après 4 déménagements en 7 mois, un retour en France difficile à tous les niveaux, je vois enfin le bout du tunnel arriver. Au niveau travail, je me sens de plus en plus à l’aise; on me donne plus de responsabilités et de leadership ce qui me convient mieux. Les collègues sont toujours aussi gentils, ce qui ne gâche rien !
Je suis juste extrêmement fatiguée en ce moment, j’ai du mal à tout gérer émotionnellement parlant et je pense que le stress accumulé de ces derniers mois se fait à présent bien ressentir… Même si je dors bien, je me réveille fatiguée ce qui est difficile à gérer dans la journée. Je pense que mon décrochage d’une semaine de vacances à Montréal va me faire le plus grand bien ! Même si je vais être extrêmement occupée, je suis prise tous les midis et tous les soirs à revoir des amis ! J’ai tellement hâte de les serrer de nouveau dans mes bras… Les amitiés au Québec sont plus profondes et plus simples que celles que j’ai actuellement en France, même si ça commence à s’intensifier un peu. En même temps, il est difficile de comparer 4 ans au Québec avec 7 mois en France !
Je commence toutefois à apprécier la région d’Aix, ce qui améliore considérablement ma qualité de vie de jour en jour. D’abord au niveau météo, avoir toujours du soleil et des températures douces est extrêmement agréable (à part ces 15 derniers jours ou il a fait exceptionnellement froid, autour de -10 degrés et neigeux). La région est très riche culturellement parlant entre Aix et Marseille, j’ai retrouvé avec bonheur la joie d’assister à de somptueux opéras et ballets, écouter des orchestres symphoniques, danser au son d’un groupe de rock… Je me fais des orgies de restaurants, dégustant toujours de nouveaux vins… Vraiment, j’aime la culture française ! Même si la culture québécoise, les grands espaces, la simplicité des gens, me manquent aussi. Mais il est difficile de tout avoir ! Ceci dit, la Côte d’Azur, le Var, l’arrière-pays sont des régions regorgeant de merveilles de la nature également, je n’ai vu que le haut de l’iceberg pour le moment.
Ca y est, on nous appelle pour le décollage vers Montréal… Attention Montréal, me voilà de retour !
Impressions après 3 mois en France
Le 11 octobre 2011
Ouf, ça y est, je commence enfin à sortir la tête de l’eau. Ça n’a pas été évident ces derniers mois, mais j’entrevois la lumière au bout du tunnel !
Après quelques semaines de vacances en août avec Jean-Paul, j’ai finalement commencé ma recherche d’emploi qui s’est avérée un peu plus difficile que je me l’étais imaginée. Ceci-dit, j’avais énormément d’entretiens, ce qui est bon signe en général, et ça se passait plutôt bien, mais je n’entrevoyais pas vraiment de poste idéal. Avec deux ou trois entretiens d’embauche par jour durant plus d’un mois et demi, je peux dire que j’arrivais un peu à saturation ! Je me sentais dépiautée, jugée, harcelée, testée sans cesse, avec des épreuves techniques à n’en plus finir, des épreuves orales sévères afin de voir ma réactivité au stress… Finalement, je rentrais épuisée de mes démarches de la journée avec une envie de crier, de pleurer ou de me cacher sous ma couette de plus en plus prenante. Heureusement Jean-Paul était là pour me rassurer, me prendre dans ses bras et me rappeler pourquoi j’avais quitté un travail en or au Québec pour ici. Et non, je n’ai jamais regretté une seconde ma décision. Elle a été prise de manière réfléchie, je savais ou je m’en allais, je savais aussi que mon arrivée n’allait pas se faire facilement, c’est normal. J’avais juste besoin d’être rassurée de temps en temps.
Et finalement, alors que je désespérais un peu de faire toutes les boites de la région sans résultat flagrant, j’ai reçu pas moins de 4 propositions d’embauche différentes ! Mais là encore, il y avait toujours un gros hic… Soit le projet n’était pas vraiment intéressant, ou l’ambiance pas folichonne, ou à plus d’une heure de trajet… Alors que j’allais dire oui par défaut à la moins pire de toutes, un boulot en or me tombe dessus sans crier gare à la dernière minute. La Caisse d’Epargne souhaite me prendre dans leurs équipes ! Je reste dans le domaine de la finance, l’équipe a l’air intéressante, le projet également et elle se situe à 15 minutes de la maison ! Youhouuuuuh ! C’est gagné ! Je peux enfin respirer, j’ai trouvé la perle rare… Je ne commence que la semaine prochaine, nous verrons bien si vraiment le travail me plait, mais je suis optimiste, je pense que je vais m’y plaire. Donc enfin ce gros souci là de moins.
