09/08/13
Contre toute
attente, la nuit ne fut pas si mauvaise. Il a fait froid mais nous étions bien
couverts. Et j’étais tellement fatiguée de toute façon…
Nous sortons de
la tente en découvrant le camp que nous n’avions pu voir hier à cause de notre
arrivée de nuit. C’est bien aménagé, sur un joli terrain entouré de buissons
surmontés de montagnes baignées de soleil. L’endroit est vraiment
charmant ! Les autres touristes sont partis tôt ce matin pour gravir le Mont
Boby, nous sommes donc les derniers à nous lever et les seuls touristes. Vu
notre arrivée tardive hier et le fait que nous ne nous sommes pas couchés avant
23h au moins, il était hors de question de se réveiller à 3h ce matin pour
aller gravir ce Mont Boby, puis faire 5 heures de descente pour revenir à la
voiture, puis faire 7 heures de route (dont 2h30 sur des pistes trouées) pour
arriver à Ranohira dans une même journée. Franchement, c’est quoi cette
organisation ? On dirait une course contre la montre chaque jour… Ils
veulent nous tuer ou quoi ? Cette fois, nous prenons les choses en main,
c’est quand même nous qui avons payé pour ce tour organisé, on a notre mot à
dire ! On laisse tomber l’ascension du Mont Boby, les 5 heures de descente
ne sont pas du tout raisonnables pour mon genou. De plus, faire 7 heures de
rando suivies de 7h de route jusqu’à Ranohira, je ne vois pas bien comment ça
peut tenir dans une journée normale… Ils sont fous ces Malgaches !
On va commencer
par une petite rando cool, sans trop de dénivelé étant donné que les 2 heures
pour redescendre à la voiture sont incompressibles. Le guide est d’accord, tout
va bien. Nous prenons notre petit déjeuner dans la tente cuisine près du feu
d’un bon café bien chaud et des tartines beurre-confiture puis empaquetons nos
affaires - celles qu’on laisse aux porteurs et celles qu’on prend avec nous -
puis partons aussitôt après.
Nous commençons
par refaire en sens inverse le chemin traversé hier alors qu’il faisait nuit
afin d’admirer la vue sur la vallée. C’est très joli et beaucoup plus
accessible en plein jour ! Nous poursuivons ensuite jusqu’au camp de base
du pic Boby à travers une sorte de savane entourée de montagnes rocheuses. Nous
passons pas mal de temps à marcher sur un chemin pas très intéressant (aucune
vue particulièrement belle) puis entamons la descente avec comme panorama deux
belles cascades qui se jettent d’une falaise. Le guide me demande toutes les
cinq minutes si ça va, comme à une assistée, et au bout d’une heure, ça a
vraiment le don de m’énerver. Oui ça va aujourd’hui, en plein jour, en ayant
commencé la rando tôt le matin sous un soleil radieux ! Je me sens
évidemment plus en forme qu’hier et ça me paraît normal ! Ce guide a le
don de me mettre les nerfs à vif alors que je sais bien qu’il veut juste être
gentil. Mais il faut dire qu’il a fait fort hier. Même aujourd’hui, ses
prédictions d’horaires ne sont pas du tout cohérentes avec la réalité. Nous
marchons déjà depuis 4 heures et ne sommes pas arrivés à la voiture ! Je
me refuse totalement d’enchaîner sur 7 heures de 4x4 par la suite et arriver à
22h en n’ayant rien vu du paysage. Bon, on avisera une fois arrivés à la
voiture mais j’ai déjà mon idée en tête.
En attendant,
nous continuons notre chemin et sortons enfin du parc pour arriver dans des
villages aux rizières étincelantes sous le soleil. Finalement, je préfère être
en dehors du parc, il y a plus de belles choses à voir. Pour être franche, je
n’ai pas été subjuguée par les paysages de notre rando et ce n’est pas juste dû
à la mauvaise gestion du temps. Je n’ai rien trouvé d’extraordinaire durant ces
deux jours à part la route en 4x4 sur les pistes défoncées et les paysages de
rizières en cascade.
