Retour sportif à Tuléar



20/08/2013

   Nous sommes prêts pour 7h, petit déjeuner pris et sacs empaquetés pour un éventuel départ en bateau ce matin si le temps le permet. Apparemment oui, un retour sur Tuléar est prévu ce matin. Espérons qu’ils savent ce qu’ils font, je n’ai pas envie de me retrouver au fond de l’Océan Indien accrochée à mon sac à dos ! Les vagues m’ont l’air fortes même si le vent ne s’est pas encore levé.

  Allez, on embarque, quelques touristes et nous, accompagnés d’une famille malgache avec une toute petite fille d’à peine 4 ans, à bord du bateau à moteur de l’hôtel. Cette fois, nous attachons tous consciencieusement nos gilets de sauvetage, sans avoir l’impression qu’ils seront de trop durant cette traversée qui promet d’être houleuse. En effet, le point compliqué est de sortir de la barrière de corail sur laquelle de grosses vagues de plusieurs mètres se fracassent en gros rouleaux. Pour tout avouer, moi qui ne suis pourtant pas très peureuse en mer habituellement, je n’en mène pas large cette fois. Je vois d’énormes vagues monter devant le bateau tout en n’ayant aucune idée de la façon dont le capitaine va pouvoir mener sa barque à travers ce mur de mer ! Je le regarde, il est concentré sur les vagues, attend le bon moment, puis part pleins gaz perpendiculairement à cette barrière d’écume. Je suis assise tout à l’avant du bateau, aux premières loges des montagnes russes. Le bateau s’élance vers la vague, son nez monte, monte… Je sens, l’espace de quelques secondes (qui me paraissent une éternité), que le bateau est littéralement en train de voler et a quitté toute adhérence avec l’eau avant de retomber avec fracas sur la mer, dans le bon sens, tout le monde s’étant suffisamment accroché pour ne pas tomber à l’eau. La petite fille a crié durant cet assaut épique et pleure maintenant à chaudes larmes. La pauvre, je la comprends, j’ai eu bien peur moi-même et j’ai dû massacrer le genou de Flo auquel je m’accrochais comme je pouvais.

  Ouf, nous avons passé le plus dur, le capitaine a bien manœuvré. Le reste de la traversée est plus facile, même si les embruns des vagues nous trempent des pieds à la tête. La vigilance est toujours de mise à cause de la houle très importante et parfois rapprochée. Nous aurons tout de même la chance de croiser deux baleines qui paraissent plus à l’aise que nous sur cette mer agitée. A l’arrivée sur la plage de Tuléar, des charrettes à zébus viennent nous récupérer afin de nous éviter de patauger dans l’eau, puis nous déposent sur la terre ferme. Qu’il est bon de fouler la Terre ! C’était toute une aventure !

  Maintenant, il faut trouver un moyen de retourner sur Tana afin de prendre notre avion vendredi soir pour la France. Ça sent la fin des vacances tout ça ! Enfin, nous avons encore quelques jours et comptons bien en profiter. Nous parcourons la ville à la recherche d’un 4x4 qui rentre vide sur Tana et pourrait nous prendre à moindre coût. Bon, personne n’est sûr mais tout le monde nous dit qu’il passera ce soir à l’hôtel s’il y a un véhicule de libre ! En gros, nous sommes dans l’incertitude mais nous n’avons plus qu’à patienter jusqu’au soir ! On verra… Il faut apprendre à être patients et confiants à Madagascar.

  Nous nous reposons un peu dans notre charmant petit hôtel déniché au hasard puis partons manger dans un restaurant en bord de mer. On transforme nos langoustes et nos calamars en produits bien terrestres : zébu pour Flo, canard pour moi. C’est un délice ! Par contre, nous retrouvons avec pitié ces vieux Blancs, accompagnés de jeunes et belles Malgaches, attablés non loin de nous. J’ai remarqué que plus ils sont âgés, moins ils mangent et moins est garnie l’assiette de leur maîtresse. La jeune Malgache du papy de 80 ans n’aura droit qu’à une soupe comme lui, alors qu’elle lorgne avec envie dans mon assiette de magret de canard. Il ne faut pas les prendre trop vieux non plus, c’est moins rentable… Bref, ça fait mal au cœur tout ça !

  Je me sens épuisée aujourd’hui, je ne sais pas si c’est à cause de ma frayeur en bateau de ce matin mais je rentre m’allonger un peu à l’hôtel et m’endors aussitôt. Après ce somme réparateur, nous partons faire quelques courses en ville, surtout des petits cadeaux pour nos proches, puis revenons à l’hôtel où une voiture nous attend pour nous ramener à Tana le lendemain. Nous aurions préféré un 4x4, la route n’étant pas toujours évidente et comme la propriétaire de l’hôtel nous promet qu’un 4x4 va arriver ce soir pour nous, nous sommes indécis. Une voiture présente vaut mieux qu’un 4x4 qui n’arrivera peut-être jamais ! Bon, nous lui demandons de repasser à 20h ce soir, nous en saurons plus sur cet éventuel 4x4 !
  
 En tout cas, nous aimons beaucoup cette petite ville de Tuléar, bordée de cocotiers où règne un certain calme dû au peu de voitures qui circulent et à une certaine nonchalance agréable. Dommage qu’il y ait autant de vieux Blancs dégueulasses qui profitent des petites Malgaches !

  Arrivés le soir, nous n’avons finalement pas de 4x4 mais un minibus fumeur, avec 4 touristes  prévus, qui remonte sur Tana demain matin. Bon alors là, on a un dilemme… Ce bus touristique est recommandé par une agence fiable et on est sûr d’arriver à bon port, mais dans la fumée de cigarettes et en s’arrêtant à Ambositra (ville qu’on n’a pas vraiment aimée) pour la nuit au lieu de Fianar que j’aurais vraiment aimé revoir. La voiture de cet a-m n’est pas connue des agences et il peut s’agir de n’importe qui… Par contre, nous ne sommes que 2 dedans et elle s’arrête à Fianar. En fin de compte, nous choisissons la sécurité et opterons pour le bus touristique qui a l’air tout de même confortable. Par contre, départ à 5h du matin demain. Ça va faire mal… Je suis un peu déçue de la solution trouvée pour rentrer à Tana mais bon… Ce sont les aléas du voyage ! Nous mangeons rapidement nos brochettes de zébu puis partons nous coucher, on se lève tôt demain !

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