Le 27 mars 2011
Réveillées comme des fleurs à 10h30 du matin, on peut dire qu’on a passé une bonne nuit à faire le tour du cadran ! Pas de bruit de musique indienne tonitruante, ni de gens hurlant à leur voisin de maison, ni d’odeur nauséabonde nous chatouillant les narines… Rien de tout cela ne nous a réveillées ce matin et il faut dire que ça fait un bien fou !
La tête un peu engourdie d’avoir tant dormi, nous relaxons sur une terrasse d’un charmant restaurant où la vie semble couler tranquillement et simplement ici. Des hamacs suspendus aux arbres encouragent à la farniente et nous restons un moment à y succomber. Vers 15h, nous décidons de nous bouger un peu et d’aller voir les cascades s’écoulant non loin là d’après nos sources. Au final, nous marcherons 2 heures sur une route sans intérêt avant d’entamer une bonne grimpette dans la forêt. La nature me fait toujours beaucoup de bien et c’est avec entrain que j’entreprends notre ascension de la montagne.
Aurélie peine un peu à cause de ses chaussures non adaptées à la montée. Nous ne savions pas que nous allions faire un trek en montagne au départ et ne nous étions pas équipées ! L’ascension est un peu rude mais nous arrivons avec joie aux cascades, mignonnes sans être grandioses non plus J’apprécie plus le fait de marcher en forêt, écoutant les oiseaux, les cigales et le vent chanter dans les feuillages ainsi que l’eau se jetant sur les pierres. Un vrai festival naturel loin de la nuisance sonore des villes indiennes.
Au retour, fatiguées par notre marche plus longue que prévue, nous arrêtons une belle voiture avec toute une famille indienne à l’intérieur pour leur demander de nous ramener. Ils acceptent avec plaisir, ravis de transporter des blancs, nous évitant ainsi une bonne heure de marche. Youpi ! Revenues chez nous, nous allons déguster le thali réputé de chez Mama, qui est bon sans non plus être révolutionnaire, puis rentrons nous coucher tôt. Bonne nuit !
Arrivée à Rishikesh
Le 26 mars 2011
La nuit se passe tant bien que mal à se battre avec les cafards ou les Indiens cherchant un centimètre carré de place pour s’asseoir. Le train est surchargé, ça en serait presque comique s’il n’était pas 3h du matin ! Je me retrouve rapidement avec 2 Indiens assis contre mes jambes, mes poussant toujours plus à me recroqueviller davantage et 2 par terre à mes pieds. Je ne ferme quasiment pas l’œil de la nuit. Un contrôleur réveille Aurélie vers 4h du matin pour lui proposer une couchette de libre avant de la renvoyer par terre lorsqu’il s’aperçoit que nous n’avons pas les bons billets. Nous ne demandons que ça depuis la veille au matin de pouvoir acheter des billets nous réservant des places décentes, mais personne ne veut nous en vendre ! L’illogisme des Indiens atteint son comble et nous ne savons plus quoi penser ni quoi faire. Elle retourne se coucher par terre, refusant ma proposition d’échanger ma place avec la sienne. Je vois qu’elle commence à atteindre ses limites et je la comprends très bien. Ce pays est champion pour nous pousser à bout ! Surtout en matière d’insalubrité… Le train est absolument dégueulasse, nous osons à peine nous coucher sur les couchettes étant déjà elles-mêmes fort sales… mais par terre, c’est l’apocalypse… Entre les restes d’aliments jetés partout, les crachats réguliers des Indiens, la saleté drainée sous les chaussures des passagers qui doivent marcher sur des bouses de vache à tous les coins de rue, les cafards grimpant partout et l’odeur nauséabonde arrivant parfois de nulle part, on pourrait difficilement faire pire ! JE lève mon chapeau à Aurélie qui a bravé cette folie sans se plaindre ! Après cette épreuve, rien ne pourra plus lui résister en Inde… Enfin, à 6h30 du matin, nous voyons notre calvaire se terminer, le train accostant enfin dans notre gare tant attendue, après 18 heures de trajet. Débarquées sur la quai, nous avons l’impression de revivre et de respirer de nouveau du bon air ! Nous nous sentons sales et fatiguées, mais au moins nous sommes sorties de cet enfer ! Quel bonheur !
Joyeuses à présent de ne plus être enfermées dans cette boite à sardines, nous hélons un rickshaw pour qu’il nous emmène à Rishikesh. Vu la nuit passée, nous laissons tomber le bus et nous faisons conduire comme des princesses dans cette petite ville montagnarde. L’air est frais, respirable et beaucoup plus agréable que l’atmosphère lourde de Varanasi. Je sens que nous pourrons nous reposer ici ! Nous arrivons vers 8h du matin dans un petit village perché en haut des montagnes, surplombant le Gange, qui a l’air bien plus propre qu’à Varanasi. Ce coin a l’air uniquement dédié au yoga, à la méditation et au tourisme. Les guest houses se succèdent ainsi que les Occidentaux… L’endroit est charmant et calme, mais détonne totalement avec l’Inde que je connais. Ce sera parfait pour nous reposer après l’épreuve de cette nuit, mais je trouve que le coin manque singulièrement d’authenticité. Nous verrons ! En tous cas, nous avons un mal fou à trouver une chambre de libre, tout étant complet… Incroyable ! Nous dégotons finalement une superbe chambre donnant sur un jardin luxuriant où nous entendons les oiseaux, un vrai luxe dans ce pays ! Il était temps, Aurélie un peu malade après les événements de cette nuit, avait urgemment besoin d’une belle salle de bain confortable. Une bonne douche et une sieste plus tard, nous nous sentons revivre !
Nous partons ensuite nous promener, descendant tranquillement vers le Gange, notre guest house étant située à flanc de montagne. Nous atteignons un petit village plutôt touristique où vendeurs de bijoux se succèdent en proposant tous les mêmes articles. Un pont suspendu permet d’atteindre l’autre rive en surplombant le fleuve, beaucoup plus limpide qu’à Varanasi, encastré au fond d’une vallée entourée de montagnes, rendant le tableau presque idyllique, ce qui ne correspond pas du tout à l’Inde telle que nous la connaissons. Je ne sais pas si c’est la fatigue du train, mais ce nouveau paysage nous dérange. A Varanasi, nous touchions la véritable Inde, dans toute son étrangeté, son sacré, sa saleté, son bruit… Ici, c’est calme, propre, on respire de l’air pur… Et on l’impression que c’est faux, qu’on nous trompe en nous montrant une ville qui n’est pas vraiment indienne. On voit des touristes partout, les agences proposent des treks, des safaris, du rafting… Mais où est l’authenticité de l’Inde que nous aimons ? On se croirait au club Med ! Déboussolées, nous continuons notre visite, perdues entre les dizaines d’ashrams qui proposent quantité d’activités différentes, de la méditation au cours de yoga, mais qui possèdent tous des allures touristiques qui leur font perdre de leur véracité et cassent leur charme.
Arrivées sur une petite plage de sable fin, nous nous arrêtons quelques temps, les pieds dans l’eau fraiche du Gange, tout en admirant les bateaux de rafting qui passent. Notre impression d’être dans un club de vacances ne passe pas mais nous apprécions tout de même le paysage qui est, il faut bien l’avouer, vraiment apaisant et beau. Nous poursuivons notre marche, serpentant sur un petit chemin de terre qui suit le Gange jusqu’au deuxième petit village moins touristique. Nous nous y sentons tout de suite mieux et visitons les ashrams plus authentiques entretenant de somptueux jardins. Alors que le soleil se couche, une grande puja a lieu devant une belle statue de Shiva. Il y a foule sur le ghat au pied du Gange et nous assistons à une belle cérémonie où tous les fidèles sont habillés en orange ce qui amplifie le sacré du lieu en harmonie avec le soleil qui se couche derrière Shiva en reflétant ses couleurs pastelles sur le Gange. Les chants, toujours plus puissants, montent vers les cieux comme pour encourager le ciel à s’empourprer… Un très beau moment !
Fatiguées par la nuit passée dans le train et notre longue marche de la journée, nous rentrons en taxi jusqu’au premier village où nous dégotons un très chaleureux restaurant au pied du Gange. Avec ses allures hippies et sa musique douce, nous nous y sentons bien. Presque comme à la maison ! Ca fait du bien certaines fois d’être dans un coin touristique… Une bonne pizza plus tard, nous rentrons à pieds jusqu’à notre auberge, se situant à 10 minutes de marche. La nuit est tombée et il fait plutôt sombre sur la route. Une moto s’arrête avec deux Indiens dessus et nous baragouine quelques mots incompréhensibles dans un anglais bizarre. Aurélie s’arrête pour savoir ce qu’ils veulent nous dire, amis lorsque nous comprenons le mot « sexe » dans la phrase, nous tournons vite le dos en leur disant que nous ne sommes pas intéressées. Sauf qu’ils insistent… Ils nous suivent avec leur moto en nous demandant toujours la même chose… Je commence à sentir une peur sourde monter en moi. Je m’agrippe à la seule arme que j’ai en main, ma bouteille d’eau pleine qui peut servir de matraque en cas de besoin. Malgré notre panique, nous réussissons à rester courtoises, devinant que l’agressivité en paroles n’arrangerait rien et pourrait déclencher un incident… Décidemment, il fait bien trop noir sur cette route… Enfin, ils s’en vont et nous grimpons à toute allure les quelques mètres qui nous séparent de notre hôtel, la peur au ventre. Aurélie a également été aussi effrayée que moi, nous avons l’impression d’être passées proches d’avoir de gros ennuis ! Ouf, nous nous enfermons dans notre chambre pouvant enfin respirer de nouveau et s’avouer chanceuses de s’en être sorties indemnes. Maintenant au lit, nous ne tenons plus debout… Trop d’émotions depuis hier !
La nuit se passe tant bien que mal à se battre avec les cafards ou les Indiens cherchant un centimètre carré de place pour s’asseoir. Le train est surchargé, ça en serait presque comique s’il n’était pas 3h du matin ! Je me retrouve rapidement avec 2 Indiens assis contre mes jambes, mes poussant toujours plus à me recroqueviller davantage et 2 par terre à mes pieds. Je ne ferme quasiment pas l’œil de la nuit. Un contrôleur réveille Aurélie vers 4h du matin pour lui proposer une couchette de libre avant de la renvoyer par terre lorsqu’il s’aperçoit que nous n’avons pas les bons billets. Nous ne demandons que ça depuis la veille au matin de pouvoir acheter des billets nous réservant des places décentes, mais personne ne veut nous en vendre ! L’illogisme des Indiens atteint son comble et nous ne savons plus quoi penser ni quoi faire. Elle retourne se coucher par terre, refusant ma proposition d’échanger ma place avec la sienne. Je vois qu’elle commence à atteindre ses limites et je la comprends très bien. Ce pays est champion pour nous pousser à bout ! Surtout en matière d’insalubrité… Le train est absolument dégueulasse, nous osons à peine nous coucher sur les couchettes étant déjà elles-mêmes fort sales… mais par terre, c’est l’apocalypse… Entre les restes d’aliments jetés partout, les crachats réguliers des Indiens, la saleté drainée sous les chaussures des passagers qui doivent marcher sur des bouses de vache à tous les coins de rue, les cafards grimpant partout et l’odeur nauséabonde arrivant parfois de nulle part, on pourrait difficilement faire pire ! JE lève mon chapeau à Aurélie qui a bravé cette folie sans se plaindre ! Après cette épreuve, rien ne pourra plus lui résister en Inde… Enfin, à 6h30 du matin, nous voyons notre calvaire se terminer, le train accostant enfin dans notre gare tant attendue, après 18 heures de trajet. Débarquées sur la quai, nous avons l’impression de revivre et de respirer de nouveau du bon air ! Nous nous sentons sales et fatiguées, mais au moins nous sommes sorties de cet enfer ! Quel bonheur !
Joyeuses à présent de ne plus être enfermées dans cette boite à sardines, nous hélons un rickshaw pour qu’il nous emmène à Rishikesh. Vu la nuit passée, nous laissons tomber le bus et nous faisons conduire comme des princesses dans cette petite ville montagnarde. L’air est frais, respirable et beaucoup plus agréable que l’atmosphère lourde de Varanasi. Je sens que nous pourrons nous reposer ici ! Nous arrivons vers 8h du matin dans un petit village perché en haut des montagnes, surplombant le Gange, qui a l’air bien plus propre qu’à Varanasi. Ce coin a l’air uniquement dédié au yoga, à la méditation et au tourisme. Les guest houses se succèdent ainsi que les Occidentaux… L’endroit est charmant et calme, mais détonne totalement avec l’Inde que je connais. Ce sera parfait pour nous reposer après l’épreuve de cette nuit, mais je trouve que le coin manque singulièrement d’authenticité. Nous verrons ! En tous cas, nous avons un mal fou à trouver une chambre de libre, tout étant complet… Incroyable ! Nous dégotons finalement une superbe chambre donnant sur un jardin luxuriant où nous entendons les oiseaux, un vrai luxe dans ce pays ! Il était temps, Aurélie un peu malade après les événements de cette nuit, avait urgemment besoin d’une belle salle de bain confortable. Une bonne douche et une sieste plus tard, nous nous sentons revivre !
Nous partons ensuite nous promener, descendant tranquillement vers le Gange, notre guest house étant située à flanc de montagne. Nous atteignons un petit village plutôt touristique où vendeurs de bijoux se succèdent en proposant tous les mêmes articles. Un pont suspendu permet d’atteindre l’autre rive en surplombant le fleuve, beaucoup plus limpide qu’à Varanasi, encastré au fond d’une vallée entourée de montagnes, rendant le tableau presque idyllique, ce qui ne correspond pas du tout à l’Inde telle que nous la connaissons. Je ne sais pas si c’est la fatigue du train, mais ce nouveau paysage nous dérange. A Varanasi, nous touchions la véritable Inde, dans toute son étrangeté, son sacré, sa saleté, son bruit… Ici, c’est calme, propre, on respire de l’air pur… Et on l’impression que c’est faux, qu’on nous trompe en nous montrant une ville qui n’est pas vraiment indienne. On voit des touristes partout, les agences proposent des treks, des safaris, du rafting… Mais où est l’authenticité de l’Inde que nous aimons ? On se croirait au club Med ! Déboussolées, nous continuons notre visite, perdues entre les dizaines d’ashrams qui proposent quantité d’activités différentes, de la méditation au cours de yoga, mais qui possèdent tous des allures touristiques qui leur font perdre de leur véracité et cassent leur charme.