Avec Jean-Paul, nous voyons également enfin le soleil dans notre relation qui n’a pas été évidente au début. Tout s’est passé rapidement entre nous, un peu trop certainement. Nous vivons ensemble depuis le moment ou je suis arrivée en France, j’ai rapidement envahie son espace, tout en ayant du mal à me sentir chez moi. Ca a été un bouleversement pour lui également, tout autant que pour moi. Et vu nos caractères bien trempés, il y avait souvent des étincelles entre nous deux, ce qui n’est pas évident quand déjà les repères professionnels et géographiques ne sont pas là pour moi, je n’avais pas non plus de base solide sentimentale, ce qui amplifiait mon sentiment d’inquiétude. Mais nous commençons à nous connaitre, à nous comprendre, et après s’être tester comme des enfants, nous entrevoyons les limites de l’autre, les blessures ou il ne faut pas appuyer. Et enfin, nous commençons a réellement nous aimer avec toute la beauté que l’amour peut nous apporter à chacun. Plusieurs fois, nous avons eu envie de laisser tomber, d’abandonner la relation que nous jugions trop difficile, contenant trop d’embuches… Mais nous avons persévéré et même si nous ne savons jamais ce que l’avenir sera fait, je pense que nous avons fait le plus difficile concernant mon arrivée ici. Après, nous allons voir avec le long terme, la routine, les travaux de la maison, comment évoluera notre complicité, rien n’est jamais gagné d’avance… Mais j’y crois !
Concernant les travaux de la maison, ça avance doucement. La cuisine et le salon sont presque terminés, nous en sommes à la phase de peinture, ce qui est tout de même bon signe ! Je ne m’étais pas imaginée que la rénovation d’une maison puisse demander autant d’énergie. Choisir les bons matériaux, les maçons, électriciens, peintres talentueux (ce qui est loin d’être évident), décider de tous les emplacements, couleurs, saignées… C’est un travail à temps plein et j’admire Jean-Paul qui jongle entre son travail actuel et la rénovation comme s’il avait fait ça toute sa vie ! Tantôt en bleu de travail pour soulever des parpaings, tantôt en chemise pour aller contrôler ses supermarchés… C’est Mister Jekyll et Mister Hyde ! Toutefois, je trouve qu’il se fatigue beaucoup en s’agitant dans tous les sens et je dois avouer que moi-même je ne peux pas le suivre et n’en ai pas envie ! Je recherche la simplicité dans ma vie, ne pas m’abrutir avec trop de choses à faire, mais plutôt prendre du temps pour moi, pour penser ou faire le vide dans mon esprit, danser, lire, que sais-je encore… Juste être bien avec moi-même. Il m’assure que la rénovation lui plait et qu’il fait ça de bon cœur. Je trouve juste que ça donne beaucoup de stress pour du matériel… Enfin !
Quoiqu’il en soit, je commence à me sentir bien dans mon nouvel environnement. Je prends mes marques tout doucement. Et je trouve que la région est formidable ! Nous sommes mi-octobre et il est encore possible de se faire dorer au soleil sur la plage et même de se baigner dans la mer ! Incroyable… Et dire qu’à Montréal, j’aurais une température à peine supérieure à 0 degré ! J’ai pu en profiter aussi pour me promener dans les Calanques, visiter Marseille et son île de Frioul. Plus j’apprends à connaître les alentours et plus mon cœur se rapproche de Marseille plutôt que d’Aix en Provence. Aix est une ville magnifique, mais très huppée et manquant d’authenticité. Marseille bouge, frémit, gigote dans tous les sens, vit plus simplement et comporte culturellement beaucoup plus d’attraits à mon sens. Je pense que je vais me sentir bien dans cette belle région ! En plus, dans quelques jours, un ami Québécois vient me rendre une petite visite d’une semaine ! Il va me ramener les couleurs de ce beau pays qui me manque un peu… J’en suis ravie ! A moi de lui faire découvrir les beautés de la France maintenant.
La suite des aventures au prochain épisode !
Ouf, ça y est, je commence enfin à sortir la tête de l’eau. Ça n’a pas été évident ces derniers mois, mais j’entrevois la lumière au bout du tunnel !
Après quelques semaines de vacances en août avec Jean-Paul, j’ai finalement commencé ma recherche d’emploi qui s’est avérée un peu plus difficile que je me l’étais imaginée. Ceci-dit, j’avais énormément d’entretiens, ce qui est bon signe en général, et ça se passait plutôt bien, mais je n’entrevoyais pas vraiment de poste idéal. Avec deux ou trois entretiens d’embauche par jour durant plus d’un mois et demi, je peux dire que j’arrivais un peu à saturation ! Je me sentais dépiautée, jugée, harcelée, testée sans cesse, avec des épreuves techniques à n’en plus finir, des épreuves orales sévères afin de voir ma réactivité au stress… Finalement, je rentrais épuisée de mes démarches de la journée avec une envie de crier, de pleurer ou de me cacher sous ma couette de plus en plus prenante. Heureusement Jean-Paul était là pour me rassurer, me prendre dans ses bras et me rappeler pourquoi j’avais quitté un travail en or au Québec pour ici. Et non, je n’ai jamais regretté une seconde ma décision. Elle a été prise de manière réfléchie, je savais ou je m’en allais, je savais aussi que mon arrivée n’allait pas se faire facilement, c’est normal. J’avais juste besoin d’être rassurée de temps en temps.
