Sortie baleines !



Le 30 décembre 2012

Réveillés à l’aube, nous nous réveillons de plus en plus tôt, c’est fou ! Nous empaquetons nos affaires et descendons tranquillement vers 7h du matin pour prendre notre petit-déjeuner mais nous trouvons noter hôte dans tous ses états : une canalisation a pété cette nuit et il y a 2 cm d’eau sur tout le rez-de-chaussée… Aïe ! Elle nous fait comprendre qu’elle aura du mal à nous servir à manger là tout de suite, ce que nous comprenons très bien. Je pars me laver dans la mer, notre douche ne marchant plus du coup, puis nous embarquons tout dans la voiture et quittons ce charmant petit village de pêcheurs pour continuer nos aventures !

Bon notre challenge est de trouver un restaurant d’ouvert à cette heure matinale un dimanche pour nous servir le petit-déjeuner. Ce n’est pas gagné ! Nous traversons de nombreux petits villages en descendant sur la côté Est de l’île mais tout est fermé et désert. Nous roulons, roulons, traversons de superbes paysages de jungle parsemée de palmiers, mais notre ventre crie de plus en plus famine et j’avoue que moi, sans café le matin, je ne suis pas très opérationnelle. J’ai encore du mal à ouvrir les yeux ! Je suis sidérée qu’on ne trouve pas le moindre boui-boui nous servant ne serait-ce qu’un café et des bananes… Il y a des bananeraies partout sur le chemin… J’hésite vraiment à m’arrêter pour en piquer une !

Finalement, vers 9h, nous trouvons une gargote  recommandée par notre guide (sinon nous serions passés devant sans la voir) et qui sert à manger. Youpi ! En plus, elle possède une vue magnifique sur la côté. Ah, nous dévorons les œufs, les patates, le poulet grillé et la mangue préparés avec soin par le chef accompagné d’un café et jus de fruits de la passion. Quel brunch ! On l’a mérité celui-là ! Nous mangeons tout avec avidité et apprécions ce moment de détente dans cette belle petite cabane en bambou à la musique entrainante et à la vue époustouflante sur la vallée.

Rassasiés, nous reprenons la route en meilleur forme jusqu’à une belle piscine naturelle accessible par un sentier très facile dans laquelle se jette une cascade. Nous sommes les premiers à arriver sur le site encore une fois et profitons d’une baignade dans cette eau fraiche et limpide au milieu de la jungle juste avant qu’une famille n’arrive. Ca fait un bien fou de se jeter dans ce lac à l’eau si fraiche, ça revivifie les pores ! C’est vraiment un bel endroit, la nature nous réserve bien des surprises ici !

Nous continuons ensuite le chemin qui mène à deux points de vue sans grand intérêt accompagné d’un Belge qui nous a pris en amitié. De retour à la voiture, nous revenons tranquillement sur Roseau, là où noter bateau a accosté il y a 2 jours (2 jours seulement ?). Nous avons traversé l’île d’Est en Ouest en à peine une heure, elle n’est pas grande cette île. Nous voici revenus du côté de la mer des Caraïbes, beaucoup plus calme que le côté Atlantique que nous venons de quitter ! C’est fou une telle différence entre deux mers séparées par un si petit bout de terre !

Là on s’arrête dans un centre de plongée qui organise aussi des sorties en bateau pour voir des baleines. Yahouuuuu ! Moi qui les aime tant, je vais peut-être pouvoir les apercevoir ici ! On se renseigne et il y a justement un bateau qui part cet après-midi à 14h et il est seulement midi. On le prend ! On décide de rester sur place pour manger un snack puis attendons l’heure de partir avec une impatience à peine dissimulée (enfin pour ma part). pour me calmer, j’admire l’énorme squelette reconstitué d’un cachalot qui orne une partie du restaurant. Toujours aussi impressionnantes ces bébêtes-là !

Ca y est, c’est l’heure… Il y a une foule de touristes qui attendent avec nous de pouvoir grimper dans le bateau, c’est bien la première fois depuis notre arrivée qu’on en voit autant au même endroit ! Après un exposé fort intéressant du biologiste marin, nous sommes tous invités à grimper dans le navire. Nous réussissons à dégoter des places de choix juste à l’avant du bateau, je suis bien contente. Ca y est, on décolle !

