Le 30 décembre 2012
Réveillés à l’aube, nous nous réveillons de plus en plus
tôt, c’est fou ! Nous empaquetons nos affaires et descendons
tranquillement vers 7h du matin pour prendre notre petit-déjeuner mais nous
trouvons noter hôte dans tous ses états : une canalisation a pété cette
nuit et il y a 2 cm d’eau sur tout le rez-de-chaussée… Aïe ! Elle nous
fait comprendre qu’elle aura du mal à nous servir à manger là tout de suite, ce
que nous comprenons très bien. Je pars me laver dans la mer, notre douche ne
marchant plus du coup, puis nous embarquons tout dans la voiture et quittons ce
charmant petit village de pêcheurs pour continuer nos aventures !
Bon notre challenge est de trouver un restaurant d’ouvert à
cette heure matinale un dimanche pour nous servir le petit-déjeuner. Ce n’est
pas gagné ! Nous traversons de nombreux petits villages en descendant sur
la côté Est de l’île mais tout est fermé et désert. Nous roulons, roulons,
traversons de superbes paysages de jungle parsemée de palmiers, mais notre
ventre crie de plus en plus famine et j’avoue que moi, sans café le matin, je
ne suis pas très opérationnelle. J’ai encore du mal à ouvrir les yeux ! Je
suis sidérée qu’on ne trouve pas le moindre boui-boui nous servant ne serait-ce
qu’un café et des bananes… Il y a des bananeraies partout sur le chemin… J’hésite
vraiment à m’arrêter pour en piquer une !
Finalement, vers 9h, nous trouvons une gargote recommandée par notre guide (sinon nous
serions passés devant sans la voir) et qui sert à manger. Youpi ! En plus,
elle possède une vue magnifique sur la côté. Ah, nous dévorons les œufs, les
patates, le poulet grillé et la mangue préparés avec soin par le chef
accompagné d’un café et jus de fruits de la passion. Quel brunch ! On l’a
mérité celui-là ! Nous mangeons tout avec avidité et apprécions ce moment
de détente dans cette belle petite cabane en bambou à la musique entrainante et
à la vue époustouflante sur la vallée.
Rassasiés, nous reprenons la route en meilleur forme jusqu’à
une belle piscine naturelle accessible par un sentier très facile dans laquelle
se jette une cascade. Nous sommes les premiers à arriver sur le site encore une
fois et profitons d’une baignade dans cette eau fraiche et limpide au milieu de
la jungle juste avant qu’une famille n’arrive. Ca fait un bien fou de se jeter
dans ce lac à l’eau si fraiche, ça revivifie les pores ! C’est vraiment un
bel endroit, la nature nous réserve bien des surprises ici !
Nous continuons ensuite le chemin qui mène à deux points de
vue sans grand intérêt accompagné d’un Belge qui nous a pris en amitié. De
retour à la voiture, nous revenons tranquillement sur Roseau, là où noter
bateau a accosté il y a 2 jours (2 jours seulement ?). Nous avons traversé
l’île d’Est en Ouest en à peine une heure, elle n’est pas grande cette île.
Nous voici revenus du côté de la mer des Caraïbes, beaucoup plus calme que le
côté Atlantique que nous venons de quitter ! C’est fou une telle
différence entre deux mers séparées par un si petit bout de terre !
Là on s’arrête dans un centre de plongée qui organise aussi
des sorties en bateau pour voir des baleines. Yahouuuuu ! Moi qui les aime
tant, je vais peut-être pouvoir les apercevoir ici ! On se renseigne et il
y a justement un bateau qui part cet après-midi à 14h et il est seulement midi.
On le prend ! On décide de rester sur place pour manger un snack puis
attendons l’heure de partir avec une impatience à peine dissimulée (enfin pour
ma part). pour me calmer, j’admire l’énorme squelette reconstitué d’un cachalot
qui orne une partie du restaurant. Toujours aussi impressionnantes ces bébêtes-là !
Ca y est, c’est l’heure… Il y a une foule de touristes qui
attendent avec nous de pouvoir grimper dans le bateau, c’est bien la première
fois depuis notre arrivée qu’on en voit autant au même endroit ! Après un
exposé fort intéressant du biologiste marin, nous sommes tous invités à grimper
dans le navire. Nous réussissons à dégoter des places de choix juste à l’avant
du bateau, je suis bien contente. Ca y est, on décolle !
Déjà, le simple fait de me trouver sur un bateau, je suis
aux anges… On file vers le large, cheveux au vent, les embruns nous mouillant
le visage… Des poissons-volant suivent le bateau eu plus grand plaisir de
Florian qui n’en avait jamais vus. Ils volent au ras de l’eau quelques secondes
avant de replonger dans la mer. C’est vrai que c’est hypnotisant de les
regarder !