Et finalement, alors que je désespérais un peu de faire toutes les boites de la région sans résultat flagrant, j’ai reçu pas moins de 4 propositions d’embauche différentes ! Mais là encore, il y avait toujours un gros hic… Soit le projet n’était pas vraiment intéressant, ou l’ambiance pas folichonne, ou à plus d’une heure de trajet… Alors que j’allais dire oui par défaut à la moins pire de toutes, un boulot en or me tombe dessus sans crier gare à la dernière minute. La Caisse d’Epargne souhaite me prendre dans leurs équipes ! Je reste dans le domaine de la finance, l’équipe a l’air intéressante, le projet également et elle se situe à 15 minutes de la maison ! Youhouuuuuh ! C’est gagné ! Je peux enfin respirer, j’ai trouvé la perle rare… Je ne commence que la semaine prochaine, nous verrons bien si vraiment le travail me plait, mais je suis optimiste, je pense que je vais m’y plaire. Donc enfin ce gros souci là de moins.
Avec Jean-Paul, nous voyons également enfin le soleil dans notre relation qui n’a pas été évidente au début. Tout s’est passé rapidement entre nous, un peu trop certainement. Nous vivons ensemble depuis le moment ou je suis arrivée en France, j’ai rapidement envahie son espace, tout en ayant du mal à me sentir chez moi. Ca a été un bouleversement pour lui également, tout autant que pour moi. Et vu nos caractères bien trempés, il y avait souvent des étincelles entre nous deux, ce qui n’est pas évident quand déjà les repères professionnels et géographiques ne sont pas là pour moi, je n’avais pas non plus de base solide sentimentale, ce qui amplifiait mon sentiment d’inquiétude. Mais nous commençons à nous connaitre, à nous comprendre, et après s’être tester comme des enfants, nous entrevoyons les limites de l’autre, les blessures ou il ne faut pas appuyer. Et enfin, nous commençons a réellement nous aimer avec toute la beauté que l’amour peut nous apporter à chacun. Plusieurs fois, nous avons eu envie de laisser tomber, d’abandonner la relation que nous jugions trop difficile, contenant trop d’embuches… Mais nous avons persévéré et même si nous ne savons jamais ce que l’avenir sera fait, je pense que nous avons fait le plus difficile concernant mon arrivée ici. Après, nous allons voir avec le long terme, la routine, les travaux de la maison, comment évoluera notre complicité, rien n’est jamais gagné d’avance… Mais j’y crois !
Concernant les travaux de la maison, ça avance doucement. La cuisine et le salon sont presque terminés, nous en sommes à la phase de peinture, ce qui est tout de même bon signe ! Je ne m’étais pas imaginée que la rénovation d’une maison puisse demander autant d’énergie. Choisir les bons matériaux, les maçons, électriciens, peintres talentueux (ce qui est loin d’être évident), décider de tous les emplacements, couleurs, saignées… C’est un travail à temps plein et j’admire Jean-Paul qui jongle entre son travail actuel et la rénovation comme s’il avait fait ça toute sa vie ! Tantôt en bleu de travail pour soulever des parpaings, tantôt en chemise pour aller contrôler ses supermarchés… C’est Mister Jekyll et Mister Hyde ! Toutefois, je trouve qu’il se fatigue beaucoup en s’agitant dans tous les sens et je dois avouer que moi-même je ne peux pas le suivre et n’en ai pas envie ! Je recherche la simplicité dans ma vie, ne pas m’abrutir avec trop de choses à faire, mais plutôt prendre du temps pour moi, pour penser ou faire le vide dans mon esprit, danser, lire, que sais-je encore… Juste être bien avec moi-même. Il m’assure que la rénovation lui plait et qu’il fait ça de bon cœur. Je trouve juste que ça donne beaucoup de stress pour du matériel… Enfin !
Quoiqu’il en soit, je commence à me sentir bien dans mon nouvel environnement. Je prends mes marques tout doucement. Et je trouve que la région est formidable ! Nous sommes mi-octobre et il est encore possible de se faire dorer au soleil sur la plage et même de se baigner dans la mer ! Incroyable… Et dire qu’à Montréal, j’aurais une température à peine supérieure à 0 degré ! J’ai pu en profiter aussi pour me promener dans les Calanques, visiter Marseille et son île de Frioul. Plus j’apprends à connaître les alentours et plus mon cœur se rapproche de Marseille plutôt que d’Aix en Provence. Aix est une ville magnifique, mais très huppée et manquant d’authenticité. Marseille bouge, frémit, gigote dans tous les sens, vit plus simplement et comporte culturellement beaucoup plus d’attraits à mon sens. Je pense que je vais me sentir bien dans cette belle région ! En plus, dans quelques jours, un ami Québécois vient me rendre une petite visite d’une semaine ! Il va me ramener les couleurs de ce beau pays qui me manque un peu… J’en suis ravie ! A moi de lui faire découvrir les beautés de la France maintenant.
La suite des aventures au prochain épisode !