Arrivées sur une petite plage de sable fin, nous nous arrêtons quelques temps, les pieds dans l’eau fraiche du Gange, tout en admirant les bateaux de rafting qui passent. Notre impression d’être dans un club de vacances ne passe pas mais nous apprécions tout de même le paysage qui est, il faut bien l’avouer, vraiment apaisant et beau. Nous poursuivons notre marche, serpentant sur un petit chemin de terre qui suit le Gange jusqu’au deuxième petit village moins touristique. Nous nous y sentons tout de suite mieux et visitons les ashrams plus authentiques entretenant de somptueux jardins. Alors que le soleil se couche, une grande puja a lieu devant une belle statue de Shiva. Il y a foule sur le ghat au pied du Gange et nous assistons à une belle cérémonie où tous les fidèles sont habillés en orange ce qui amplifie le sacré du lieu en harmonie avec le soleil qui se couche derrière Shiva en reflétant ses couleurs pastelles sur le Gange. Les chants, toujours plus puissants, montent vers les cieux comme pour encourager le ciel à s’empourprer… Un très beau moment !
Fatiguées par la nuit passée dans le train et notre longue marche de la journée, nous rentrons en taxi jusqu’au premier village où nous dégotons un très chaleureux restaurant au pied du Gange. Avec ses allures hippies et sa musique douce, nous nous y sentons bien. Presque comme à la maison ! Ca fait du bien certaines fois d’être dans un coin touristique… Une bonne pizza plus tard, nous rentrons à pieds jusqu’à notre auberge, se situant à 10 minutes de marche. La nuit est tombée et il fait plutôt sombre sur la route. Une moto s’arrête avec deux Indiens dessus et nous baragouine quelques mots incompréhensibles dans un anglais bizarre. Aurélie s’arrête pour savoir ce qu’ils veulent nous dire, amis lorsque nous comprenons le mot « sexe » dans la phrase, nous tournons vite le dos en leur disant que nous ne sommes pas intéressées. Sauf qu’ils insistent… Ils nous suivent avec leur moto en nous demandant toujours la même chose… Je commence à sentir une peur sourde monter en moi. Je m’agrippe à la seule arme que j’ai en main, ma bouteille d’eau pleine qui peut servir de matraque en cas de besoin. Malgré notre panique, nous réussissons à rester courtoises, devinant que l’agressivité en paroles n’arrangerait rien et pourrait déclencher un incident… Décidemment, il fait bien trop noir sur cette route… Enfin, ils s’en vont et nous grimpons à toute allure les quelques mètres qui nous séparent de notre hôtel, la peur au ventre. Aurélie a également été aussi effrayée que moi, nous avons l’impression d’être passées proches d’avoir de gros ennuis ! Ouf, nous nous enfermons dans notre chambre pouvant enfin respirer de nouveau et s’avouer chanceuses de s’en être sorties indemnes. Maintenant au lit, nous ne tenons plus debout… Trop d’émotions depuis hier !
Journée de train…
Le 25 mars 2011
Levées encore une fois à l’aube (ce n’est pas des vacances ça !), nous paquetons nos affaires et déambulons dans les rues afin de sortir de la zone piétonnière pour trouver un rickshaw. Après nous être battues avec le chauffeur pour descendre le prix de la course à un chiffre raisonnable, il nous conduit avec 3 autres personnes quasiment assises sur nos genoux, à la gare ferroviaire.
Nous nous apercevons alors que nos tickets réservés par Internet ne sont pas valides et qu’il faut en acheter de nouveaux. Bon, ça commence… Evidemment, il est impossible d’acheter tout de suite des couchettes (ce serait trop facile…), il faut d’abord prendre des billets normaux, puis négocier avec le contrôleur dans le train pour avoir une place en couchette. Nous achetons donc nos billets simples puis patientons, assises par terre sur le quai de la gare, entourées de mouches, de singes, de vendeurs ambulants et de passagers Indiens curieux de voir 2 blanches assises au milieu… En Inde, il faut vraiment surpasser nos limites habituelles !
Ils annoncent 1h30 de retard à notre train. Nous qui étions déjà bien en avance… nous en profitons pour discuter, parler de nos croyances, refaire le monde, se demander ensemble ce que nous cherchons en Inde, pourquoi alors que nous avons tout pour être heureuses dans nos vies, cherchons-nous toujours autre chose, une petite chose qui parait pourtant énorme et essentielle et sans laquelle nous ne nous sentons pas complète… Cette chose n’a rien à voir avec le monde extérieur ou matériel, il faut la trouver en nous-mêmes, nous le savons. Et l’Inde est, selon nous, le passage obligé qui nous fera tellement couper nos croyances et nos barrières qu’il nous permettra de faire émerger le « vrai » de nous-mêmes…
Après toutes ces tergiversations, le train n’est toujours pas là et il a 2 heures de retard. Alors qu’Aurélie part se renseigner, nous apprenons qu’il va arriver d’un instant à l’autre sur un autre quai ! Le temps qu’on enfile nos sac à dos et le voilà qui accoste sur l’autre quai en effet. Il était moins une ! Il fallait le savoir qu’il changerait de voie au dernier moment ! Bref, nous trouvons le contrôleur qui nous assomme en nous disant que le train est complet… Ah non, nous ne nous sommes pas levées à 6h du matin, négocié dur avec un rickshaw, attendu 4 heures par terre sur le quai de la gare avalant des mouches, pour s’entendre dire que nous ne pouvons pas embarquer ! Nous insistons et il finit par nous faire signe de monter dans le wagon avec un signe d’exaspération.
Des jeunes nous font de la place sur leur siège déjà bondé. Je sens que nos 18 heures de trajet vont être longs ! Un autre contrôleur arrive et nous trouve 2 banquettes de libre pour la journée en ne nous promettant rien pour la nuit. Mieux installées, nous pouvons prendre un nos aises pour lire ou même dormir un peu. Ouf, nous respirons ! Je regarde par la fenêtre grillagée le paysage défiler, le vent s’engouffrant dans mes cheveux. J’essaie de dormir un peu mais les cris des vendeurs de chaï hurlant au passage n’encouragent pas mon passage dans le pays des songes. Aurélie essaie de faire la causette avec ses voisins mais ils ne parlent pas anglais, ça reste donc difficile. L’un d’eux nous offrira tout de même à manger, ce que j’accepte avec plaisir contrairement à Aurélie qui préfère s’abstenir, n’étant pas sûre de l’hygiène.
Nous arrivons vers 21h à une grande ville où une foule de personnes déboulent dans le train pour faire le trajet de nuit. Nous apprenons que l’une des 2 couchettes qui nous a été octroyée est réservée par un jeune homme qui, très gentil, me propose de la partager avec moi. Je refuse l’invitation et prends une autre couchette libre pour le moment. Vers minuit, je me fais réveiller par une jeune fille qui a réservé cette place. Bon, ça devient compliqué. D’autant plus que j’aperçois Aurélie serrée dans sa couchette à côté de 2 Indiens qui n’ont pas réservé cette place mais la squattent quand même. Le contrôleur arrive et vire les 2 Indiens de la seule place qu’il nous reste pour nous deux. En plus, il s’agit déjà à la base d’une plus petite banquette que les autres, il est impossible de s’y allonger complètement lorsqu’on est tout seul, alors à deux n’en parlons pas. Comment allons-nous réussir à dormir toutes les deux là-dessus ? Au moins, nous ne sommes plus 4, c’est déjà ça de gagné… En Inde, chaque petite victoire de ce genre est une petite amélioration de confort… Je propose alors à Aurélie l’ultime solution : que l’une de nous deux dorme par terre entre les couchettes ! Vaillamment, elle décide de s’y coller, déroule son tapis de sol par terre et s’y allonge enveloppée de son sac de couchage. Je me recroqueville sur la petite banquette priant pour que personne ne m’y déloge : je n’aurais plus qu’à rejoindre Aurélie par terre, ce qui risquerait de faire serré…
Levées encore une fois à l’aube (ce n’est pas des vacances ça !), nous paquetons nos affaires et déambulons dans les rues afin de sortir de la zone piétonnière pour trouver un rickshaw. Après nous être battues avec le chauffeur pour descendre le prix de la course à un chiffre raisonnable, il nous conduit avec 3 autres personnes quasiment assises sur nos genoux, à la gare ferroviaire.
Nous nous apercevons alors que nos tickets réservés par Internet ne sont pas valides et qu’il faut en acheter de nouveaux. Bon, ça commence… Evidemment, il est impossible d’acheter tout de suite des couchettes (ce serait trop facile…), il faut d’abord prendre des billets normaux, puis négocier avec le contrôleur dans le train pour avoir une place en couchette. Nous achetons donc nos billets simples puis patientons, assises par terre sur le quai de la gare, entourées de mouches, de singes, de vendeurs ambulants et de passagers Indiens curieux de voir 2 blanches assises au milieu… En Inde, il faut vraiment surpasser nos limites habituelles !
Ils annoncent 1h30 de retard à notre train. Nous qui étions déjà bien en avance… nous en profitons pour discuter, parler de nos croyances, refaire le monde, se demander ensemble ce que nous cherchons en Inde, pourquoi alors que nous avons tout pour être heureuses dans nos vies, cherchons-nous toujours autre chose, une petite chose qui parait pourtant énorme et essentielle et sans laquelle nous ne nous sentons pas complète… Cette chose n’a rien à voir avec le monde extérieur ou matériel, il faut la trouver en nous-mêmes, nous le savons. Et l’Inde est, selon nous, le passage obligé qui nous fera tellement couper nos croyances et nos barrières qu’il nous permettra de faire émerger le « vrai » de nous-mêmes…
Après toutes ces tergiversations, le train n’est toujours pas là et il a 2 heures de retard. Alors qu’Aurélie part se renseigner, nous apprenons qu’il va arriver d’un instant à l’autre sur un autre quai ! Le temps qu’on enfile nos sac à dos et le voilà qui accoste sur l’autre quai en effet. Il était moins une ! Il fallait le savoir qu’il changerait de voie au dernier moment ! Bref, nous trouvons le contrôleur qui nous assomme en nous disant que le train est complet… Ah non, nous ne nous sommes pas levées à 6h du matin, négocié dur avec un rickshaw, attendu 4 heures par terre sur le quai de la gare avalant des mouches, pour s’entendre dire que nous ne pouvons pas embarquer ! Nous insistons et il finit par nous faire signe de monter dans le wagon avec un signe d’exaspération.
Des jeunes nous font de la place sur leur siège déjà bondé. Je sens que nos 18 heures de trajet vont être longs ! Un autre contrôleur arrive et nous trouve 2 banquettes de libre pour la journée en ne nous promettant rien pour la nuit. Mieux installées, nous pouvons prendre un nos aises pour lire ou même dormir un peu. Ouf, nous respirons ! Je regarde par la fenêtre grillagée le paysage défiler, le vent s’engouffrant dans mes cheveux. J’essaie de dormir un peu mais les cris des vendeurs de chaï hurlant au passage n’encouragent pas mon passage dans le pays des songes. Aurélie essaie de faire la causette avec ses voisins mais ils ne parlent pas anglais, ça reste donc difficile. L’un d’eux nous offrira tout de même à manger, ce que j’accepte avec plaisir contrairement à Aurélie qui préfère s’abstenir, n’étant pas sûre de l’hygiène.
Nous arrivons vers 21h à une grande ville où une foule de personnes déboulent dans le train pour faire le trajet de nuit. Nous apprenons que l’une des 2 couchettes qui nous a été octroyée est réservée par un jeune homme qui, très gentil, me propose de la partager avec moi. Je refuse l’invitation et prends une autre couchette libre pour le moment. Vers minuit, je me fais réveiller par une jeune fille qui a réservé cette place. Bon, ça devient compliqué. D’autant plus que j’aperçois Aurélie serrée dans sa couchette à côté de 2 Indiens qui n’ont pas réservé cette place mais la squattent quand même. Le contrôleur arrive et vire les 2 Indiens de la seule place qu’il nous reste pour nous deux. En plus, il s’agit déjà à la base d’une plus petite banquette que les autres, il est impossible de s’y allonger complètement lorsqu’on est tout seul, alors à deux n’en parlons pas. Comment allons-nous réussir à dormir toutes les deux là-dessus ? Au moins, nous ne sommes plus 4, c’est déjà ça de gagné… En Inde, chaque petite victoire de ce genre est une petite amélioration de confort… Je propose alors à Aurélie l’ultime solution : que l’une de nous deux dorme par terre entre les couchettes ! Vaillamment, elle décide de s’y coller, déroule son tapis de sol par terre et s’y allonge enveloppée de son sac de couchage. Je me recroqueville sur la petite banquette priant pour que personne ne m’y déloge : je n’aurais plus qu’à rejoindre Aurélie par terre, ce qui risquerait de faire serré…
Marche sur les ghats
Le 24 mars 2011
Réveillées encore une fois à l’aube, nous sommes sur le pied de guerre vers 6h du matin afin de profiter d’une promenade matinale sur les ghats. C’est en effet le meilleur moment de la journée pour prendre l’essence de cette ville, les gens se purifiant dans le Gange lorsqu’il ne fait pas encore trop chaud. L’air est frais, les couleurs pastelles de l’aube nous ravissent les yeux et nous flanons sur le bord du fleuve admirant des scènes de vie simples, souvent tournées vers le sacré, tout en déambulant tranquillement.
