Sous l’eau des Caraïbes



1er janvier 2013

Réveillés un peu plus tard que d’habitude, nous rejoignons la tablée du petit-déjeuner en bons derniers. Il est déjà 8h30 ! C’est tard pour nous ça, presqu’une grasse matinée !

Nous partons ce matin à l’extrême Sud de l’île pour faire un peu de snorkelling et voir ce que cachent les fonds marins de cette île. Nous nous arrêtons à « Champagne reef » où, encore une fois, nous serons seuls. Arrivés au bout de la plage de galets, nous enfilons palmes, masque et tuba et plongeons dans la mer des Caraïbes. Et là, un spectacle grandiose s’offre à nous : des poissons multicolores, des coraux magnifiques, le tout entouré d’une multitude de petites bulles qui viennent de la roche volcanique qui se trouve au fond de l’eau et relâche un gaz qui s’échappe sous la forme de fines bulles pour venir éclater à la surface de l’océan. Nous avons l’impression de nager dans un immense verre de champagne ! Les bulles brillent avec éclat grâce aux rayons du soleil qui traversent l’eau afin de les illuminer. C’est simplement magnifique ! Et les poissons colorés sont superbes et tellement nombreux ! Murène, poisson pierre, sole, sans parler des poissons rouges, bleus, verts dont je ne connais pas le nom… On en a même vus des transparents semblables à ceux du film « Abyss »… Un régal pour les yeux ! Et j’avais oublié cette sensation de plénitude à être sous l’eau, les bruits sont différents, notre façon de bouger également, les dimensions ne sont plus les mêmes… C’est très reposant. Et je travaille bien mon genou en palmant ainsi. Mon kiné ne va pas en croire ses yeux à mon retour !

Après une bonne heure et demi sous l’eau, nous repartons en direction du bout de l’île de Scott’s Head, un charmant village de pêcheurs perdu au bout de l’île. Après une montée en plein cagnard sur une colline pour avoir une vue de l’île, nous nous arrêtons manger dans un petit restaurant au bord de l’eau. Les accras y sont délicieux ainsi que leur poulet. Pour la première fois depuis notre arrivée sur l’île, je suis repue ! Disons qu’un seul plat ne me suffit pas, une entrée en plus n’est pas de refus ! Faut les nourrir ces grands corps-là ! Deux Québécois complètement paf à cause d’un rhum punch particulièrement chargé nous feront bien rire et me rappellerons avec nostalgie ce beau pays toujours aussi cher à mon cœur !

 Nous repartons pour un peu de snorkelling sur la plage de Scott’s Head. Les bulles de champagne n’y sont plus mais les poissons restent très beaux. Et le tombant vertigineux est plutôt impressionnant ! Après en avoir pris plein les yeux, on part en direction des sources de soufre. On nous a conseillé d’emprunter le chemin qui mène en trente minutes à des fumerolles sortant de la roche volcanique. J’entraîne Flo dans cette ascension, ayant terriblement envie de voir une activité volcanique vu que je suis extrêmement frustrée de ne pas pouvoir faire de la randonnée de 6 heures menant au lac bouillonnant, alors que tout le monde nous dit qu’elle est superbe ! Grrr… Et Flo est tellement gentil qu’il refuse de la faire seul et souhaite rester avec moi. C’est un amour cet homme-là !

Bref, il accepte pour me faire plaisir de faire cette petite ascension vers les fumerolles alors qu’il est en tongs. Nous passons par des dépôts de soufre qui déversent une odeur absolument nauséabonde d’œuf pourri, pour arriver au bout d’une demi-heure à… rien. Aucune fumerolle… Absolument rien à voir ! Bon, c’est raté… Nous faisons demi-tour, déçus. Moi qui aie poussé Flo à faire cette randonnée alors qu’il n’avait pas les chaussures adéquates, je me fais toute petite…

Revenus en bas, nous sautons dans le bain chaud de soufre pour se délasser. Nous y retrouvons les Québécois de ce midi qui n’ont pas fini de décuver leur punch apparemment. Allez, on retourne ensuite dans le verre à champagne pour se délecter une dernière fois de ce spectacle époustouflant luire dans le coucher du soleil, puis rentrons au cottage prendre une bonne douche relaxante. Quelle belle journée encore une fois ! Nous dinons en compagnie des Français comme hier, puis allons nous coucher. 

