10/08/13
Ce matin, nous avons donné rdv à notre
chauffeur à 9h du matin, nous pouvons faire la grasse mat’ jusqu’à 8h,
youpi !! Ça fait du bien…
Le petit déjeuner de pains chauds et de
confitures maison est exquis et nous grimpons dans notre 4x4, guillerets et
fringants. Nous souhaitons nous arrêter au parc Anja pour aller voir les
lémuriens. Il se situe tout près d’Ambalavao, nous n’avons pas beaucoup de
route à faire pour y accéder. Notre chauffeur nous y conduit bien volontiers.
Une fois un groupe d’Italiens passé, nous pouvons prendre nos billets et
partons aussitôt avec un guide dans le parc.
A peine sommes-nous entrés dans une petite
forêt que nous apercevons tout un groupe de lémuriens appelés makis catta s’ébattant
dans les arbres. Ils sont plusieurs dizaines qui jouent entre eux, s’élancent
de branche en branche à notre plus grande joie. Ils n’ont pas du tout l’air
gênés ou effrayés par notre présence, ils passent même juste au-dessus de nos têtes en nous donnant l’impression qu’ils
vont atterrir dans nos bras certaines fois. Nous restons en extase, c’est
formidable de les apercevoir d’aussi près !
Après une bonne heure d’observation de leurs
jeux, nous les quittons pour continuer notre chemin. Nous apercevons également
de magnifiques caméléons qui se font nonchalamment dorer au soleil en prenant
la couleur de leur environnement. Nous traversons de belles grottes où les
lémuriens dorment la nuit puis grimpons sur de gros rochers d’où nous pouvons
admirer une superbe vue sur les alentours et les lémuriens qui se promènent. Il
y en a plus de 500 dans ce parc alors il n’est pas étonnant d’en voir
partout ! Quelle chance ! Je ne pense pas que nous en verrons d’aussi
près dans la suite de notre voyage. Nous avons vraiment bien fait de prendre
cette journée en plus, ça vaut le coup !
Nous reprenons ensuite la route vers le Sud,
toujours sur cette seule et même route, la RN7. Rapidement, nous quittons les
paysages verdoyants pour des contrées plus arides où plus grand-chose ne
pousse. La différence en seulement quelques kilomètres est frappante. Le sol
rouge a remplacé les rizières, rendant l’atmosphère presque inquiétante. Autant
je trouvais jusqu’alors que Madagascar ressemblait à certaines contrées d’Asie,
autant maintenant je me sens vraiment en Afrique. C’est très beau aussi, juste
un peu plus monotone. Les villages se font de plus en plus rares à mesure que
la savane africaine se déploie. Nous serons même témoins de feux de brousse
volontaires afin de nettoyer les cultures. Voir ce feu dévorer les broussailles
avec plusieurs oiseaux de proie qui survolent ce décor funeste en espérant
pouvoir dévorer un animal pris au piège dans les flammes, ça fait froid dans le
dos finalement ! De plus, de gros nuages ont envahi le ciel, rendant
l’atmosphère encore plus étrange. C’est fou ce changement radical de
décor !
Nous nous arrêtons pour manger le midi dans
un petit boui-boui d’un rare village traversé qui nous sert un bon dindon avec
du riz, puis reprenons la route à travers ce désert aride. Au moins, la route
est belle, sans nid de poule, impeccablement bitumée et très récente. Elle est
en meilleur état que celle qui mène à Fianar, un comble vu le peu d’habitants
résidant sur ces 200 km de route !
Arrivés à Ranohira, nous découvrons notre
hôtel durement négocié avec la patronne pour nous le faire offrir. Nous sommes
très agréablement surpris par ces petits bungalows tout confort qui nous sont
proposés. Il y a une salle de bains avec eau chaude à l’intérieur et la chambre
est plutôt coquette. Rien à redire sur l’hôtel qui possède même une
piscine ! Le guide qui va nous emmener pendant trois jours dans le parc
de l’Isalo se présente à nous ce soir pour nous expliquer le planning de
ces prochains jours avec lui. Son organisation a l’air tout à fait cohérente et
sensée au niveau des horaires, ce qui nous rassure grandement. De plus, on
devrait voir plein de belles choses, à ce qu’on comprend ! Nous exprimons
le désir d’aller voir la fenêtre de l’Isalo ce soir au coucher du soleil, un
site réputé pour être de toute beauté au crépuscule. Là, on sent que la
motivation de notre chauffeur et du guide ne sont pas au top pour nous y
emmener. Ils se parlent beaucoup en malgache mais on n’y comprend rien. Le
guide vient nous bredouiller des explications fumeuses sur le fait qu’il peut y
avoir des bandits et que ce n’est pas prudent d’y aller seuls. Il faut y aller
en groupe de touristes. Ne comprenant pas ce qui se passe et avec notre
arrogance française, nous leur faisons comprendre qu’on ne les croit qu’à
moitié, prenant cette explication vaseuse pour une paresse de leur part de
refaire de la route pour nous y emmener. De plus, c’est leur patronne qui nous
a suggéré d’aller y faire un tour !
Notre guide et la petite demoiselle ne
souhaitent pas nous accompagner, nous irons donc seuls avec notre chauffeur. A
peine sommes-nous sortis de la route principale que nous croisons un autre 4x4
plein de touristes dans le sens inverse, qui revient de la fenêtre de l’Isalo.
Les touristes français nous expliquent en riant qu’ils étaient seuls là-bas et
que leur guide, mort de peur, leur a interdit de sortir de la voiture. Bon, ok,
on ne trouve pas ça drôle nous. Ça a vraiment l’air dangereux finalement et
nous ne souhaitons en aucun cas nous faire agresser. Nous nous apprêtons à dire
à notre chauffeur de faire demi-tour lorsqu’un minibus bondé de touristes
apparaît derrière nous, en route pour la fenêtre. Notre chauffeur connaît leur
guide et nous dit, rassuré : « On peut y aller, il est
armé ». Super !
On arrive sur place avec la foule de
touristes qui, ce soir, ne me dérange absolument pas, bien au contraire !
Venez touristes !! Plusieurs autres 4x4 arrivent sur le site mais on voit
que chaque guide surveille partout et reste concentré sur les alentours. Notre
chauffeur, le premier, inspecte chaque recoin avant qu’on y accède… Bon, on ne
sera pas les derniers à partir d’ici en tout cas, c’est certain ! Ils ont
réussi à nous inquiéter nous aussi.
Le site est en effet très beau et donne une superbe vue sur le parc de
l’Isalo et ses belles formations rocheuses. Il y a notamment un trou dans la
roche en forme de fenêtre qui donne directement sur le coucher du soleil. Elle
est juste difficilement accessible vu le nombre de touristes qui se pressent
devant. Peu importe, nous grimpons sur un gros rocher avec une vue imprenable
sur le site et sur les falaises ocre et rouges illuminées par les derniers
rayons du soleil. Superbe !
Bon, on ne traîne pas nous… Le soleil n’a pas
encore tout à fait disparu que nous sautons dans le 4x4 pour partir d’ici au
plus tôt. Courageux mais pas téméraires non plus ! Revenus à l’hôtel, nous
nous remettons de nos émotions avec un bon apéritif devant la piscine, suivi
d’un bon dîner d’escargots de Bourgogne et d’une belle côte de zébu. Délicieux
tout ça ! La salle à manger de l’hôtel est recouverte de tableaux kitsch
représentant des Malgaches nues, c’est assez étrange… Où sommes-nous
tombés ? Allez, au dodo, nous avons une grande journée de marche demain.
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