05/08/13
Nous avons encore fait une nuit de 12h, quel
bonheur ! Bon, par contre, c’est difficile de sortir du lit ce matin à
cause du froid dehors. On est bien sous les trois couvertures !
Petit déjeuner pris, nous retrouvons nos deux
pousse-pousse qui nous attendent de pied ferme devant notre hôtel pour nous
emmener à la gare de taxi-brousse. On grimpe dans le minibus en prenant soin de
choisir des places correctes pour mon genou puis on patiente… Deux heures plus
tard, nous sommes toujours en train de faire le tour d’Antsirabe afin de
remplir le bus. Ce qui n’est pas aisé, il est à moitié vide ! Au moins, on
aura visité la ville dans ses moindres recoins… au moins dix fois ! Mais
nous commençons à perdre patience…. Rouler vers une destination, même si c’est
long, est plus facile que de tourner en rond ! Ça me rappelle Flores en
Indonésie où nous n’en pouvions plus de faire le tour des villages durant des
heures en attendant que le bus se remplisse. Sauf qu’en Indonésie, on avait
chaud ! Là, avec mon bonnet vissé sur ma tête que je garde à longueur de
journée, je commence à grelotter dans ce taxi-brousse aux vitres qui ferment
mal. Heureusement, une fois le bus plein, on se tient chaud, serrés comme des
sardines. Ils ont déplacé Flo devant, près du chauffeur, calculant qu’ils
pourraient ainsi entasser deux personnes au lieu d’une à sa place. Forcément,
il fait office de géant pour les Malgaches qui sont du genre rasibus…
Nous quittons enfin Antsirabe avec une joie
non dissimulée pour tous les passagers sous un ciel gris parsemé d’averses. On
dirait du crachin normand ! Ben ça, je ne m’attendais pas à un temps
pareil. Les paysages traversés perdent de leur attrait sous cette grisaille,
nous empêchant d’en profiter pleinement. Après un arrêt pour déjeuner avec du
riz-porc-petits pois (que j’ai finalement préféré à mon ragout d’hier soir)
nous arrivons à Ambositra, connue pour son artisanat malgache. Finalement, nous
aurons mis autant de temps à tourner en rond dans Antsirabe qu’à effectuer le
trajet jusqu’à Ambositra… je suis lasse. Le village étant peu étendu, nous
décidons d’aller à pied jusqu’à notre hôtel. La pluie rend les chemins de terre
boueux, les Malgaches y pataugent parfois sans chaussures. Le temps maussade n’aide
sûrement pas mais nous trouvons cette vision plutôt triste. La rue est boueuse,
les échoppes n’abritent pas beaucoup les commerçants, les habitants sont peu ou
mal vêtus pour ce type de température ni pour la pluie. Nous arrivons à notre
hôtel qui fait figure de palace comparativement à ce qu’on vient de voir et
nous ne nous sentons nullement mieux. Par contre, la chambre est aussi froide
qu’un frigo et je me couche sous les couvertures, gardant mon bonnet, pour
tenter de retrouver un peu de chaleur. Il doit faire dix degrés à l’extérieur à
peine et guère plus dans la chambre… alors qu’il est 15h de l’après-midi !
Un peu réchauffés, nous partons visiter le village. Plusieurs
petits magasins d’artisanat se succèdent et j’ai l’impression de me retrouver
dans le salon de mes parents ! Ils ont ramené beaucoup d’objets malgaches
en France après leur séjour de dix ans ici et me retrouver au début de la
chaîne de ces objets qui ont rythmé mon enfance, ça me fait vraiment
drôle ! Des bouliers par ci, des statues par-là, des chaises longues en
bois, des totems malgaches …Ah, j’adore ! J’achèterais tout le
magasin si je pouvais ! Mais tous ces objets sont lourds et nous avons
encore beaucoup de voyage à faire. Nous verrons à Tana au retour !
Nous rentrons nous reposer et nous réchauffer
à l’hôtel, ce village et ce temps nous rendent un peu tristounets malgré tout. Vivement
un beau ciel bleu, déjà ça irait mieux ! Après un repos salvateur, nous
décidons de ne pas trop braver le froid à travers le village à chercher un
restaurant et optons pour dîner à l’hôtel. Malgré tout, nous arrivons
frigorifiés au restaurant et commandons aussitôt une soupe chaude pour nous
remettre. Ah, enfin nous retrouvons des couleurs en buvant ce mets brûlant et
nous pouvons envisager d’enlever veste et bonnet. Je me régale ensuite d’un
curry aux crevettes tout en testant le vin rouge (pas terrible), le tout suivi
d’une banane flambée au rhum qui finit de nous réchauffer entièrement. Deux
musiciens accompagnent notre repas en blouson et bonnet, avec un air aussi
frigorifiés que nous. On se sent moins seuls ! Bizarrement, la salle de
restaurant est remplie de touristes, nous qui n’en avons croisé aucun depuis le
début. C’est dans ce petit village que nous les retrouvons tous ! Ou bien
c’est le seul resto ouvert ce soir… Au lit maintenant, retournons dans notre
frigo !
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