Déjà, le simple fait de me trouver sur un bateau, je suis aux anges… On file vers le large, cheveux au vent, les embruns nous mouillant le visage… Des poissons-volant suivent le bateau eu plus grand plaisir de Florian qui n’en avait jamais vus. Ils volent au ras de l’eau quelques secondes avant de replonger dans la mer. C’est vrai que c’est hypnotisant de les regarder !

Puis, au large, Florian aperçoit un souffle… Je fixe de mon regard l’horizon à mon tour… Oui, je le vois aussi ! Je saute sur le capitaine pour le lui montrer et hop, il met les gaz vers la baleine. Il s’approche doucement mais étonnamment près de la baleine (une distance de sécurité n’est pas de mise ici ?), il s’agit d’un cachalot !! Une des rares espèces de baleines que je n’ai pas eu l’occasion d’observer encore ! Elle flotte tranquillement à la surface et nous pouvons l’observer à notre guise. Puis elle prend une grande respiration, puis plonge dans les abîmes en nous montrant élégamment sa queue ! Je saut sur place comme une petite fille, mon cœur rempli de bonheur et j’essaie de savourer ce moment de détente de toutes mes forces !

Un autre souffle plus loin, puis un autre… Nous verrons en tout, une bonne dizaine de cachalots, certains accompagnés d’un petit qui finiront tous par plonger en nous montrant leur queue. Je crois que c’est à partir de la 5ème baleine que j’ai commencé à pleurer… Ces mammifères marins m’ont toujours beaucoup émue, comme si je ressentais une connexion particulière avec eux. J’apprécie néanmoins beaucoup moins l’approche des bateaux qui sont beaucoup trop près des animaux et doivent les perturber avec leur moteur.  L’une d’entre elles a d’ailleurs plongé trop vite à cause de nous… Nous l’avons visiblement gênée et je n’aime pas ça. Nous nous devons d’être des observateurs passifs pour elles, sans les perturber en quoique ce soit. Heureusement qu’il n’y avait que deux bateaux sortis en mer pour observer les baleines aujourd’hui ! Mais c’est malgré tout un moment magique, comme toujours et je suis ravie de cette sortie en mer !

Au retour, nous aurons le droit de siroter un délicieux punch tout en admirant l’île de la Dominique qui nous montre son plus beau visage sous un soleil rasant ! Quelle superbe île sauvage peuplée de jungle où que notre regard se porte ! Roseau, la capitale de cette île, nous apparaît tellement minuscule à côté de la majesté de la forêt vierge qui l’entoure semblant vouloir la dévorer ! C’est sublime…

Revenus à terre, nous reprenons la voiture pour retourner au centre de l’île chercher notre guest-house. Nous nous perdons un peu – les indications routières ne sont pas leur point fort ici – mais finissons par prendre deux Mamies en stop qui nous indiqueront le chemin. Une baba-cool cinquantenaire nous accueille gentiment et nous montre notre cabane indépendante de l’hôtel mais un peu trop près de la salle à manger à mon goût. C’est plutôt une ambiance auberge de jeunesse ici, j’ai peur qu’il y ait des fêtards qui nous empêchent de dormir jusqu’à tard ! Et vue notre heure de coucher en ce moment, ça risque d’être long avant de s’endormir ! Donc c’est un peu bougonne que je prends possession des lieux. Mais après une bonne douche, je commence à voir les choses sous un nouvel angle. Note bungalow est décoré de façon charmante et le tout donne une atmosphère très chaleureuse à la pièce. Et le must du must, c’est qu’il se situe aux abords de la jungle et les bruits des animaux, des arbres, du vent et de la rivière en contre-bas font un tel vacarme qu’on ne risque pas d’entendre qui que ce soit discuter dans la salle à manger en face. C’est  magique, ça me rappelle tellement l’Amazonie ! J’adore… Je me délecte de cette symphonie naturelle !

Nous passons au salon commun déguster une bière avec notre hôtesse. Toutes les tenancières des hôtels depuis le début de notre voyage sont des femmes blanches, blondes, cinquantenaires… C’est fou ça ! Aussi bien en Guadeloupe qu’en Dominique d’ailleurs. Notre hôtesse vit ici depuis 10 ans après avoir fui Israël et se dit heureuse de vivre en pleine nature ici. On voit pourtant encore que c’est une écorchée vive qui a du mal à se remettre de ses blessures et continue de combattre son mal-être ici d’une autre manière.