Premières impressions de mon arrivée en France
Le 10 aout 2011
Bon ça y est, je suis de retour à la maison ! Chez moi… Ou un endroit qui y ressemble, mais n’est pas tout à fait le même. J’ai l’impression de revenir dans un pays qui ressemble au mien, mais sans le reconnaître tout à fait encore. Je crois que je vais avoir besoin d’un temps d’adaptation !
En tout cas, tout s’est déroulé à merveille concernant mon trajet et mes bagages me suivant. J’ai récupéré toutes mes affaires sans encombre à l’aéroport de Marseille, rien n’a été endommagé, tout est beau ! Par contre, comme je m’y attendais, l’atterrissage moral n’est pas forcément évident… Je me sens un peu perdue, en territoire inconnu, avec toute ma vie à recommencer. Heureusement Jean-Paul m’aide beaucoup dans ce moment difficile, mais c’est surtout à moi de le gérer seule avec moi-même. Mes premières démarches administratives ont pour le moins été ardues. J’appelais un organisme public, que ce soit la sécurité sociale ou les impôts et je n’arrivais jamais à avoir quelqu’un au bout du fil. Et les techniques de découragement sont diverses et variées… Soit la boite vocale demande de rappeler à un autre numéro qui n’est plus attribué, soit elle demande de laisser un message en précisant qu’ils traiteront la demande dans les plus brefs délais en demandant de spécifier notre nom, numéro de téléphone et tout le tintouin et lorsqu’on s’apprête à laisser un message en ayant eu soin de récupérer toutes les informations au préalable, on nous annonce que la boite vocale est pleine !! Il y a de quoi virer folle… Le mieux est encore de prendre la voiture et de se rendre sur place… Heureusement que je ne travaille pas étant donné les horaires d’ouverture des organismes publics… Je commence à comprendre pourquoi les Français sont râleurs, en fait, il y a de quoi ! Sans parler des problèmes bancaires pour virer de l’argent canadiens en euros… Bref, j’aurai tout eu ! Mais avec de la patience, on finit toujours par y arriver…
Mais ce n’est pas tout ça qui est difficile au final, mais plutôt l’adaptation mentale à un nouvel environnement, à une nouvelle vie. Surtout que j’arrive dans une région que je ne connais pas, je n’ai vraiment aucun repère ici et j’affronte en plus le fait de m’installer chez quelqu’un, ce qui, chacun le sait, n’a rien d’évident non plus. Le déracinement d’une part et l’emménagement chez Jean-Paul d’autre part, le tout sans travail et sans ami, je dois avouer que c’est un peu rude ! Même si Jean-Paul fait tout pour que je me sente à l’aise chez lui, c’est difficile pour moi de me sentir chez moi. Il m’a laissé une pièce qui me sert de bureau et de rangement de mes affaires, toutefois, j’ai la désagréable impression de mettre tout mon appart de Montréal dans une pièce de 15m2… Ce qui n’a rien d’évident au moral. En plus, sa maison est en travaux, essentiellement la cuisine et le salon. Ce qui fait qu’on campe un peu pour le moment sans four pour réchauffer les plats, sans placard pour ranger la vaisselle et de la poussière partout. Ce n’était pas vraiment le bon moment pour moi pour atterrir ici ! Mais bon, je commence à m’y faire tout doucement… Ce qui est bien, c’est que je participe aux travaux de rénovation et Jean-Paul me laisse la main dessus, ce qui me donne l’impression d’aménager avec lui notre future maison à deux ! Je suis juste un peu trop vite parachutée là-dedans… Mais bon, il a une maison de 200 m2 avec un immense jardin avec piscine et paillottes ramenées de Bali ainsi que plein de petite Bouddhas, je ne vais trop me plaindre ! Il faut juste qu’une femme mette un peu le nez dans son organisation et son rangement ! :-)
La semaine prochaine, nous partons en vacances 2 semaines, ça va nous faire du bien de nous retrouver à deux, là il travaille en journée ce n’est pas évident pour lui de gérer mon arrivée, les travaux de sa maison, son travail… Ensuite, je commencerai à chercher du travail ! (Va bien falloir un jour quand même…). Aujourd’hui, je recommence à retrouver des forces et mon énergie légendaire, j’espère que le plus gros est passé. Je m’aperçois aussi que les amis que j’ai laissés ici ont changé eux aussi (ou est-ce moi ?) et j’ai récemment été très déçue par l’attitude de certains d’entre eux qui, au lieu de m’aider dans cette épreuve, m’ont plutôt enfoncé la tête sous l’eau. Ça m’a évidemment beaucoup touchée moralement, mais j’en suis remise. Cette expérience va me permettre de trier un peu encore mes amis Français ! Et je vais en rencontrer d’autres, sans oublier mes chers Québécois !
