5 mars
Nous empaquetons nos affaires juste après avoir pris notre petit-déjeuner dans notre bunker afin de poursuivre notre route vers Ste Lucie ce soir. En attendant, nous avons encore toute une journée devant nous pour profiter de la Martinique avant de prendre le bateau ce soir.
Après mûre réflexion, nous décidons de pousser un peu jusqu'au Sud de la Martinique afin de faire un tour sur les plages de sable blanc qui font la réputation de l'île. Nous quittons donc St Pierre (village que nous avons beaucoup aimé) en direction de la route de la Trace, une belle route sinueuse encore sauvage qui traverse la jungle. D'immenses fougères nous ouvrent le passage, ainsi qu'une végétation dense et touffue qui semble vouloir nous ingérer en son sein. Il ne fait pas très beau aujourd'hui, des nuages sont accrochés sur les mornes et quelques averses nous surprennent en chemin. Nous ne verrons pas trop le paysage en hauteur, une brume cachant les montagnes, mais cette ambiance humide est aussi caractéristique de la région et possède un certain charme pour moi. Par pour Flo qui ne supporte pas la pluie, même tropicale! J'aurais toutes les misères du monde à lui faire accepter une balade de 10 minutes dans la forêt sous prétexte que la pluie peut nous surprendre... Je te jure !
Nous quittons ensuite la jungle pour arriver aux abords de Fort de France que nous ignorons royalement afin de poursuivre notre route dans le Sud de l'île vers Trois Ilets. Nous sommes surpris de l'urbanisation qui pousse plus vite qu'une jungle ici. L'endroit a l'air en effet bien plus touristique que dans le Nord. Il paraît que 95% des touristes se rendent dans ce coin, ça ne m'étonne pas ! Nous sommes bien contents de ne pas y avoir séjourné quant à nous. Nous nous arrêtons à Grande Anse, une belle plage réputée pour son snorkelling et ses tortues. Il y a du monde sur cette plage, ça nous change! On verra quelques petits poissons tropicaux, mais aucune tortue malheureusement. La plage est belle, mais certainement moins que l'anse Couleuvre par exemple ! C'est étrange que tous les touristes s'agglutinent ici alors qu'il y a de telles beautés sauvages au Nord. Tant mieux pour nous ceci-dit.
Nous continuons vers les anses d'Arlet pour y découvrir un petit village certes très mignon, mais infesté de touristes ! Mon dieu, on a un mal fou à se garer, il y a du monde partout... Au secours ! Nous nous réfugions dans un restaurant en bord de plage, tout au fond, la table près des toilettes, afin d'avoir une chance de fuir ce monde. Un poulet-frites plus tard, nous sortons de table vers 13h pour découvrir le petit village presque désert étant donné que tous les touristes sont à table (par contre, tous les restaus sont bondés à craquer, c'est une horreur). Nous profitons de ce petit village plus tranquillement du coup et c'est vrai qu'il a beaucoup de charme avec sa petit église en front de mer !
Nous continuons ensuite la route jusqu'au Diamant, un magnifique rocher sortant de mer à l'origine de mille légendes... Nous nous arrêtons à sa belle plage, plutôt déserte étant donné l'heure et le fait que la mer est déchaînée par de beaux rouleaux, peu propices aux familles. Flo s'en donne à cœur joie dans les rouleaux tandis que je me repose sous un cocotier.J'adore les vagues, mais dans mon etat, ce n'est pas raisonnable. Il ne manquerait plus que je sois projetée sur le ventre dans les graviers du sable... Je ne vois plus Flo pendant 3/4 d'heure, il s'amuse comme un enfant ! Je me souviens du temps que nous avons passé en famille ici lorsque j'étais petite. C'était il y a longtemps et en même temps, pas tant que ça... A mon tour, j'ai une fille (bientôt 2) à qui je pourrais faire découvrir à mon tour plein de beautés en ce monde. Il faut juste attendre un peu qu'elle grandisse !
Allez, il est temps de penser à rendre la voiture pour continuer notre chemin sur Ste Lucie en bateau. Nous reprenons donc la route pour Fort de France, lavons la voiture, faisons le plein, la rendons au loueur, grimpons dans un taxi qui nous amène à l'embarquement des bateaux vers les îles.
