Voyage en Turquie



Le 11 mars 2013



Nous voici dans l’aéroport d’Istanbul, prêts à retourner en France après 4 jours de dépaysement total dans cette ville atypique et surprenante à bien des niveaux. Me faisant opérer du genou dans moins de 15 jours, ce petit intermède turc tombe à pic pour éloigner un peu mes pensées, le temps de cette escapade, de cette imminente opération pas très rigolote.

J’avoue que cette destination ne m’attirait pas particulièrement au premier abord ; mais de nombreuses personnes m’ont dit beaucoup de bien d’Istanbul dont Florian qui est venu ici il y a 2 ans et ne tarie pas d’éloges sur cet endroit du monde méconnu depuis que l’on se connait. C’est donc lui qui m’a servi de guide durant notre séjour et je pense que je n’aurais su trouver mieux ! Il connaissait la ville comme sa poche, à croire qu’il a déjà vécu ici !

Nous sommes partis avec l’agence « Voyages privés » et j’avoue que nous n’avons pas été déçus ! L’accueil à l’aéroport était  très bien, l’hôtel absolument somptueux digne d’un 4 étoiles, la chambre tout à fait correcte (il manquait juste une baignoire pour être au top) et nous avons même eu le droit à un tour de la ville en bus avec un guide afin de nous donner quelques informations historiques et culturelles sur cette immense ville aux 2300 mosquées ! Donc rien à dire sur l’organisation du séjour, c’était impeccable ! Ça fait drôle de se faire prendre en charge comme ça, nous qui avons plutôt l’habitude de nous débrouiller par nous-mêmes. Ce n’est pas désagréable je dois dire !

Notre hôtel se situait dans la Nouvelle ville, là où les Istanbuliotes sortent le soir et où se trouvent les bons restaurants. Les monuments à visiter se situent plutôt dans la Vieille ville, plus traditionnelle et touristique. Après un pantagruélique petit-déjeuner composé aussi bien de salé (allant des œufs aux concombres – tomates – feta) que de sucré, nous partions en général visiter les sites de la Vieille ville pour finir le soir, rincés de notre journée de marche, dans un bar ou un restaurant près de notre hôtel.

Parmi les sites les plus incroyables, je citerais le Grand Bazar et le marché aux épices, un dédale de boutiques en tout genre à visiter au son de l’appel à la prière pour plus d’authenticité. Le palais Topkapi est également intéressant bien que très étendu. Son harem à lui seul mérite toutefois de vraiment s’y attarder ! Et dire qu’un des sultans plus fous que les autres, lassé de ses 280 concubines, aurait ordonné de toutes les jeter dans le Bosphore ! Sympa le mec ! C’est étrange de se dire que des centaines de femmes étaient enfermées ici, entre ces murs, attendant le bon vouloir du sultan qui en disposait comme bon lui semblait ! Le reste du palais est aussi très beau, élégant sans être exagérément tape à l’œil. Par contre, il y a foule ici ! Les touristes sont partout et j’avoue que ça gâche un peu le paysage…

La magnifique mosquée Soliman le Magnifique qui surplombe le Bosphore m’a surprise par son élégance, sa quiétude et sa majesté. Nous ne sommes pas rentrés à l’intérieur vu que nous sommes arrivés au moment de la prière, mais malgré les vociférations de l’imam, on ressent une atmosphère paisible entourer ces murs. Nous restons dans la cour à admirer les fidèles se laver les mains et les pieds avant de pénétrer dans la mosquée. Une scène de vie intéressante !

L’élégante mosquée bleue ainsi que l’imposante mosquée Sainte Sophie qui lui fait face, constituent également les joyaux d’Istanbul à juste titre. Sainte Sophie est surprenante par son volume à l’intérieur et aussi par le fait que c’était une église initialement, avant d’être transformée en mosquée, d’où l’étonnant mariage de tableaux de la Vierge Marie juxtaposées aux talismans arabes, ce qui la rend belle de par son ouverture sur les deux religions regroupées en un seul endroit. On se sent tellement petits dans ce monument si majestueux !