Le diner est servi  et nous nous retrouvons, tous les clients, autour d’une grande table ronde. Il y a un Français, une Serbe, un Autrichien et trois Suédois en plus de nous à la table. Tout de suite, les Suédois m’apparaissent antipathiques avec leur façon de toiser tout le monde de haut avec un air supérieur… Les autres convives sont charmants par contre. Le Français vit à St Barthélémy et prend ses vacances en Dominique, c’est rigolo. Noter hôtesse nous sert le thon le plus délicieux qu’il m’ait été donné de manger, un vrai régal, le tout accompagné d’une soupe aux herbes de la région (spécialité locale) et d’une salade. Un délice !

Repue, je ne souhaite pas m’attarder à table avec ces Suédois qui m’insupportent et nous regagnons notre chambre dès le repas fini. Je ne suis pas trop fanatique des repas groupé où on se sent obligé de faire la causette à tout le monde, surtout en anglais ! Et je suis fatiguée en plus… Il est 21h passé, ce n’est plus mon heure !

Plage et farniente



Le 29 décembre 2012

La nuit fut un peu agitée, c’est le moins qu’on puisse dire… Florian s’est réveillé en sursaut en début de nuit complètement dévoré par les moustiques (bizarrement moi non… ils ne doivent pas aimer ma peau). Donc on installe la moustiquaire trouée et on s’asperge de citronnelle. Peu après, alors qu’on s’était rendormis, nos voisins de chambre rentrent souls dont on ne sait où (il n’y a pas de boîte de nuit dans le coin…) et font un bordel monstre en parlant fort. Je me décide à aller leur dire gentiment de la fermer un peu, y en a qui essaie de dormir juste à côté… Ils me regardent d’un œil morne du style « qu’est-ce qu’elle vient nous ennuyer  celle-là, casseuse de party » mais font tout de même un effort pour parler plus doucement. Je me recouche et me re-re-réveille en sursaut parce qu’il me pleut sur le bras ! La pluie est tellement forte qu’elle s’infiltre par la fenêtre juste derrière… Voilà autre chose ! Allez vous reposer dans les Caraïbes qu’il disait… Je change un peu de place et ça y est, ma nuit a enfin pu commencer. Ouf !

Réveillés vers 7h, nous trainons un peu au lit, appréciant juste le bruit des vagues, un pur délice. Le petit-déjeuner nous attend au rez-de-chaussée, face à la mer. La vie pourrait être plus dure ! Allez hop, on enfourche nos maillots de bain, grimpons dans le 4x4 et fonçons vers la plage de Batibou, réputée pour être la plus belle de l’île. En tous cas, il faut avoir envie d’y aller. LE 4x4 s’enfonce dans un chemin boueux et caillouteux plutôt raide à travers la forêt. On se demande à chaque virage si on va pouvoir revenir dans l’autre sens. Mais nous sommes largement récompensés de nos efforts. Nous arrivons sur une superbe plage de sable noir totalement déserte et absolument magnifique ! Comment décrire cette sensation de découvrir une telle merveille tel un explorateur du nouveau monde ? On se sent tout petit dans ce décor de carte postale entouré de cocotiers. On joue à Adam et Eve, nus sur la plage, à batifoler dans l’eau en ayant l’impression que rien au monde ne pourra venir nous déranger dans cet endroit paradisiaque.

Bon, on se rhabille quand même quand on aperçoit une autre jeep descendre le chemin, nous ne sommes plus seuls… Mais la plage est tellement grande que ça ne nous gêne pas ! Il manque juste un peu de soleil pour parfaire ce décor, il fait un peu gris et du coup pas si chaud que ça. Si on m’avait dit que j’aurais froid sur une plage aux Caraïbes ! Mais le soleil finit par percer les nuages à notre plus grande joie. Florian essaie le snorkelling mais ne verra pas grand-chose, l’eau est trop trouble et les vagues puissantes. Je m’en abstiens quant à moi, toujours à cause de mon genou.