Une amie de Montréal m’a soutenue dans ce moment difficile et je vais retranscrire ce qu’elle m’a dit, je trouve ça tellement beau :
« Il faut que tu évites les personnes qui veulent te faire rentrer dans tes vieilles nippes. Tu es une immigrante, tu as changé, tu arrives dans ce petit pays qui est le tien, avec de nouvelles personnes à découvrir, de nouvelles façons de faire, une nouvelle maison, un nouvel amoureux, il faut que tu oublies tout ce que tu connais de la France et tu dois arriver avec de nouveaux yeux et ta personnalité à toi telle qu’elle est aujourd’hui. Et la France, n’est-elle pas le plus beau pays du monde ? C’est ton choix et vis le à fond afin de donner une chance à ton rêve de vivre avec Jean-Paul dans le Sud de la France. C’est toi qui vis et non pas un être factice créé par ton orgueil et ton ennui. C’est toi l’actrice principale de ta vie… Ni tes amis, ni ta famille… Seulement TOI ! Découvre-la comme tu le fais toujours, avec le cœur en bandoulière …»
Merci Narriman pour cette incroyable philosophie de la vie… Ca m’a remontée à bloc ! Attention la France, ME VOILA !!
Bon ça y est, je suis de retour à la maison ! Chez moi… Ou un endroit qui y ressemble, mais n’est pas tout à fait le même. J’ai l’impression de revenir dans un pays qui ressemble au mien, mais sans le reconnaître tout à fait encore. Je crois que je vais avoir besoin d’un temps d’adaptation !
En tout cas, tout s’est déroulé à merveille concernant mon trajet et mes bagages me suivant. J’ai récupéré toutes mes affaires sans encombre à l’aéroport de Marseille, rien n’a été endommagé, tout est beau ! Par contre, comme je m’y attendais, l’atterrissage moral n’est pas forcément évident… Je me sens un peu perdue, en territoire inconnu, avec toute ma vie à recommencer. Heureusement Jean-Paul m’aide beaucoup dans ce moment difficile, mais c’est surtout à moi de le gérer seule avec moi-même. Mes premières démarches administratives ont pour le moins été ardues. J’appelais un organisme public, que ce soit la sécurité sociale ou les impôts et je n’arrivais jamais à avoir quelqu’un au bout du fil. Et les techniques de découragement sont diverses et variées… Soit la boite vocale demande de rappeler à un autre numéro qui n’est plus attribué, soit elle demande de laisser un message en précisant qu’ils traiteront la demande dans les plus brefs délais en demandant de spécifier notre nom, numéro de téléphone et tout le tintouin et lorsqu’on s’apprête à laisser un message en ayant eu soin de récupérer toutes les informations au préalable, on nous annonce que la boite vocale est pleine !! Il y a de quoi virer folle… Le mieux est encore de prendre la voiture et de se rendre sur place… Heureusement que je ne travaille pas étant donné les horaires d’ouverture des organismes publics… Je commence à comprendre pourquoi les Français sont râleurs, en fait, il y a de quoi ! Sans parler des problèmes bancaires pour virer de l’argent canadiens en euros… Bref, j’aurai tout eu ! Mais avec de la patience, on finit toujours par y arriver…
Mais ce n’est pas tout ça qui est difficile au final, mais plutôt l’adaptation mentale à un nouvel environnement, à une nouvelle vie. Surtout que j’arrive dans une région que je ne connais pas, je n’ai vraiment aucun repère ici et j’affronte en plus le fait de m’installer chez quelqu’un, ce qui, chacun le sait, n’a rien d’évident non plus. Le déracinement d’une part et l’emménagement chez Jean-Paul d’autre part, le tout sans travail et sans ami, je dois avouer que c’est un peu rude ! Même si Jean-Paul fait tout pour que je me sente à l’aise chez lui, c’est difficile pour moi de me sentir chez moi. Il m’a laissé une pièce qui me sert de bureau et de rangement de mes affaires, toutefois, j’ai la désagréable impression de mettre tout mon appart de Montréal dans une pièce de 15m2… Ce qui n’a rien d’évident au moral. En plus, sa maison est en travaux, essentiellement la cuisine et le salon. Ce qui fait qu’on campe un peu pour le moment sans four pour réchauffer les plats, sans placard pour ranger la vaisselle et de la poussière partout. Ce n’était pas vraiment le bon moment pour moi pour atterrir ici ! Mais bon, je commence à m’y faire tout doucement… Ce qui est bien, c’est que je participe aux travaux de rénovation et Jean-Paul me laisse la main dessus, ce qui me donne l’impression d’aménager avec lui notre future maison à deux ! Je suis juste un peu trop vite parachutée là-dedans… Mais bon, il a une maison de 200 m2 avec un immense jardin avec piscine et paillottes ramenées de Bali ainsi que plein de petite Bouddhas, je ne vais trop me plaindre ! Il faut juste qu’une femme mette un peu le nez dans son organisation et son rangement ! :-)
La semaine prochaine, nous partons en vacances 2 semaines, ça va nous faire du bien de nous retrouver à deux, là il travaille en journée ce n’est pas évident pour lui de gérer mon arrivée, les travaux de sa maison, son travail… Ensuite, je commencerai à chercher du travail ! (Va bien falloir un jour quand même…). Aujourd’hui, je recommence à retrouver des forces et mon énergie légendaire, j’espère que le plus gros est passé. Je m’aperçois aussi que les amis que j’ai laissés ici ont changé eux aussi (ou est-ce moi ?) et j’ai récemment été très déçue par l’attitude de certains d’entre eux qui, au lieu de m’aider dans cette épreuve, m’ont plutôt enfoncé la tête sous l’eau. Ça m’a évidemment beaucoup touchée moralement, mais j’en suis remise. Cette expérience va me permettre de trier un peu encore mes amis Français ! Et je vais en rencontrer d’autres, sans oublier mes chers Québécois !
