Le 29 décembre 2012
La nuit fut un peu agitée, c’est le moins qu’on puisse dire…
Florian s’est réveillé en sursaut en début de nuit complètement dévoré par les
moustiques (bizarrement moi non… ils ne doivent pas aimer ma peau). Donc on
installe la moustiquaire trouée et on s’asperge de citronnelle. Peu après,
alors qu’on s’était rendormis, nos voisins de chambre rentrent souls dont on ne
sait où (il n’y a pas de boîte de nuit dans le coin…) et font un bordel monstre
en parlant fort. Je me décide à aller leur dire gentiment de la fermer un peu,
y en a qui essaie de dormir juste à côté… Ils me regardent d’un œil morne du
style « qu’est-ce qu’elle vient nous ennuyer celle-là, casseuse de party » mais font
tout de même un effort pour parler plus doucement. Je me recouche et me
re-re-réveille en sursaut parce qu’il me pleut sur le bras ! La pluie est
tellement forte qu’elle s’infiltre par la fenêtre juste derrière… Voilà autre
chose ! Allez vous reposer dans les Caraïbes qu’il disait… Je change un
peu de place et ça y est, ma nuit a enfin pu commencer. Ouf !
Réveillés vers 7h, nous trainons un peu au lit, appréciant
juste le bruit des vagues, un pur délice. Le petit-déjeuner nous attend au rez-de-chaussée,
face à la mer. La vie pourrait être plus dure ! Allez hop, on enfourche
nos maillots de bain, grimpons dans le 4x4 et fonçons vers la plage de Batibou,
réputée pour être la plus belle de l’île. En tous cas, il faut avoir envie d’y
aller. LE 4x4 s’enfonce dans un chemin boueux et caillouteux plutôt raide à
travers la forêt. On se demande à chaque virage si on va pouvoir revenir dans l’autre
sens. Mais nous sommes largement récompensés de nos efforts. Nous arrivons sur
une superbe plage de sable noir totalement déserte et absolument magnifique !
Comment décrire cette sensation de découvrir une telle merveille tel un
explorateur du nouveau monde ? On se sent tout petit dans ce décor de
carte postale entouré de cocotiers. On joue à Adam et Eve, nus sur la plage, à
batifoler dans l’eau en ayant l’impression que rien au monde ne pourra venir
nous déranger dans cet endroit paradisiaque.
Bon, on se rhabille quand même quand on aperçoit une autre
jeep descendre le chemin, nous ne sommes plus seuls… Mais la plage est
tellement grande que ça ne nous gêne pas ! Il manque juste un peu de
soleil pour parfaire ce décor, il fait un peu gris et du coup pas si chaud que
ça. Si on m’avait dit que j’aurais froid sur une plage aux Caraïbes ! Mais
le soleil finit par percer les nuages à notre plus grande joie. Florian essaie
le snorkelling mais ne verra pas grand-chose, l’eau est trop trouble et les
vagues puissantes. Je m’en abstiens quant à moi, toujours à cause de mon genou.
Nous quittons ce paradis vers 11h30, la faim nous tenaillant
un peu. Revenus dans le village de pêcheurs, nous nous promenons un peu puis
mangeons dans un charmant restaurant en bord de mer du très bon poulet à l’ananas !
Nous retournons à l’hôtel lézarder sur notre belle terrasse en regardant les
saintes, la Guadeloupe et Marie-Galante se détacher au loin à l’horizon.
Florian part essayer le snorkelling en face de l’hôtel en faisant attention aux
courants qui peuvent être traitres ici, mais revient bredouille encore une
fois. Je pars quant à moi me promener sur la plage jusqu’à ce qu’un chien au jappement
féroce me force à faire demi-tour. J’ai peur des chiens errants…
Comme Flo et moi avons du mal à rester sur place sans rien
faire, nous reprenons la voiture pour faire deux ou trois kilomètres jusqu’à
une autre plage accessible encore une fois par le biais d’une route non
carrossable et toute abimée. Vive le 4x4 ! Et là, encore une belle
surprise… Un autre type de plage, plus petite que celle de ce matin mais possédant
un charme fou entourée de rochers et de falaises où la jungle s’arrête sur la
plage, laissant quelques mètres de sable fin avant d’atteindre cet océan d’un
bleu profond. Encore une fois, nous sommes quasiment seuls à profiter de cette merveille et nous
nous en délectons. Le soleil est au rendez-vous cet après-midi et nous nous
faisons dorer la pilule, gorgeant notre peau de chaleur et de bien-être. Quel
plaisir !
J’exerce mon genou dans l’eau en faisant plusieurs allers et
retour en marchant dans le sable. Il va de mieux en mieux je trouve même si j’ai
toujours une appréhension de faire un faux mouvement qui me le déboiterait… Là,
j’essaie surtout de le remuscler !
Le soleil se couche derrière les cocotiers, nous nous
rendons au seul petit bar de la plage, à moitié dans la jungle, à moitié sur la
plage et commandons un ti-punch et une margarita que nous sirotons en regardant
le coucher du soleil illuminer le ciel et la mer. Quel délice ! Nous sommes
aux anges… Jusqu’à ce que je fasse un faux mouvement avec mon genou en voulant
prendre une photo de la plage, mon pied restant coincé dans le sable, l’alcool ayant
sûrement fait baisser ma garde constante. J’entends craquer, une douleur suit,
mais ne sera que passagère. Tout revient dans l’ordre peu après. Il faut que je
fasse attention surtout quand je bois un peu !
Nous décidons de manger sur place, on est tellement bien ici
avec le bruit de la mer et de la jungle conjugué. Un fish and chip pour Flo, un
curry au poulet pour moi, nous sommes repus et il n’est même pas encore 19h… C’est
de pire en pire notre histoire d’horaire ! Mais bon, on vit au rythme du
soleil et c’est très bien ainsi. On reste quelques temps près du feu qui
crépite dans l’obscurité et m’hypnotise comme à chaque fois. Les flammes
dansent à l’unisson sur un air connu d’elles seules. L’air, la terre, l’eau, le
feu. La mer, la jungle, le ciel, les étoiles, le feu. Nous ne faisons plus qu’un
avec ces éléments, j’ai tellement l’impression de revenir à l’essentiel… à mon
essence tout simplement. J’aime tellement les voyages pour cette raison :
ils m’apprennent à redevenir moi. J’ai tellement l’impression de me perdre dans
le monde du travail certaines fois qu’une piqûre de rappel m’est souvent
nécessaire… et ce genre de voyage me remet sur la route, sur mon chemin. Merci !
Nous rentrons tranquillement à l’hôtel et continuons de nous
prélasser sur la terrasse à bouquiner dans le silence… non plutôt dans le
vacarme des vagues s’échouant sur le rivage qui nous apparait comme une douce
musique à nos oreilles ! Bonne nuit !
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