Nous quittons ce paradis vers 11h30, la faim nous tenaillant un peu. Revenus dans le village de pêcheurs, nous nous promenons un peu puis mangeons dans un charmant restaurant en bord de mer du très bon poulet à l’ananas ! Nous retournons à l’hôtel lézarder sur notre belle terrasse en regardant les saintes, la Guadeloupe et Marie-Galante se détacher au loin à l’horizon. Florian part essayer le snorkelling en face de l’hôtel en faisant attention aux courants qui peuvent être traitres ici, mais revient bredouille encore une fois. Je pars quant à moi me promener sur la plage jusqu’à ce qu’un chien au jappement féroce me force à faire demi-tour. J’ai peur des chiens errants…

Comme Flo et moi avons du mal à rester sur place sans rien faire, nous reprenons la voiture pour faire deux ou trois kilomètres jusqu’à une autre plage accessible encore une fois par le biais d’une route non carrossable et toute abimée. Vive le 4x4 ! Et là, encore une belle surprise… Un autre type de plage, plus petite que celle de ce matin mais possédant un charme fou entourée de rochers et de falaises où la jungle s’arrête sur la plage, laissant quelques mètres de sable fin avant d’atteindre cet océan d’un bleu profond. Encore une fois, nous sommes quasiment  seuls à profiter de cette merveille et nous nous en délectons. Le soleil est au rendez-vous cet après-midi et nous nous faisons dorer la pilule, gorgeant notre peau de chaleur et de bien-être. Quel plaisir !

J’exerce mon genou dans l’eau en faisant plusieurs allers et retour en marchant dans le sable. Il va de mieux en mieux je trouve même si j’ai toujours une appréhension de faire un faux mouvement qui me le déboiterait… Là, j’essaie surtout de le remuscler !

Le soleil se couche derrière les cocotiers, nous nous rendons au seul petit bar de la plage, à moitié dans la jungle, à moitié sur la plage et commandons un ti-punch et une margarita que nous sirotons en regardant le coucher du soleil illuminer le ciel et la mer. Quel délice ! Nous sommes aux anges… Jusqu’à ce que je fasse un faux mouvement avec mon genou en voulant prendre une photo de la plage, mon pied restant coincé dans le sable, l’alcool ayant sûrement fait baisser ma garde constante. J’entends craquer, une douleur suit, mais ne sera que passagère. Tout revient dans l’ordre peu après. Il faut que je fasse attention surtout quand je bois un peu !

Nous décidons de manger sur place, on est tellement bien ici avec le bruit de la mer et de la jungle conjugué. Un fish and chip pour Flo, un curry au poulet pour moi, nous sommes repus et il n’est même pas encore 19h… C’est de pire en pire notre histoire d’horaire ! Mais bon, on vit au rythme du soleil et c’est très bien ainsi. On reste quelques temps près du feu qui crépite dans l’obscurité et m’hypnotise comme à chaque fois. Les flammes dansent à l’unisson sur un air connu d’elles seules. L’air, la terre, l’eau, le feu. La mer, la jungle, le ciel, les étoiles, le feu. Nous ne faisons plus qu’un avec ces éléments, j’ai tellement l’impression de revenir à l’essentiel… à mon essence tout simplement. J’aime tellement les voyages pour cette raison : ils m’apprennent à redevenir moi. J’ai tellement l’impression de me perdre dans le monde du travail certaines fois qu’une piqûre de rappel m’est souvent nécessaire… et ce genre de voyage me remet sur la route, sur mon chemin. Merci !

Nous rentrons tranquillement à l’hôtel et continuons de nous prélasser sur la terrasse à bouquiner dans le silence… non plutôt dans le vacarme des vagues s’échouant sur le rivage qui nous apparait comme une douce musique à nos oreilles ! Bonne nuit !

Direction la Dominique !


Le 28 décembre 2012

Endormis vers 20h comme des masses (bon pour notre défense, nous avons 5 heures de décalage horaire dans les pattes, il était donc 1h du matin pour nous), nous nous réveillons comme des fleurs vers 6h30, heure à laquelle nous devons nous lever pour avoir notre bateau qui part pour la Dominique à 8h. Nous qui avions peur de nous réveiller à 4h du matin en ayant fini notre nuit, ce ne fut pas le cas !