Beau début d’année 2013 !

Les merveilles de la jungle



Le 31 décembre 2012

Je me suis endormie comme une masse hier soir emmitouflée sous des couvertures – la température est fraiche dans les terres – et je me réveille comme une fleur vers 7h30. Quelle marmotte ! Je suis sûre que les bruits de la forêt m’ont bercée toute la nuit…

Le petit-déjeuner est exquis avec ces confitures de fruit de la passion et de noix de coco, ces œufs brouillés et ces fruits frais ! Nous sommes seuls attablés en plus et pouvons apprécier notre petit-déjeuner tranquillement. Nous avons à peine fini que les Suédois arrivent. Vite, filons !

Nous commençons la matinée par une petite randonnée autour du freshwater lake, un lac d’eau douce de montagne. Nous sommes les premiers à nous garer sur un grand parking désert. Il y a toujours aussi peu de touristes sur cette île ! Nous n’allons pas nous en plaindre… Le trek est réputé assez facile, j’espère que mon genou va suivre. En même temps, je reste persuadée que c’est une bonne rééducation pour lui après avoir si peu fonctionné depuis 3 semaines.

Nous contournons le lac qui est pour le moment caché par le brouillard et commençons notre ascension. A peine 50 mètres après le parking, je glisse sur une planche en bois mouillée aussi glissante que du verglas et me retrouve les quatre fers en l’air ! Heureusement, plus de peur que de mal, mon genou va bien. Du coup, Florian, qui a eu aussi peur que moi, me taille un bâton dans une branche d’arbre pour m’aider à ne pas glisser. Et en effet, ça me sauve la vie ! Il faut dire que les marches sont boueuses et trempées, ce n’est pas évident, même pour Florian avec ses deux genoux valides, de tenir sur ses deux jambes. Mais j’avance, tranquillement pas vite, l’ascension en elle-même n’étant pas trop fatigante si ce n’est qu’il faut que j’accorde une attention constante à mes pieds pour ne pas glisser. Mais le jeu en vaut la chandelle, la brume se dissipe et nous montre le lac entouré d’une jungle inextricable et de montagnes sauvages. Superbe ! Nous en prenons plein les yeux !

La randonnée nous prendra deux heures au final et mon genou aura tenu tout ce temps ! Je suis fière de lui… Il faut dire que je ne l’ai pas ménagé avec cette randonnée, je ne la pensais pas aussi raide et glissante ! Mais tout finit bien pour mon genou, je pense même que ça lui a fait du bien un peu d’exercice. Et puis vraiment, cet accès à une nature aussi belle est un véritable enchantement.

Nous reprenons la voiture pour nous arrêter à Titou Gorges, le point de départ d’une randonnée de 6 heures particulièrement belle qui mène jusqu’à un lac bouillonnant. Evidemment, je ne pourrais pas faire cette rando à cause de mon genou, mais on peut au moins aller jusqu’aux gorges qui se situent à 5 minutes du parking. Arrivés aux gorges, nous nous élançons dans l’eau fraiche et nageons dans une petite rivière d’eau douce à travers d’étroites parois sinueuses. Les parois sont parfois si rapprochées que nous ne pouvons pas nager à deux de front. J’ai un petit peu de mal à être à l’aise dans l’eau, trainant ma jambe droite comme un poids mort, n’osant pas trop l’agiter dans tous les sens. Nous arrivons tout de même jusqu’au bout des gorges où se jette une belle cascade dont le débit nous empêche de l’approcher tant le courant est difficile à remonter. Nous rebroussons ensuite chemin, heureux de notre petite excursion nautique et aventureuse. Je me réchauffe sous une petite cascade d’une source naturelle d’eau chaude qui sort des roches, puis nous rhabillons. Il est temps d’aller manger, il se fait faim après tous ces exercices.

