Anniversaire de Flo !



17/08/2013

  Ce matin, Flo se réveille avant moi, il a prévu de faire de la plongée. Pour ma part, ayant pourtant mon premier niveau de plongée, je n’y tiens pas tant que ça. Ma dernière plongée date de 6 ans et je ne me sens pas assez à l’aise pour m’y remettre ainsi, sans cours de remise à niveau préalable. Je le laisse donc y aller seul, sans oublier de lui souhaiter un joyeux anniversaire, 40 ans aujourd’hui. Moi qui m’étais dit que je lui trouverais bien un cadeau à Madagascar, c’est un peu raté ici, il n’y a pas un seul magasin sur cette plage ! Il va falloir que je lui fête vraiment un peu plus tard. En même temps, c’est un joli coin pour fêter ses 40 ans, je trouve !

  Tandis que Flo est parti plonger, je me repose et profite d’un merveilleux bain dans cette mer tropicale. C’est si bon de ne rien faire ! J’aurais aimé profiter de son absence pour organiser un dîner de fête pour son anniversaire  mais il a été incapable de me dire dans quel restaurant il souhaitait manger ce soir. Je ne vais pas tout organiser à l’hôtel s’il souhaite manger des langoustes à l’autre bout de la plage au dernier moment ! Il revient vers 11h30 et m’apprend qu’il y avait beaucoup de houle sur le bateau, des trous de 2m et qu’il a failli rendre son petit déjeuner. Pourtant, la mer a l’air si calme vue d’ici ! Mais une fois passée la barrière de corail, c’est une autre histoire… Il a vu de jolis poissons tropicaux sous l’eau ainsi que de belles grottes, il est content de sa plongée.

  Nous nous dirigeons vers notre restaurant de langoustes ce midi afin d’essayer une autre de leurs spécialités. En plus, nous avons appris qu’un mariage allait avoir lieu là-bas, la petite fille du propriétaire du resto se fait passer la bague au doigt ! Un mariage malgache est sûrement très beau à voir, je suis curieuse ! Nous prenons des calamars frits et des crevettes à l’ail absolument délicieux, c’est vraiment une bonne adresse ici. Heureusement, nous sommes arrivés tôt, le propriétaire refuse des clients juste après nous en expliquant qu’il a un mariage à préparer.

  Notre déjeuner avalé, nous n’avons plus qu’à attendre le début des festivités tout en sachant que cela risque d’être long, mais bon, nous n’avons pas grand-chose d’autre à faire en fait ! Ici le temps prend vraiment une dimension différente … Nous patientons avec un petit cocktail de jus de fruits frais dans l’hôtel d’à côté puis siestons sur le sable. Ca y est, des Malgaches endimanchés arrivent petit à petit au son d’une musique entraînante. Une cérémonie avec un bouc aura lieu à l’arrière où les touristes ne sont pas invités, puis tout le monde arrive sur la piste de danse improvisée du restaurant et commence directement à danser. Ça change de la France où il faut toujours attendre des heures que quelqu’un se lance sur la piste de danse ! Les bouteilles de bière pleuvent de partout, le propriétaire du restaurant arrose tout le village ! Nous, touristes, restons un peu à l’écart, n’osant pas nous aventurer dans cette fête traditionnelle locale. Par contre, les enfants nous remarquent et viennent danser devant nous (ils ont d’ailleurs le rythme dans la peau dès le plus jeune âge) ou nous taper dans les mains. Bien vite, je suis assaillie par une horde d’enfants  qui veulent s’asseoir sur mes genoux, se retrouver dans mes bras, me tenir la main. Nous sommes aussi attractifs pour eux que le mariage l’est pour nous. Les adultes nous regardent avec bienveillance alors que j’ai deux enfants dans les bras et deux autres autour de mes jambes ! Ils nous feront bien rire en tout cas ! Flo s’amuse de ma popularité envers les tout petits qui semblent avoir plus peur de lui. Les mariés arrivent et s’assoient sur un trône superbement décoré. Une bière est donnée au marié et un coca à son épouse… Ils ont l’air bien jeunes tous les deux, je me demande quel âge ils ont. Une danse romantique s’ensuit, où les mariés sont invités à s’enlacer tandis que tout le village est assis en rond autour d’eux pour les regarder. Plusieurs autres couples plus âgés, dont le grand-père et sa femme, les rejoignent sur la piste pour ce slow. Ensuite, une danse rythmée recommence et certaines femmes se lèvent pour se déhancher. Les cadeaux sont ensuite apportés en file indienne aux mariés, ils sont choyés.