Une amie de Montréal m’a soutenue dans ce moment difficile et je vais retranscrire ce qu’elle m’a dit, je trouve ça tellement beau :
« Il faut que tu évites les personnes qui veulent te faire rentrer dans tes vieilles nippes. Tu es une immigrante, tu as changé, tu arrives dans ce petit pays qui est le tien, avec de nouvelles personnes à découvrir, de nouvelles façons de faire, une nouvelle maison, un nouvel amoureux, il faut que tu oublies tout ce que tu connais de la France et tu dois arriver avec de nouveaux yeux et ta personnalité à toi telle qu’elle est aujourd’hui. Et la France, n’est-elle pas le plus beau pays du monde ? C’est ton choix et vis le à fond afin de donner une chance à ton rêve de vivre avec Jean-Paul dans le Sud de la France. C’est toi qui vis et non pas un être factice créé par ton orgueil et ton ennui. C’est toi l’actrice principale de ta vie… Ni tes amis, ni ta famille… Seulement TOI ! Découvre-la comme tu le fais toujours, avec le cœur en bandoulière …»
Merci Narriman pour cette incroyable philosophie de la vie… Ca m’a remontée à bloc ! Attention la France, ME VOILA !!
Dernier jour au Québec
Le 3 août 2011
Encore une fois dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Montréal, je m’apprête à m’envoler pour Marseille où Jean-Paul me récupérera. Il ne s’agit plus d’un voyage, mais d’un retour définitif cette fois. Enfin, le mot « définitif » n’a qu’une valeur partielle pour moi… Qui peut prédire l’avenir ? Certainement pas moi en tout cas ! Toutefois, l’implication est différente malgré tout. Je quitte le Québec, mes amis, ma vie qui a été la mienne durant 4 ans, ce n’est pas forcément évident !
Mes émotions ont joué les montagnes russes ces dernières semaines; des jours où j’étais excitée et ravie en vue de la nouvelle aventure qui m’attendait, je passais ensuite à des jours de tristesse de quitter les êtres chers qui m’ont entourée toutes ces années. Les soirées d’au-revoir avec chacun se soldaient souvent en larmes, le cœur déchiré. Mon dernier jour au travail a été particulièrement intense, tout le monde se réunissant pour me souhaiter bonne chance dans ma nouvelle vie. J’ai eu de la chance d’être aussi bien intégrée à tous les niveaux dans la société québécoise et je ne remercierai jamais assez tous ceux qui m’ont soutenue, aidée, aimée durant tout ce temps !
Depuis 2 jours, les adieux ayant tous été faits, je me suis sentie plus sereine. Je me suis occupée des derniers préparatifs matériels, sans stress puisque j’avais plutôt bien planifié mon départ et j’ai pu prendre un peu de temps pour me relaxer, ne travaillant plus depuis 4 jours. Ce moment de repos un peu hors du temps m’a fait le plus grand bien. J’avais l’impression de flotter entre 2 mondes, n’étant plus vraiment au Québec, ni en France… Étrange sensation ! J’ai tranquillement rangé mes affaires qui sont parties avant moi par avion-cargo, nettoyé l’appartement, tout ça dans une paix apparente. Par contre, mes maux d’estomac m’indiquaient clairement que ça bouillonnait à l’intérieur !
Ma fébrilité m’a prise alors que mes amis Cédric et Céline sont venus me chercher pour m’amener à l’aéroport. Ils ont vu l’appartement vide et j’ai vu qu’ils prenaient conscience en même temps que moi que je partais pour de bon ! Je fais un dernier tour rapide dans les pièces vidées de mes affaires puis m’engouffre dans leur voiture, jetant un dernier regard nostalgique à cette maison qui m’a accueillie durant tout ce temps, mon refuge, un havre de paix et de sérénité, mon nid douillet dans lequel j’ai toujours aimé me blottir. Une page se tourne… Un nouveau chapitre de ma vie commence !
