07/08/13
Levés pas trop tard, nous nous apprêtons à
descendre prendre notre petit déjeuner lorsqu’on frappe à notre porte. Le petit
déjeuner nous est servi directement dans notre chambre ! La grande classe…
Nous mangeons sur une petite table, face aux fenêtres donnant sur le stade. Le
seul bémol : il fait toujours un temps pourri… Quand est-ce que le soleil
va se décider à montrer le bout de son nez ?
Nous descendons à l’accueil pour attendre
notre chauffeur qui arrive à heure dite. Il est ponctuel le monsieur ! Ça
m’étonne presque… Nous grimpons dans sa 405 d’un autre âge et nous voici partis pour refaire un bout
de route en sens inverse par rapport à notre trajet d’hier avant de bifurquer
vers le parc de Ranomafana. Quel plaisir de se faire véhiculer dans une voiture
où nous avons une place folle pour étendre nos jambes ! Ça change des
taxis-brousse et c’est un véritable bonheur ! On apprécie grandement les
choses simples quand on les perd pour quelques jours… Les paysages ont l’air
beaux mais comme d’habitude nous ne voyons rien avec cette grisaille et en plus
il se remet à pleuvoir. Bon… Restons positifs ! Nous demandons à notre
chauffeur si c’est un temps normal pour la saison et il nous répond
laconiquement : « Bah, c’est le temps qu’il fait ! » Oh, ça
nous avance bien… Il est gentil mais son français est assez approximatif et ce
n’est pas facile de le comprendre.
Il nous arrêtera sur le chemin devant une
belle cascade qui s’effondre bruyamment sur plusieurs dizaines de mètres.
Frigorifiés, bonnet et capuche sur la tête, nous sortons de la voiture pour la
voir mais rentrons vite nous abriter. Quel temps de chien ! Nous pénétrons
à présent à l’intérieur de la forêt humide (tu m’étonnes…) ce qui change
totalement de décor avec le paysage aride que nous avons entr’aperçu jusqu’ici.
Au parc, un guide nous attend et nous demande
si nous préférons la balade de 3h ou de 6h. N’ayant peur de rien et ayant envie
de profiter un minimum des lieux, nous optons pour celle de 6h, espérant ne pas
finir aussi trempés qu’après avoir plongé tout habillés dans une piscine d’eau
froide… Notre guide nous précède sur un chemin à travers la forêt, sous une
pluie qui s’intensifie de plus en plus. Heureusement, les grands arbres de
cette forêt primaire nous protègent en partie. Toutefois nous nous demandons un
peu ce que nous faisons là, transis de froid, trempés et pataugeant dans la
boue…
Alors que nous commençons à ne vraiment plus
trouver ça drôle, notre traqueur, qui précède notre guide et nous afin de
débusquer les animaux, nous indique 2 lémuriens tout en haut d’un arbre.
Mouais, on aperçoit vaguement 2 touffes très loin de nous. On ne saurait dire
si ce sont des singes ou des feuilles d’arbre… A défaut d’animaux, Flo me prend
en photo devant des bambous juste au moment où nos guides nous appellent tout
excités ! Il y a 2 lémuriens juste au-dessus de nos têtes ! Ils
étaient même sur la photo de Flo sans qu’on le sache !! Un comble… Il
s’agit des 2 seuls individus vivants de leur race, amenés à disparaître
totalement puisqu’il s’agit du père et de sa fille (l’inceste a l’air tabou
chez eux aussi…). Nous admirons les 2 derniers survivants de cette espèce… Et
apparemment, c’est rare de les apercevoir !
Malgré la tristesse de les savoir condamnés,
égoïstement ça nous redonne du baume au cœur pour la suite de la visite d’en
avoir vu d’aussi près. Notre traqueur nous montre des caméléons minuscules, des
grenouilles aussi petites qu’un ongle de main, des insectes ressemblant
étonnamment à des brindilles… Il est fort, très fort ! Et nous verrons en
tout 5 types de lémuriens, certains de loin, mais d’autres qui sauteront
gaiement au-dessus de nos têtes, nous renversant l’eau accumulée sur les
feuilles en plein sur le visage ! Petits gredins ! Flo avec ses
lunettes ne voit plus rien !
Nous pique-niquons accompagnés d’une
mangouste et d’un arrêt de la pluie ! Un grand bonheur pour nous. Nos
guides nous emmènent ensuite à travers la forêt, sans suivre de chemin
particulier, jusqu’à une superbe cascade enfouie dans la forêt. Un paysage grandiose
pour nous tout seuls ! Mais nos guides ont l’air pressés de repartir et
nous ne resterons pas assez longtemps à mon goût dans cet endroit
féerique ! En plus, le soleil nous fait la joie d’une timide apparition
juste au bon moment. Mais ça ne dure pas malheureusement et il recommence à
pleuvoir alors que nous finissons la randonnée. Ouf, nous avons bien
marché ! Ca crève tout ça ! Surtout de patauger dans la gadoue… Mais
nous avons passé une très belle journée malgré le temps et sommes bien contents
de notre randonnée et de ne pas avoir pris de taxi-brousse finalement !
Ouf, ça repose !
Nous remontons dans la voiture avec notre
chauffeur qui nous attendait, puis prenons la direction du retour vers Fianar.
Et soudain, enfin, l’inespéré arrive ! Le soleil pousse les nuages et
apparaît dans toute sa splendeur, révélant ainsi les paysages environnants de
toute beauté. De petites maisonnettes en brique jaune s’élèvent au-dessus des
rizières multicolores. Pour combler le tout, un magnifique arc-en-ciel apparaît
dans la vallée, nous faisant oublier aussitôt ces quatre jours de grisaille.
Quelle beauté ! Nous demandons au chauffeur de s’arrêter toutes les cinq
minutes pour prendre des photos, il n’en peut plus le pauvre ! Nous, on
rayonne de bonheur comme deux gamins !
Revenus à Fianar sous le soleil couchant,
nous vaquons à quelques opérations matérielles puis allons dîner dans un
excellent restaurant d’une bonne côte de porc à l’ananas suivie de bananes
flambées. La patronne nous offre un rhum arrangé comme digestif tout en nous
faisant la conversation. Elle nous apprend que Fianar a changé depuis quelques
années et pas en bien d’après elle. Il y a plus de vols, d’insécurité et elle
regrette le temps d’avant. Je ne sais pas comment mes parents se sentiraient
dans cette ville où ils ont vécu trente ans plus tôt, mais en effet je veux
bien imaginer qu’elle s’est dégradée. Je n’ai pas eu cette impression à
Antsirabe, mais ici ça a un air de défraîchi.
Contents d’avoir pu discuter avec cette dame,
nous prenons congé et partons nous coucher. Demain, on part à l’aventure dans
les parcs nationaux ! Finalement, je serais bien restée une journée de
plus à Fianar, j’ai l’impression de passer à côté de cette ville complexe,
surtout à cause de mon humeur désastreuse lors de mon arrivée. Bah, j’y
reviendrai peut-être !
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