Future guide de l’Amazonie?

Le 14 novembre 2009

Réveillés par les lueurs du jour entrant à flots dans notre hutte, nous nous apercevons que la tempête s’est calmée et que les animaux de la forêt ont recommencé à nous offrir leur plus belle mélodie. Max me prépare un chocolat chaud que nous dégustons avec quelques biscuits dehors sur un petit banc. Je sens l’odeur fraîche et humide de la forêt gorgée d’eau qui semble satisfaite d’avoir pu boire un peu cette nuit.

Nous rangeons ensuite nos affaires, remettons les choses en état puis reprenons le chemin du retour vers Dolphin Lodge sous un temps gris mais pas orageux. Les touristes étant partis en excursion, je profite de la quiétude de l’endroit encore une fois. Deux matrones allemandes à l’embonpoint remarquable et à la mine renfrognée débarquent au lodge en tant que touristes. Elles viennent d’une grosse agence d’Allemagne donc constituent des clientes importantes pour Max. Elles se plaignent de n’avoir pas de chambres immédiatement, la leur vient juste d’être libérée et doit encore être nettoyée. Bref, elles n’ont pas l’air commode. Max m’explique qu’il ne peut pas se permettre de perdre ces clientes-là, donc il me propose une virée avec elles en bateau cet après-midi pour leur montrer les alentours. Ca ne me dérange pas, même si je ne comprends pas très bien pourquoi c’est lui qui s’y colle. Il est toujours censé être en vacances avec moi. S’il n’était pas là -comme c’est le cas la majeure partie du temps- comment feraient-ils? Enfin, je ne suis pas là pour juger, ne voyant que le haut de l’iceberg de mon point de vue.

Après la sieste sacrée de l’après-midi dans les hamacs, nous partons, Max et moi, affublés des deux dames allemandes dans un petit bateau à moteur. Je me place devant, Max au fond du bateau, entourant les deux touristes comme pour les protéger d’éventuels problèmes inattendus. La jungle est un environnement hostile, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Je me sens l’âme d’un guide aujourd’hui, et même si je n’y connais pas grand-chose, je fais mon possible pour assister Max, que ce soit pour essayer de dénicher des animaux pour les montrer aux Allemandes ou bien prévenir Max d’éventuels obstacles sur la rivière, vu qu’il est au fond de la barque et n’a pas une vue dégagée pour conduire. Je m’occupe d’enlever les éventuelles branches et vais même jusqu’à pagayer durant une bonne heure à l’unisson avec Max pour qu’elles puissent profiter des sons de la nature sans moteur. Je prends mon rôle très au sérieux et j’adore ça! Qui aurait cru que je me retrouve un jour guide pour touristes au milieu de l’Amazonie? Pas moi, en tout cas… Max est ravi de m’avoir pour assistante et je trouve que nous formons une belle équipe tous les deux.

Je suis d’autant plus heureuse de participer à cette expédition avec des touristes que Max joue son rôle de guide animalier comme il se doit et j’apprends plein de choses sur la faune et la flore de la région. Lorsqu’on est tous les deux, il ne prend pas le temps de m’expliquer toutes ces choses et je le comprends, il est en vacances et souhaite se reposer et non pas passer son temps à jouer les guides professionnels. Je bois chacune de ses paroles, admirant sa connaissance de la jungle et de la rivière. Nous avons la chance d’apercevoir des caïmans, des martins-pêcheurs, aigles blancs, toucans et une multitude d’autres oiseaux exotiques. Max nous conduit dans des canaux sauvages où aucune trace humaine n’est visible sur plusieurs kilomètres. La promenade est fantastique et les deux Allemandes ont l’air de l’apprécier aussi, ce qui représente notre plus belle récompense.

Nous revenons au lodge à la nuit, fatigués mais heureux de notre virée sauvage. Je me vois bien en futur guide de l’Amazonie moi! Même si j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Nous nous relaxons devant une capirinha puis nous dévorons le dîner, l’exercice nous ayant ouvert l’appétit. Comme chaque soir, tout le personnel de Max se retrouve dans les hamacs, un verre de vin rouge à la main alors que les clients sont allés se coucher. Je fais maintenant partie intégrante de l’équipe composée uniquement de Brésiliens. Ils m’ont tous acceptée et je commence même à échanger quelques mots de portugais avec eux, le reste étant fait de sourires et de gentillesse…

1 commentaire:

  1. Enfin..la suite de l'aventure! C'est rigolo de constater que tu es passé de la méditation en Inde à la gestion touristique au Brésil en moins d'un mois! Et dire que dans moins de 2 semaines tu seras de retour à la vie d'informaticienne à Montréal.

    A+..

    Stéphan

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