  Le soleil commence à se coucher, nous les laissons continuer la fête sans nous après que je me suis difficilement extirpée des enfants, que j’ai moi-même du mal à quitter, tellement je les trouve mignons. Dire que ça fait 6h que nous avons quitté notre hôtel pour aller manger ce midi et que nous rentrons seulement au coucher du soleil… Et qu’avons-nous fait ? Rien !!! A part regarder un bout de mariage pendant deux heures… C’est trop bon !

  Finalement, Flo opte pour un dîner à l’hôtel vu que notre restaurant de langoustes est pris pour le mariage. Je profite d’un moment d’inattention de sa part, tout en prétextant d’aller voir le coucher du soleil alors qu’il fait quasiment nuit, pour courir en cuisine savoir si ça serait possible de concocter un gâteau d’anniversaire avec quelques  bougies pour ce soir. Alors là, j’ai eu l’impression de leur demander une chose très difficile ! Je vois qu’ils ont vraiment envie de me faire plaisir mais ça a l’air compliqué pour eux. Tout le monde essaie de trouver des idées, du serveur au cuisinier. Ils n’ont pas de bougie d’anniversaire et proposent de mettre des cierges sur les crêpes dessert. Ensuite, le cuisinier dit qu’il peut faire un gâteau mais il n’a qu’un moule pour 6 et il ne sera prêt que vers 22h, un peu tard pour nous qui nous couchons avec les poules ici… J’apprends que c’est l’anniversaire du cuisinier aussi et toute l’équipe nous invite à venir avec eux en boite de nuit pour fêter ça. Les idées fusent dans tous les sens mais je n’ai toujours pas la solution pour le dîner ! J’opte finalement pour les cierges sur la crêpe, ça sera pour le moins original !

  Flo ne se doute de rien, nous pouvons tranquillement aller prendre notre petit cocktail habituel en bord de mer. Alors que nous sirotons notre deuxième cocktail (on n’a pas tous les jours 40 ans !), la serveuse vient me voir pour me dire haut et fort que le cuisinier voudrait me parler du gâteau ! Effarée, je me retourne vers Florian qui a évidemment tout entendu et, comprenant la situation, éclate de rire devant mon air catastrophé. C’était censé être une surprise ! Mais j’avais oublié de le préciser aux Malgaches… Je retrouve le cuisinier qui me déclare tout souriant qu’il a le temps de faire un gâteau vu qu’il y a peu de clients au restaurant ce soir. Encore un peu abasourdie par la révélation de ma surprise, j’acquiesce en lui disant que ce sera parfait, tout en le remerciant chaleureusement.

  Je retrouve un Florian plié en deux de rire, ce qui finit par me faire rire aussi, et je lui explique la situation depuis le début de ma « surprise », des cierges jusqu’à la boite de nuit… Ce qui le fait redoubler de rire évidemment. Nous passons à table et décidons de continuer sur notre lancée alcoolisée en commandant une bouteille de vin rouge sud-africain, pas très fameux mais bon… On aura essayé ! Après une heure d’attente, Florian se retrouve avec un plat différent de celui qu’il a commandé mais n’ose rien dire de peur d’attendre une heure de plus ! Il s’en souviendra de son anniversaire à Madagascar ! Les serveuses me reparleront deux fois du gâteau devant Flo, ce qui donnera de beaux fou-rires à s’en faire péter l’abdomen…

  Finalement, peu après notre plat principal, les lumières s’éteignent et le dit gâteau arrive avec un chant d’anniversaire accompagné d’un percussionniste. Et ils ont même écrit « joyeux anniversaire Florian » sur le gâteau au chocolat agrémenté de bougies d’anniversaire qu’ils ont dû retrouver au fond d’un tiroir. Super, ils ont fait ça très bien et le résultat est vraiment top ! Florian est tout content et moi soulagée que ça finisse mieux que ça n’a commencé !

  Nous partageons ce gros gâteau en autant de parts qu’il y a de personnel travaillant dans l’hôtel ce soir et dégustons tous ensemble avec allégresse ce gâteau bien mérité. On nous relance pour la boite de nuit, je laisse Florian décider, c’est sa soirée ! Ca le tente bien, mais quand on apprend que c’est à 30 minutes de marche, en pleine nuit, dans un endroit reculé du village, nous ne le sentons plus aussi bien. Je ne pense pas que ça craigne pour les touristes ici mais on ne sait jamais. Déjà en France je ne ferais pas une demi-heure de marche pour rentrer chez moi en sortie de boite, alors ici… Et on risque de se perdre au retour en plus ! Bref, nous déclinons l’invitation et partons sagement nous coucher, Flo découvrant tous ses textos de famille et d’amis pour sa fête sur son téléphone.