Mes amis me laissent à l’aéroport en privilégiant les rapides embrassades; j’ai trop dit au-revoir aux gens dernièrement, on dirait que je ne suis plus capable de le supporter encore. Et me voici donc à l’aéroport essayant d’effectuer un bilan de ma vie au Québec… Mon dieu, comme c’est difficile ! Il s’y est passé tant de choses ! En tout cas, ça a été intense… Une amie m’a encouragée à remercier la vie pour tout ce qu’elle m’a offerte ici et pour tout ce que j’y ai appris. En effet, mon expérience au Québec a été tellement formatrice pour moi-même ! Je n’ai pas vécu que des bons moments, loin de là, je dirais même que ça a été la période de ma vie la plus difficile, mais étrangement, la plus belle aussi. Je me suis découverte moi-même dans ces difficultés, j’ai dû aller au bout de mes capacités, surmonter toute une série de peurs face à l’inconnu et je pense m’en être plutôt bien sortie au final. J’ai beaucoup voyagé, même en étant seule, j’ai monté ma compagnie et réussi à la maintenir à flot, acheté un appartement à Montréal, je repars avec un cercle d’amis sincères et merveilleux et surtout j’ai commencé une belle introspection sur moi-même qui m’a permis d’avancer et de comprendre beaucoup de choses que j’essaie de mettre en pratique dans ma vie de tous les jours. Pour tout ça, je remercie le Québec et tous les acteurs qui ont participé de près ou de loin à la découverte de moi-même !
A présent, sans oublier le passé, je dois regarder devant moi, vers l’avenir qui sera, je n’en doute pas, tout aussi intéressant et surprenant que le passé. J’ai rarement eu une vie monotone jusqu’ici, il est peu probable que ça change ! Je vais tout d’abord m’installer chez Jean-Paul qui m’a d’ores et déjà fait une jolie place dans sa maison pour mon arrivée. Nous partons ensuite en vacances tous les deux en France et en Italie puis je vais commencer à chercher du travail tranquillement en septembre. Je vais voir comment je me sens de retour dans mon pays natal, mais je ne suis pas très inquiète, je m’adapte en général assez vite n’ importe où ! Je vais sûrement passer par des moments de nostalgie du Québec, je le sais déjà et suis préparée à ces moments de tristesse. Mais ce sera passager ! Jean-Paul et moi allons enfin pouvoir expérimenter notre couple normalement et non plus à 6000 km de distance ! Sans parler du décalage horaire… Et quoi qu’il se passe entre nous, je suis heureuse de revenir en France, près de ma famille, de mes racines, de mes amis français que j’ai laissés derrière moi depuis 4 ans. Quatre ans… Ça me parait si court et si long à la fois ! Il était temps que je rentre et je suis certaine de mon choix, même si je suis triste de quitter le Québec. Tout choix amène un renoncement d’autre chose ! Ainsi va la vie… Et pour avoir fait le chemin un certain nombre de fois, je sais que le Québec et la France, ce n’est pas si loin après tout !
Place à ma nouvelle vie française à présent, place à la nouveauté, à la liberté, à l’expérimentation et à l’amour ! Je grimpe dans l’avion d’un pas décidé et énergique à la rencontre de mon futur. Toutefois, une chose étrange se passe alors que l’avion est en train de rouler sur la piste afin de prendre de l’élan pour s’élancer dans le ciel… Alors que les moteurs de l’appareil vrombissent, je regarde par le hublot mais ce n’est plus l’aéroport que je vois, mais le visage de toutes les personnes qui ont été importantes pour moi depuis que je suis au Québec qui défilent devant mes yeux à toute vitesse. Je ne comprends pas bien ce qui se passe, mais je sens mes yeux se mouiller d’eau silencieusement. Une seule larme coule sur ma joue droite, une immense tristesse m’a tout d’un coup envahie sans que je puisse y faire grand-chose. Je la laisse m’engloutir totalement, l’accueille comme elle vient. Ca y est, je me rends compte que je pars vraiment, je n’y ai pas vraiment cru jusqu’ici. Mes amis, voisins, collègues, amants et anciennes amours… vous allez me manquer !
Encore une fois dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Montréal, je m’apprête à m’envoler pour Marseille où Jean-Paul me récupérera. Il ne s’agit plus d’un voyage, mais d’un retour définitif cette fois. Enfin, le mot « définitif » n’a qu’une valeur partielle pour moi… Qui peut prédire l’avenir ? Certainement pas moi en tout cas ! Toutefois, l’implication est différente malgré tout. Je quitte le Québec, mes amis, ma vie qui a été la mienne durant 4 ans, ce n’est pas forcément évident !
Mes émotions ont joué les montagnes russes ces dernières semaines; des jours où j’étais excitée et ravie en vue de la nouvelle aventure qui m’attendait, je passais ensuite à des jours de tristesse de quitter les êtres chers qui m’ont entourée toutes ces années. Les soirées d’au-revoir avec chacun se soldaient souvent en larmes, le cœur déchiré. Mon dernier jour au travail a été particulièrement intense, tout le monde se réunissant pour me souhaiter bonne chance dans ma nouvelle vie. J’ai eu de la chance d’être aussi bien intégrée à tous les niveaux dans la société québécoise et je ne remercierai jamais assez tous ceux qui m’ont soutenue, aidée, aimée durant tout ce temps !
Depuis 2 jours, les adieux ayant tous été faits, je me suis sentie plus sereine. Je me suis occupée des derniers préparatifs matériels, sans stress puisque j’avais plutôt bien planifié mon départ et j’ai pu prendre un peu de temps pour me relaxer, ne travaillant plus depuis 4 jours. Ce moment de repos un peu hors du temps m’a fait le plus grand bien. J’avais l’impression de flotter entre 2 mondes, n’étant plus vraiment au Québec, ni en France… Étrange sensation ! J’ai tranquillement rangé mes affaires qui sont parties avant moi par avion-cargo, nettoyé l’appartement, tout ça dans une paix apparente. Par contre, mes maux d’estomac m’indiquaient clairement que ça bouillonnait à l’intérieur !