Il ne fait pas beau aujourd’hui, de gros nuages masquent le soleil, ce qui nous ravie au plus hait point, la chaleur ne nous écrasant pas dès 8h du matin. Nous atteignons le bout des ghats après une belle marche de 2 heures où nous nous reposons dans un café au bord du Gange infesté de mouches. Nous reprenons notre chemin nous racontant des souvenirs d’enfance, main dans la main, n’ayant aucun but précis. De temps à autre, nous nous arrêtons pour assister à une scène bizarre typiquement indienne comme le passage d’un éléphant en pleine rue ou un homme qui traie une vache bouchant la ruelle pendant 10 minutes ou la venue d’un cortège transportant le corps d’un défunt qui va au crématoire… Autant de scènes pittoresques qui ne nous étonnent presque plus à force de voir de l’étrange à chaque coin de rue… Etrangement, alors que tout est intense autour de moi et met tous mes sens à rude épreuve (spécialement l’odorat, il faut bien le dire… les effluves de détritus, de bouse de vache et d’encens sont un challenge pour nos nez occidentaux), malgré toutes ces scènes de vie insolites et imprévisibles, je ressens un grand calme à l’intérieur de moi… Une sensation que je n’avais pas ressentie depuis longtemps et qui est fort agréable. Comme si tous ces non-sens auxquels j’assiste me font relativiser mes propres questionnements quant à mes problèmes personnels. Un lâcher-prise délicieux s’effectue de lui-même sans l’avoir vraiment commandé. En Inde, pour s’y sentir bien, il faut être capable d’effectuer ce vide intérieur et s’ouvrir au monde tel qu’il est, avec le moins de jugement et de rationnel possible étant donné que rien ne nous parait logique ici pour nous, Occidentaux… Essayer d’y mettre un sens avec notre échelle de valeurs à nous est une pure perte de temps et d’énergie. Il faut abandonner pour quelques temps nos propres règles de société (difficile dans on est conditionné depuis tout petit !) et abolir tout jugement. Par la même occasion, de manière presque magique, on arrête aussi de se juger soi-même et alors l’amour et la paix peuvent prendre leur place dans tout notre être. Voici donc la raison de mon voyage en Inde : me retrouver moi-même et remettre les choses à leur place ! J’avais oublié comme c’était agréable ce lâcher-prise… Le challenge est maintenant de le faire perdurer dans le temps ! Pas facile…
Après notre petite sieste quotidienne, nous repartons dans les rues, notre endroit préféré pour surprendre l’imprévu. Arrivées au ghat principal, je reste hypnotisée par la file de mendiants assis en file sur les marches menant au Gange. Chacun, avec leur petite assiette posée devant eux, attendent la charité des passants et le passage d’un peu de riz donné comme prasad (offrande) après la cérémonie. Certains sont vraiment amochés avec des doigts en moins, des bandages infectés enroulés sur leur jambe, un œil crevé… Ces pauvres gens me fendent le cœur, j’ai du mal à les regarder tellement je trouve leur état alarmant. Malgré les croyances, on croise assez peu souvent de tels miséreux en Inde. Ici, ils viennent tous se regrouper à cet endroit qui se veut sacré où les bonnes âmes sont plus favorables.
Nous continuons notre route et tombons sur une cérémonie très intimiste effectuée pour le Gange. Cinq pujaristes effectuent des jeux de lumière avec des chandeliers en feu. Le contraste eau/feu me fascine et nous assistons avec dévotion à ce jeu de lumière. Superbe ! Un petit tour ensuite au ghat des crémations pour un au-revoir vu que nous partons demain, puis revenons à l’hôtel nous reposer. Après un repas épique à s’accrocher à nos assiettes tellement le vent est violent sur le toit de l’hôtel, nous partons nous coucher sous notre moustiquaire pour la dernière nuit à Varanasi. Dommage, nous commencions à avoir des amis ici !
Réveillées encore une fois à l’aube, nous sommes sur le pied de guerre vers 6h du matin afin de profiter d’une promenade matinale sur les ghats. C’est en effet le meilleur moment de la journée pour prendre l’essence de cette ville, les gens se purifiant dans le Gange lorsqu’il ne fait pas encore trop chaud. L’air est frais, les couleurs pastelles de l’aube nous ravissent les yeux et nous flanons sur le bord du fleuve admirant des scènes de vie simples, souvent tournées vers le sacré, tout en déambulant tranquillement.
Il ne fait pas beau aujourd’hui, de gros nuages masquent le soleil, ce qui nous ravie au plus hait point, la chaleur ne nous écrasant pas dès 8h du matin. Nous atteignons le bout des ghats après une belle marche de 2 heures où nous nous reposons dans un café au bord du Gange infesté de mouches. Nous reprenons notre chemin nous racontant des souvenirs d’enfance, main dans la main, n’ayant aucun but précis. De temps à autre, nous nous arrêtons pour assister à une scène bizarre typiquement indienne comme le passage d’un éléphant en pleine rue ou un homme qui traie une vache bouchant la ruelle pendant 10 minutes ou la venue d’un cortège transportant le corps d’un défunt qui va au crématoire… Autant de scènes pittoresques qui ne nous étonnent presque plus à force de voir de l’étrange à chaque coin de rue… Etrangement, alors que tout est intense autour de moi et met tous mes sens à rude épreuve (spécialement l’odorat, il faut bien le dire… les effluves de détritus, de bouse de vache et d’encens sont un challenge pour nos nez occidentaux), malgré toutes ces scènes de vie insolites et imprévisibles, je ressens un grand calme à l’intérieur de moi… Une sensation que je n’avais pas ressentie depuis longtemps et qui est fort agréable. Comme si tous ces non-sens auxquels j’assiste me font relativiser mes propres questionnements quant à mes problèmes personnels. Un lâcher-prise délicieux s’effectue de lui-même sans l’avoir vraiment commandé. En Inde, pour s’y sentir bien, il faut être capable d’effectuer ce vide intérieur et s’ouvrir au monde tel qu’il est, avec le moins de jugement et de rationnel possible étant donné que rien ne nous parait logique ici pour nous, Occidentaux… Essayer d’y mettre un sens avec notre échelle de valeurs à nous est une pure perte de temps et d’énergie. Il faut abandonner pour quelques temps nos propres règles de société (difficile dans on est conditionné depuis tout petit !) et abolir tout jugement. Par la même occasion, de manière presque magique, on arrête aussi de se juger soi-même et alors l’amour et la paix peuvent prendre leur place dans tout notre être. Voici donc la raison de mon voyage en Inde : me retrouver moi-même et remettre les choses à leur place ! J’avais oublié comme c’était agréable ce lâcher-prise… Le challenge est maintenant de le faire perdurer dans le temps ! Pas facile…
Après notre petite sieste quotidienne, nous repartons dans les rues, notre endroit préféré pour surprendre l’imprévu. Arrivées au ghat principal, je reste hypnotisée par la file de mendiants assis en file sur les marches menant au Gange. Chacun, avec leur petite assiette posée devant eux, attendent la charité des passants et le passage d’un peu de riz donné comme prasad (offrande) après la cérémonie. Certains sont vraiment amochés avec des doigts en moins, des bandages infectés enroulés sur leur jambe, un œil crevé… Ces pauvres gens me fendent le cœur, j’ai du mal à les regarder tellement je trouve leur état alarmant. Malgré les croyances, on croise assez peu souvent de tels miséreux en Inde. Ici, ils viennent tous se regrouper à cet endroit qui se veut sacré où les bonnes âmes sont plus favorables.
Nous continuons notre route et tombons sur une cérémonie très intimiste effectuée pour le Gange. Cinq pujaristes effectuent des jeux de lumière avec des chandeliers en feu. Le contraste eau/feu me fascine et nous assistons avec dévotion à ce jeu de lumière. Superbe ! Un petit tour ensuite au ghat des crémations pour un au-revoir vu que nous partons demain, puis revenons à l’hôtel nous reposer. Après un repas épique à s’accrocher à nos assiettes tellement le vent est violent sur le toit de l’hôtel, nous partons nous coucher sous notre moustiquaire pour la dernière nuit à Varanasi. Dommage, nous commencions à avoir des amis ici !
Promenade matinale sur le Gange
Le 23 mars 2011
Levées à 5h30 du matin, nous partons sur le ghat le plus proche afin de trouver une barque pour faire un tour sur le Gange. Rapidement, un batelier nous saute dessus et nous partons pour une longue balade de 2 heures sur le fleuve en plein réveil.
Tandis que le soleil se lève doucement, nous apercevons pèlerins et sadhus en train de se laver dans le Gange tout en pratiquant des ablutions (rituels sacrés avec l’eau du fleuve). Le soleil levant reflète une couleur orangée sur la rive mettant en valeur toute la féérie du lieu. Si tôt le matin, une légère brise nous rafraichit délicieusement et nous voguons tranquillement, admirant les ghats en plein réveil. Les uns lavent leurs vêtements dans l’eau, les autres se baignent, d’autres encore rient et s’amusent ensemble ou bien récitent religieusement des prières. Des hurlements résonnent soudain sur la rive… Un homme se fait battre rudement par un groupe de gens qui le frappent avec un bâton. Il ressort de la bataille en marchant mais tâché de sang. On ne sait pas ce qu’il s’est passé… Ils sont très durs entre eux les Indien, la justice s’effectuant parfois dans la rue.
Nous atteignons un autre ghat de crémation et assistons à l’immersion du corps dans le Gange avant d’être immolé par le feu. Quelle ville étrange ! Ca restera, je crois, la cité la plus folle que j’ai visitée pour le moment ! Aurélie s’essaye en tant que rameuse et notre batelier, amusé, lui laisse la barre de notre bicoque. Mais à part tourner en rond sur nous-mêmes, nous n’irons pas très loin avec le capitaine Aurélie ! Ca aura bien fait rire toute l’assemblée en tous cas… Nous rentrons tranquillement du côté de notre hôtel, les Indiens m’arrêtant au passage pour me féliciter de ma prestation de danse d’hier ! Ca a vite fait le tour, c’est vraiment drôle !
Nous flânons ensuite dans la ville, trainons dans les magasins, suivons des sadhus pour voir où ils vont… C’est tellement bon de ne pas avoir de plan, pas de contrainte de temps, pas de responsabilité autre que se trouver à manger dans la journée… Un bon break dans la vie quotidienne ! Nos pas nous amènent comme par hasard devant un temple érotique où des sculptures du kamasutra sont gravées sur les poutres. Nous rions comme des collégiennes devant ces dessins ne correspondant par à la culture indienne d’aujourd’hui ! Allez, il est temps maintenant de notre sieste quotidienne…
Nous ressortons vers 18h et retournons du côté des crémations pour nous imprégner de nouveau de l’atmosphère si particulière du lieu. Nous marchons sans but, déambulant dans les rues mal éclairées de cette cité étrange. Bizarrement, nous nous sentons en sécurité dans cette ville, on ne nous importune pas outre mesure, un simple « non » suffit à éloigner les rabatteurs… Je suis extrêmement surprise qu’on nous laisse autant tranquilles, vu tout ce que j’avais entendu sur Varanasi ! Nos pas nous amènent devant un petit temps dans lequel nous méditons quelques instants, mais les moustiques auront raison de notre patience. Nous fuyons leurs morsures assez rapidement.
Revenues à l’hôtel pour souper, le personnel commence à nous connaitre et se permet des plaisanteries avec nous. Surtout depuis que nous avons dansé la veille ! On dirait qu’on a brisé un mur entre eux et nous… Un brin charmeurs, mais en restant toujours courtois, nous rions tous ensemble durant un bon moment de la soirée. Fatiguées mais heureuses de notre journée, nous partons nous coucher, prêtes pour le pays des rêves !
Levées à 5h30 du matin, nous partons sur le ghat le plus proche afin de trouver une barque pour faire un tour sur le Gange. Rapidement, un batelier nous saute dessus et nous partons pour une longue balade de 2 heures sur le fleuve en plein réveil.
Tandis que le soleil se lève doucement, nous apercevons pèlerins et sadhus en train de se laver dans le Gange tout en pratiquant des ablutions (rituels sacrés avec l’eau du fleuve). Le soleil levant reflète une couleur orangée sur la rive mettant en valeur toute la féérie du lieu. Si tôt le matin, une légère brise nous rafraichit délicieusement et nous voguons tranquillement, admirant les ghats en plein réveil. Les uns lavent leurs vêtements dans l’eau, les autres se baignent, d’autres encore rient et s’amusent ensemble ou bien récitent religieusement des prières. Des hurlements résonnent soudain sur la rive… Un homme se fait battre rudement par un groupe de gens qui le frappent avec un bâton. Il ressort de la bataille en marchant mais tâché de sang. On ne sait pas ce qu’il s’est passé… Ils sont très durs entre eux les Indien, la justice s’effectuant parfois dans la rue.
Nous atteignons un autre ghat de crémation et assistons à l’immersion du corps dans le Gange avant d’être immolé par le feu. Quelle ville étrange ! Ca restera, je crois, la cité la plus folle que j’ai visitée pour le moment ! Aurélie s’essaye en tant que rameuse et notre batelier, amusé, lui laisse la barre de notre bicoque. Mais à part tourner en rond sur nous-mêmes, nous n’irons pas très loin avec le capitaine Aurélie ! Ca aura bien fait rire toute l’assemblée en tous cas… Nous rentrons tranquillement du côté de notre hôtel, les Indiens m’arrêtant au passage pour me féliciter de ma prestation de danse d’hier ! Ca a vite fait le tour, c’est vraiment drôle !
Nous flânons ensuite dans la ville, trainons dans les magasins, suivons des sadhus pour voir où ils vont… C’est tellement bon de ne pas avoir de plan, pas de contrainte de temps, pas de responsabilité autre que se trouver à manger dans la journée… Un bon break dans la vie quotidienne ! Nos pas nous amènent comme par hasard devant un temple érotique où des sculptures du kamasutra sont gravées sur les poutres. Nous rions comme des collégiennes devant ces dessins ne correspondant par à la culture indienne d’aujourd’hui ! Allez, il est temps maintenant de notre sieste quotidienne…
Nous ressortons vers 18h et retournons du côté des crémations pour nous imprégner de nouveau de l’atmosphère si particulière du lieu. Nous marchons sans but, déambulant dans les rues mal éclairées de cette cité étrange. Bizarrement, nous nous sentons en sécurité dans cette ville, on ne nous importune pas outre mesure, un simple « non » suffit à éloigner les rabatteurs… Je suis extrêmement surprise qu’on nous laisse autant tranquilles, vu tout ce que j’avais entendu sur Varanasi ! Nos pas nous amènent devant un petit temps dans lequel nous méditons quelques instants, mais les moustiques auront raison de notre patience. Nous fuyons leurs morsures assez rapidement.
Revenues à l’hôtel pour souper, le personnel commence à nous connaitre et se permet des plaisanteries avec nous. Surtout depuis que nous avons dansé la veille ! On dirait qu’on a brisé un mur entre eux et nous… Un brin charmeurs, mais en restant toujours courtois, nous rions tous ensemble durant un bon moment de la soirée. Fatiguées mais heureuses de notre journée, nous partons nous coucher, prêtes pour le pays des rêves !