Le petit-déjeuner n’est pas prêt, ils sont visiblement en retard et désagréables de surcroit… La tenancière a du décuver de la veille ! On mange en 4ème vitesse, de peur de rater la navette qui doit nous emmener au port maritime. Finalement, on aura le temps vu qu’ici on est en Guadeloupe et les horaires n’ont pas l’air d’être leur fort. Ca nous apprend à être patients, ce que nous n’avons plus besoin d’être en Métropole où tout est lié à la rapidité, efficacité, performance… Bref, le chauffeur finit par se décider à nous emmener au port. Là, nous apercevons, à notre grand désarroi, une foule immense et désordonnées se presser au guichet d’embarquement. Florian fait patiemment la queue tout en faisant connaissance avec un couple de Français d’une soixantaine d’années tandis que j’attends à l’écart, assise sur nos sacs à dos, afin d’épargner ma jambe.

La queue est longue et n’en finit pas, sans compter les locaux qui essaient de gruger quelques places sans vergogne. Finalement, au bout d’une bonne demi-heure d’attente, nous arrivons au guichet qui enregistre les bagages, comme dans l’avion (c’est ça qui prend un temps fou). Moi qui pensais qu’il serait simple ce petit trajet en bateau d’à peine 2 heures entre deux îles du bout du monde… Au moins, le douanier aura amené une bonne touche d’humour en regardant le passeport de Florian et lui demandant de dire son nom de famille, un sourire élargi sur sa face, avant d’éclater littéralement de rire quand Florian le lui dit innocemment. Visiblement, ils ne sont pas habitués à ce genre de consonance nordique !

Nous grimpons sur le bateau « Express des îles » que nous ne trouvons pas si rapide que ça pour le moment et dégotons deux sièges de libre à l’intérieur avec bien du mal, tout étant complet. Heureusement, ma béquille permet la compréhension de certaines bontés d’âme. Le bateau part enfin avec une bonne demi-heure de retard. Nous grimpons sur le pont admirer l’île que nous quittons déjà, afin de partir pour l’aventure sur une autre terre sauvage. LA Guadeloupe s’éloigne petit à petit, les moteurs rugissent à plein régime et nous filons dans l’écume des mers, les cheveux au vent et le sourire radieux. Dans les bras l’un de l’autre, Florian et moi nous délectons de ce moment hors du temps que nous vivons ensemble. Nous sommes tous deux des aventuriers mais c’est la première fois que nous vivons une aventure ensemble et j’en suis ravie !

Le bateau tangue sérieusement à cause de la houle et de nombreux passagers sont malades à l’intérieur. Pour ma part, mon estomac est bien accroché mais c’est mon genou qui me fait peur. Imaginez marcher en béquille sur un bateau qui tangue sans cesse de droite et de gauche, ça n’a rien dévident !

Le trajet se passe bien pour nous, ravis d’apercevoir enfin les côtes de la Dominique, une île semblant sortir tout droit du film « Jurassic Park » de par son côté sauvage, vert et vierge. Mais où allons-nous nous aventurer encore ? Cette île si sauvage m’aurait enthousiasmé le mois dernier encore, mais là, j’ai peur pour mon genou, peur d’avoir encore été inconsciente de partir à l’aventure sans filet et de m’en mordre les doigts. Dans cette île si montagneuse et vierge, vais-je pouvoir m’en sortir armée de ma seule béquille ? Bon, allez un peu de courage, ça va aller… Et je ne suis pas toute seule, Florian me protège ! J’admire cette île avec un mélange de fascination et d’appréhension jusqu’à ce qu’on arrive à Roseau, la capitale de l’île, là où nous débarquons. Et là, les problèmes ont commencé…

Déjà l’attente pour sortir du bateau alors qu’il est à quai depuis 30 minutes me semble interminable. Heureusement, il y a des sièges un peu partout. Nous sommes les derniers à descendre du bateau, n’ayant pas vraiment pressés le pas et nous retrouvons à la queue d’une foule de gens dans un couloir minuscule, sans pouvoir s’asseoir, à attendre… attendre... Et rien ne bouge. Comme nous arrivons sur un territoire non français, il faut passer l’immigration et la douane. On avait légèrement oublié ce détail. On n’y pense pas entre deux petites îles des Caraïbes aussi proches mais bon… C’est ainsi !

Donc nous attendons… Et ça ne viendrait à l’idée de personne de me faire passer en priorité vu mes béquilles et mon attelle… Je commence sérieusement à fatiguer à attendre debout comme ça. Enfin, nous finissons par entrer dans une grande salle avec une file de gens tout aussi longue, mais au moins il y a quelques chaises sur lesquelles je me précipite. Enfin un peu de répit ! Petit à petit, nous nous rapprochons  des douaniers qui nous semblent proches mais l’attente reste tout de même interminable. Ils mettent un temps fou à examiner les passeports !