Ma fébrilité m’a prise alors que mes amis Cédric et Céline sont venus me chercher pour m’amener à l’aéroport. Ils ont vu l’appartement vide et j’ai vu qu’ils prenaient conscience en même temps que moi que je partais pour de bon ! Je fais un dernier tour rapide dans les pièces vidées de mes affaires puis m’engouffre dans leur voiture, jetant un dernier regard nostalgique à cette maison qui m’a accueillie durant tout ce temps, mon refuge, un havre de paix et de sérénité, mon nid douillet dans lequel j’ai toujours aimé me blottir. Une page se tourne… Un nouveau chapitre de ma vie commence !
Mes amis me laissent à l’aéroport en privilégiant les rapides embrassades; j’ai trop dit au-revoir aux gens dernièrement, on dirait que je ne suis plus capable de le supporter encore. Et me voici donc à l’aéroport essayant d’effectuer un bilan de ma vie au Québec… Mon dieu, comme c’est difficile ! Il s’y est passé tant de choses ! En tout cas, ça a été intense… Une amie m’a encouragée à remercier la vie pour tout ce qu’elle m’a offerte ici et pour tout ce que j’y ai appris. En effet, mon expérience au Québec a été tellement formatrice pour moi-même ! Je n’ai pas vécu que des bons moments, loin de là, je dirais même que ça a été la période de ma vie la plus difficile, mais étrangement, la plus belle aussi. Je me suis découverte moi-même dans ces difficultés, j’ai dû aller au bout de mes capacités, surmonter toute une série de peurs face à l’inconnu et je pense m’en être plutôt bien sortie au final. J’ai beaucoup voyagé, même en étant seule, j’ai monté ma compagnie et réussi à la maintenir à flot, acheté un appartement à Montréal, je repars avec un cercle d’amis sincères et merveilleux et surtout j’ai commencé une belle introspection sur moi-même qui m’a permis d’avancer et de comprendre beaucoup de choses que j’essaie de mettre en pratique dans ma vie de tous les jours. Pour tout ça, je remercie le Québec et tous les acteurs qui ont participé de près ou de loin à la découverte de moi-même !
A présent, sans oublier le passé, je dois regarder devant moi, vers l’avenir qui sera, je n’en doute pas, tout aussi intéressant et surprenant que le passé. J’ai rarement eu une vie monotone jusqu’ici, il est peu probable que ça change ! Je vais tout d’abord m’installer chez Jean-Paul qui m’a d’ores et déjà fait une jolie place dans sa maison pour mon arrivée. Nous partons ensuite en vacances tous les deux en France et en Italie puis je vais commencer à chercher du travail tranquillement en septembre. Je vais voir comment je me sens de retour dans mon pays natal, mais je ne suis pas très inquiète, je m’adapte en général assez vite n’ importe où ! Je vais sûrement passer par des moments de nostalgie du Québec, je le sais déjà et suis préparée à ces moments de tristesse. Mais ce sera passager ! Jean-Paul et moi allons enfin pouvoir expérimenter notre couple normalement et non plus à 6000 km de distance ! Sans parler du décalage horaire… Et quoi qu’il se passe entre nous, je suis heureuse de revenir en France, près de ma famille, de mes racines, de mes amis français que j’ai laissés derrière moi depuis 4 ans. Quatre ans… Ça me parait si court et si long à la fois ! Il était temps que je rentre et je suis certaine de mon choix, même si je suis triste de quitter le Québec. Tout choix amène un renoncement d’autre chose ! Ainsi va la vie… Et pour avoir fait le chemin un certain nombre de fois, je sais que le Québec et la France, ce n’est pas si loin après tout !
Place à ma nouvelle vie française à présent, place à la nouveauté, à la liberté, à l’expérimentation et à l’amour ! Je grimpe dans l’avion d’un pas décidé et énergique à la rencontre de mon futur. Toutefois, une chose étrange se passe alors que l’avion est en train de rouler sur la piste afin de prendre de l’élan pour s’élancer dans le ciel… Alors que les moteurs de l’appareil vrombissent, je regarde par le hublot mais ce n’est plus l’aéroport que je vois, mais le visage de toutes les personnes qui ont été importantes pour moi depuis que je suis au Québec qui défilent devant mes yeux à toute vitesse. Je ne comprends pas bien ce qui se passe, mais je sens mes yeux se mouiller d’eau silencieusement. Une seule larme coule sur ma joue droite, une immense tristesse m’a tout d’un coup envahie sans que je puisse y faire grand-chose. Je la laisse m’engloutir totalement, l’accueille comme elle vient. Ca y est, je me rends compte que je pars vraiment, je n’y ai pas vraiment cru jusqu’ici. Mes amis, voisins, collègues, amants et anciennes amours… vous allez me manquer !
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