Nous trouvons un petit restaurant où nous sommes les seuls clients. Nous ne voyons vraiment personne de la journée ici, c’est fou ! On nous sert un plat unique, simple et très bon. Rassasiés, nous décidons d’aller digérer dans des spas naturels. Nous arrivons au site qui est, lui aussi, totalement vide et pouvons profiter tout à loisir des trois grand bassins aux températures différentes et pourtant naturelles. L’endroit est fabuleux bien qu’un peu kitch et la musique reggae un tantinet trop fort à notre gout. Nous nous prélassons dans cette eau tiède tout en étant en plein jungle, la forêt nous entourant de toute part ! Quel bonheur !

Hop, nous revoici partis, revigorés par ce moment de détente, pour les chutes de Trafalgar, accessibles facilement par un chemin aisé. Nous arrivons jusqu’à deux très belles chutes d’eau qui tombent de la cime des montagnes pour s’effondrer dans la jungle. Une merveille ! Nous continuons un peu le chemin qui nous mène au pied des chutes avec une plus belle perspective sur ces merveilles naturelles. Nous restons quelques instants à les admirer jusqu’à ce que la pluie nous y déloge. Cette île est décidemment remplie de très belles surprises, nous passons d’émerveillement en d’émerveillement ici ! Il faut dire aussi que la jungle a un effet magique chez moi, je me sens envoutée par elle à chaque fois, par sa grandeur, les merveilles qu’elle recèle, sa sauvagerie… J’aime !

Nous rentrons ensuite au cottage, la journée fut bien remplie encore une fois. Vu que rien n’a l’air spécialement ouvert ce soir pour le Nouvel An, à part à Roseau mais c’est un peu loin et conduire de nuit sur ces routes mal éclairées et défoncées ne nous tente guère, nous resterons manger au cottage ce soir. De toute façon, nous sommes crevés et ne pas fêter le Nouvel An jusqu’à 1 heure du matin ne nous dérange pas le moins du monde. Nous avons déjà passé une si belle journée en pleine nature !

Nous rejoignons les convives vers 20h dans la salle à manger à ciel ouvert et faisons connaissance avec un couple de Français très sympa avec lequel nous resterons toute la soirée, dédaignant les Suédois. Du coup, des clans se forment, celui des français et celui… des autres ! Le repas, sous forme de buffet est correct sans être exceptionnel. Seul le punch maison en plus de d’habitude nous rappelle qu’on est un jour spécial. Peu importe, on rigole bien tous ensemble, mais j’avoue que je commence à piquer du nez alors qu’il est à peine 22h30. Le repas est fini depuis un moment (l’apéro a été plutôt rapide et a duré environ 10 minutes) et en gros, nous attendons minuit. JE trouve ça bizarre d’attendre juste une certaine heure symbolique qui est d’ailleurs déjà passée en France à cause du décalage horaire. Je réussis à tenir jusqu’à 23h30, mais je finis par abandonner pourtant si près du but. Je rentre donc me coucher sans plus attendre, je m’endors debout à écouter les autres parler. Florian reste courageusement jusqu’à minuit pour trinquer au mauvais champagne avec tout le monde. Moi je les entends de mon lit. Peut-être que les événements de 2012 ne m’ont pas donné envie de fêter la fin de cette année… J’ai eu de bons moments, entre autre ma belle rencontre avec Florian, mais d’autres ont été beaucoup moins drôles et plutôt difficiles. J’ai hâte de passer à une année plus cool et plus joyeuse avec moins d’embûches.

Florian me rejoint peu après minuit et nous nous souhaitons une bonne année lovés dans les bras l’un de l’autre et j’ai l’impression que plus rien de négatif ne pourra m’arriver à présent… Je suis en sécurité !

Sortie baleines !



