Le parc Chobe au Botswana

05/08/2014

La nuit fut un peu agitée… je me réveille à cause d’un bond que fait Flo soudainement dans le lit. J’entends alors moi aussi un bruit étrange venant de l’extérieur. Flo pensait tout d’abord que quelqu’un était entré dans notre tente, mais en fait il s’agissait sûrement d’une grosse bestiole en train de grignoter les feuilles d’arbres. Elle a l’air énorme, sûrement un éléphant ou un hippopotame (les deux animaux les plus craints par les locaux). Serrés dans le lit, nous attendons que ce vacarme s’arrête afin de pouvoir nous rendormir. Une partie de moi a envie de se lever pour voir de quoi il s’agit, une autre plus raisonnable me souffle que ce serait bête de mourir à cause d’un excès de curiosité. Essayons de relever le niveau de l’Eve biblique ! En plus, il fait froid dehors… Je reste donc couchée et l’animal finit par partir ce qui nous permet de finir notre nuit.

Réveillés à 6h20, nous nous préparons rapidement et sortons doucement de notre tente au cas où notre visiteur ne serait pas loin. Rien à l’horizon à part quelques branches cassées et buissons écrasés. Notre chauffeur arrive et nous emmène chercher un couple d’Autrichiens avant de prendre la route vers le Botswana. En bord de route, nous apercevons encore de beaux éléphants, des antilopes et des phacochères. Nous passons l’immigration pour le Botswana rapidement (le passage de nos chaussures dans un bac désinfectant boueux nous fera bien rire), puis notre guide nous conduit dans un beau resort en bord de rivière où nous attendons patiemment notre bateau. 
 
Ca y est, il est arrivé et nous sautons dedans avec impatience afin de découvrir la faune du parc Chobe, surtout connu pour sa densité impressionnante d’éléphants. Nous n’avons pas fait dix mètres que nous tombons nez à nez avec un hippopotame en train de se baigner. L’hippo est un peu nerveux, du coup notre guide aussi. Nous ne nous en approcherons pas trop, notre guide nous explique que cet animal peut être dangereux pour l’homme s’il se sent agressé. L’hippo disparaît sous l’eau et notre guide met les gaz pour s’en éloigner, l’ayant ainsi perdu de vue.

Nous nous arrêtons près de trois beaux crocodiles qui se font dorer la pilule tranquillement au soleil. Notre guide sort alors thermos de café et muffins pour un petit déjeuner improvisé. Nous savourons notre café au beau milieu des crocodiles… Cherchez l’erreur ! Dans le style insolite, nous avons la palme d’or ! Et nous en profitons bien. Nous apercevons de très loin un troupeau d’éléphants qui descend tranquillement vers la rivière. A l’allure où ils vont, on n’est pas prêts de les avoir à côté de nous. Nous en profitons tout de même en les mitraillant tous azimuts.

Nous redémarrons et nous postons quelques mètres plus loin à côté d’un troupeau d’hippos qui somnolent dans les marécages. Mon Dieu, il y en a tellement ! Des buffles se mêlent à eux ainsi qu’une quantité incroyable d’aigrettes et d’oiseaux en tous genres. On ne sait plus où regarder tellement il y a des animaux partout ! C’est incroyable ! Nous en prenons plein les yeux et les oreilles avec les grognements rauques des hippos. Hop, un énorme crocodile saute à l’eau devant nous. Et voici un aigle royal qui vole au-dessus de nos têtes… Arrêtez, j’ai le tournis ! C’est tout simplement magique.

Nous suivons ensuite un papa éléphant et son petit qui se sont approchés de l’eau. Le bateau s’arrête à terre non loin d’eux pour pouvoir les observer sans bruit, et nous voyons avec stupeur le plus gros éléphant s’avancer vers nous, plutôt curieux. Nous faisons le moins de bruit possible pour ne pas l’effrayer et il s’avance davantage. Comme il est énorme et impressionnant ! Cachée derrière mon appareil photo, je ne me rends pas trop compte du danger. Mais quand je finis par lever le nez, je m’aperçois qu’il est à moins de deux mètres de nous ! Des frissons d’adrénaline me parcourent le corps. Il nous regarde droit dans les yeux, j’en suis vraiment impressionnée. Quel animal majestueux ! Notre guide finit par trouver qu’il est assez proche de nous et redémarre le bateau pour nous en éloigner. C’est alors que l’éléphant entre dans l’eau doucement afin de traverser la rivière pour aller brouter dans le marécage. Le voir nager devant nous, la trompe en l’air pour pouvoir respirer, est tout simplement stupéfiant et nous rend fous de joie. Quelle chance de pouvoir assister à un tel spectacle ! Son éléphanteau ne tarde pas à le suivre dans l’eau et les voici tous deux de l’autre côté, à s’extirper tant bien que mal de la gadoue, leur gros bedon pesant une tonne !