J’ai été fortement impressionnée par la basilique citerne, une ancienne citerne d’eau qui se situe sous la ville en profondeur, où d’énormes carpes batifolent dans cette eau oubliée durant des siècles. En effet, cet endroit a été découvert assez récemment alors qu’un pêcheur a ramené un énorme poisson après avoir glissé sa canne à pêche à travers un trou dans le sol (faut avoir l’idée quand même !). L’endroit est fabuleux… On descend sous terre et arrive dans une énorme pièce éclairée à la bougie qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres. De gros piliers semblant sortir d’un autre âge, soutiennent cet édifice. Sur certains d’entre eux a été gravé une tête de la célèbre Méduse, comme pour accentuer le caractère déjà fantasmagorique de l’endroit. On se croirait dans Indiana Jones ! Je m’attends presque à voir passer des rats entre mes pieds ! Incroyable…

Le retour à la surface est brutal avec la lumière du jour et la suractivité de cette ville si dense. Nous retrouvons un peu de calme dans le musée des mosaïques, très bien reconstitué ou sur le toit d’un hôtel avec une vue magnifique sur les mosquées, en sirotant un café turc (pas terrible d’ailleurs…). Pour finir en beauté ces journées en général harassantes, nous avons testé le hammam, endroit typique et fabuleux pour se détendre après de bonnes journées de marche. Les hommes et les femmes sont séparés évidemment. Flo est donc parti de son côté tandis que je pars du mien, enfiler la culotte qui m’a été remise à l’entrée. Une mama vient me chercher et m’emmène dans une grande pièce chaude et moite où trône une énorme stèle en son centre où s’étalent des dizaines de femmes munies juste de la dite culotte qu’on nous a fournie. Je m’allonge sur la grande dalle de marbre en attendant qu’on vienne s’occuper de moi. Déjà je commence à sentir mes membres se détendre petit à petit. Une mama aux seins lourds arrive et me frotte tout le corps avec un gant de crin. Elle est assez douce et ne m’arrache pas la peau comme au Maroc, à mon grand soulagement. Elle m’enduit ensuite de mousse et me savonne de la tête aux pieds. C’est tellement agréable de se laisser aller aux mains de quelqu’un d’autre ! Elle finira par me laver les cheveux en me balançant des seaux d’eau froide alternés d’eau chaude sur la tête. Le lavage terminé, elle me conduit à un petit jacuzzi pour finir la détente. Un vrai bonheur ! Je retrouve ensuite un Flo aussi détendu que moi, prêt pour la suite de l’aventure !

Les fins de journée se finissent souvent dans un bar autour d’une bière à écouter un groupe de musiciens locaux ou à fumer du narguilé, affalés dans un canapé aux coussins moelleux. Nous tentons un club de jazz accolé à notre hôtel sans grande réussite : les boissons sont hors de prix et le groupe mauvais. Mieux vaut rester dans le traditionnel !

Question nourriture, nous avons testé beaucoup de choses différentes et j’ai toujours été enchantée ! Bon, il faut aimer la viande, il n’y a que ça à tous les repas… Mais que ce soit le kebab pris dans une échoppe de rue suivi d’un chaï assis sur des tabourets sur le trottoir ou des brochettes de bœuf cuites au barbecue dans un restaurant plus sympa, je me suis toujours régalée ! Nous sommes tombés sous le charme des aubergines grillées qu’ils servent en entrée ainsi que de leur houmous aux pois chiches accompagnés de pain pita. Les vendeurs de rue se disputent la vente de marrons chauds (au grand plaisir de Flo), de maïs grillés et de bretzel au fromage. Nous nous sommes accordés un petit plaisir pour notre dernière soirée à Istanbul en réservant une table dans un chic restaurant situé près de la tour Galata, avec une vue à couper le souffle sur la vieille ville d’Istanbul et ses mosquées illuminées qui s’étendent à nos pieds ! Un régal pour les yeux et les papilles ! De plus, le vin de Turquie n’a rien à envier aux vins français, nous avons toujours été agréablement surpris par sa complexité et son gout exquis.