Les baleines et l’île de Nosy Ve



16/08/2013

  Ce matin, nous partons voir les baleines ! Après un copieux petit déjeuner de pain, crêpes, confitures, beurre et miel, nous grimpons dans une pirogue à moteur accompagnés de deux Malgaches, le « commandant » et le second, et partons à la recherche de ces grands cétacés. Nous sommes les seuls touristes dans cette pirogue à notre grande joie ; nous en apercevrons certaines, bondées, avec 10 à 15 touristes dedans, serrés comme des sardines. On file à travers les vagues à pleine vitesse, tout en scrutant l’horizon pour apercevoir un souffle de baleine. Après quelque temps, alors que je commence à désespérer d’en apercevoir, nous en voyons une, entourée d’ailleurs de plusieurs autres pirogues de touristes. Ça fait beaucoup de monde autour d’elle tout ça ! Nous apercevons son dos, ses nageoires qu’elle sort de temps en temps lorsqu’elle batifole dans l’eau peu profonde. C’est superbe, mais je m’attendais tellement à la voir sauter ! A chaque fois que je vois des baleines, j’espère retrouver la même sensation que j’ai vécue en Argentine avec ces grands cétacés jouant avec le bateau, sautant partout à quelques mètres de nous. Mais je suis toujours un peu déçue de ne voir rien d’approchant même un chouia de cette expérience unique. Enfin, c’est quand même beau à voir, il ne faut pas exagérer ! Mais la foule de pirogues qui suit au plus près dès qu’une baleine pointe le bout de sa dorsale me gâche aussi un peu le plaisir. Je pense vraiment qu’on la dérange avec autant de bruits de moteur autour d’elle et je n’aime pas ça. 

  Après trois bonnes heures d’observation des baleines, nous mettons le cap sur une petite île vierge, se trouvant en face d’Anakao : Nosy Ve. Une fois sur place, on nous installe à l’ombre puis, tandis qu’ils préparent le « pique-nique », comme ils l’appellent, on nous encourage à nous baigner. L’eau est tellement belle et limpide, on ne se le fait pas dire deux fois ! Par contre, elle est toujours aussi fraîche. Gla gla ! Après ce bain rafraîchissant, nous partons nous promener dans cette petite île paradisiaque, foulant le sable fin tout en admirant la variété de bleus que nous offre l’océan indien. Le temps semble s’arrêter ici, nous ne faisons pas grand-chose et c’est parfait ainsi. Moins nous en faisons, et moins nous avons envie d’en faire ! Même Flo qui est plutôt du genre actif d’habitude se laisse aller à cette douce léthargie et a l’air de s’y complaire.

  Le déjeuner est servi ! Alors que nous nous attendions à quelques sandwiches aux légumes, on nous sert un énorme poisson tout frais pêché accompagné de riz ! C’est une bonne surprise ! Nous dévorons le poisson, arrachant avidement sa chair goûteuse avec les doigts. Délicieux ! Ils nous encouragent à faire du snorkelling dans les environs mais s’aperçoivent qu’ils n’ont pris qu’un seul jeu de palmes, masque et tuba. On emprunte un masque à des pêcheurs et nous voici sous l’eau, Flo me laissant galamment le tuba et les palmes. Toutefois, on ne voit pas grand-chose sous l’eau et de forts courants me mettent rapidement mal à l’aise. Je n’ai pas encore assez de force dans mon genou droit pour palmer correctement contre le courant. Je laisse le matériel à Flo et l’attends sur la plage.

  A son retour, nous partons à pied en direction de l’autre bout de l’île, qui constitue le seul lieu de nidification de l’oiseau à queue de paille, un oiseau tout blanc, au bec et à la longue queue rouges. Nous apercevons vite les mères et leurs petits dans les fourrés, ils ne sont nullement effrayés par notre présence.
  Il est ensuite temps de repartir sur notre pirogue. Le vent s’est levé et elle peut naviguer avec la voile plutôt qu’à moteur. Génial ! C’est magnifique de voguer ainsi, sans bruit, juste au gré du vent, tout en écoutant le son des vagues. Nous sommes vite arrivés à notre hôtel, ça a comme un goût de trop peu… A refaire !