Nous les laissons tranquilles pour poursuivre notre route au milieu des buffles, antilopes, impalas, phacochères… et j’en oublie sûrement. Nous assistons à la chasse d’un aigle sur un énorme poisson qu’il arrive à maîtriser dans ses serres. Nous tombons sur une multitude d’autres éléphants qui traversent la rivière, dont une famille qui prend soin de protéger le petit au milieu des parents lors de la traversée, afin d’éviter les attaques des crocodiles sur les éléphanteaux. Moi qui avais peur de ne pas voir d’éléphants, je suis plutôt soulagée ! Ils se comptent par dizaines depuis ce matin et nous n’avons pas fini la journée ! Dire que j’ai mitraillé de photos un pauvre éléphant se trouvant à des kilomètres alors qu’on en voit un tous les 5 mètres en ce moment. On risque même de finir par se lasser à force !

Le tour en bateau est fini, il nous aura ravis au plus haut point. Et il n’est que midi ! Une virée en jeep nous attend cet après-midi… En attendant, à table ! Je meurs de faim. Un bon buffet dans le resort de ce matin nous attend, et nous nous goinfrons avec enthousiasme. Une fois le ventre plein, nous montons dans une jeep de safari et pénétrons dans le parc. 
 
Nous avons une chance inouïe de n’être que quatre depuis ce matin, toutes les autres jeeps sont remplies à ras bord par au moins dix personnes. Nous, confortablement installés sur des sièges pouvant contenir le triple de personnes, nous profitons de nos privilèges avec délices. Durant le parcours, nous aurons la chance d’apercevoir des babouins joueurs, des girafes au long cou vertigineux, des koudous, des impalas et une multitude d’éléphants majestueux se promenant élégamment en bord de rivière. Les lions resteront cachés pour aujourd’hui. Mais bon, nous ne pouvons pas nous plaindre, nous avons déjà été incroyablement gâtés !

On nous raccompagne jusqu’à la frontière pour repasser en Zambie. Au revoir, Botswana ! Merci de nous avoir fait profiter de tes trésors… Les formalités sont vite passées puis nous grimpons dans un bateau privé rapide qui nous fait traverser le Zambèze tout en regardant, médusés, le bac local transportant chaque camion un par un, ce qui entraîne une file de camions hallucinante ! Ils ne sont pas prêts de passer la frontière eux, ils en ont pour trois semaines d’attente !

On grimpe ensuite dans une belle voiture climatisée qui nous ramène, en une heure de route, à Livingstone. Ils ont vraiment des voitures impeccables ici, tout comme leurs bus. Ce n’est pas vraiment le pays pauvre que je m’attendais à visiter et j’en suis bien heureuse pour eux (un peu moins pour mes finances qui partent plus vite que prévu). Les magasins où nous avons fait quelques courses hier pour le pique-nique ont une grande variété d’aliments. Les structures routières et immobilières ont l’air correctes. Ça change de Madagascar !

Nous décidons de ne pas rentrer à notre hôtel tout de suite et descendons au Royal Sun, celui où nous sommes déjà allés prendre un pot hier pour la fin de la journée. Le Zambèze reflète ses rayons rosés tout en s’écoulant inexorablement vers les chutes dont nous apercevons les embruns non loin de nous. Un verre de Chardonnay à la main, nous profitons de ce superbe coucher de soleil qui sublime notre journée déjà pourtant magique. Quelle apothéose royale ! Et c’est sans mentionner le troupeau de zèbres broutant dans le jardin qui ajoute la touche finale à ce tableau idyllique.

Les derniers rayons du soleil ayant disparu derrière le Zambèze, ainsi que les dernières gouttes de notre vin dans notre gosier, nous rentrons dîner à notre hôtel à la belle étoile avant de nous coucher tôt (pour changer). Malgré le luxe et la beauté des autres hôtels visités, le nôtre est décidément celui qui nous convient le mieux. A taille humaine, bordé d’un superbe jardin, et se situant en bord de rivière, tous les ingrédients sont réunis pour que nous l’adoptions ! En plus, nous y sommes quasiment seuls, il faut croire que ce petit paradis n’est pas encore trop connu du tourisme (il n’est d’ailleurs sur aucun guide), tant mieux pour nous !

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