Le 30 décembre 2012

Réveillés à l’aube, nous nous réveillons de plus en plus tôt, c’est fou ! Nous empaquetons nos affaires et descendons tranquillement vers 7h du matin pour prendre notre petit-déjeuner mais nous trouvons noter hôte dans tous ses états : une canalisation a pété cette nuit et il y a 2 cm d’eau sur tout le rez-de-chaussée… Aïe ! Elle nous fait comprendre qu’elle aura du mal à nous servir à manger là tout de suite, ce que nous comprenons très bien. Je pars me laver dans la mer, notre douche ne marchant plus du coup, puis nous embarquons tout dans la voiture et quittons ce charmant petit village de pêcheurs pour continuer nos aventures !

Bon notre challenge est de trouver un restaurant d’ouvert à cette heure matinale un dimanche pour nous servir le petit-déjeuner. Ce n’est pas gagné ! Nous traversons de nombreux petits villages en descendant sur la côté Est de l’île mais tout est fermé et désert. Nous roulons, roulons, traversons de superbes paysages de jungle parsemée de palmiers, mais notre ventre crie de plus en plus famine et j’avoue que moi, sans café le matin, je ne suis pas très opérationnelle. J’ai encore du mal à ouvrir les yeux ! Je suis sidérée qu’on ne trouve pas le moindre boui-boui nous servant ne serait-ce qu’un café et des bananes… Il y a des bananeraies partout sur le chemin… J’hésite vraiment à m’arrêter pour en piquer une !

Finalement, vers 9h, nous trouvons une gargote  recommandée par notre guide (sinon nous serions passés devant sans la voir) et qui sert à manger. Youpi ! En plus, elle possède une vue magnifique sur la côté. Ah, nous dévorons les œufs, les patates, le poulet grillé et la mangue préparés avec soin par le chef accompagné d’un café et jus de fruits de la passion. Quel brunch ! On l’a mérité celui-là ! Nous mangeons tout avec avidité et apprécions ce moment de détente dans cette belle petite cabane en bambou à la musique entrainante et à la vue époustouflante sur la vallée.

Rassasiés, nous reprenons la route en meilleur forme jusqu’à une belle piscine naturelle accessible par un sentier très facile dans laquelle se jette une cascade. Nous sommes les premiers à arriver sur le site encore une fois et profitons d’une baignade dans cette eau fraiche et limpide au milieu de la jungle juste avant qu’une famille n’arrive. Ca fait un bien fou de se jeter dans ce lac à l’eau si fraiche, ça revivifie les pores ! C’est vraiment un bel endroit, la nature nous réserve bien des surprises ici !

Nous continuons ensuite le chemin qui mène à deux points de vue sans grand intérêt accompagné d’un Belge qui nous a pris en amitié. De retour à la voiture, nous revenons tranquillement sur Roseau, là où noter bateau a accosté il y a 2 jours (2 jours seulement ?). Nous avons traversé l’île d’Est en Ouest en à peine une heure, elle n’est pas grande cette île. Nous voici revenus du côté de la mer des Caraïbes, beaucoup plus calme que le côté Atlantique que nous venons de quitter ! C’est fou une telle différence entre deux mers séparées par un si petit bout de terre !

Là on s’arrête dans un centre de plongée qui organise aussi des sorties en bateau pour voir des baleines. Yahouuuuu ! Moi qui les aime tant, je vais peut-être pouvoir les apercevoir ici ! On se renseigne et il y a justement un bateau qui part cet après-midi à 14h et il est seulement midi. On le prend ! On décide de rester sur place pour manger un snack puis attendons l’heure de partir avec une impatience à peine dissimulée (enfin pour ma part). pour me calmer, j’admire l’énorme squelette reconstitué d’un cachalot qui orne une partie du restaurant. Toujours aussi impressionnantes ces bébêtes-là !

Ca y est, c’est l’heure… Il y a une foule de touristes qui attendent avec nous de pouvoir grimper dans le bateau, c’est bien la première fois depuis notre arrivée qu’on en voit autant au même endroit ! Après un exposé fort intéressant du biologiste marin, nous sommes tous invités à grimper dans le navire. Nous réussissons à dégoter des places de choix juste à l’avant du bateau, je suis bien contente. Ca y est, on décolle !