  L’après-midi passe nonchalamment à se reposer au bord de la mer. Comme hier, nous avons droit à un superbe coucher de soleil sur la mer (sans rayon vert malheureusement…) tout en sirotant un excellent jus de fruit. Nous marchons ensuite jusqu’au village à la nuit tombée pour retrouver notre restaurant  de langoustes. Cette fois, nous avons même droit à une demi-langouste de plus qu’hier chacun ! On commence à être connu ! On se régale encore une fois seuls dans ce petit restaurant du bout du monde… Nous revenons à notre hôtel en marchant sur le sable. Il est facile ici de vivre sans chaussures, on s’y habitue bien ! Je m’endors comme une masse, fatiguée de ne rien faire.

Anakao, un petit paradis terrestre.



15/08/13

   Ce matin, c’est compliqué pour avoir notre petit déjeuner. Ils prennent notre commande à l’envers, se trompent dans l’addition… Il ne faut pas avoir de train à prendre. Mais on a quand même un bateau à attraper, heureusement qu’on a pris de l’avance.

   Arrivés au port, nous posons nos sacs en attendant l’embarquement et discutons un peu avec de vieux Français ayant quitté la France depuis plus de dix ans pour s’installer au bout du monde à Madagascar. On se demande parfois si ce ne sont pas d’anciens mafieux qui ont voulu se faire oublier ici. Enfin, ils sont tous mariés à des Malgaches deux fois plus jeunes mais ont l’air de former une famille et ont même des enfants, je ne pense pas trop qu’ils batifolent dans tous les sens (enfin, selon ce qu’ils nous disent).

   Contre toute attente, on nous fait monter dans des charrettes à zébus pas très confortables (les bagages dans l’une, les touristes dans l’autre) qui font cap sur la mer. L’eau  n’est pas profonde sur la plage, pas assez pour amener le bateau à quai. C’est donc nous qui rejoignons le bateau sur notre charrette tirée par des zébus qui commencent à avoir de l’eau jusqu’au cou tout de même. Mais ça marche, on monte dans le bateau sans se mouiller ! Ils sont trop forts ces Malgaches !

    A plein gaz, le vent dans les cheveux, nous rejoignons la plage d’Anakao en une heure de temps. Tous les touristes ont l’air d’avoir réservé un hôtel. Pour notre part, il n’en est rien, nous avions envie de voir sur place. Le premier visité nous semble chouette avec ses beaux bungalows vitrés en bord de mer, mais on nous dit que tout est complet. Nous nous apprêtons à chercher ailleurs lorsque le propriétaire nous rattrape au vol pour nous dire qu’il lui reste une grande suite qu’il nous fait à moitié prix après négociation. Le bungalow est superbe ! Un peu en hauteur, il a une vue magnifique sur la mer visible de ses huit fenêtres entourant ce bungalow rond. Il y a même un arbre au milieu ! Il est immense, bien trop grand pour nous deux mais on ne va pas s’en plaindre. De l’eau est même chauffée par panneau solaire pour notre douche ! Un petit salon nous permet d’apprécier le panorama tout en sirotant une petite bière… Que demander de plus ?

    Nous déjeunons au restaurant de l’hôtel, face à la mer bleu turquoise et sa plage de sable fin où accostent parfois quelques pirogues. Ça fait vraiment carte postale tout ça ! C’est juste magnifique… Nous passerons l’après-midi sur la plage à nous reposer et nous baigner dans cette eau limpide mais un peu fraîche (c’est l’hiver ici !). Nous marchons ensuite jusqu’au village de pêcheurs accessible en quinze minutes de marche, où nous réservons à un piroguier une excursion pour voir les baleines le lendemain. 

    Nous retournons à notre hôtel juste à temps pour regarder le coucher du soleil tomber dans la mer, tout en sirotant un délicieux cocktail. Que la vie est difficile ici ! En regardant à l’horizon, Flo aperçoit le souffle d’une baleine. Ah, que c’est beau à admirer à la lueur du crépuscule ! J’adore !

    Nous retournons ensuite jusqu’au village où nous avions repéré un restaurant de langoustes. Elles sont tout simplement succulentes ! Et tellement pas chères par rapport à la France ! Par contre, nous sommes seuls dans ce resto, où sont les touristes ? Si c’est ça la pleine saison touristique pour ici, qu’est-ce que ce doit être les autres mois de l’année…

   Nous revenons à notre hôtel, la panse bien tendue, tout en longeant la mer sous un ciel étoilé. Je m’endors au bruit des vagues sous une bonne couette moelleuse : il ne fait pas chaud la nuit ici !
   Bonne nuit !


En route pour Tuléar



14/08/2013

Un taxi nous attend ce matin pour nous emmener dans le village d’Ilakaka, ancienne mine de saphir où fleurissent maintenant quelques casinos au milieu du désert. Au moment de payer la chambre et les repas, nous nous apercevons qu’ils nous font payer le tarif local et pas celui des touristes. Nous nous en tirons à bon prix pour un hôtel aussi beau !