Les crémations
Le 22 mars 2011
Réveillées par la musique indienne à fond les ballons, nous avons tout de même bien dormi. Nous rejoignons Françoise pour le petit-déjeuner, une jeune Belge qu’avait rencontrée Aurélie à Tiruvanamalai quelques mois plus tôt. Nous papotons toutes les trois comme si nous nous connaissions depuis toujours ; les échanges sont simples et beaux, sans mise en avant de l’une par rapport à l’autre, sans arrière pensée… Nous sommes vraies et sincères et la discussion n’en est que plus intéressante ! Elle habite à Chennai depuis un an pour prendre des cours de yoga et nous parle de sa relation avec un Indien qui vient juste de se terminer. Intéressant d’avoir un point de vue sur la vie ici en Inde par une Occidentale y habitant !
Nous quittons ensuite Françoise pour s’enfoncer dans les ruelles de la ville, arrivant jusqu’aux endroits non touristiques où marchands de vêtements, chaussures, sucreries et autres s’entremêlent dans ces étroites rues. Une bonne balade de deux heures et un thali ingurgité plus tard, nous rentrons exténuées de notre promenade. Il faut dire que la foule pressante et les bruits de klaxon des motos nous martelant les oreilles ont de quoi nous épuiser ! Direction hôtel pour une bonne sieste !
Nous nous réveillons hébétées vers 18h du soir, un peu sonnées. Secouons-nous un peu et sortons avant qu’il ne fasse complètement noir ! Alors que la nuit commence à tomber, nous atteignons le ghat de crémation. Là, un nouvel univers s’offre à nous sous le ciel étoilé commençant à poindre. Du bois, des tonnes de branches et de troncs d’arbres s’entassent dans tous les coins, des dizaines de feux sont visibles sur la rive en amont du Gange, des vaches regardent le spectacle désabusées, un taureau essayant de copuler avec une vache, de la musique techno indienne sortant à plein volume des haut-parleurs… et des centaines d’Indiens portant du bois, alimentant le feu, admirant le spectacle ou discutant de la pluie et du beau temps. Un corps est amené sur un brancard, enveloppé dans un beau tissu orange. Le défunt est posé délicatement sur un amas de bois, puis après quelques sanctifications, ils allument le bucher. Les parents du mort regardent le spectacle, pleurant à chaudes larmes la perte de l’être aimé. Le feu enflamme le tissu et un ardent bucher s’élève vers le ciel, les tisons s’envolant vers les étoiles comme s’ils voulaient les atteindre. Un autre corps arrive, un autre bucher… Puis un autre… Aurélie et moi restons silencieuses devant ce spectacle si peu familier, presque dérangeant… De petites bougies flottent sur le Gange afin d’ajouter la touche finale à cette atmosphère d’un autre temps, d’un autre âge… Tout d’un coup, l’électricité se coupe et nous plongeons dans le noir, éclairés seulement par les buchers brûlant les morts… Nous ne disons toujours aucun mot, de peur peut-être de paraître irrespectueuses envers ces âmes qui s’envolent vers le ciel ou bien tout simplement parce qu’aucune parole ne peut commenter correctement un tel spectacle.
Après être restées 2 heures à prendre l’essence de ce lieu si fantasmagorique, nous descendons les marches près du ghat et effectuons nous aussi une petite prière en lançant des fleurs dans le Gange tout en allumant un bâtonnet d’encens qu’on laisse se consumer sur le les marches. Un très beau moment ! Nous marchons ensuite jusqu’au ghat principal où un concert est donné sur un bateau au milieu du Gange et retransmis sur la terre ferme grâce à des haut-parleurs. Assises, nous écoutons ces voix magiques et ensorcelantes. Le beau jeune homme d’hier est nouveau là à me regarder amoureusement. Il vient me parler en m’appelant sa « dream girl », mais je lui casse ses ardeurs en lui parlant de mon fiancé resté dans mon pays. Il s’en ira, un air triste et déçu à fendre le cœur.
Sur le chemin du retour à l’hôtel, nous croisons des jeunes en train d’installer un système de son autour du petit temple de Shiva en face de notre hôtel. Nous regardons les jeunes commencer à danser, séparées entre l’envie de les rejoindre, la timidité et la peur de paraître incongrues, voire irrespectueuses. Seuls des hommes Indiens dansent, aucune femme n’est visible… Un petit garçon vient me voir pour m’inviter à les accompagner dans la danse. Après un premier refus gêné, je me laisse entrainer par l’insistance de ces jeunes garçons. Il faut dire que j’ai du mal à résister à un plancher de danse. Je deviens vite l’attraction principale des alentours : une femme blanche qui danse parmi les Indiens, ça ne doit pas se voir tous les jours. Une foule se presse rapidement autour de nous, la musique tonitruante entrainant petits et grands à se dandiner en pleine rue. Tous me sourient avec bienveillance et amusement visiblement ravis que je me prête au jeu avec eux. Quant à moi, je suis aux anges ! Plusieurs jeunes hommes plus âgés se sont donnés comme mission de nous protéger Aurélie et moi et repoussent les jeunes énergiques qui pourraient nous bousculer tant ils sont pris par leur danse. Nous nous sentons choyées et en sécurité parmi tous ces hommes (toujours aucune femme en vue) qui font vraiment attention à nous avec respect. Des fleurs et de la poudre verte nous sont lancés dessus en riant, j’ai l’impression que le temps s’est arrêté dans ce moment simple de bonheur parfait. Les Indiens remuent du bassin et de la tête en rythme, effectuant une chorégraphie incroyable. Aurélie finit par me rejoindre dans la danse et nous nous laissons aller dans cet instant intemporel absolument improbable… Quelle incroyable sensation d’être au bon endroit au bon moment ! Nous dansons jusqu’à épuisement, le cœur débordant d’allégresse, sachant qu’il en est de même pour tous ! Il est presque 22h, il est temps d’aller manger puis de dormir. Merci pour cet incroyable moment de pure joie !
Réveillées par la musique indienne à fond les ballons, nous avons tout de même bien dormi. Nous rejoignons Françoise pour le petit-déjeuner, une jeune Belge qu’avait rencontrée Aurélie à Tiruvanamalai quelques mois plus tôt. Nous papotons toutes les trois comme si nous nous connaissions depuis toujours ; les échanges sont simples et beaux, sans mise en avant de l’une par rapport à l’autre, sans arrière pensée… Nous sommes vraies et sincères et la discussion n’en est que plus intéressante ! Elle habite à Chennai depuis un an pour prendre des cours de yoga et nous parle de sa relation avec un Indien qui vient juste de se terminer. Intéressant d’avoir un point de vue sur la vie ici en Inde par une Occidentale y habitant !
Nous quittons ensuite Françoise pour s’enfoncer dans les ruelles de la ville, arrivant jusqu’aux endroits non touristiques où marchands de vêtements, chaussures, sucreries et autres s’entremêlent dans ces étroites rues. Une bonne balade de deux heures et un thali ingurgité plus tard, nous rentrons exténuées de notre promenade. Il faut dire que la foule pressante et les bruits de klaxon des motos nous martelant les oreilles ont de quoi nous épuiser ! Direction hôtel pour une bonne sieste !
Nous nous réveillons hébétées vers 18h du soir, un peu sonnées. Secouons-nous un peu et sortons avant qu’il ne fasse complètement noir ! Alors que la nuit commence à tomber, nous atteignons le ghat de crémation. Là, un nouvel univers s’offre à nous sous le ciel étoilé commençant à poindre. Du bois, des tonnes de branches et de troncs d’arbres s’entassent dans tous les coins, des dizaines de feux sont visibles sur la rive en amont du Gange, des vaches regardent le spectacle désabusées, un taureau essayant de copuler avec une vache, de la musique techno indienne sortant à plein volume des haut-parleurs… et des centaines d’Indiens portant du bois, alimentant le feu, admirant le spectacle ou discutant de la pluie et du beau temps. Un corps est amené sur un brancard, enveloppé dans un beau tissu orange. Le défunt est posé délicatement sur un amas de bois, puis après quelques sanctifications, ils allument le bucher. Les parents du mort regardent le spectacle, pleurant à chaudes larmes la perte de l’être aimé. Le feu enflamme le tissu et un ardent bucher s’élève vers le ciel, les tisons s’envolant vers les étoiles comme s’ils voulaient les atteindre. Un autre corps arrive, un autre bucher… Puis un autre… Aurélie et moi restons silencieuses devant ce spectacle si peu familier, presque dérangeant… De petites bougies flottent sur le Gange afin d’ajouter la touche finale à cette atmosphère d’un autre temps, d’un autre âge… Tout d’un coup, l’électricité se coupe et nous plongeons dans le noir, éclairés seulement par les buchers brûlant les morts… Nous ne disons toujours aucun mot, de peur peut-être de paraître irrespectueuses envers ces âmes qui s’envolent vers le ciel ou bien tout simplement parce qu’aucune parole ne peut commenter correctement un tel spectacle.
Après être restées 2 heures à prendre l’essence de ce lieu si fantasmagorique, nous descendons les marches près du ghat et effectuons nous aussi une petite prière en lançant des fleurs dans le Gange tout en allumant un bâtonnet d’encens qu’on laisse se consumer sur le les marches. Un très beau moment ! Nous marchons ensuite jusqu’au ghat principal où un concert est donné sur un bateau au milieu du Gange et retransmis sur la terre ferme grâce à des haut-parleurs. Assises, nous écoutons ces voix magiques et ensorcelantes. Le beau jeune homme d’hier est nouveau là à me regarder amoureusement. Il vient me parler en m’appelant sa « dream girl », mais je lui casse ses ardeurs en lui parlant de mon fiancé resté dans mon pays. Il s’en ira, un air triste et déçu à fendre le cœur.
Sur le chemin du retour à l’hôtel, nous croisons des jeunes en train d’installer un système de son autour du petit temple de Shiva en face de notre hôtel. Nous regardons les jeunes commencer à danser, séparées entre l’envie de les rejoindre, la timidité et la peur de paraître incongrues, voire irrespectueuses. Seuls des hommes Indiens dansent, aucune femme n’est visible… Un petit garçon vient me voir pour m’inviter à les accompagner dans la danse. Après un premier refus gêné, je me laisse entrainer par l’insistance de ces jeunes garçons. Il faut dire que j’ai du mal à résister à un plancher de danse. Je deviens vite l’attraction principale des alentours : une femme blanche qui danse parmi les Indiens, ça ne doit pas se voir tous les jours. Une foule se presse rapidement autour de nous, la musique tonitruante entrainant petits et grands à se dandiner en pleine rue. Tous me sourient avec bienveillance et amusement visiblement ravis que je me prête au jeu avec eux. Quant à moi, je suis aux anges ! Plusieurs jeunes hommes plus âgés se sont donnés comme mission de nous protéger Aurélie et moi et repoussent les jeunes énergiques qui pourraient nous bousculer tant ils sont pris par leur danse. Nous nous sentons choyées et en sécurité parmi tous ces hommes (toujours aucune femme en vue) qui font vraiment attention à nous avec respect. Des fleurs et de la poudre verte nous sont lancés dessus en riant, j’ai l’impression que le temps s’est arrêté dans ce moment simple de bonheur parfait. Les Indiens remuent du bassin et de la tête en rythme, effectuant une chorégraphie incroyable. Aurélie finit par me rejoindre dans la danse et nous nous laissons aller dans cet instant intemporel absolument improbable… Quelle incroyable sensation d’être au bon endroit au bon moment ! Nous dansons jusqu’à épuisement, le cœur débordant d’allégresse, sachant qu’il en est de même pour tous ! Il est presque 22h, il est temps d’aller manger puis de dormir. Merci pour cet incroyable moment de pure joie !
Varanasi
Le 21 mars 2011
La nuit ne fut pas trop mauvaise vu notre confort. Allongées sur des banquettes de fortune, bercées par le tangage du train, nous sombrons dans le sommeil rapidement, interrompu ce matin par les vociférations des vendeurs de café ou de chaï. En Inde, il faut apprendre à dormir n’importe où et prendre le plus de force possible lors des repos.
Notre ami d’hier finit de nous réveiller en passant de belles musiques indiennes sur son ordinateur portable ce qui nous ravit au plus haut point. Vers 8h, nous accostons en gare de Varanasi. On se prépare mentalement à affronter une foule de rabatteurs qui risquent de nous sauter dessus à peine descendues sur le quai, mais bizarrement il n’en est rien. Un vieil homme d’un rickshaw nous demande le nom de notre hôtel et propose de nous en faire visiter plusieurs. Ok, c’est parti !
Après un quart d’heure de course, nous nous arrêtons en pleine rue, il faut continuer à pieds dans les dédales de rues où aucun engin à moteur ne peut passer tellement c’est étroit. Aurélie, chargée comme un baudet, a du mal à me suivre dans ce labyrinthe moyenâgeux. Il faut parfois enjamber des ordures, pousser une vache ou une chèvre, éviter les bouses… C’est plutôt sportif ! Après 15 minutes de marche, nous arrivons au premier hôtel qui ne nous convient pas du tout. Nous y laissons tout de même nos sacs pour effectuer nos recherches d’hôtels plus légères. Nous suivons toujours notre bonhomme, nous demandant à chaque coin de rue comment nous allons pouvoir nous repérer dans ce dédale de rues étroites et sinueuses… Le troisième hôtel est le bon, nous le prenons ! Nous refaisons tout à l’envers, notre guide en tête, pour aller chercher nos sacs. L’un d’eux aura pitié d’Aurélie et lui portera même son gros sac à dos qui doit peser dans les 18 kg… Et dire que le mien n’en fait que 8 ! Et j’en suis ravie dans des moments comme celui-ci. Même si je commence à être à court de vêtements vu qu’on me les tache avec de la teinture ! Ca allège le sac, mais réduit le change…
Nous nous promenons ensuite un peu sur les ghats (grands escaliers sacrés menant au Gange), mais il commence à faire très chaud malgré l’heure encore matinale. Nous fuyons alors le soleil dans un mignon restaurant en haut d’une maison avec une vue imprenable sur le Gange. Un café, jus d’orange frais et pancake aux bananes plus tard ; nous nous sentons mieux. L’après-midi se prêtera à la sieste, on commence doucement les vacances ! Allongée sur le lit, tandis qu’Aurélie dort doucement, je m’immerge enfin dans mon environnement. Je suis en Inde et je crois que c’est seulement aujourd’hui que je m’en rends vraiment compte. Peut-être aussi parce que les environnements protégés des ashrams ne nous montrent pas la véritable Inde : sale, bruyante, fascinante et merveilleuse… Dans cette ville si typique de ce pays si étrange, j’ai l’impression de m’y plonger totalement jusqu’au cou aujourd’hui et j’en suis ravie. J’écoute de la chambre les bruits des enfants jouant dehors, les chants hindous retentissent au loin, l’odeur d’encens chatouille mes narines et la chaleur moite me colle à la peau… Inde, ma belle Inde, me revoici !