L’un de mes autres très bons souvenirs restera les bières prises sous le pont Galata, avec une vue sur les mosquées toutes proches, parsemée de fils de cannes à pêche que des pêcheurs lancent du haut du pont. Parfois, entre deux gorgées de bière, on aperçoit un poisson grimper devant nos yeux amusés, du Bosphore qui coule sous nos pieds, jusqu’aux pêcheurs situés au-dessus de nous.

Le dernier jour, après une visite du sublime palais Dolmabahce, un peu extravagant tout de même et de son harem où mourut Atatürk, nous avons longé le Bosphore à pieds jusqu’aux riches quartiers d’Istanbul. La  marche fut longue et un peu pénible dû au fait de marcher en bordure d’une route bruyante, mais ça donne aussi une bonne vision d’Istanbul hors sentier touristique. Ces quartiers de nouveaux riches contrastent étrangement avec un autre quartier visité la veille, beaucoup plus traditionnel où toutes les femmes étaient voilées et la vie plus typique. Istanbul est une ville gigantesque comportant tant de contradictions ! Que ressentent les femmes voilées, parfois en burka intégrale, alors que leurs voisines sont habillées à l’occidentale ? J’avoue avoir été particulièrement choquée par le regard attristé de certaines femmes où ne dépassaient que les yeux, accompagnées de leur mari, qui avaient l'air de trouver ça tout à fait normal… Obligées de passer les aliments sous le foulard pour manger, elles me faisaient beaucoup de peine. D’autant plus qu’à côté d’elles, d’autres Istanbuliotes vivent sans voile et en jeans ! Quel monde étrange…

Cette ville nous a paru fatigante aussi avec ses 15 millions d’habitants partout… Que ce soit dans le tramway, dans la rue, dans les restaurants, il y avait toujours un monde fou partout. Heureusement, certains endroits permettent d’échapper un peu au brouhaha ambiant, comme le quartier Pierre Loti, un peu en retrait de la ville, surplombant la Corne d’Or (bras de mer pénétrant dans les terres) ou bien une virée en bateau sur le côté Asiatique d’Istanbul au coucher du soleil… Encore une bizarrerie de cette ville, à cheval sur deux continents, entre l’Europe et l’Asie, séparé par le Bosphore… En tous cas, le coucher du soleil vu d’Asie sur les mosquées de Sultanahmet restera gravé dans ma mémoire pour longtemps. Nous ne l’avons pas fait exprès, nous cherchions juste à rentrer sur le côté Européen, mais ça a été une expérience unique !

Voilà notre épopée se termine. Je suis ravie de notre séjour dans cette ville mythique, magique et si contrastée. Merci à Flo de m’y avoir emmenée, de beaux souvenirs me resteront gravés… Et c’est tellement agréable de passer un aussi beau séjour en si bonne compagnie !

Route des Mamelles et retour en France !



Le 5 janvier 2013

J’ai un mal fou à me réveiller ce matin, j’ai l’impression qu’il est encore archi tôt alors qu’on frôle les 8h30. Bon allez, je me secoue ! C’est notre dernier jour en Guadeloupe, il faut qu’on en profite un maximum !

Après notre petit-déjeuner habituel, nous entamons le nettoyage de notre chambre (c’est un gite, le nettoyage est à notre charge). Hop, tout est vite propre, les affaires emballées, on part en direction de la plage de Malendure où apparemment il est possible de voir les tortues de la plage (ce que nous ne savions pas la dernière fois).

Arrivés sur place, nous enfourchons nos palmes, masque et tuba et partons en direction du rocher « à tortue ». En effet, il ne se passe pas 5 minutes avant que nous en apercevions une grosse nageant tranquillement sous nos yeux ébahis ! Moi qui rêvais d’en voir, je suis aux anges ! Sans être le moins du monde gênée par notre présence, elle évolue gracieusement dans l’eau, remontant de temps en temps à la surface pour respirer. Nous la quittons et continuons à admirer les bancs de poissons divers, les coraux en forme d’amphore… C’est bien plus impressionnant ici qu’il y a 3 jours sur l’île de Cousteau ! Par contre, nous ne nous sommes pas aperçus qu’on était portés par le courant jusque-là… Maintenant, en sens inverse, il faut palmer à contre-courant ! Heureusement il n’est pas très fort, mais c’est une sacrée rééducation pour mon genou encore ! Ouf, ça y est, nous sommes revenus à la plage d’où je ne bougerai plus. Flo y retournera et verra 4 tortues de plus ! C’est un vraiment un bon endroit pour les observer. Il fait une chaleur torride à rester sur la plage en plein soleil, nous battons en retraite dans un petit restaurant qui ne paie pas de mine, mais aura l’avantage d’être rapide, délicieux et pas cher ! Mes écrevisses sont divines ! Et pour 8€, j’aurais tort de m’en priver… Dommage qu’on découvre ce bijou le dernier jour de nos vacances !