Nous assistons au râlage d’un groupe de Françaises d’une soixantaine d’années qui trouvent ça inadmissible d’attendre aussi longtemps et le font bien savoir en gueulant et en essayant de gruger des places. Ca ne leur viendrait par contre pas à l’idée de me laisser passer vu mon état ! J’ai honte d’être française parfois… D’un sans gêne ahurissant, elles gueulent à tue-tête : « Quel pays de merde ! » alors que plein de locaux les entourent et attendent comme tout le monde, sans traitement de faveur.

Bref, nous arrivons ENFIN à faire tamponner notre passeport après une attente d’une bonne heure et demi, récupérons nos sacs à dos qui trainent pas terre et qui ont été un peu abimés par le transport et… on nous demande de refaire la queue pour passer la douane ! Là, je vois rouge… Je n’en peux plus, je suis morte de fatigue à essayer de tenir sur une jambe depuis des heures sans aucune aide de personne. Je fonce devant tout le monde, m’assois devant le douanier en lui expliquant que je n’en peux plus –ce qui est vrai- les larmes aux yeux. Il a l’air de me prendre un peu en pitié, nous valide notre carte sans nous fouiller nos sacs, et nous laisse passer. Enfin dehors ! Mon Dieux, ce n’était pas triste… Je suis crevée et il n’est que midi !

Un gars avec un panneau au nom de Florian nous attend à la sortie (certainement depuis longtemps). C’est le loueur de voiture. Il nous amène jusqu’à un 4x4 dans lequel nous montons tous puis il nous conduit jusqu’au bureau de location. Les papiers sont vite finalisés et Florian prend le volant qui se trouve…  à droite ! Et oui, on conduit à gauche en Dominique ! Une petite épreuve en plus… Mais il s’en sort impeccablement bien et nous conduit dans un petit restaurant en bord de route où nous dévorons du porc accompagné de riz, choux et salade. Ça fait du bien de récupérer quelques forces !

Nous reprenons la voiture et partons en direction du Nord de l’île où se trouve notre hôtel. En chemin, nous nous arrêtons sur une petite plage, toute mignonne, au bord d’un petit village où quelques touristes se font dorer la pilule. La plage est loin d’être bondée ! Je crois que nous ne serons pas gênés par les touristes, il me semble que peu d’entre eux viennent sur cette île qui reste malgré tout assez sauvage et difficilement accessible ! Tant mieux, nous sommes venus ici, entre autre pour fuir les vacanciers de Guadeloupe !

Nous ne nous baignerons pas cette fois-ci, les maillots se trouvant au fond de notre gros sac à dos, mais nous profitons du bruit des vagues avec grand plaisir. Ca y est, nous commençons à nous détendre ! Nous poussons ensuite jusqu’à la petite ville de Portsmouth et nous arrêtons au bord de la rivière indienne où nous attendent de petites barques pour nous faire naviguer sur l’eau douce qui chemine à travers la jungle. Un rasta nous aborde et nous grimpons sans sa barque qui nous amène à la rame retrouver le gardien du parc pour qu’il nous poinçonne nos billets – ce qui nous fera beaucoup rire d’y aller à la rame – puis nous glissons dans les méandres de la rivière, le rasta pagayant tranquillement tout en nous parlant de la faune et de la flore. La jungle est tout aussi impressionnante et magique ici qu’en Amazonie, ma plus grande expérience dans ce domaine. Des iguanes se cachent sur les branches d’arbre, de gros poissons filent dans l’eau boueuse sur notre passage… La forêt vit et nous la ressentons de toute sa force ! J’apprécierai juste un peu plus si notre guide ne faisait pas autant de bruit en nous parlant de plein de choses… C’est intéressant, mais pour moi la forêt se ressent, c’est tout…

Tout d’un coup, l’air se rafraichit et une grosse pluie tropicale déferle sur nous. Les grands arbres nous protègent en partie et nous pouvons apprécier cette atmosphère si particulière des pays tropicaux. Notre guide nous explique que la pluie ne dure pas ici et qu’on séchera aussi rapidement ! Beaucoup de scènes du film « Le pirate des Caraïbes » ont été tournées sur cette rivière, c’est drôle de s’imaginer des équipes de tournage s’affairer dans cet endroit si vierge et sauvage avec Johnny Depp pataugeant dans la gadoue.