Il est temps de dire au revoir à la Martinique, une île qui nous a charmés à tout point de vue. Nous sommes ravis d'avoir choisi d'explorer le Nord de l'île, beaucoup plus en adéquation avec notre recherche d'aventure, de calme et de ressourcement. Les gens ont été en tout temps absolument adorables avec nous, ça a été un bonheur. La nourriture était exquise la plupart du temps et les logements plutôt corrects. On a pu assouvir nos envies de randonnées dans une nature encore sauvage et préservée tout en étant à côté des plages pour relaxer et se reposer. Tout était parfait ! Le seul point négatif pour moi, c'est que je ne me sens pas si dépaysée que ça... J'ai l'habitude, quand je pars en voyage, d'aller dans une autre culture, dans une autre langue... Ici, on reste en France et beaucoup de choses sont pareils que chez nous ! Mais ça, je le savais avant de venir. C'est pour ça que j'avais insisté pour faire une autre île plus anglophone également. On verra si je me sens plus dépaysée à Sainte Lucie !
Nous passons sans difficulté dans la salle d'embarquement de manière plus civilisée que lorsqu'on avait voulu entrer en Dominique il y a 3 ans où ça avait été la foire d'empoigne... Nous poireautons par contre un temps infini dans la salle d'attente avant d'embarquer sur le bateau qui partira avec au moins une heure de retard par rapport à l'heure prévue. La climatisation est mise à fond les ballons sur le bateau, nous grelottons de froid après la chaleur extérieure avoisinant les 30 degrés... Ils sont fous ces Martiniquais ! Le bateau tangue pas mal avec les remous de la mer. C'est un bateau rapide qui fonce à toute allure sur la mer des Caraïbes pas toujours très calme. Du coup, le bateau fait des sacrés creux et j'avoue que moi qui ne suis pas sujette au mal de mer d'habitude, je commence à sentir mon panini au poulet me remonter de l'estomac. Je fais un tour sur le pont à l'air frais -qui est plus chaud qu'à l'intérieur- en me tenant partout pour ne pas tomber tellement le bateau tangue. L'air de la mer me fait du bien et calme mes maux d'estomac. Flo n'est pas en bien meilleur état que moi, mais il tient le coup. Plusieurs passagers ont le teint verdâtre ou vomissent carrément dans des sachets. Bon... On a le droit au film Kirikou qui passe sur les écrans afin d'essayer de nous changer les idées, mais personne ne regarde vraiment. Heureusement, 1h30 de trajet passe relativement vite et nous finissons par débarquer à Sainte Lucie sans dégât. Là, c'est un peu la foire d'empoigne quand les portes du bateau s'ouvrent pour laisser descendre les passagers. Tout le monde se bouscule pour arriver en premier au poste de frontière. Heureusement, nous sommes dans les premiers sortis. Nous attendons ensuite derrière une barrière que nos bagages soient déposés sur le sol, puis au "go" d'un douanier, les portes s'ouvrent et tout le monde courre récupérer son bagage pour passer la douane au plus tôt. On se croirait dans un jeu de télé-réalité antillais... Notre sac à dos vite récupéré, nous sortons de l'embarcadère pour trouver notre taxi qui nous attend avec une pancarte. On grimpe dedans avec soulagement, la traversée a été longue... Il nous amène jusqu'à un autre embarcadère (encore ?) où un petit bateau nous amène en 5 minutes de l'autre côté de la baie, sur "Marigot Bay". Je me laisse guider, un peu comme un automate, me demandant où nous allons atterrir à force de bateau, de voiture... Ça a l'air un peu paumé par ici !
Un magnifique hôtel nous accueille, tout en bois, classe et plein de charme. On se croirait au paradis ! Une charmante dame nous accueille chaleureusement en nous offrant des rafraîchissements tout en nous expliquant plein de choses sur l'hôtel et Sainte Lucie, une île qu'elle affectionne tout particulièrement à l'entendre en parler. Elle nous fait monter dans la salle commune qui est superbe, à l'instar de magnifiques demeures coloniales. Sa grande fenêtre donne sur la baie ou quelques bateaux illuminent l'endroit, le rendant un peu surréaliste. Tout est calme, reposant, à part les bruits de la forêt que j'affectionne particulièrement. Note chambre est magnifique également, avec un lit nuptial orné de pétales de roses disséminés sur la grande moustiquaire. La dame m'a mise en garde contre les moustiques étant donné que je suis enceinte, je dois redoubler de vigilance. Message reçu !
Nous allons ensuite nous coucher, exténués, j'ai hâte de découvrir les lieux durant le jour demain ! En attendant, je m'endors aux sons des animaux de la forêt qui nous entoure...
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