En canoë sur le Zambèze

09/08/2014

Réveillés à 6h, nous nous dirigeons vers la salle du petit déjeuner où le chef s’affaire déjà dans sa cuisine. Il concocte de délicieux œufs à la coque pour moi et pour Flo une omelette, nous engouffrons tout cela avec joie.

Denver vient nous chercher à heure dite et nous emmène dans sa petite voiture de fortune pour une heure trente de route jusqu’à Chirundu où nous commencerons notre trip en canoë. Il est toujours aussi peu loquace mais bon, à 7h du matin, ça nous va bien de ne pas avoir à faire la conversation (petit clin d’œil à Maman !). La route est vraiment belle jusqu’à Chirundu, la lumière matinale éclaire la savane alentour et les petites collines, donnant un peu de relief à un paysage plutôt plat jusqu’alors. Nous traversons quelques petits villages, beaucoup plus pauvres que Livingstone, on entre vraiment au fin fond de l’Afrique cette fois. Ces petites huttes de paille posées sur cette terre rouge poussiéreuse changent vraiment des villes occidentales que nous avons vues jusque-là. Ce pays possède un clivage impressionnant entre les riches et les pauvres ! On change de siècle entre les deux !

Nous arrive à destination avec une heure de retard par rapport aux prévisions de Denver. On nous apprend que les deux autres personnes qui nous accompagnent ne sont pas encore arrivées. Ouf, nous ne sommes pas les derniers ! Nous devions être huit, nous ne sommes que quatre finalement… Bon, tant mieux ! A mon avis, le programme risque de changer quelque peu entre ce qui nous a été vendu et ce qui va réellement se passer… C’est l’Afrique, laissons faire…
Un couple d’Allemands d’une soixantaine d’années arrive peu après nous. Arghh, ils vont passer leur temps à parler allemand avec Flo et je ne vais encore rien comprendre ! Bouh… Ceci dit, ils ont l’air gentil, c’est déjà ça, étant donné qu’on va passer trois jours ensemble. Nous attendons que le vent tombe avant de partir avec les canoës, donc Flo discute avec les Allemands en attendant. Je m’éloigne, je sens que je vais me sentir un peu seule et exclue des conversations durant ces trois jours.

Ca y est, le vent est un peu tombé, nous pouvons y aller. Notre guide, Martin, nous fait un briefing assez complet sur la façon de pagayer et sur les dangers du canoë sur le Zambèze :
1 : Le soleil. Attention à la déshydratation et aux coups de soleil
2 : Les rochers et les troncs d’arbre : ne pas foncer dessus, notre canoë pourrait chavirer.
3 : Les crocodiles : ils devraient s’enfuir en nous voyant arriver (« devraient’ ?)
4 : Les hippopotames. Le guide va frapper sur son canoë pour faire du bruit et les éloigner (et si ça ne marche pas ?)
5 : Le vent : éviter de trop pagayer contre le vent, ça fatigue pour rien.
Voilà, nous sommes prévenus !

Nous grimpons dans nos canoës pour deux (le guide restant seul), puis partons à l’aventure. Martin est aussi réservé que Denver comme guide. Finalement, c’étaient peut-être ceux de Livingstone qui étaient extravertis ! Nous voguons sans bruit sur ce fleuve mythique (aucun hélicoptère ne vient nous vrombir dans les oreilles cette fois), évitant les nombreux hippopotames, admirant les éléphants qui se baignent et les aigles royaux qui nous survolent. C’est tellement beau et apaisant ! Bon, sauf quand on croise des hippos, le guide est concentré et nous aussi ! Ça ne serait pas un peu dangereux notre affaire ? Bref, mon côté naïf et optimiste passe outre cet aspect, je fais une confiance totale en notre guide !

Nous nous arrêtons sur une petite île pour déjeuner. Entourés d’hippos (qui ne nous prêtent aucune attention), de martins pêcheurs et d’éléphants, nous sommes au paradis. Nous dévorons les sandwiches préparés puis nous relaxons à l’ombre d’un arbre dans ce cadre enchanteur.
Puis, alors que la lumière prend une couleur ocre, nous remontons dans nos canoës, essayant d’éviter soigneusement l’hippo qui se trouve juste devant. Nous ne voyons pas tant d’animaux que ça, mais simplement se trouver sur ce canoë, à se laisser dériver par le courant, écoutant la nature murmurer à nos oreilles, nous comble totalement. Nous apercevons au loin un groupe d’Espagnols, ils sont au moins dix et parlent super fort ! Nous sommes tellement bien à quatre avec nos deux Allemands super calmes…

Alors que le soleil décline, nous accostons sur une petite île bordée de roseaux, en y délogeant d’abord des hippos peureux. Martin nous apprend que nous campons là. Avec les hippos ? Il nous assure qu’ils ne viendront pas puisque nous sommes là… Bon, je vais essayer de ne pas avoir envie d’aller aux toilettes en pleine nuit moi ! Nous montons les tentes, puis Martin allume un feu tandis que nous nous perdons dans la contemplation du coucher de soleil sur le Zambèze à travers les roseaux. Tout est parfait ! Des aigrettes parcourent le ciel rosé, des hippos grognent tout proches… Ah, l’Afrique ! Une nature si dense et si généreuse !

Martin réussit à nous faire cuire des pâtes à la bolognaise sur ce feu de fortune, elles sont même délicieuses. Il nous fait goûter également à des patates douces locales, exquises ! Nous finissons tous autour du feu à écouter le guide nous raconter des histoires de touristes qui ont chaviré au milieu d’hippos… Super ! Tout est calme, c’est magique. Une magnifique pleine lune nous illumine comme une lanterne, nous n’avons même pas besoin de lampe dehors ! Je suis aux anges.
Nous partons nous coucher dans la tente au son des grenouilles et des hippopotames. Bonne nuit !

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