Vers 16h, nous partons nous promener un peu dans la ville, nous perdre dans ses petites rues sombres. Mon estomac gargouille sans arrêt, je rêve d’une massala dosa, genre de crêpe aux légumes, un de mes plats favoris du Sud de l’Inde. Après s’être renseignées, on nous envoie dans une petite échoppe où ils les préparent à la chaine. Nous les mangeons avec avidité et un bonheur sans nom, assises par terre sur des marches d’escalier, accompagnées par une foule de mouches intéressées par nos plats. Repues, nous continuons notre route à travers les marchés, les petits magasins et les bouses de vache. Quel spectacle toujours changeant ! Arrivées au ghat principal, une foule de gens son déjà assis pour assister à la procession du soir. Nous nous asseyons sur les marches et admirons le Gange… Ce fleuve mythique est adulé par les Hindous comme un Dieu vivant depuis la nuit des temps. Ils viennent de loin pour se purifier dans le fleuve. Sauf que lorsqu’on voit la pollution que le Gange draine, se baigner dedans ne m’a pas l’air d’une purification du tout. De l’esprit peut-être, mais certainement pas du corps… Ceci dit, c’est beau de les voir se baigner avec dévotion avec leur tunique ou leur grand slip anti-glamour ! L’atmosphère qui se dégage de cette ville est très particulière, j’ai du mal à mettre mes sensations en mots… Le divin et le sacré sont omniprésents et on le ressent chez chacun dans leurs gestes ou prières. Cette ville bondée, des bâtiments collés les uns aux autres de façon totalement anarchique, se presse au-dessus du Gange comme si elle voulait tomber dedans. Ces couleurs orangées, telles de grandes toges de sadhus, enveloppent la ville de leur toile… Les femmes en saris multicolores et étincelants se promènent nonchalamment entre les vaches sacrées et les ordures… Cette cité semble tout droit sortie d’une bande-dessinée loufoque et anachronique et c’est tellement fascinant !
Nous faisons la connaissance d’un vieil Indien qui nous explique qu’il est venu à Varanasi pour la crémation du père d’un ami. Ici, lorsque quelqu’un meurt, il n’est pas de plus grand privilège en Inde que d’aller se faire incinérer ici et de jeter ses cendres dans le Gange sacré. En gros, si j’ai bien compris, c’est une connexion directe avec le Paradis (interprétation personnelle…). Par contre, les enfants ; les femmes enceintes, les sadhus, les personnes mordues par un cobra (??) et les animaux ne sont pas autorisées à être brûlées. Eux, on jette directement leur corps dans le Gange tel quel ! Charmant… Ce vieux monsieur nous prend sous son aile, ne comprenant pas que 2 filles voyagent seules, sans homme avec elles ! Il nous met en garde contre tous les dangers potentiels qui peuvent nous arriver et nous dépeint un tableau apocalyptique de Varanasi et de la population indienne qui, en gros, va nous voler à tous les coins de rue. Ils ont une confiance absolue dans leur prochain, ça fait peur ! Mais il est très gentil ce monsieur et nous paie même des petites bougies insérées dans des fleurs de lotus que nous devons donner au Gange pour qu’il exauce nos vœux. Nous le remercions chaleureusement et faisons flotter notre fleur parmi les centaines d’autres offertes au fleuve par des fidèles. La nuit commençant à tomber, les lumières des petites bougies flottant sur le Gange donne un aspect féérique à l’atmosphère. C’est magnifique !
Un charmant jeune homme indien plutôt attrayant s’assoit non loin de moi, me sourit, me regarde sans cesse et finit par m’offrir une fleur avec son sourire le plus charmeur. Le vieil homme nous fait vite comprendre que c’est un charlatan qui essaie d’attirer les touristes dans ses filets pour les détrousser après. Sans savoir ce qui est rai ou faux, ils finissent par nous stresser ces Indiens avec leur peur sur tout le monde ! Moi, au premier abord, je trouvais juste ça mignon, je ne l’aurais en aucun cas suivi n’importe où… Mais accepter poliment une fleur d’un jeune homme n’est pas un crime de lèse-majesté selon moi. Le vieil homme veut que je jette la fleur, je me contente de la redonner au jeune homme en souriant, ne sachant plu quoi faire avec ces deux là… Quel stress pour une simple fleur ! Toute cette histoire m’empêche d’assister pleinement à la cérémonie qui se déroule devant nous… Des pujaristes enveloppés d’une toge orangée-dorée effectuent une puja, puis avec des mouvements lents et précis, ils élèvent des chandeliers vers le ciel en un rituel majestueux et emprunt de spiritualité. Le jeune homme finit par s’en aller vu le peu de répondant de ma part et le vieil homme, satisfait, nous explique qu’il était sur le point d’appeler la police. Pour une fleur ? Il n’exagère pas un peu quand même… Il nous bénit toutes les deux puis s’en va en souriant. Une très belle rencontre ce vieil homme !
Nous finissons la soirée sur le toit de l’hôtel, devant un bon souper, aux sons des tablas joués par un petit groupe sous une pleine lune extraordinaire…
La nuit ne fut pas trop mauvaise vu notre confort. Allongées sur des banquettes de fortune, bercées par le tangage du train, nous sombrons dans le sommeil rapidement, interrompu ce matin par les vociférations des vendeurs de café ou de chaï. En Inde, il faut apprendre à dormir n’importe où et prendre le plus de force possible lors des repos.
Notre ami d’hier finit de nous réveiller en passant de belles musiques indiennes sur son ordinateur portable ce qui nous ravit au plus haut point. Vers 8h, nous accostons en gare de Varanasi. On se prépare mentalement à affronter une foule de rabatteurs qui risquent de nous sauter dessus à peine descendues sur le quai, mais bizarrement il n’en est rien. Un vieil homme d’un rickshaw nous demande le nom de notre hôtel et propose de nous en faire visiter plusieurs. Ok, c’est parti !
Après un quart d’heure de course, nous nous arrêtons en pleine rue, il faut continuer à pieds dans les dédales de rues où aucun engin à moteur ne peut passer tellement c’est étroit. Aurélie, chargée comme un baudet, a du mal à me suivre dans ce labyrinthe moyenâgeux. Il faut parfois enjamber des ordures, pousser une vache ou une chèvre, éviter les bouses… C’est plutôt sportif ! Après 15 minutes de marche, nous arrivons au premier hôtel qui ne nous convient pas du tout. Nous y laissons tout de même nos sacs pour effectuer nos recherches d’hôtels plus légères. Nous suivons toujours notre bonhomme, nous demandant à chaque coin de rue comment nous allons pouvoir nous repérer dans ce dédale de rues étroites et sinueuses… Le troisième hôtel est le bon, nous le prenons ! Nous refaisons tout à l’envers, notre guide en tête, pour aller chercher nos sacs. L’un d’eux aura pitié d’Aurélie et lui portera même son gros sac à dos qui doit peser dans les 18 kg… Et dire que le mien n’en fait que 8 ! Et j’en suis ravie dans des moments comme celui-ci. Même si je commence à être à court de vêtements vu qu’on me les tache avec de la teinture ! Ca allège le sac, mais réduit le change…
Nous nous promenons ensuite un peu sur les ghats (grands escaliers sacrés menant au Gange), mais il commence à faire très chaud malgré l’heure encore matinale. Nous fuyons alors le soleil dans un mignon restaurant en haut d’une maison avec une vue imprenable sur le Gange. Un café, jus d’orange frais et pancake aux bananes plus tard ; nous nous sentons mieux. L’après-midi se prêtera à la sieste, on commence doucement les vacances ! Allongée sur le lit, tandis qu’Aurélie dort doucement, je m’immerge enfin dans mon environnement. Je suis en Inde et je crois que c’est seulement aujourd’hui que je m’en rends vraiment compte. Peut-être aussi parce que les environnements protégés des ashrams ne nous montrent pas la véritable Inde : sale, bruyante, fascinante et merveilleuse… Dans cette ville si typique de ce pays si étrange, j’ai l’impression de m’y plonger totalement jusqu’au cou aujourd’hui et j’en suis ravie. J’écoute de la chambre les bruits des enfants jouant dehors, les chants hindous retentissent au loin, l’odeur d’encens chatouille mes narines et la chaleur moite me colle à la peau… Inde, ma belle Inde, me revoici !
Vers 16h, nous partons nous promener un peu dans la ville, nous perdre dans ses petites rues sombres. Mon estomac gargouille sans arrêt, je rêve d’une massala dosa, genre de crêpe aux légumes, un de mes plats favoris du Sud de l’Inde. Après s’être renseignées, on nous envoie dans une petite échoppe où ils les préparent à la chaine. Nous les mangeons avec avidité et un bonheur sans nom, assises par terre sur des marches d’escalier, accompagnées par une foule de mouches intéressées par nos plats. Repues, nous continuons notre route à travers les marchés, les petits magasins et les bouses de vache. Quel spectacle toujours changeant ! Arrivées au ghat principal, une foule de gens son déjà assis pour assister à la procession du soir. Nous nous asseyons sur les marches et admirons le Gange… Ce fleuve mythique est adulé par les Hindous comme un Dieu vivant depuis la nuit des temps. Ils viennent de loin pour se purifier dans le fleuve. Sauf que lorsqu’on voit la pollution que le Gange draine, se baigner dedans ne m’a pas l’air d’une purification du tout. De l’esprit peut-être, mais certainement pas du corps… Ceci dit, c’est beau de les voir se baigner avec dévotion avec leur tunique ou leur grand slip anti-glamour ! L’atmosphère qui se dégage de cette ville est très particulière, j’ai du mal à mettre mes sensations en mots… Le divin et le sacré sont omniprésents et on le ressent chez chacun dans leurs gestes ou prières. Cette ville bondée, des bâtiments collés les uns aux autres de façon totalement anarchique, se presse au-dessus du Gange comme si elle voulait tomber dedans. Ces couleurs orangées, telles de grandes toges de sadhus, enveloppent la ville de leur toile… Les femmes en saris multicolores et étincelants se promènent nonchalamment entre les vaches sacrées et les ordures… Cette cité semble tout droit sortie d’une bande-dessinée loufoque et anachronique et c’est tellement fascinant !
Nous faisons la connaissance d’un vieil Indien qui nous explique qu’il est venu à Varanasi pour la crémation du père d’un ami. Ici, lorsque quelqu’un meurt, il n’est pas de plus grand privilège en Inde que d’aller se faire incinérer ici et de jeter ses cendres dans le Gange sacré. En gros, si j’ai bien compris, c’est une connexion directe avec le Paradis (interprétation personnelle…). Par contre, les enfants ; les femmes enceintes, les sadhus, les personnes mordues par un cobra (??) et les animaux ne sont pas autorisées à être brûlées. Eux, on jette directement leur corps dans le Gange tel quel ! Charmant… Ce vieux monsieur nous prend sous son aile, ne comprenant pas que 2 filles voyagent seules, sans homme avec elles ! Il nous met en garde contre tous les dangers potentiels qui peuvent nous arriver et nous dépeint un tableau apocalyptique de Varanasi et de la population indienne qui, en gros, va nous voler à tous les coins de rue. Ils ont une confiance absolue dans leur prochain, ça fait peur ! Mais il est très gentil ce monsieur et nous paie même des petites bougies insérées dans des fleurs de lotus que nous devons donner au Gange pour qu’il exauce nos vœux. Nous le remercions chaleureusement et faisons flotter notre fleur parmi les centaines d’autres offertes au fleuve par des fidèles. La nuit commençant à tomber, les lumières des petites bougies flottant sur le Gange donne un aspect féérique à l’atmosphère. C’est magnifique !
Un charmant jeune homme indien plutôt attrayant s’assoit non loin de moi, me sourit, me regarde sans cesse et finit par m’offrir une fleur avec son sourire le plus charmeur. Le vieil homme nous fait vite comprendre que c’est un charlatan qui essaie d’attirer les touristes dans ses filets pour les détrousser après. Sans savoir ce qui est rai ou faux, ils finissent par nous stresser ces Indiens avec leur peur sur tout le monde ! Moi, au premier abord, je trouvais juste ça mignon, je ne l’aurais en aucun cas suivi n’importe où… Mais accepter poliment une fleur d’un jeune homme n’est pas un crime de lèse-majesté selon moi. Le vieil homme veut que je jette la fleur, je me contente de la redonner au jeune homme en souriant, ne sachant plu quoi faire avec ces deux là… Quel stress pour une simple fleur ! Toute cette histoire m’empêche d’assister pleinement à la cérémonie qui se déroule devant nous… Des pujaristes enveloppés d’une toge orangée-dorée effectuent une puja, puis avec des mouvements lents et précis, ils élèvent des chandeliers vers le ciel en un rituel majestueux et emprunt de spiritualité. Le jeune homme finit par s’en aller vu le peu de répondant de ma part et le vieil homme, satisfait, nous explique qu’il était sur le point d’appeler la police. Pour une fleur ? Il n’exagère pas un peu quand même… Il nous bénit toutes les deux puis s’en va en souriant. Une très belle rencontre ce vieil homme !
Nous finissons la soirée sur le toit de l’hôtel, devant un bon souper, aux sons des tablas joués par un petit groupe sous une pleine lune extraordinaire…
Holi festival
Le 20 mars 2011
A part un pénible moustique qui a volé au-dessus de nos têtes une partie de la nuit, nous avons extrêmement bien dormi dans un calme olympien. Je me félicite d’être rentrée dormir ici, les nuits indiennes où nous dormons bien sont en général assez rares. Il faut les savourer !
Je descends prendre le petit-déjeuner seule, Aurélie fait la grasse matinée. Je la comprends, elle n’a pas beaucoup dormi ce dernier mois avec le tour d’Amma. J’ingurgite mon chapati avec mes légumes à défaut de mon pain-confiture quotidien accompagné d’un chaï à la place de mon café, ce qui au final me convient parfaitement. Quand je reviens dans la chambre, elle est réveillée. J’en profite pour prendre une bonne douche, la première depuis mon départ de Marseille, autant dire qu’elle est appréciée ! Nous prenons notre temps, partons méditer, nous allongeons dans le jardin en écoutant les oiseaux, ça fait du bien de ne rien faire.
