En route pour Tuléar



14/08/2013

Un taxi nous attend ce matin pour nous emmener dans le village d’Ilakaka, ancienne mine de saphir où fleurissent maintenant quelques casinos au milieu du désert. Au moment de payer la chambre et les repas, nous nous apercevons qu’ils nous font payer le tarif local et pas celui des touristes. Nous nous en tirons à bon prix pour un hôtel aussi beau !

  La voiture qui nous attend date d’une autre époque avec son pare-brise cassé, ses fils sortant de partout, l’absence de clenche à ses portes et de manivelle pour abaisser la vitre. Nous avons vu des voitures pourries mais celle-ci bat tous les records ! Bon, tant qu’elle nous amène à destination…

  Nous arrivons à Ilakaka 30 minutes plus tard, et nous n’avons plus qu’à attendre un taxi-brousse pour Tuléar. Il arrive peu après à moitié vide. Nous avons peur d’attendre 2h qu’il se remplisse mais ce n’est pas le cas du tout. Le temps de regonfler les pneus et hop ! C’est parti ! Pour une fois on a de la place, c’est le grand luxe ! Et le minibus est plus spacieux que les précédents, on a vraiment de la chance. Ça ne nous change presque pas du 4x4 ! En plus, la route est très bonne et il peut foncer sur cette route bitumée à 80km/h, une grande première pour ce pays…alors qu’on est au bout du monde et de la RN7…

  Cette vive allure ne dure pas, un pneu est à plat, il faut le changer. Mais ils font la manœuvre très rapidement, à croire qu’ils ont vraiment l’habitude. Nous croiserons une nuée de criquets qui obscurcissent presque le ciel tellement ils sont nombreux. C’est un véritable fléau ici à Madagascar, ils détruisent toutes les cultures. Et les insecticides sont trop chers pour ce pays à peu de moyens… Mais une famine coûte certainement encore plus au pays !

  3h30 plus tard (en comptant l’arrêt pour le pneu), nous arrivons à Tuléar. Nous ne nous attendions pas à un trajet aussi rapide ! Super tout ça ! Notre idée était de prendre directement le bateau pour Anahao mais apparemment les départs n’ont lieu que le matin et malgré la rapidité de notre taxi-brousse, il est tout de même 13h ! Bon, nous dormirons à Tuléar ce soir et prendrons le bateau demain matin, nous ne sommes pas à une journée près. Par contre, il se fait faim, il est temps de s’arrêter pour manger. Nous trouvons près du port un délicieux restaurant où je me régale d’un exquis vivaneau (c’est un poisson) au gingembre. Ah, on est bien au bord de la mer ! Sauf qu’ici, à Tuléar, la marée amène loin la mer sur une plage boueuse non loin de laquelle pousse une mangrove peu propice à la baignade. Nous serons mieux demain à Anakao. Par contre, nous sommes choqués de voir autant de vieux « vazahas » (ce qui signifie « étrangers »), accompagnés de belles et jeunes Malgaches, attablés à côté de nous au restaurant. Il y en a tellement que ça devient caricatural. Franchement, ils n’ont pas honte ces vieux chnoques ? Enfin… Chacun doit y trouver son compte, j’imagine…

Le repas fini, nous déposons nos affaires dans le premier hôtel venu, puis cherchons l’agence d’Air Madagascar pour réserver notre vol de retour dans une semaine vers Tana. Nous apprenons avec stupeur que tout est complet et qu’on sera sur liste d’attente… Bon… En gros, on ne saura que le jour J si on peut monter dans l’avion ou non. Sympathique ! Sinon, nous n’aurons d’autre choix que de rentrer à Tana en taxi-brousse et alors là, bonjour l’horreur du trajet ! On verra.

  Nous nous baladons un peu sur la plage à marée basse entre les pirogues échouées et les charrettes de zébus tout en admirant le soleil qui décline et les enfants qui jouent dans l’eau. Nous nous arrêtons dans un petit bistrot en bord de plage pour boire une caipirinha chargée en alcool encore une fois. Ils y vont fort ici sur l’apéro !

  Après une promenade sur la digue pour admirer la mangrove, nous reprenons le chemin de l’hôtel tranquillement, mais je me prends les pieds dans un bout de ferraille qui dépasse du trottoir, la douleur retentissant jusqu’à mon genou. Je m’arrête sur un banc, la douleur irradiant toute la jambe tandis qu’une petite fille rit aux éclats de me voir dans cet état. Comme en Asie, ici, ils dédramatisent la situation avec le rire, et ça marche. Je reviens à l’hôtel en boitant mais après un peu de repos, ma jambe est de nouveau comme neuve. Ouf !

  Ça m’a fatiguée tout ça, on part manger au restaurant du coin un repas médiocre et au lit. Ça ira mieux demain.

 

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