Une fois arrivés
à la voiture, après 6 bonnes heures de marche, il est 14h de nouveau et nous
n’avons toujours pas déjeuné. Une bonne salade de pâtes nous attend à l’arrivée,
que nous dévorons avec grand appétit. Bon, parlons peu, mais parlons bien. Il
est 14h30, on en a pour 7 heures de route jusqu’à Ranohira, nous sommes
fatigués par notre randonnée encore une fois plus longue que prévu. Je propose
qu’on allonge d’une journée notre excursion prévue initialement de 5 jours en
dormant ce soir à Ambalavao qui se trouve à 2h30 d’ici, demain nous nous
contenterons de faire la route jusqu’à Ranohira et après-demain seulement, nous
débuterons notre randonnée de 3 jours dans l’Isalo. Flo est d’accord et trouve
l’idée excellente. Il ne se sent pas non plus d’embarquer là maintenant pour
autant de route et d’arriver tard dans la nuit dans une ville inconnue. Nous en
parlons à nos guides qui ne peuvent rien décider eux-mêmes. Il faut qu’ils
appellent leur patron, mais le téléphone ne passe pas ici. Il faut d’abord
retourner à Ambalavao chercher du réseau téléphonique. Parfait, en voiture tout
le monde ! Notre guide reste sur place, il attend un autre groupe de
touristes. Nous repartons juste avec le chauffeur du 4x4 et la petite
demoiselle (comme nous la surnommerons durant tout le séjour). Ça fait plus de
place dans la voiture tout ça !
Nous faisons un convoi
avec un autre 4x4 pour nous entraider à construire notre pont pour passer en
voiture. Nous reprenons le même chemin qu’à l’aller et malgré les soubresauts
incessants, je me délecte encore une fois des paysages traversés. C’est
fantastique ! Tout est tellement coloré, on dirait des photos de cartes
postales. Rien que pour cette route, le parc mérite d’être vu !
Une fois à
Ambalavao, la petite demoiselle appelle son cousin le gérant de l’agence qui
lui dit que sa femme se trouve dans le même village que nous et qu’elle nous
attend devant tel hôtel. Parfait ça ! Nous la retrouvons peu après et lui
expliquons notre problème d’horaire. Après quelques discussions assez raides
que je laisse Flo mener d’une main de maître, elle accepte de nous allonger le
séjour d’une journée pour une somme convenable. Là où ça coince un peu, c’est
que son assistante nous avait dit que tous les repas et hébergements étaient
compris, or elle nous apprend que ceux de Ranohira (où on sera demain) sont à
notre charge et qu’ils s’occupent juste de ce qui se passe dans les parcs.
Bref, après une discussion serrée entre elle et Flo, elle accepte de nous payer
l’hôtel demain soir. Ouf ! Reste à voir dans quel boui-boui elle va
choisir de nous loger…
Soulagés, nous
posons nos sacs à dos dans ce même hôtel où nous nous étions donné rendez-vous,
et savourons ce temps libre qui nous est octroyé. Il est tout de même déjà
17h30 ! Le soleil se couche dans une demi-heure, nous profitons des
derniers rayons du soleil pour faire un tour dans le village. Ça aurait été de
la folie de repartir pour autant de route à cette heure tardive, nous sommes
bien contents de notre changement de plan et très soulagés également. Nous
marchons le cœur léger dans cette charmante bourgade animée, avec une impression
de liberté extraordinaire au vu de la situation. Avoir pu prendre notre vie en
main quand ça ne nous convenait pas procure un sentiment de satisfaction
énorme !
Nous croisons
notre chauffeur et la petite demoiselle qui nous déconseillent de nous promener
dans cette ville une fois la nuit tombée. Ils nous proposent même de nous
conduire au restaurant de notre choix et de venir nous y chercher pour nous
ramener à l’hôtel. Nous trouvons ça un peu excessif, il est juste 18h !
Arrivés dans un restaurant primé par notre guide Lonely Planet, nous demandons
à la serveuse si nous pouvons rentrer à pied à notre hôtel une fois le repas
fini, ce dernier se situant à 10 minutes à pied. Elle-même nous le déconseille
vivement alors qu’elle sait qu’elle va perdre deux clients. Ok, nous
n’insistons pas et rentrons dîner à l’hôtel bien sagement. Nous sommes les
seuls clients dans notre hôtel aussi bien pour la chambre que pour le
restaurant. Ils subissent les travers du guide Lonely Planet qui ne conseille
qu’un seul restaurant dans cette ville - celui d’où on vient - ce qui nuit à
tous les autres. Il y avait beaucoup de touristes dans le restaurant de tout à
l’heure mais le nôtre est vide, alors qu’on y mange divinement bien ! La
soupe de nouilles est exquise, les crevettes pour moi et le zébu pour Flo sont
très bons également. Nous irons nous coucher le ventre bien rempli, dans un
silence olympien dû au fait que nous sommes les seuls clients de l’hôtel…
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