La méditation dans le temps devant les portraits de Sri Aurobindo et de la Mère m’apaise profondément. Ca me remémore la plénitude que j’avais ressentie à Pondichéry en méditant près de leur tombe il y 2 ans de cela. Ces deux maitres me font définitivement de l’effet. Nous partons ensuite nous promener dans le quartier afin de profiter de la fête nationale qui a lieu en Inde aujourd’hui : Holi. Ca consiste à s’asperger les uns les autres de poudre colorée. Nous n’échapperons pas à cette coutume exécutée avec respect sur Aurélie et moi. Ils nous peinturent le visage doucement alors qu’ils se le jettent habituellement à la figure. Le respect qui nous entoure est touchant et très appréciable. Nous nous amusons quelques temps avec eux puis reprenons notre chemin tranquillement, notre visage ressemblant à un sapin de Noël illuminé et hautement coloré. Aurélie souhaite retourner au temple d’Amma afin de lui faire un dernier adieu, je l’accompagne bien volontiers. Il est difficile de trouver un rickshaw en cette journée de fête, mais nous finissons par en dégoter un auquel nous lui proposons de nous attendre là-bas pour nous ramener après à l’ashram. Arrivée au temple, je retrouve des photos d’Amma partout ainsi que son sourire bienveillant. J’aime la sensation qu’elle me procure, une sorte d’apaisement, de tranquillité… Une puja (offrande aux divinités) est en train de se dérouler devant deux Indiennes. Je m’assois afin d’y participer. Un swami s’occupe de la cérémonie, lance des fleurs, allume des bougies, entretient un feu et nous lance de l’eau bénite de temps à autre. J’aime le regarder faire toute sa procession, je trouve ça beau à regarder. On rentre dabs une sorte de transe, de paix… Je fixe les flammes dans vraiment les voir, en ayant toutefois l’impression de m’imprégner de leur chaleur. Quel beau moment, tout entier dans le moment présent !
Après 20 minutes, nous repartons pour l’ashram déjeuner, notre ventre commence à gargouiller. Nous mangeons comme 4 alors que nous ne sommes que 2, la nourriture étant tellement bonne… Je prends un plaisir fou à retrouver les saveurs culinaires indiennes, c’est tellement bon ! Repues, nous repartons ensuite nous promener et tombons rapidement sur des jeunes voulant nous asperger de poudre colorée. Je me laisse faire mais au lieu de me lancer de la poudre, ils me jettent un liquide rose sur le bras qui me tache immédiatement le tee-shirt et s’imprègne sur ma peau. Je m’aperçois trop tard qu’il s’agit de teinture ! Ils veulent continuer à m’asperger mais je ne trouve plus ça drôle du tout et me débats pour me dégager. Le groupe de jeunes se rapprochent de moi en me lançant de la poudre et une sourde panique s’empare alors de moi. Je me sens agressée dans mon espace vital et à moitié aveugle à cause de toute cette poudre, je commence à me débattre et à crier en tout sens. Ils me laissent tranquille aussitôt, nous partons aussi sec. Heureusement Aurélie n’a rien, mais moi je suis colorée de la tête aux pieds. Sur le visage et les cheveux, il ne s’agit que de poudre qui partira au premier lavage. Par contre, la teinture rose a atteint mon tee-shirt, mon écharpe, mon pantalon et mon sac à dos et j’ai bien peur que ça ne parte pas. Je suis fâchée et déçue que ça ait tourné au vinaigre alors que ça aurait pu juste être drôle et inoffensif. Ce matin, c’était des hommes âgés qui nous avaient coloriées, ils l’avaient fait avec respect. Cette fois, ces jeunes n’en ont pas eu et je trouve ça dommage.
Nous revenons à la chambre où je cours sous la douche. Je m’aperçois aussitôt que mes craintes sont justifiées, je n’arrive même pas à laver la peinture qui a colorié ma peau ! Mon écharpe et tee-shirt sont foutus, même mes sous-vêtements ont écopé… Seul mon pantalon est à peu près récupérable. Super ! Happy Holi à vous aussi, saccageur de vêtements ! Une fois changée, je me sens tout de suite mieux, l’incident étant déjà loin si ce n’est ce colorie rose qui tache toujours la peau de mon bras, me rappelant sans ce fâcheux épisode. Mais comme le dit si bien Aurélie, mieux vaut le bras que les cheveux ! J’aurais été teinte d’une couleur originale pendant plusieurs mois ! Rien que d’y penser, j’ai des sueurs dans le dos. Finalement, j’ai eu de la chance !
Nous finissons l’après-midi étendues dans le jardin de l’ashram à se reposer. Vers 16h, nous emballons nos affaires et parton pour la gare de Delhi où nous attend un train pour Varanasi (Benares) ce soir. On nous conseille de prendre le taxi plutôt qu’un rickshaw afin d’éviter d’être aspergées de couleur. En effet, j’ai eu ma dose pour aujourd’hui ! Arrivées à la gare, nous nous asseyons par terre, à même le sol, comme le font tous les Indiens en attente de leur train. Notre voie est annoncée, nous montons dans le train et prenons nos places… juste à côté des toilettes ! Une odeur nauséabonde se promène nonchalamment sous notre nez ; ça va être facile de dormir ici ! Toutefois, après quelques temps, on finit par s’habituer, c’est comme ça.
Aurélie se fait harceler de questions par un Indien et se prête gentiment au jeu. Quant à moi, je préfère rester loin de ce genre de discussion qui, je le sais, n’en finisse jamais. Les Indiens sont intarissables sur leurs sujets de discussion. Tout y passe avec Aurélie, de la géographie de l’Europe, au nombre d’habitants de chaque ville de France, à la politique, au sport et au langage ! J’admire Aurélie qui passe plusieurs heures à lui expliquer comme ça fonctionne, en faisant même des croquis… Je n’ai certainement pas sa patience ! Elle finit toutefois par fatiguer et je viens à sa rescousse en proposant de mettre les couchettes en place pour dormir. En effet, tout le monde se couche et ça met fin à la conversation.
A part un pénible moustique qui a volé au-dessus de nos têtes une partie de la nuit, nous avons extrêmement bien dormi dans un calme olympien. Je me félicite d’être rentrée dormir ici, les nuits indiennes où nous dormons bien sont en général assez rares. Il faut les savourer !
Je descends prendre le petit-déjeuner seule, Aurélie fait la grasse matinée. Je la comprends, elle n’a pas beaucoup dormi ce dernier mois avec le tour d’Amma. J’ingurgite mon chapati avec mes légumes à défaut de mon pain-confiture quotidien accompagné d’un chaï à la place de mon café, ce qui au final me convient parfaitement. Quand je reviens dans la chambre, elle est réveillée. J’en profite pour prendre une bonne douche, la première depuis mon départ de Marseille, autant dire qu’elle est appréciée ! Nous prenons notre temps, partons méditer, nous allongeons dans le jardin en écoutant les oiseaux, ça fait du bien de ne rien faire.
La méditation dans le temps devant les portraits de Sri Aurobindo et de la Mère m’apaise profondément. Ca me remémore la plénitude que j’avais ressentie à Pondichéry en méditant près de leur tombe il y 2 ans de cela. Ces deux maitres me font définitivement de l’effet. Nous partons ensuite nous promener dans le quartier afin de profiter de la fête nationale qui a lieu en Inde aujourd’hui : Holi. Ca consiste à s’asperger les uns les autres de poudre colorée. Nous n’échapperons pas à cette coutume exécutée avec respect sur Aurélie et moi. Ils nous peinturent le visage doucement alors qu’ils se le jettent habituellement à la figure. Le respect qui nous entoure est touchant et très appréciable. Nous nous amusons quelques temps avec eux puis reprenons notre chemin tranquillement, notre visage ressemblant à un sapin de Noël illuminé et hautement coloré. Aurélie souhaite retourner au temple d’Amma afin de lui faire un dernier adieu, je l’accompagne bien volontiers. Il est difficile de trouver un rickshaw en cette journée de fête, mais nous finissons par en dégoter un auquel nous lui proposons de nous attendre là-bas pour nous ramener après à l’ashram. Arrivée au temple, je retrouve des photos d’Amma partout ainsi que son sourire bienveillant. J’aime la sensation qu’elle me procure, une sorte d’apaisement, de tranquillité… Une puja (offrande aux divinités) est en train de se dérouler devant deux Indiennes. Je m’assois afin d’y participer. Un swami s’occupe de la cérémonie, lance des fleurs, allume des bougies, entretient un feu et nous lance de l’eau bénite de temps à autre. J’aime le regarder faire toute sa procession, je trouve ça beau à regarder. On rentre dabs une sorte de transe, de paix… Je fixe les flammes dans vraiment les voir, en ayant toutefois l’impression de m’imprégner de leur chaleur. Quel beau moment, tout entier dans le moment présent !
Après 20 minutes, nous repartons pour l’ashram déjeuner, notre ventre commence à gargouiller. Nous mangeons comme 4 alors que nous ne sommes que 2, la nourriture étant tellement bonne… Je prends un plaisir fou à retrouver les saveurs culinaires indiennes, c’est tellement bon ! Repues, nous repartons ensuite nous promener et tombons rapidement sur des jeunes voulant nous asperger de poudre colorée. Je me laisse faire mais au lieu de me lancer de la poudre, ils me jettent un liquide rose sur le bras qui me tache immédiatement le tee-shirt et s’imprègne sur ma peau. Je m’aperçois trop tard qu’il s’agit de teinture ! Ils veulent continuer à m’asperger mais je ne trouve plus ça drôle du tout et me débats pour me dégager. Le groupe de jeunes se rapprochent de moi en me lançant de la poudre et une sourde panique s’empare alors de moi. Je me sens agressée dans mon espace vital et à moitié aveugle à cause de toute cette poudre, je commence à me débattre et à crier en tout sens. Ils me laissent tranquille aussitôt, nous partons aussi sec. Heureusement Aurélie n’a rien, mais moi je suis colorée de la tête aux pieds. Sur le visage et les cheveux, il ne s’agit que de poudre qui partira au premier lavage. Par contre, la teinture rose a atteint mon tee-shirt, mon écharpe, mon pantalon et mon sac à dos et j’ai bien peur que ça ne parte pas. Je suis fâchée et déçue que ça ait tourné au vinaigre alors que ça aurait pu juste être drôle et inoffensif. Ce matin, c’était des hommes âgés qui nous avaient coloriées, ils l’avaient fait avec respect. Cette fois, ces jeunes n’en ont pas eu et je trouve ça dommage.
Nous revenons à la chambre où je cours sous la douche. Je m’aperçois aussitôt que mes craintes sont justifiées, je n’arrive même pas à laver la peinture qui a colorié ma peau ! Mon écharpe et tee-shirt sont foutus, même mes sous-vêtements ont écopé… Seul mon pantalon est à peu près récupérable. Super ! Happy Holi à vous aussi, saccageur de vêtements ! Une fois changée, je me sens tout de suite mieux, l’incident étant déjà loin si ce n’est ce colorie rose qui tache toujours la peau de mon bras, me rappelant sans ce fâcheux épisode. Mais comme le dit si bien Aurélie, mieux vaut le bras que les cheveux ! J’aurais été teinte d’une couleur originale pendant plusieurs mois ! Rien que d’y penser, j’ai des sueurs dans le dos. Finalement, j’ai eu de la chance !
Nous finissons l’après-midi étendues dans le jardin de l’ashram à se reposer. Vers 16h, nous emballons nos affaires et parton pour la gare de Delhi où nous attend un train pour Varanasi (Benares) ce soir. On nous conseille de prendre le taxi plutôt qu’un rickshaw afin d’éviter d’être aspergées de couleur. En effet, j’ai eu ma dose pour aujourd’hui ! Arrivées à la gare, nous nous asseyons par terre, à même le sol, comme le font tous les Indiens en attente de leur train. Notre voie est annoncée, nous montons dans le train et prenons nos places… juste à côté des toilettes ! Une odeur nauséabonde se promène nonchalamment sous notre nez ; ça va être facile de dormir ici ! Toutefois, après quelques temps, on finit par s’habituer, c’est comme ça.
Aurélie se fait harceler de questions par un Indien et se prête gentiment au jeu. Quant à moi, je préfère rester loin de ce genre de discussion qui, je le sais, n’en finisse jamais. Les Indiens sont intarissables sur leurs sujets de discussion. Tout y passe avec Aurélie, de la géographie de l’Europe, au nombre d’habitants de chaque ville de France, à la politique, au sport et au langage ! J’admire Aurélie qui passe plusieurs heures à lui expliquer comme ça fonctionne, en faisant même des croquis… Je n’ai certainement pas sa patience ! Elle finit toutefois par fatiguer et je viens à sa rescousse en proposant de mettre les couchettes en place pour dormir. En effet, tout le monde se couche et ça met fin à la conversation.
Inde, me revoici !
Le 18 mars 2011
Après 3 jours exquis passés du côté de Marseille, me voici de nouveau dans la salle d’embarquement de l’aéroport à destination de New Delhi cette fois. Un autre type d’expérience m’attend !
Malgré le temps pluvieux et glacial, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à me reposer durant cet intermède français. Le plaisir de goûter la nourriture provençale, le bon vin aux senteurs de fût de chêne… J’ai retrouvé en ces quelques jours tout le plaisir d’être Française ! L’odeur particulière que dégage la végétation trempée par des pluies diluviennes, les balades dans les petits villages campagnards aux maisons centenaires, me perdre sur les routes sinueuses et déboucher sur une petite rivière entourée de champs dans un décor d’impressionniste, le son des grillons le matin à l’aube. J’ai pu faire ma touriste sur Aix en Provence, charmante petite ville que je ne connaissais pas, mais j’ai préféré rester la plupart du temps à me reposer, reprenant des forces afin d’affronter sereinement mon arrivée en Inde. Le plaisir de passer des heures à lire, tout en écoutant de la musique jazz, dans une vieille maison campagnarde à la charpente geignarde, m’a fait le plus grand bien. Je retrouvais mon ami le soir et il m’emmenait au restaurant ou danser dans la région lorsqu’il rentrait du travail. Une vie simple et riche en même temps, tout ce qu’il me fallait !