Nous arrivons au bout de la rivière où se trouve un petit bar en bois au milieu d’un beau jardin fleuri entouré de magnifiques fleurs tropicales rouges. Nous nous laissons tenter par un petit cocktail et le savourons à l’abri en attendant la fin de la pluie. Ca y est, il fait de nouveau beau, nous remontons dans notre barque et rebroussons chemin tranquillement. Le guide ne parle plus, il nous a tout dit apparemment. Je savoure ce moment avec délice…

Revenus à la voiture, il est temps de trouver l’hôtel, je commence à tomber de fatigue ; la journée a été longue… La route est un peu difficile pour Florian, les chemins ne sont pas larges, il y a de gros nids de poule partout et un fossé à gauche. Et toujours cette maudite conduite à gauche qui complique drôlement les choses… Malgré tout ça, il s’en tire comme un chef ! Les paysages sont par contre superbes, nous nous enfonçons dans la jungle, une luxuriante végétation nous entoure de toute part, mais j’avoue être trop fatiguée pour apprécier le spectacle à sa juste valeur. Mes yeux se ferment tous seuls !

Nous arrivons dans un charmant petit village de pêcheurs qui se nomme Calibishie où se situe notre hôtel. Nous arrivons. Nous entrons dans une mignonne petite maison d’hôte avec notre chambre au premier étage qui donne directement sur la mer ! O joie ! La chambre est immense avec une belle terrasse qui permet de jouir en toute tranquillité d’une vue imprenable sur l’océan et ses rochers sauvages qui la parsèment ! Moi qui voulais entendre la mer en m’endormant, je vais être servie ! Nous posons nos affaires avec soulagement et prenons un moment pour nous reposer. Un autre déluge nous sort de notre torpeur. Quel plaisir d’entendre la pluie marteler le toit, la terrasse et pouvoir l’admirer tout en étant à l’abri !

Nous partons chercher un petit restaurant avant de sombrer dans le sommeil complètement (il n’est que 18h30 pourtant, mais j’ai l’impression qu’il est 2h du matin). Nous en trouvons un en bord de mer où on nous sert un délicieux plat de crevettes en sauce, mais en trop peu de quantité à mon goût. J’ai une faim de loup et je reste un peu insatisfaite. Tant pis, je suis de toute façon trop fatiguée… Allez, au dodo !




Vol vers Pointe-à-Pitre


Le 27 décembre 2012

Les fêtes en famille se sont très agréablement passées, c’est toujours un tel plaisir de se retrouver tous ensemble mes parents, ma sœur et son mari, ma grand-mère et moi. La fête a juste été un peu gâchée pour moi à cause d’un terrible lumbago qui m’a clouée au lit durant plusieurs jours. Entre mon genou et mon dos, je commence sérieusement à saturer ! Heureusement que mes parents m’ont bien soigné à raison de massages du baume du tigre et d’antidouleurs. Quelle vie ! On dirait que j’ai 70 ans…

Florian m’a rejoint hier à Rouen où il a fait connaissance avec Mabéjo qu’il n’avait pas encore rencontrée, mais a raté ma sœur et Cédric, repartis le matin tôt pour Nancy. Je lui ai fait visiter un peu ma ville natale et j’ai pu tenter la solidité de mes articulations en même temps : ça a l’air de tenir ! Du coup, nous voilà partis, Florian et moi ce matin en train jusqu’à Paris, puis en taxi jusqu’à Orly, mon homme portant nos deux gros sacs à dos tandis que j’essaie de suivre tant bien que mal, clopinant avec ma béquille. Toutefois, tout se passe bien et nous voilà dans le salon VIP d’Air France, privilège accordé à Florian grâce à ces nombreux vols pour le travail qui lui valent une carte Gold. La grande classe ! C’est la première fois que j’y mets un pied et j’avoue que j’apprécie ! Café, croissant et pains au chocolat à volonté, confortablement installés dans des fauteuils moelleux, dans un calme olympien… Quelle chance !