Nous voici repartis pour effectuer la traversée la traversée de l’île par la route des Mamelles, une route paraît-il sublime. Etant donné que je n’ai pas vu beaucoup de fleurs lors de notre randonnée, je tanne Flo pour qu’on s’arrête dans un jardin botanique. Nous tombons sur le parc des Mamelles qui se dit aussi zoologique et décidons d’aller y faire un tour. Le parc est intéressant, mais on y va surtout pour les animaux, moins pour les fleurs… Tortues, iguanes, jaguar et j’en passe…. Beaucoup d’animaux des Caraïbes et de Guyane. Les fleurs que nous apercevons sont celles que nous avons vues dans la jungle, il y en assez peu au final. Par contre, nous tentons l’expérience de traverser la canopée à 100 mètres du sol sur des ponts suspendus alors que la pluie se met à déferler sur nous à plein seaux. C’est magique de voir la jungle d’en haut, alors que nous marchons à travers la cime des plus grands arbres ! Un très bon moment…

Par contre, il pleut de plus en plus, nous courons vers la sortie étant trempés de la tête aux pieds. Quelle île étrange où on y brûle sur ses plages et où on se gèle dans sa jungle… Sans parler de tempêtes en haut de ses volcans ! Nous continuons la route sinueuse qui traverse l’île jusqu’à la cascade des Écrevisses accessible facilement par un ponton de bois. Évidemment, nous retrouvons la moitié de l’île à cet endroit très touristique, ce qui le rend beaucoup moins charmant. Je m’y baigne toutefois, souhaitant surtout me laver du sable de la plage de ce matin pour le vol de retour de ce soir sur Paris. Elle est fraiche et me fais le plus grand bien. Flo ne m’accompagne pas cette fois et me regarde, amusé.

Allez, on s’en va, il y a définitivement trop de monde ici ! Après une courte visite du village de Petit-Bourg, sans grand intérêt bien qu’authentique je pense, nous continuons vers le jardin floral de Valombreuse, ayant une heure à tuer avant notre rendez-vous à l’aéroport pour rendre la voiture. Il pleut de nouveau mais sommes déjà complètement trempés alors peu importe. Le jardin s’avère un régal pour les yeux, des arbres fruitiers multicolores parsèment ce jardin parfaitement bien entretenu. Vraiment, nous sommes heureux d’avoir atterri ici presque par hasard !

Bon, il est temps de partir en direction de l’aéroport, après avoir lavé la voiture aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur (ils ne rigolent pas sur la propreté du véhicule ici), nous attendons le loueur à l’endroit convenu. Il récupère son bien sans poser de problème, parfait !

Grâce au statut VIP de Flo, nous ne faisons pas la queue comme tout le monde (et il y a un monde fou!) mais passons dans une file prioritaire pour enregistrer nos bagages. La classe ! Encore une fois, en guise de salle d’embarquement, nous avons le privilège d’attendre dans le salon d’Air France où règne une calme olympien. Des fruits, petits légumes et sandwichs sont mis à disposition gratuitement ainsi qu’une dégustation de rhum… Nous en prenons un verre sans abuser, ça ferait désordre dans l’avion… Quel plaisir d’avoir l’opportunité d’attendre dans ce salon même si ça me parait bien inégal pour les autres passagers qui attendent dans une salle d’embarquement bruyante et bondée. Mon univers jsuqu’ici…

Ca y est, on peut embarquer dans l’avion en direction de la Métropole, d’abord Paris, puis Marseille. Un retour à la vie quotidienne, au travail, mais aussi aux amis, à mon appartement, au kiné (oh non, pas lui!). Allez courage !