  La voiture qui nous attend date d’une autre époque avec son pare-brise cassé, ses fils sortant de partout, l’absence de clenche à ses portes et de manivelle pour abaisser la vitre. Nous avons vu des voitures pourries mais celle-ci bat tous les records ! Bon, tant qu’elle nous amène à destination…

  Nous arrivons à Ilakaka 30 minutes plus tard, et nous n’avons plus qu’à attendre un taxi-brousse pour Tuléar. Il arrive peu après à moitié vide. Nous avons peur d’attendre 2h qu’il se remplisse mais ce n’est pas le cas du tout. Le temps de regonfler les pneus et hop ! C’est parti ! Pour une fois on a de la place, c’est le grand luxe ! Et le minibus est plus spacieux que les précédents, on a vraiment de la chance. Ça ne nous change presque pas du 4x4 ! En plus, la route est très bonne et il peut foncer sur cette route bitumée à 80km/h, une grande première pour ce pays…alors qu’on est au bout du monde et de la RN7…

  Cette vive allure ne dure pas, un pneu est à plat, il faut le changer. Mais ils font la manœuvre très rapidement, à croire qu’ils ont vraiment l’habitude. Nous croiserons une nuée de criquets qui obscurcissent presque le ciel tellement ils sont nombreux. C’est un véritable fléau ici à Madagascar, ils détruisent toutes les cultures. Et les insecticides sont trop chers pour ce pays à peu de moyens… Mais une famine coûte certainement encore plus au pays !

  3h30 plus tard (en comptant l’arrêt pour le pneu), nous arrivons à Tuléar. Nous ne nous attendions pas à un trajet aussi rapide ! Super tout ça ! Notre idée était de prendre directement le bateau pour Anahao mais apparemment les départs n’ont lieu que le matin et malgré la rapidité de notre taxi-brousse, il est tout de même 13h ! Bon, nous dormirons à Tuléar ce soir et prendrons le bateau demain matin, nous ne sommes pas à une journée près. Par contre, il se fait faim, il est temps de s’arrêter pour manger. Nous trouvons près du port un délicieux restaurant où je me régale d’un exquis vivaneau (c’est un poisson) au gingembre. Ah, on est bien au bord de la mer ! Sauf qu’ici, à Tuléar, la marée amène loin la mer sur une plage boueuse non loin de laquelle pousse une mangrove peu propice à la baignade. Nous serons mieux demain à Anakao. Par contre, nous sommes choqués de voir autant de vieux « vazahas » (ce qui signifie « étrangers »), accompagnés de belles et jeunes Malgaches, attablés à côté de nous au restaurant. Il y en a tellement que ça devient caricatural. Franchement, ils n’ont pas honte ces vieux chnoques ? Enfin… Chacun doit y trouver son compte, j’imagine…

Le repas fini, nous déposons nos affaires dans le premier hôtel venu, puis cherchons l’agence d’Air Madagascar pour réserver notre vol de retour dans une semaine vers Tana. Nous apprenons avec stupeur que tout est complet et qu’on sera sur liste d’attente… Bon… En gros, on ne saura que le jour J si on peut monter dans l’avion ou non. Sympathique ! Sinon, nous n’aurons d’autre choix que de rentrer à Tana en taxi-brousse et alors là, bonjour l’horreur du trajet ! On verra.

  Nous nous baladons un peu sur la plage à marée basse entre les pirogues échouées et les charrettes de zébus tout en admirant le soleil qui décline et les enfants qui jouent dans l’eau. Nous nous arrêtons dans un petit bistrot en bord de plage pour boire une caipirinha chargée en alcool encore une fois. Ils y vont fort ici sur l’apéro !

  Après une promenade sur la digue pour admirer la mangrove, nous reprenons le chemin de l’hôtel tranquillement, mais je me prends les pieds dans un bout de ferraille qui dépasse du trottoir, la douleur retentissant jusqu’à mon genou. Je m’arrête sur un banc, la douleur irradiant toute la jambe tandis qu’une petite fille rit aux éclats de me voir dans cet état. Comme en Asie, ici, ils dédramatisent la situation avec le rire, et ça marche. Je reviens à l’hôtel en boitant mais après un peu de repos, ma jambe est de nouveau comme neuve. Ouf !

  Ça m’a fatiguée tout ça, on part manger au restaurant du coin un repas médiocre et au lit. Ça ira mieux demain.