Déjà, le simple fait de me trouver sur un bateau, je suis aux anges… On file vers le large, cheveux au vent, les embruns nous mouillant le visage… Des poissons-volant suivent le bateau eu plus grand plaisir de Florian qui n’en avait jamais vus. Ils volent au ras de l’eau quelques secondes avant de replonger dans la mer. C’est vrai que c’est hypnotisant de les regarder !

Puis, au large, Florian aperçoit un souffle… Je fixe de mon regard l’horizon à mon tour… Oui, je le vois aussi ! Je saute sur le capitaine pour le lui montrer et hop, il met les gaz vers la baleine. Il s’approche doucement mais étonnamment près de la baleine (une distance de sécurité n’est pas de mise ici ?), il s’agit d’un cachalot !! Une des rares espèces de baleines que je n’ai pas eu l’occasion d’observer encore ! Elle flotte tranquillement à la surface et nous pouvons l’observer à notre guise. Puis elle prend une grande respiration, puis plonge dans les abîmes en nous montrant élégamment sa queue ! Je saut sur place comme une petite fille, mon cœur rempli de bonheur et j’essaie de savourer ce moment de détente de toutes mes forces !

Un autre souffle plus loin, puis un autre… Nous verrons en tout, une bonne dizaine de cachalots, certains accompagnés d’un petit qui finiront tous par plonger en nous montrant leur queue. Je crois que c’est à partir de la 5ème baleine que j’ai commencé à pleurer… Ces mammifères marins m’ont toujours beaucoup émue, comme si je ressentais une connexion particulière avec eux. J’apprécie néanmoins beaucoup moins l’approche des bateaux qui sont beaucoup trop près des animaux et doivent les perturber avec leur moteur.  L’une d’entre elles a d’ailleurs plongé trop vite à cause de nous… Nous l’avons visiblement gênée et je n’aime pas ça. Nous nous devons d’être des observateurs passifs pour elles, sans les perturber en quoique ce soit. Heureusement qu’il n’y avait que deux bateaux sortis en mer pour observer les baleines aujourd’hui ! Mais c’est malgré tout un moment magique, comme toujours et je suis ravie de cette sortie en mer !

Au retour, nous aurons le droit de siroter un délicieux punch tout en admirant l’île de la Dominique qui nous montre son plus beau visage sous un soleil rasant ! Quelle superbe île sauvage peuplée de jungle où que notre regard se porte ! Roseau, la capitale de cette île, nous apparaît tellement minuscule à côté de la majesté de la forêt vierge qui l’entoure semblant vouloir la dévorer ! C’est sublime…

Revenus à terre, nous reprenons la voiture pour retourner au centre de l’île chercher notre guest-house. Nous nous perdons un peu – les indications routières ne sont pas leur point fort ici – mais finissons par prendre deux Mamies en stop qui nous indiqueront le chemin. Une baba-cool cinquantenaire nous accueille gentiment et nous montre notre cabane indépendante de l’hôtel mais un peu trop près de la salle à manger à mon goût. C’est plutôt une ambiance auberge de jeunesse ici, j’ai peur qu’il y ait des fêtards qui nous empêchent de dormir jusqu’à tard ! Et vue notre heure de coucher en ce moment, ça risque d’être long avant de s’endormir ! Donc c’est un peu bougonne que je prends possession des lieux. Mais après une bonne douche, je commence à voir les choses sous un nouvel angle. Note bungalow est décoré de façon charmante et le tout donne une atmosphère très chaleureuse à la pièce. Et le must du must, c’est qu’il se situe aux abords de la jungle et les bruits des animaux, des arbres, du vent et de la rivière en contre-bas font un tel vacarme qu’on ne risque pas d’entendre qui que ce soit discuter dans la salle à manger en face. C’est  magique, ça me rappelle tellement l’Amazonie ! J’adore… Je me délecte de cette symphonie naturelle !