Pour un bilan de la Guadeloupe, j’ai peur de ne pas être très objective. La Dominique avant mis la barre tellement haute que la Guadeloupe nous a paru un peu plus terne à côté, moins authentique, plus occidentalisée. Les chemins sont plus balisés, les touristes plus nombreux, l’aventure se trouve moins à tous les coins de rue ! Mais ça reste tout de même une très belle île où on y mange bien, avec des plages idylliques et des fonds marins extraordinaires ! Les Guadeloupéens sont adorables mais il y a juste un peu trop de Métropolitains… J’ai trouvé que la proportion de Noirs versus Blancs n’étaient pas aussi élevés que je le pensais. A moins qu’on soit vraiment tombés sur une période tellement touristique que les vacanciers prennent toute la place ! Bref, la Guadeloupe durant 3 jours, c’était parfait, la Dominique durant 5 jours, encore mieux !

Notre retour en métropole se déroule sans encombre, je réussis même à dormir durant le vol, ce qui est rare chez moi. Nous retrouvons la grisaille de Paris sans grand émoi, puis le soleil de Marseille avec plus de baume au cœur ! Ca y est, les vacances sont finies ! Je tiens spécialement à dire à Florian que j’ai passé d’excellentes vacances en sa compagnie, nous avons la même façon de voyager et j’en suis ravie ! J’espère qu’on fera beaucoup d’autres voyages ensemble ! Ça nous a rapproché encore plus et il a été vraiment attentif à moi tout le long. Un grand merci !

La Soufrière et les chutes de Carbet



Le 04 janvier 2013

Réveillés dès 7h30 ce matin, nous avons prévu une grosse journée aujourd’hui. Nous comptons faire l’ascension de la Soufrière, le volcan de l’île. Il s’agit d’une belle randonnée de 3 heures, j’espère que mon genou va tenir !

Après notre énorme et délicieux petit-déjeuner au milieu d’oiseaux et de colibris, nous prenons la route en direction du Sud de l’île vers Basse-Terre. La route est longue, ça nous prend un temps fou d’atteindre la base du volcan. Les distances sont trompeuses sur cette île, nous avons l’impression que tout est proche sur une carte, mais ce n’est pas le cas. Surtout qu’on dépasse rarement les 60km/h…

Après une bonne heure et demi de trajet, nous arrivons à la Soufrière où nous avons du mal à trouver une place pour la voiture tellement il y a de monde ! Ça change de la Dominique où nous étions seuls partout… Allez, on commence l’ascension tranquillement par un chemin facile. Au bout d’une demi-heure, on arrive au pied du volcan dont le sommet se trouve en partie caché par les nuages. De temps en temps toutefois, une brève éclaircie nous permet d’apprécier le volcan dans toute sa majesté, mais c’est souvent de courte durée.

Nous grimpons, le chemin se fait de plus en plus sinueux et escarpé. Nous croisons plein de touristes qui grimpent ou redescendent le chemin, c’est la Canebière ici (expression marseillaise) ! Les conditions météorologiques se dégradent au fur et à mesure de notre ascension. Le vent est de plus en plus fort et le chemin de plus en plus difficile… Arrivés au sommet, le vent est tellement violent qu’on peine à rester debout ce qui me fait vraiment peur pour mon genou. Je ne suis pas capable de maitriser tous les mouvements de mon articulation et si le vent me force à faire un faux mouvement, c’est mon genou qui ne va pas être content. J’arrête l’ascension et dit à Florian d’aller voir seul le sommet. De toute façon, nous sommes entourés de brouillard et ne voyons rien. En l’attendant, une bourrasque du vent plus forte que les autres me plaque au sol ; je suis incapable de me remettre debout seule, j’ai trop peur pour mon genou. Flo revient 2 minutes après, n’ayant rien vu de plus et m’aide à redescendre un peu, là où le vent est moins violent. Ouf, je respire ! J’ai eu peur là-haut… Je n’ai jamais connu un vent aussi violent, c’est fou !