Mon avion en partance pour Munich décolle à heure dite et j’atterris 2 heures plus tard en Allemagne dans un froid hivernal de 5°C environ. J’ai à peine le temps de m’adapter à cette température frisquette qu’il est déjà temps de repartir, pour Delhi cette fois. Après un vol sans encombre, je mets de nouveau les pieds sur ce territoire si étrange et fascinant à la fois qu’est l’Inde. A peine descendue de l’avion, je retrouve cette odeur si particulière propre à ce pays : un mélange indescriptible de pneu brûlé, de chaleur écrasante, d’épices odorantes et de fleurs fanées, tout ça mixé ensemble ! L’odeur n’est pas vraiment désagréable, mais très caractéristique de l’Inde ! J’avoue ne pas me sentir particulièrement excitée de revenir en Inde, je ne suis ni contente, ni triste, plutôt neutre en fait. Je ne comprends pas vraiment pourquoi… Comme si je n’avais rien à faire là, que ma présence était incongrue… Hier déjà, je n’arrivais pas à m’imaginer en Inde, mais maintenant que j’y suis réellement, cette étrange sensation ne me quitte pas.
Mon bagage rapidement récupéré, je sors tout de même en hâte de l’aéroport, impatiente de retrouver mon amie, censée me récupérer à mon arrivée. Elle est ici depuis plusieurs mois en voyage et je suis tellement heureuse de la revoir de nouveau ! Nous nous sommes rencontrées à Montréal il y a 3 ans et sommes vite devenues inséparables ou presque. Un petit soleil dans ma vie cette Aurélie ! Mais malheureusement, mon désappointement est grand de ne pas la voir à la sortie de l’aéroport… Je cherche partout mais je ne la vois nulle part. Je fais les cents pas dans le hall, regarde à toutes les sorties… sans succès… Par contre, les Indiens m’ont repérée et me regarde curieux de mon manège, ce qui me met mal à l’aise. Je n’aime pas cette ville, Delhi m’a toujours rendue nerveuse ! Au bout d’une heure d’attente, je décide de passer au plan B. Je lui avais dit que si jamais on ne se retrouvait pas à l’aéroport, on se rejoignait à l’ashram de Sri Aurobindo dans lequel nous sommes censés passer la nuit. Je monte alors dans un taxi qui m’amène en une demi-heure au dit ashram. Mon moral n’était déjà pas très brillant à mon arrivée, mais il est carrément descendu en flèche depuis… Lorsque le chauffeur me demande le double du prix pour la course, je n’essaie même pas d’argumenter, fatiguée par ma nuit difficile dans l’avion et par ma déception due à l’absence de mon amie. A la réception de l’ashram, aucun de nos 2 noms n’est enregistré, Aurélie n’a donc pas réservé de chambre pour nous ici. Bon…
Je décide de l’attendre ici vu que c’était le point de rendez-vous que nous nous étions fixés… Heureusement, la matinée ne fait que débuter, j’ai toute la journée pour la retrouver ! Je pose mon sac dans un coin et visite un peu l’ashram, un magnifique endroit paisible, préservé des bruits de cette ville infernale. On entend même les oiseaux chanter ! Le jardin est superbe avec ces fleurs colorées et la salle de méditation impressionnante de majesté ! J’en profite pour recharger les batteries en méditant un peu ce qui me fait le plus grand bien.
Plus de 2 heures que je l’attends et toujours personne, je décide d’aller à la recherche d’Internet afin de voir si elle m’a laissé un message. J’en trouve un dans un petit marché du coin, mais comble de malchance, l’électricité est coupée pour une durée indéterminée. Je n’ai vraiment pas de chance moi aujourd’hui ! C’est un coup à ce que je reprenne l’avion dans l’autre sens ça ! Je pars à la recherche d’un autre Internet café plus loin en espérant que la ville entière n’est pas tombée dans le noir, mais mes recherches s’avèrent définitivement infructueuses. On m’annonce que ça ne marchera pas aujourd’hui, ni demain vu que c’est le week-end… Heureusement qu’on est à Delhi, ça serait quoi en campagne ! J’en profite pour m’acheter quelques bananes pour apaiser mon estomac gargouilleux et je m’offre un chaï aux senteurs de cannelle qui me rappelle tant de souvenirs. Je dois avouer que tous les Indiens que je rencontre sont adorables, de la maman qui a du s’apercevoir de mon air perdu et m’a invitée chez elle, ce que j’ai décliné avec gentillesse, au jeune étudiant qui m’époussette une chaise en plein sur le trottoir pour que je puisse boire mon thé en me reposant… Pas de harcèlement, ni de mendicité, tout le monde est tout sourire avec moi, ça me remet du baume au cœur !
Alors que j’abandonnais mes recherches pour aller m’étendre dans le jardin de l’ashram, je vois une petite tête se pencher derrière un mur, c’est mon Aurélie !! Youpi !!! Nous nous sautons dans les bras, heureuses de se retrouver au final ! Elle m’explique qu’elle pensait que je mettrais longtemps à sortir de l’aéroport et a pris son temps pour venir me chercher. Lorsqu’elle est arrivée, j’étais déjà partie ! Elle m’a attendue à son tour tout ce temps à l’aéroport… Sacrée Aurélie ! L’important ; c’est que l’on soit de nouveau réunies… Nous réservons un dortoir pour cette nuit, mangeons en se racontant nos vies en accéléré, tout en sachant que nous aurons 3 semaines pour les détails. Quel bonheur de retrouver mon amie en vadrouille depuis 6 mois ! Son allure n’a pas trop changé à part ses pieds et mains noircies par la saleté du pays, ce qui ne manquera pas de m’arriver également bientôt. Elle parle avec volubilité et excitation d’Amma, de l’ashram, de dévotion, de pujas… Autant de concepts que j’ai connus et embrassés il y a 2 ans de cela, mais qui me paraissent étranges à présent, étant moi-même sortie de ce contexte spirituel. Je peux mieux comprendre mes proches à qui j’essayais d’expliquer mes théories diverses et qui me regardaient avec des yeux ronds me pensant aliénée par une quelconque secte. Pourtant, elle a le même discours que celui que j’avais et j’ai du mal à la suivre à présent.
Nous partons pour l’école d’Amma afin d’aller récupérer les affaires d’Aurélie et assister au bhajans (chants sacrés) ce soir donnés par Amma normalement. Revoir Amma me fait énormément plaisir, je sais que ce sera la seule et unique fois du voyage. Une course de rickshaw plus tard et nous voici dans une école où les dévots d’Amma ont élu domicile après leur tour du Nord. Je retrouve ces gens habillés en blanc, parlant d’Amma toutes les 2 phrases, je reconnais même certaines têtes rencontrées il y a 2 ans à son ashram. Etrange de revenir dans ce monde… Aurélie me prête un châle pour que je couvre ma poitrine et mes fesses trop visibles sous mon pantalon large et mon tee-shirt XXL… Les normes d’habillement sont encore plus strictes que dans le reste de l’Inde alors qu’il n’y a pratiquement que des Occidentaux ici, il ne faut pas exagérer. Je suis spectatrice de tout ce qui se passe en me sentant plutôt détachée, la fatigue n’aidant sûrement pas. Aurélie me montre sa chambre… ou plutôt une pièce qui doit faire office de salle de classe normalement. Des tapis de sol sont juxtaposés les uns juste à côté des autres, permettant aux femmes d’avoir juste assez de place pour s’allonger et dormir. Elles dorment à même le sol dans leur sac de couchage avec une proximité de leur voisine assez troublante. Elles sont une quinzaine entassées ainsi ! Pour ma part, ej n’ai jamais fait ce genre d’expérience et ne suis pas vraiment pressée. Une asiatique est couchée au fond de la pièce, enveloppée de son sac de couchage, elle a l’air souffrante. Cet endroit me donne la vague impression de me trouver dans la cours des miracles… Les gens tombent malades comme des mouches à cause de la fatigue engendrée par un manque évident de sommeil ou de déshydratation due à un manque de vigilance ou d’intoxication alimentaire… C’est au choix !
Je fais connaissance avec les amis d’Aurélie, tous très gentils et bienveillants à mon égard. Principalement Français, ils sont de tout âge et de tout niveau social. C’est ce que j’aime dans ce genre d’endroit, les gens que l’on rencontre ne sont absolument pas identifiés à une catégorie sociale particulière. Tous habillés en blanc dans de amples toges, l’aspect physique n’est plus un critère, ni la manière dont on s’habille. Les gens se créent des affinités entre eux seulement s’il y a véritablement compatibilité de caractère ou de ressenti. Aucun autre critère factice ne rentre en jeu. Et c’est vrai que les personnes faisant la démarche d’aller dans les ashrams sont souvent ouverts sur eux-mêmes et bienveillants envers autrui. C’est le but de leur démarche. Je ne peux toutefois m’empêcher de penser qu’ils s’octroient beaucoup de souffrances dans le but de devenir meilleurs… Je ne suis pas persuadée que ce type de démarche, fort louable cependant, doit automatiquement s’effectuer dans la douleur et le manque. Ca aide peut-être à revenir à l’essentiel, amis le plus important selon moi est d’apprendre à s’écouter soi-même et faire attention à ne pas dépasser ses propres limites physiques ou émotionnelles. Je me surprends à me trouver moi-même bien critique et en réaction par rapport à tout ça, alors que j’y ai plongé à pieds joints il y a 2 ans ! Etrange…
Nous passons du temps à discuter ensemble, se reposer sur un petit carré d’herbe, boire du chaï, l’après-midi passe rapidement. Vers 18h30, l’heure des bhajans a sonné et nous descendons dans la cours. Malheureusement, Amma n’y assistera pas. Un peu déçue, je me laisse toutefois happer par ces chants indiens spirituels qui me transportent dans un autre monde… Ou plutôt, m’ouvrent au monde. Je me sens tout de suite en adéquation avec tout et pour ce seul instant hors du temps, je ne regrette déjà pas mon voyage en Inde. Etrangement, je ne sais pas pourquoi je suis venue en Inde cette fois-ci. La première, c’était dans un but uniquement touristique. La deuxième, une recherche sur moi-même et une entrée dans le monde spirituel. Cette fois-ci, je n’en ai aucune idée et ça me perturbe un peu. Peut-être dois-je juste laisser ce qui doit arriver sans me poser de questions. Si je suis là, c’est que j’ai senti que je devais faire ce voyage. A moi de rester ouverte sur ce qui arrivera.
Les bhajans finis, on nous annonce que Amma va servir le repas sur le toit de l’école. Tout le monde s’y précipite en courant pour avoir la meilleure place auprès d’elle. Je regarde cette folie avec amusement, ne me sentant pas vraiment concernée par cet empressement. Tout le monde est installé par terre sur le toit, attendant impatiemment la reine. Je retrouve Soazig, une Française que j’ai connue à Montréal et avec laquelle j’avais sympathisée. Nous nous racontons nos vies et je suis surprise d’apprendre qu’elle a pris toute une année sabbatique pour suivre Amma. Elle est à fond ! Comme tout le monde ici d’ailleurs. Encore plus qu’à l’ashram vu que je suis entourée de gens qui ont fait le tour du Nord avec Amma, la suivant dans des bus durant un mois, allant de villes en villes pour aider Amma dans ses soins humanitaires à la population indienne. De très belles actions désintéressées. Je me dis juste que faire payer 1000 dollars aux Occidentaux pour les autoriser à venir s’entasser dans des bus, dormir par terre, être malade et travailler pour Amma est un peu exagéré… Ok, ils sont nourris et blanchis, mais dans quelles conditions !
Je préviens Aurélie que l’ashram où nous avons prévu de dormir ferme ses portes vers 22h30 donc il ne faut pas tarder à partir. Amma n’est toujours pas arrivée, j’ai faim et mon humeur commence à être atteinte par le fanatisme de mes compagnons. Quand Aurélie me propose de rester dormir ici comme ça nous aurons le privilège d’assister au repas donné par Amma, je pousse un NON un peu trop véhément à mon gout, mais qui a le mérite de sortir du cœur. Je suis fatiguée par mon vol de France, le manque de sommeil, le décalage horaire et les marches incessantes de ce matin dans tous les sens pour trouver Internet ; je veux dormir sur un vrai matelas dans un endroit calme avec un minimum de confort. Dormir par terre à 2 centimètres d’une voisine malade, non merci ! Aurélie comprend mon état d’esprit et n’insiste pas. Elle dit au-revoir à ses amis et alors que nous allions partir, Amma finit enfin par arriver, comme si elle voulait nous dire au-revoir elle aussi. Je suis heureuse de la voir et essaie de m’imprégner de son essence au maximum lorsqu’un de ces dévots vient nous voir Aurélie et moi pour nous dire que je ne fais pas partie du groupe qui a effectué le tour du Nord avec Amma et que je n’ai rien à faire ici. Nous lui expliquons que je ne reste pas, je souhaitais juste voir Amma 10 minutes et que je ne mange ni ne dors ici. Malgré tout, il nous regarde d’un sale œil. Parfait, nous déguerpissons d’ici au plus vite ! Il m’a coupé mes retrouvailles avec Amma… Tant pis ! Aurélie est déçue qu’on lui ait fait des remontrances, c’est en effet à elle qu’il s’est adressé… Ah ces dévots !
Aurélie va chercher ses 4 sacs bourrés à craquer, tout l’inverse d’une baroudeuse aux bagages légers – ce qui me fera rire à de nombreuses occasions – puis nous hélons un rickshaw pour qu’il nous ramène à l’ashram. Je n’aime pas trop sortir dehors à cette heure, il est près de 21h30, mais bon, nous devrions être vite rentrées. Sauf que notre chauffeur a un mal fou à trouver l’adresse de notre ashram, ce qui commence à nous inquiéter vu qu’il ferme ces portes bientôt. Il réussit toutefois à nous amener à bon port à temps. Nous mangeons nos chapatis achetés en vitesse en route dehors puis rentrons nous coucher sans bruit dans le dortoir de filles à moitié vide. Nous devrions bien dormir cette nuit !
Après 3 jours exquis passés du côté de Marseille, me voici de nouveau dans la salle d’embarquement de l’aéroport à destination de New Delhi cette fois. Un autre type d’expérience m’attend !
Malgré le temps pluvieux et glacial, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à me reposer durant cet intermède français. Le plaisir de goûter la nourriture provençale, le bon vin aux senteurs de fût de chêne… J’ai retrouvé en ces quelques jours tout le plaisir d’être Française ! L’odeur particulière que dégage la végétation trempée par des pluies diluviennes, les balades dans les petits villages campagnards aux maisons centenaires, me perdre sur les routes sinueuses et déboucher sur une petite rivière entourée de champs dans un décor d’impressionniste, le son des grillons le matin à l’aube. J’ai pu faire ma touriste sur Aix en Provence, charmante petite ville que je ne connaissais pas, mais j’ai préféré rester la plupart du temps à me reposer, reprenant des forces afin d’affronter sereinement mon arrivée en Inde. Le plaisir de passer des heures à lire, tout en écoutant de la musique jazz, dans une vieille maison campagnarde à la charpente geignarde, m’a fait le plus grand bien. Je retrouvais mon ami le soir et il m’emmenait au restaurant ou danser dans la région lorsqu’il rentrait du travail. Une vie simple et riche en même temps, tout ce qu’il me fallait !
