Entourés d’animaux sauvages

11/08/2014

Je n’ai pas très bien dormi cette nuit. Réveillée par de grands mouvements de la tente en tous sens, j’avais l’impression qu’un éléphant nous bousculait sauvagement. Mais non, ce n’était que le vent qui s’engouffrait sous la toile. Ça fait un de ces boucans par contre !

C’est donc avec un beau mal de tête que je me lève le matin. Nous devions partir avant le petit déjeuner, afin de chercher les animaux à l’aube, mais le vent est trop fort, nous devons attendre qu’il faiblisse. En effet, le fleuve est parsemé de vaguelettes et le vent, loin de diminuer, semble s’enhardir au fur et à mesure de la matinée. Espérons pouvoir partir un jour de cette île !

Alors que le vent me semble toujours aussi intense, notre guide sonne le départ. Il nous explique que le plus difficile va être de traverser la rivière. Une fois près de la berge, on sera protégés du vent. Nous voici donc bravant courageusement les remous du Zambèze, nos frêles canoës n’en menant pas large dans cette eau tumultueuse. Pourtant, nous réussissons, sans sombrer, à traverser la rivière pour atteindre la rive. En effet, il y a moins de vent et nous pouvons pagayer tranquillement sans inquiétude. 
 
Nous croisons quelques petits villages parsemés avec la particularité de les voir laver leur linge dans la rivière derrière une cage en bois installée en bordure. Notre guide nous explique que les villageois se protègent ainsi des attaques des crocodiles. Autant sur un canoë, ils ne viendront pas nous attaquer, autant dès qu’une personne met un pied dans l’eau… Ah oui quand même ! Les habitants sont obligés de s’enfermer dans des cages pour laver leur linge en toute quiétude. Je n’avais jamais vu ça ailleurs. Même pas en Amazonie !

Nous croisons d’ailleurs de beaux spécimens de crocodiles se faisant dorer sur la berge, quelques hippos dont nous apercevons le museau (et qui sont toujours source de tension pour notre guide), et de nombreux éléphants s’ébattant dans la boue. L’un d’entre eux n’est d’ailleurs pas content qu’on le dérange et fait bouger ses grandes oreilles en tous sens pour nous intimider. Heureusement, nous sommes sur l’eau et lui sur terre, sinon on n’en mènerait pas large…

Nous nous arrêtons pour déjeuner sur la berge, avec comme toile de fond des hippos et des éléphants au loin. Après une longue sieste, nous secouons notre guide parti pour dormir toute l’après-midi, afin de profiter des belles lueurs du soir. Nous pagayons tranquillement, le vent étant complètement tombé. Nous arrivons en fin d’après-midi à un campement où plusieurs personnes de l’agence nous attendent. Eh oui, c’était notre dernier jour de canoë sur le Zambèze ! Nos tentes sont déjà montées et le feu allumé, nous n’avons rien d’autre à faire que de regarder le plan d’eau qui se situe juste à côté afin d’y admirer différents animaux qui s’y abreuvent. Nous apprenons également que ce campement possède une douche et des toilettes. Youpi !! Nous qui ne nous sommes pas lavés depuis trois jours, ça va nous faire du bien. Idem pour les toilettes… Faire ses besoins dans le bush en creusant son trou avec une des rames, c’est rigolo au début…

Il paraît également que nous pouvons apercevoir des lions à côté du plan d’eau. Ah, mon rêve ! Du coup, Flo et moi n’osons pas filer sous la douche de peur de rater leur passage. Nous restons donc plusieurs heures à admirer les antilopes, les impalas, les phacochères, les singes et les hippos qui s’abreuvent au point d’eau, mais pas de lion à l’horizon. Finalement, notre crasse aura le dessus sur notre attente et nous filons sous une bonne douche chaude en priant qu’aucun lion n’ait la bonne idée de pointer son nez durant ce temps. Ah, que cette douche est délicieuse ! On en avait bien besoin après ces trois jours dans la gadoue et le sable. On en ressort transformés ! Et aucun lion ne s’est montré… Ouf !

Le repas est servi mais nous le trouvons moins à notre goût que d’habitude. On nous sert même du vin rouge sucré pour aller avec, mais ce n’est pas notre tasse de thé. Le repas vite avalé, nous nous postons devant le lac à regarder la lune orangée entamer sa montée dans le ciel. Sa réverbération sur le fleuve est féerique ! Assis près du feu nous regardons les flammes danser, l’esprit apaisé. Alors que la nuit a pris possession des lieux, nous nous ouvrons aux bruits nocturnes non familiers à nos oreilles : un hippo grogne tout près, une hyène ricane dans la forêt. Un crocodile attrape un poisson dans l’eau, faisant claquer sa queue bruyamment, un léopard pousse un cri rauque au loin… Puis de grands bruits d’éclaboussures nous surprennent : trois éléphants sont arrivés sans bruit afin de s’abreuver de leurs cent litres d’eau. Que de monde par ici ! Nous sommes quand même en pleine nature, entourés d’animaux sauvages. Quand on y pense, ça fait un peu flipper… Heureusement qu’il y a un plan d’eau entre eux et nous. Nous pouvons les admirer sans avoir peur qu’ils viennent un peu trop près de nous. Allez, il est tard, je vais essayer d’entendre les lions cette nuit à défaut de les voir.

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