Nous passons au salon commun déguster une bière avec notre hôtesse. Toutes les tenancières des hôtels depuis le début de notre voyage sont des femmes blanches, blondes, cinquantenaires… C’est fou ça ! Aussi bien en Guadeloupe qu’en Dominique d’ailleurs. Notre hôtesse vit ici depuis 10 ans après avoir fui Israël et se dit heureuse de vivre en pleine nature ici. On voit pourtant encore que c’est une écorchée vive qui a du mal à se remettre de ses blessures et continue de combattre son mal-être ici d’une autre manière.

Le diner est servi  et nous nous retrouvons, tous les clients, autour d’une grande table ronde. Il y a un Français, une Serbe, un Autrichien et trois Suédois en plus de nous à la table. Tout de suite, les Suédois m’apparaissent antipathiques avec leur façon de toiser tout le monde de haut avec un air supérieur… Les autres convives sont charmants par contre. Le Français vit à St Barthélémy et prend ses vacances en Dominique, c’est rigolo. Noter hôtesse nous sert le thon le plus délicieux qu’il m’ait été donné de manger, un vrai régal, le tout accompagné d’une soupe aux herbes de la région (spécialité locale) et d’une salade. Un délice !

Repue, je ne souhaite pas m’attarder à table avec ces Suédois qui m’insupportent et nous regagnons notre chambre dès le repas fini. Je ne suis pas trop fanatique des repas groupé où on se sent obligé de faire la causette à tout le monde, surtout en anglais ! Et je suis fatiguée en plus… Il est 21h passé, ce n’est plus mon heure !

Plage et farniente



Le 29 décembre 2012

La nuit fut un peu agitée, c’est le moins qu’on puisse dire… Florian s’est réveillé en sursaut en début de nuit complètement dévoré par les moustiques (bizarrement moi non… ils ne doivent pas aimer ma peau). Donc on installe la moustiquaire trouée et on s’asperge de citronnelle. Peu après, alors qu’on s’était rendormis, nos voisins de chambre rentrent souls dont on ne sait où (il n’y a pas de boîte de nuit dans le coin…) et font un bordel monstre en parlant fort. Je me décide à aller leur dire gentiment de la fermer un peu, y en a qui essaie de dormir juste à côté… Ils me regardent d’un œil morne du style « qu’est-ce qu’elle vient nous ennuyer  celle-là, casseuse de party » mais font tout de même un effort pour parler plus doucement. Je me recouche et me re-re-réveille en sursaut parce qu’il me pleut sur le bras ! La pluie est tellement forte qu’elle s’infiltre par la fenêtre juste derrière… Voilà autre chose ! Allez vous reposer dans les Caraïbes qu’il disait… Je change un peu de place et ça y est, ma nuit a enfin pu commencer. Ouf !

Réveillés vers 7h, nous trainons un peu au lit, appréciant juste le bruit des vagues, un pur délice. Le petit-déjeuner nous attend au rez-de-chaussée, face à la mer. La vie pourrait être plus dure ! Allez hop, on enfourche nos maillots de bain, grimpons dans le 4x4 et fonçons vers la plage de Batibou, réputée pour être la plus belle de l’île. En tous cas, il faut avoir envie d’y aller. LE 4x4 s’enfonce dans un chemin boueux et caillouteux plutôt raide à travers la forêt. On se demande à chaque virage si on va pouvoir revenir dans l’autre sens. Mais nous sommes largement récompensés de nos efforts. Nous arrivons sur une superbe plage de sable noir totalement déserte et absolument magnifique ! Comment décrire cette sensation de découvrir une telle merveille tel un explorateur du nouveau monde ? On se sent tout petit dans ce décor de carte postale entouré de cocotiers. On joue à Adam et Eve, nus sur la plage, à batifoler dans l’eau en ayant l’impression que rien au monde ne pourra venir nous déranger dans cet endroit paradisiaque.

Bon, on se rhabille quand même quand on aperçoit une autre jeep descendre le chemin, nous ne sommes plus seuls… Mais la plage est tellement grande que ça ne nous gêne pas ! Il manque juste un peu de soleil pour parfaire ce décor, il fait un peu gris et du coup pas si chaud que ça. Si on m’avait dit que j’aurais froid sur une plage aux Caraïbes ! Mais le soleil finit par percer les nuages à notre plus grande joie. Florian essaie le snorkelling mais ne verra pas grand-chose, l’eau est trop trouble et les vagues puissantes. Je m’en abstiens quant à moi, toujours à cause de mon genou.