Nous entamons la descente, trempés par l’humidité du brouillard. Je descends doucement, mes mouvements manquant d’assurance à cause du vent. Petit à petit, la tempête se calme et je peux souffler… Ouf, quelle expédition ! La descente est plus difficile pour moi que la montée, mes genoux souffrent un peu, mais je réussis à revenir à la voiture sans dommage. Je suis fière de moi ! Je ne pensais pas être capable de faire ce genre de randonnée en partant initialement pour la Guadeloupe avec ma béquille ! Ce n’était pas gagné au début ! Toutefois, je suis un peu déçue d’avoir fait tant d’efforts pour peu de résultats au final… Nous n’avons pas vu grand-chose là-haut ! Ni cratère, ni fumerolle… Rien que du brouillard et du vent et beaucoup de touristes !! Mais bon, la randonnée en tant que telle était une intéressante expédition et nous changeait des plages ensoleillées…

Nous avons faim après tous ces exercices et cherchons un restaurant dès notre retour à la voiture. Evidemment, alors que nous passons notre temps à en voir des tonnes sur le bord des routes, nous n’en apercevons pas un seul durant une bonne demi-heure… Nous sommes fatigués, affamés, il est vraiment temps que nous mangions pourtant !

Nous décidons de quitter la nationale pour rentrer dans le petit village de Trois Rivières où se trouve un port maritime pour les Saintes. Là, ô joie, nous trouvons un restaurant d’ouvert ! Après un délicieux jus de fruits frais, nous dévorons littéralement un colombo de poulet absolument exquis. Ah, ça fait un bien fou ! Je me sens revivre !

Rassasiés, nous continuons notre route jusqu’aux chutes de Carbet en prenant un chemin à travers la jungle qui nous rappelle avec bonheur la Dominique. Arrivés sur place, il est déjà 16h, nous avons juste le temps d’aller voir la chute la plus proche qui ne se trouve qu’à trente minutes. Nous voici donc partis sur un chemin balisé (ça manque de naturel tout ça !) jusqu’à la chute qui ne sera visible que de loin à cause d’éboulis qui ont coupé l’ancien accès plus proche. Le séisme de 2004 a fait beaucoup de dégâts ici. Un peu déçus encore une fois, nous rebroussons chemin en regrettant de ne plus avoir assez de temps avant la nuit pour aller voir la deuxième plus éloignée et sûrement plus accessible. Tant pis, je crois que j’ai assez marché pour aujourd’hui de toute façon…

Nous reprenons la route vers Deshaies en faisant le tour de l’île de Basse Terre par l’Est. Autant moi je suis fatiguée par le fait d’avoir tant marché, autant Flo est crevé par la route ! On en a fait des heures de voiture aujourd’hui ! Et dans une twingo, ce n’est pas le plus confortable pour deux grandes perches comme nous…

Nous revenons de nuit à l’hôtel, nous douchons rapidement et repartons au centre-ville de Deshaies trouver un restaurant pas trop tard pour avoir une chance que ça ne dure pas 2 heures comme hier. Nous nous arrêtons au hasard dans un boui-boui en bord de mer, nous sommes les premiers clients. Innocemment, je pensais que nous serions servis en premiers du coup… Funeste erreur ! Le restaurant se remplit peu après notre arrivée et la prise de commande par notre serveur Guadeloupéen au chapeau de cow-boy ne suit aucune logique d’ordre d’arrivée, mais plutôt celle des copains d’abord. Donc nous attendons… attendons encore… Même le planteur, le ti-punch et la bière ne nous font plus passer le temps cette fois, je m’endors sur place après notre journée pour le moins remplie et fatigante…
Enfin, notre langouste arrive, alléluia ! Nous sommes les derniers à être servis sur 5 tables… Restons calmes ! Heureusement, le plat  est délicieux, encore meilleur qu’hier ce qui nous redonne le sourire ! Par contre, je simule une syncope lorsque Florian commande un dessert de peur d’attendre 2 heures de plus ! Heureusement, sa banane flambée arrive vite, sinon je crois que je l’aurais abandonné dans le restaurant pour aller me coucher ! Allez au lit maintenant !