Puis, au large, Florian aperçoit un souffle… Je fixe de mon
regard l’horizon à mon tour… Oui, je le vois aussi ! Je saute sur le
capitaine pour le lui montrer et hop, il met les gaz vers la baleine. Il s’approche
doucement mais étonnamment près de la baleine (une distance de sécurité n’est
pas de mise ici ?), il s’agit d’un cachalot !! Une des rares espèces
de baleines que je n’ai pas eu l’occasion d’observer encore ! Elle flotte
tranquillement à la surface et nous pouvons l’observer à notre guise. Puis elle
prend une grande respiration, puis plonge dans les abîmes en nous montrant élégamment
sa queue ! Je saut sur place comme une petite fille, mon cœur rempli de
bonheur et j’essaie de savourer ce moment de détente de toutes mes forces !
Un autre souffle plus loin, puis un autre… Nous verrons en
tout, une bonne dizaine de cachalots, certains accompagnés d’un petit qui
finiront tous par plonger en nous montrant leur queue. Je crois que c’est à
partir de la 5ème baleine que j’ai commencé à pleurer… Ces
mammifères marins m’ont toujours beaucoup émue, comme si je ressentais une
connexion particulière avec eux. J’apprécie néanmoins beaucoup moins l’approche
des bateaux qui sont beaucoup trop près des animaux et doivent les perturber
avec leur moteur. L’une d’entre elles a
d’ailleurs plongé trop vite à cause de nous… Nous l’avons visiblement gênée et
je n’aime pas ça. Nous nous devons d’être des observateurs passifs pour elles,
sans les perturber en quoique ce soit. Heureusement qu’il n’y avait que deux
bateaux sortis en mer pour observer les baleines aujourd’hui ! Mais c’est
malgré tout un moment magique, comme toujours et je suis ravie de cette sortie
en mer !
Au retour, nous aurons le droit de siroter un délicieux
punch tout en admirant l’île de la Dominique qui nous montre son plus beau
visage sous un soleil rasant ! Quelle superbe île sauvage peuplée de
jungle où que notre regard se porte ! Roseau, la capitale de cette île,
nous apparaît tellement minuscule à côté de la majesté de la forêt vierge qui l’entoure
semblant vouloir la dévorer ! C’est sublime…
Revenus à terre, nous reprenons la voiture pour retourner au
centre de l’île chercher notre guest-house. Nous nous perdons un peu – les indications
routières ne sont pas leur point fort ici – mais finissons par prendre deux
Mamies en stop qui nous indiqueront le chemin. Une baba-cool cinquantenaire
nous accueille gentiment et nous montre notre cabane indépendante de l’hôtel
mais un peu trop près de la salle à manger à mon goût. C’est plutôt une
ambiance auberge de jeunesse ici, j’ai peur qu’il y ait des fêtards qui nous empêchent
de dormir jusqu’à tard ! Et vue notre heure de coucher en ce moment, ça risque
d’être long avant de s’endormir ! Donc c’est un peu bougonne que je prends
possession des lieux. Mais après une bonne douche, je commence à voir les
choses sous un nouvel angle. Note bungalow est décoré de façon charmante et le
tout donne une atmosphère très chaleureuse à la pièce. Et le must du must, c’est
qu’il se situe aux abords de la jungle et les bruits des animaux, des arbres,
du vent et de la rivière en contre-bas font un tel vacarme qu’on ne risque pas
d’entendre qui que ce soit discuter dans la salle à manger en face. C’est magique, ça me rappelle tellement l’Amazonie !
J’adore… Je me délecte de cette symphonie naturelle !
Nous passons au salon commun déguster une bière avec notre
hôtesse. Toutes les tenancières des hôtels depuis le début de notre voyage sont
des femmes blanches, blondes, cinquantenaires… C’est fou ça ! Aussi bien
en Guadeloupe qu’en Dominique d’ailleurs. Notre hôtesse vit ici depuis 10 ans
après avoir fui Israël et se dit heureuse de vivre en pleine nature ici. On
voit pourtant encore que c’est une écorchée vive qui a du mal à se remettre de
ses blessures et continue de combattre son mal-être ici d’une autre manière.
Le diner est servi et
nous nous retrouvons, tous les clients, autour d’une grande table ronde. Il y a
un Français, une Serbe, un Autrichien et trois Suédois en plus de nous à la
table. Tout de suite, les Suédois m’apparaissent antipathiques avec leur façon
de toiser tout le monde de haut avec un air supérieur… Les autres convives sont
charmants par contre. Le Français vit à St Barthélémy et prend ses vacances en
Dominique, c’est rigolo. Noter hôtesse nous sert le thon le plus délicieux qu’il
m’ait été donné de manger, un vrai régal, le tout accompagné d’une soupe aux
herbes de la région (spécialité locale) et d’une salade. Un délice !
Repue, je ne souhaite pas m’attarder à table avec ces
Suédois qui m’insupportent et nous regagnons notre chambre dès le repas fini.
Je ne suis pas trop fanatique des repas groupé où on se sent obligé de faire la
causette à tout le monde, surtout en anglais ! Et je suis fatiguée en plus…
Il est 21h passé, ce n’est plus mon heure !