Mon avion en partance pour Munich décolle à heure dite et j’atterris 2 heures plus tard en Allemagne dans un froid hivernal de 5°C environ. J’ai à peine le temps de m’adapter à cette température frisquette qu’il est déjà temps de repartir, pour Delhi cette fois. Après un vol sans encombre, je mets de nouveau les pieds sur ce territoire si étrange et fascinant à la fois qu’est l’Inde. A peine descendue de l’avion, je retrouve cette odeur si particulière propre à ce pays : un mélange indescriptible de pneu brûlé, de chaleur écrasante, d’épices odorantes et de fleurs fanées, tout ça mixé ensemble ! L’odeur n’est pas vraiment désagréable, mais très caractéristique de l’Inde ! J’avoue ne pas me sentir particulièrement excitée de revenir en Inde, je ne suis ni contente, ni triste, plutôt neutre en fait. Je ne comprends pas vraiment pourquoi… Comme si je n’avais rien à faire là, que ma présence était incongrue… Hier déjà, je n’arrivais pas à m’imaginer en Inde, mais maintenant que j’y suis réellement, cette étrange sensation ne me quitte pas.
Mon bagage rapidement récupéré, je sors tout de même en hâte de l’aéroport, impatiente de retrouver mon amie, censée me récupérer à mon arrivée. Elle est ici depuis plusieurs mois en voyage et je suis tellement heureuse de la revoir de nouveau ! Nous nous sommes rencontrées à Montréal il y a 3 ans et sommes vite devenues inséparables ou presque. Un petit soleil dans ma vie cette Aurélie ! Mais malheureusement, mon désappointement est grand de ne pas la voir à la sortie de l’aéroport… Je cherche partout mais je ne la vois nulle part. Je fais les cents pas dans le hall, regarde à toutes les sorties… sans succès… Par contre, les Indiens m’ont repérée et me regarde curieux de mon manège, ce qui me met mal à l’aise. Je n’aime pas cette ville, Delhi m’a toujours rendue nerveuse ! Au bout d’une heure d’attente, je décide de passer au plan B. Je lui avais dit que si jamais on ne se retrouvait pas à l’aéroport, on se rejoignait à l’ashram de Sri Aurobindo dans lequel nous sommes censés passer la nuit. Je monte alors dans un taxi qui m’amène en une demi-heure au dit ashram. Mon moral n’était déjà pas très brillant à mon arrivée, mais il est carrément descendu en flèche depuis… Lorsque le chauffeur me demande le double du prix pour la course, je n’essaie même pas d’argumenter, fatiguée par ma nuit difficile dans l’avion et par ma déception due à l’absence de mon amie. A la réception de l’ashram, aucun de nos 2 noms n’est enregistré, Aurélie n’a donc pas réservé de chambre pour nous ici. Bon…
Je décide de l’attendre ici vu que c’était le point de rendez-vous que nous nous étions fixés… Heureusement, la matinée ne fait que débuter, j’ai toute la journée pour la retrouver ! Je pose mon sac dans un coin et visite un peu l’ashram, un magnifique endroit paisible, préservé des bruits de cette ville infernale. On entend même les oiseaux chanter ! Le jardin est superbe avec ces fleurs colorées et la salle de méditation impressionnante de majesté ! J’en profite pour recharger les batteries en méditant un peu ce qui me fait le plus grand bien.
Plus de 2 heures que je l’attends et toujours personne, je décide d’aller à la recherche d’Internet afin de voir si elle m’a laissé un message. J’en trouve un dans un petit marché du coin, mais comble de malchance, l’électricité est coupée pour une durée indéterminée. Je n’ai vraiment pas de chance moi aujourd’hui ! C’est un coup à ce que je reprenne l’avion dans l’autre sens ça ! Je pars à la recherche d’un autre Internet café plus loin en espérant que la ville entière n’est pas tombée dans le noir, mais mes recherches s’avèrent définitivement infructueuses. On m’annonce que ça ne marchera pas aujourd’hui, ni demain vu que c’est le week-end… Heureusement qu’on est à Delhi, ça serait quoi en campagne ! J’en profite pour m’acheter quelques bananes pour apaiser mon estomac gargouilleux et je m’offre un chaï aux senteurs de cannelle qui me rappelle tant de souvenirs. Je dois avouer que tous les Indiens que je rencontre sont adorables, de la maman qui a du s’apercevoir de mon air perdu et m’a invitée chez elle, ce que j’ai décliné avec gentillesse, au jeune étudiant qui m’époussette une chaise en plein sur le trottoir pour que je puisse boire mon thé en me reposant… Pas de harcèlement, ni de mendicité, tout le monde est tout sourire avec moi, ça me remet du baume au cœur !
Alors que j’abandonnais mes recherches pour aller m’étendre dans le jardin de l’ashram, je vois une petite tête se pencher derrière un mur, c’est mon Aurélie !! Youpi !!! Nous nous sautons dans les bras, heureuses de se retrouver au final ! Elle m’explique qu’elle pensait que je mettrais longtemps à sortir de l’aéroport et a pris son temps pour venir me chercher. Lorsqu’elle est arrivée, j’étais déjà partie ! Elle m’a attendue à son tour tout ce temps à l’aéroport… Sacrée Aurélie ! L’important ; c’est que l’on soit de nouveau réunies… Nous réservons un dortoir pour cette nuit, mangeons en se racontant nos vies en accéléré, tout en sachant que nous aurons 3 semaines pour les détails. Quel bonheur de retrouver mon amie en vadrouille depuis 6 mois ! Son allure n’a pas trop changé à part ses pieds et mains noircies par la saleté du pays, ce qui ne manquera pas de m’arriver également bientôt. Elle parle avec volubilité et excitation d’Amma, de l’ashram, de dévotion, de pujas… Autant de concepts que j’ai connus et embrassés il y a 2 ans de cela, mais qui me paraissent étranges à présent, étant moi-même sortie de ce contexte spirituel. Je peux mieux comprendre mes proches à qui j’essayais d’expliquer mes théories diverses et qui me regardaient avec des yeux ronds me pensant aliénée par une quelconque secte. Pourtant, elle a le même discours que celui que j’avais et j’ai du mal à la suivre à présent.
Nous partons pour l’école d’Amma afin d’aller récupérer les affaires d’Aurélie et assister au bhajans (chants sacrés) ce soir donnés par Amma normalement. Revoir Amma me fait énormément plaisir, je sais que ce sera la seule et unique fois du voyage. Une course de rickshaw plus tard et nous voici dans une école où les dévots d’Amma ont élu domicile après leur tour du Nord. Je retrouve ces gens habillés en blanc, parlant d’Amma toutes les 2 phrases, je reconnais même certaines têtes rencontrées il y a 2 ans à son ashram. Etrange de revenir dans ce monde… Aurélie me prête un châle pour que je couvre ma poitrine et mes fesses trop visibles sous mon pantalon large et mon tee-shirt XXL… Les normes d’habillement sont encore plus strictes que dans le reste de l’Inde alors qu’il n’y a pratiquement que des Occidentaux ici, il ne faut pas exagérer. Je suis spectatrice de tout ce qui se passe en me sentant plutôt détachée, la fatigue n’aidant sûrement pas. Aurélie me montre sa chambre… ou plutôt une pièce qui doit faire office de salle de classe normalement. Des tapis de sol sont juxtaposés les uns juste à côté des autres, permettant aux femmes d’avoir juste assez de place pour s’allonger et dormir. Elles dorment à même le sol dans leur sac de couchage avec une proximité de leur voisine assez troublante. Elles sont une quinzaine entassées ainsi ! Pour ma part, ej n’ai jamais fait ce genre d’expérience et ne suis pas vraiment pressée. Une asiatique est couchée au fond de la pièce, enveloppée de son sac de couchage, elle a l’air souffrante. Cet endroit me donne la vague impression de me trouver dans la cours des miracles… Les gens tombent malades comme des mouches à cause de la fatigue engendrée par un manque évident de sommeil ou de déshydratation due à un manque de vigilance ou d’intoxication alimentaire… C’est au choix !
Je fais connaissance avec les amis d’Aurélie, tous très gentils et bienveillants à mon égard. Principalement Français, ils sont de tout âge et de tout niveau social. C’est ce que j’aime dans ce genre d’endroit, les gens que l’on rencontre ne sont absolument pas identifiés à une catégorie sociale particulière. Tous habillés en blanc dans de amples toges, l’aspect physique n’est plus un critère, ni la manière dont on s’habille. Les gens se créent des affinités entre eux seulement s’il y a véritablement compatibilité de caractère ou de ressenti. Aucun autre critère factice ne rentre en jeu. Et c’est vrai que les personnes faisant la démarche d’aller dans les ashrams sont souvent ouverts sur eux-mêmes et bienveillants envers autrui. C’est le but de leur démarche. Je ne peux toutefois m’empêcher de penser qu’ils s’octroient beaucoup de souffrances dans le but de devenir meilleurs… Je ne suis pas persuadée que ce type de démarche, fort louable cependant, doit automatiquement s’effectuer dans la douleur et le manque. Ca aide peut-être à revenir à l’essentiel, amis le plus important selon moi est d’apprendre à s’écouter soi-même et faire attention à ne pas dépasser ses propres limites physiques ou émotionnelles. Je me surprends à me trouver moi-même bien critique et en réaction par rapport à tout ça, alors que j’y ai plongé à pieds joints il y a 2 ans ! Etrange…
Nous passons du temps à discuter ensemble, se reposer sur un petit carré d’herbe, boire du chaï, l’après-midi passe rapidement. Vers 18h30, l’heure des bhajans a sonné et nous descendons dans la cours. Malheureusement, Amma n’y assistera pas. Un peu déçue, je me laisse toutefois happer par ces chants indiens spirituels qui me transportent dans un autre monde… Ou plutôt, m’ouvrent au monde. Je me sens tout de suite en adéquation avec tout et pour ce seul instant hors du temps, je ne regrette déjà pas mon voyage en Inde. Etrangement, je ne sais pas pourquoi je suis venue en Inde cette fois-ci. La première, c’était dans un but uniquement touristique. La deuxième, une recherche sur moi-même et une entrée dans le monde spirituel. Cette fois-ci, je n’en ai aucune idée et ça me perturbe un peu. Peut-être dois-je juste laisser ce qui doit arriver sans me poser de questions. Si je suis là, c’est que j’ai senti que je devais faire ce voyage. A moi de rester ouverte sur ce qui arrivera.
Les bhajans finis, on nous annonce que Amma va servir le repas sur le toit de l’école. Tout le monde s’y précipite en courant pour avoir la meilleure place auprès d’elle. Je regarde cette folie avec amusement, ne me sentant pas vraiment concernée par cet empressement. Tout le monde est installé par terre sur le toit, attendant impatiemment la reine. Je retrouve Soazig, une Française que j’ai connue à Montréal et avec laquelle j’avais sympathisée. Nous nous racontons nos vies et je suis surprise d’apprendre qu’elle a pris toute une année sabbatique pour suivre Amma. Elle est à fond ! Comme tout le monde ici d’ailleurs. Encore plus qu’à l’ashram vu que je suis entourée de gens qui ont fait le tour du Nord avec Amma, la suivant dans des bus durant un mois, allant de villes en villes pour aider Amma dans ses soins humanitaires à la population indienne. De très belles actions désintéressées. Je me dis juste que faire payer 1000 dollars aux Occidentaux pour les autoriser à venir s’entasser dans des bus, dormir par terre, être malade et travailler pour Amma est un peu exagéré… Ok, ils sont nourris et blanchis, mais dans quelles conditions !
Je préviens Aurélie que l’ashram où nous avons prévu de dormir ferme ses portes vers 22h30 donc il ne faut pas tarder à partir. Amma n’est toujours pas arrivée, j’ai faim et mon humeur commence à être atteinte par le fanatisme de mes compagnons. Quand Aurélie me propose de rester dormir ici comme ça nous aurons le privilège d’assister au repas donné par Amma, je pousse un NON un peu trop véhément à mon gout, mais qui a le mérite de sortir du cœur. Je suis fatiguée par mon vol de France, le manque de sommeil, le décalage horaire et les marches incessantes de ce matin dans tous les sens pour trouver Internet ; je veux dormir sur un vrai matelas dans un endroit calme avec un minimum de confort. Dormir par terre à 2 centimètres d’une voisine malade, non merci ! Aurélie comprend mon état d’esprit et n’insiste pas. Elle dit au-revoir à ses amis et alors que nous allions partir, Amma finit enfin par arriver, comme si elle voulait nous dire au-revoir elle aussi. Je suis heureuse de la voir et essaie de m’imprégner de son essence au maximum lorsqu’un de ces dévots vient nous voir Aurélie et moi pour nous dire que je ne fais pas partie du groupe qui a effectué le tour du Nord avec Amma et que je n’ai rien à faire ici. Nous lui expliquons que je ne reste pas, je souhaitais juste voir Amma 10 minutes et que je ne mange ni ne dors ici. Malgré tout, il nous regarde d’un sale œil. Parfait, nous déguerpissons d’ici au plus vite ! Il m’a coupé mes retrouvailles avec Amma… Tant pis ! Aurélie est déçue qu’on lui ait fait des remontrances, c’est en effet à elle qu’il s’est adressé… Ah ces dévots !
Aurélie va chercher ses 4 sacs bourrés à craquer, tout l’inverse d’une baroudeuse aux bagages légers – ce qui me fera rire à de nombreuses occasions – puis nous hélons un rickshaw pour qu’il nous ramène à l’ashram. Je n’aime pas trop sortir dehors à cette heure, il est près de 21h30, mais bon, nous devrions être vite rentrées. Sauf que notre chauffeur a un mal fou à trouver l’adresse de notre ashram, ce qui commence à nous inquiéter vu qu’il ferme ces portes bientôt. Il réussit toutefois à nous amener à bon port à temps. Nous mangeons nos chapatis achetés en vitesse en route dehors puis rentrons nous coucher sans bruit dans le dortoir de filles à moitié vide. Nous devrions bien dormir cette nuit !
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