Nous quittons ce paradis vers 11h30, la faim nous tenaillant un peu. Revenus dans le village de pêcheurs, nous nous promenons un peu puis mangeons dans un charmant restaurant en bord de mer du très bon poulet à l’ananas ! Nous retournons à l’hôtel lézarder sur notre belle terrasse en regardant les saintes, la Guadeloupe et Marie-Galante se détacher au loin à l’horizon. Florian part essayer le snorkelling en face de l’hôtel en faisant attention aux courants qui peuvent être traitres ici, mais revient bredouille encore une fois. Je pars quant à moi me promener sur la plage jusqu’à ce qu’un chien au jappement féroce me force à faire demi-tour. J’ai peur des chiens errants…

Comme Flo et moi avons du mal à rester sur place sans rien faire, nous reprenons la voiture pour faire deux ou trois kilomètres jusqu’à une autre plage accessible encore une fois par le biais d’une route non carrossable et toute abimée. Vive le 4x4 ! Et là, encore une belle surprise… Un autre type de plage, plus petite que celle de ce matin mais possédant un charme fou entourée de rochers et de falaises où la jungle s’arrête sur la plage, laissant quelques mètres de sable fin avant d’atteindre cet océan d’un bleu profond. Encore une fois, nous sommes quasiment  seuls à profiter de cette merveille et nous nous en délectons. Le soleil est au rendez-vous cet après-midi et nous nous faisons dorer la pilule, gorgeant notre peau de chaleur et de bien-être. Quel plaisir !

J’exerce mon genou dans l’eau en faisant plusieurs allers et retour en marchant dans le sable. Il va de mieux en mieux je trouve même si j’ai toujours une appréhension de faire un faux mouvement qui me le déboiterait… Là, j’essaie surtout de le remuscler !

Le soleil se couche derrière les cocotiers, nous nous rendons au seul petit bar de la plage, à moitié dans la jungle, à moitié sur la plage et commandons un ti-punch et une margarita que nous sirotons en regardant le coucher du soleil illuminer le ciel et la mer. Quel délice ! Nous sommes aux anges… Jusqu’à ce que je fasse un faux mouvement avec mon genou en voulant prendre une photo de la plage, mon pied restant coincé dans le sable, l’alcool ayant sûrement fait baisser ma garde constante. J’entends craquer, une douleur suit, mais ne sera que passagère. Tout revient dans l’ordre peu après. Il faut que je fasse attention surtout quand je bois un peu !

Nous décidons de manger sur place, on est tellement bien ici avec le bruit de la mer et de la jungle conjugué. Un fish and chip pour Flo, un curry au poulet pour moi, nous sommes repus et il n’est même pas encore 19h… C’est de pire en pire notre histoire d’horaire ! Mais bon, on vit au rythme du soleil et c’est très bien ainsi. On reste quelques temps près du feu qui crépite dans l’obscurité et m’hypnotise comme à chaque fois. Les flammes dansent à l’unisson sur un air connu d’elles seules. L’air, la terre, l’eau, le feu. La mer, la jungle, le ciel, les étoiles, le feu. Nous ne faisons plus qu’un avec ces éléments, j’ai tellement l’impression de revenir à l’essentiel… à mon essence tout simplement. J’aime tellement les voyages pour cette raison : ils m’apprennent à redevenir moi. J’ai tellement l’impression de me perdre dans le monde du travail certaines fois qu’une piqûre de rappel m’est souvent nécessaire… et ce genre de voyage me remet sur la route, sur mon chemin. Merci !

Nous rentrons tranquillement à l’hôtel et continuons de nous prélasser sur la terrasse à bouquiner dans le silence… non plutôt dans le vacarme des vagues s’échouant sur le rivage qui nous apparait comme une douce musique à nos oreilles ! Bonne nuit !