Nous embarquons dans l’avion à heure dite et le vol, bien qu’assez log, se déroule sans encombre jusqu’à notre destination finale de Pointe-à-Pitre. Mon genou et mon dos m’ont laissée tranquille durant ce voyage de plus de huit heures, je leur en suis très reconnaissante !

Nous sortons à peine de l’avion et une chaleur moite nous colle immédiatement à la peau, une chaleur des Tropiques, des Caraïbes… j’adore ! Les bagages récupérés après une bonne heure d’attente (on est dans les Tropiques, il va falloir réapprendre la patience), nous sortons chercher un taxi. LE premier nous fait monter pour nous en virer 2 minutes plus tard parce qu’on négociait le prix de la course, ce qui visiblement ne lui plaisait pas… Sauf que son compteur bizarrement était en panne ! Sympa de nous faire tout décharger du taxi alors que je me traine en béquille et que Florian se tape tous les sacs à porter ! Le deuxième taxi nous annonce un prix similaire, nous ne discutons plus, n’ayant pas envie de nous faire virer une seconde fois ! Sympa l’accueil des Guadeloupéens !

Nous traversons la ville de Pointe-à-Pitre sans grand émerveillement, la ville nous parait terne te moche… Arrivés à l’hôtel qui lui est tout à fait correct et à l’avantage de se situer près du port maritime, une facilité pour notre départ à l’aube demain pour la Dominique. La tenancière nous accueille en riant et en se moquant de nous ouvertement mais gentiment, ce qui nous fera soupçonner qu’elle ait un peu abusé du punch planteur avant notre arrivée.

Après avoir troqué nos pulls et jeans contre des vêtements plus légers et appropriés, nous partons visiter la ville de Pointe-à-Pitre à pieds. Il est 18h passé et nous ne trouvons pas un restaurant d’ouvert à note grand étonnement. Tous les stores sont baissés, même sur la place centrale. Mais que se passe-t-il ? Avons-nous raté un jour férié ? Une tempête qui s’annonce ? Non, tout semble normal hormis le fait qu’il n’y ait pas un chat dehors…

Nous tombons par hasard sur un petit bar/restaurant d’ouvert où les quelques touristes existant dans cette ville s’y pressent. Je goûte un ti-Punch, spécialité locale TRES alcoolisée, ainsi qu’une assiette d’accras de morue. Florian sera plus sage et se content d’une bière locale. Finalement, nous continuerons avec un ragoût de porc, l’endroit nous paraissant sympathique ainsi que les tenanciers qui nous inviteront même à continuer la soirée à la Marina, invitation que nous déclinerons, nous nous levons tôt demain pour prendre le bateau et le décalage horaire risque de nous prendre par surprise ce soir !

Nous rentrons donc sagement à l’hôtel après notre repas vers 19h30 croisant des prêtres et des prostitués dans la rue. Drôle d’endroit !


Retour en famille

Le 22 décembre 2012

Ca y est, encore une nouvelle année qui se termine. Comme le temps passe vite, il me semble si proche ce même retour en train pour passer les fêtes en famille l’année dernière. J’étais par contre en piteux état moralement parlant à cause de ma relation chaotique avec mon compagnon de l’époque. Heureusement, je vais bien mieux à ce niveau-là. C’est la santé qui a moins bien suivie cette année. Je reviens en famille avec un ligament croisé au genou en moins dû à un accident de ski d’il y a 15 jours maintenant. Munie d’une attelle et d’une béquille, j’ai un peu galéré à me mouvoir dans le train, chargée comme un baudet de cadeaux de Noël et de maillots de bain pour mon séjour en Guadeloupe avec Florian la semaine prochaine ! Youpi… Bon, on avait prévu plein de randonnées, c’est un peu foutu. Mais peu importe, nous avons besoin de chaleur, de mer, de farniente et je suis certaine que ça nous fera le plus grand bien !

Malgré cet handicap physique passager, mon moral est bon. J’ai échappé à la fin du monde hier qu’on a fêté comme il se devait avec des amis, j’ai un amoureux adorable à mes côtés, je rejoins ma famille pour fêter Noël ensemble… Que demander de plus ? Même mon travail me plait de plus en plus grâce à mes nouvelles fonctions de gestion de projet et de management ! J’ai juste hâte de récupérer mes deux jambes… En attendant, fêtons tous ensemble cette fin d’année 2012 !