Le 22 novembre 2009
Il n’y a pas de doute, dormir dans un bon lit douillet est quand même plus agréable qu’à même le sable d’une plage, mais il manque la vue au matin sur l’aurore éclatante dans le ciel et la sensation de se réveiller en même temps que la nature, ce qui reste pour moi le plus beau des réveils… Mais c’est toutefois plus reposés que nous nous levons ce matin. Et heureusement, vu le programme chargé qui nous attend. Max m’emmène ce matin dans la petite commune de Presidente Figueiredo, réputée pour la centaine de cascades qu’elle abrite dans ses environs.
Tout d’abord Max m’emmène dans un grand parc de Manaus où l’on sert un gigantesque petit déjeuner spécialement le dimanche dans un restaurant à ciel ouvert entouré d’arbres de toutes sortes. J’ai du mal à croire que nous sommes en plein centre de Manaus tellement cet aménagement de verdure dépayse totalement de la ville. Aucun bruit de voiture n’est audible, seuls les pépiements d’oiseaux sont perceptibles à nos oreilles pour mon plus grand bonheur. Par contre, il y a foule à la terrasse du petit déjeuner, les Brésiliens ont visiblement l’habitude de venir prendre l’air ici le dimanche matin. Je me régale de ce véritable festin matinal où fruits frais, gâteaux à la noix de coco, tapioca au fromage, semoule aromatisée, jus d’orange pressée se bagarrent au niveau de mes papilles gustatives pour essayer de trouver celui qui a la meilleure saveur… Ils finiront tous premiers ex-æquo, je suis incapable de choisir parmi ces délices culinaires! Un bon café au lait par-dessus tout ça et me voici fin prête pour la journée!
Nous effectuons une petite promenade digestive dans le parc avant de prendre la route pour les cascades. Ce n’est pas tout près de Manaus, il faut bien une heure et demie de trajet avant d’y arriver. Je somnole doucement sur le siège passager tandis que Max me conduit d’une main de maître sur cette route droite qui grimpe et redescend à travers les collines, traversant de magnifiques paysages de terre rouge se mêlant aux oasis vertes parsemées de petits lagons aux couleurs brunâtres… Arrivé à destination, Max passe d’abord à l’office du tourisme réserver un guide pour aller se promener en forêt en début d’après-midi. Nous allons ensuite déjeuner dans le restaurant d’un de ses amis qui nous fait la surprise de nous apporter un mélange de tous ses produits. Du coup, nous nous retrouvons avec ses meilleurs poissons, sa meilleure viande un peu fumée au goût étonnant mais absolument délicieux, du riz aux légumes, du manioc, un genre de frites savoureuses… Bref, il y a à manger pour 4 alors que nous ne sommes que 2. Je me régale, encore une fois, mais mange plus que de raison, ne sachant dire non à la nourriture, surtout lorsqu’elle est exquise… le patron fait cadeau de la moitié du repas à Max et nous repartons le ventre bien tendu et le porte-monnaie encore bien rempli pour la suite de notre aventure. Nous passons prendre le guide qui nous emmène à travers une forêt préservée où seuls les touristes accompagnés d’un guide peuvent pénétrer. Il s’agit encore d’une jungle différente de toutes celles que j’ai vues jusqu’alors. C’est fou comme les sols peuvent différer d’un endroit à l’autre amenant du coup un autre type de végétation et donc de faune y vivant. La guide ne parle que portugais, Max est donc obligé de faire l’interprète pour moi. Elle nous explique qu’une tribu indienne vivait ici il y a fort longtemps mais le gouvernement les a chassés afin de faire de ce territoire une protection de l’état (ben voyons…) et le chef du village ne voulant pas partir se serait caché durant des années dans les multiples grottes qui existent dans la forêt… D’ailleurs, au bout d’une bonne heure de marche, nous arrivons devant une magnifique et vaste grotte cachée par la dense végétation. Elle est, paraît-il, très profonde (500 m environ) mais il nous est interdit d’y pénétrer, l’éclairage étant inexistant et les chauves-souris risquant de nous inoculer des maladies. Je reste estomaquée par l’enchantement du lieu! Et nous avons la chance de pouvoir l’admirer seuls, sans personne d’autre.
Nous arrivons ensuite à une deuxième grotte encore plus belle que la première. Je me sens irrésistiblement attirée par cet antre qui semble vouloir me gober tout entière mais je reste sagement à l’entrée, ressentant dans chaque infime partie de mon être une énergie particulière qui émane de ces lieux. Max me prend par la main, lui aussi l’a ressenti et nous restons ainsi, les yeux fermés, à absorber de la magie que nous envoie mère Nature. Nous rebroussons ensuite chemin jusqu’à retrouver la route et la civilisation.
La guide nous emmène ensuite visiter une cascade très belle et naturelle, mais le nombre de Brésiliens jouant, criant en buvant de la bière, tombant dans l’eau à moitié saouls, dénature un peu l’endroit qui a pourtant tout d’un petit paradis. Après une rapide baignade nous rafraîchissant, nous ne resterons pas longtemps, ne souhaitant pas assister à un éventuel accident d’un jeune Brésilien ivre mort frappant le rocher en sautant de la cascade… Nous nous arrêtons en chemin devant une pausada attenante à une autre cascade qui est, d’après Max, l’une des plus belles de la région. Nous vérifions la disponibilité des chambres et on nous apprend que l’hôtel entier est vide ce soir étant donné qu’il est fermé demain sans réception ni petit déjeuner disponible. Mais pour Max, ils sont prêts à nous laisser une chambre pour ce soir. Je crois rêver… Nous aurons tout l’hôtel pour nous, avec la piscine extérieure en prime. Sans parler de la cascade voisine dont l’accès pour les touristes se termine à 17H, excepté pour les clients de la pausada… Youhou! Nous posons nos affaires puis raccompagnons la guide à l’office du tourisme.
Il est environ 17h et Max tient absolument à s’arrêter grignoter dans un snack quelque part. Il a toujours faim cet homme-là! Pourtant, nous avons déjà tant mangé depuis ce matin… Nous nous arrêtons donc dans un petit restaurant spécialiste des tapiocas de toute sorte, et moi, de façon totalement déraisonnable, je fais taire mon instinct qui me supplie de ne pas céder à la tentation et me commande un tapioca à la banane tandis que Max en prend un au fromage. Ce fut une terrible erreur de ma part, comme la suite me l’apprendra à mes dépens.
Nous nous dépêchons ensuite de revenir à la pausada afin de profiter de la cascade au coucher du soleil. Nous arrivons sur les lieux, les derniers touristes sont déjà partis et nous voici seuls au milieu de cette eau déferlant à grands torrents de toute part, jaillissant des rochers dans un bruit assourdissant, nous invitant à savourer sa fraîcheur dans de grandes éclaboussures argentées se fracassant sur les rochers illuminés par les derniers rayons du soleil. Je mets un pied dans l’eau mais soudain une douleur fulgurante à l’estomac stoppe net mon élan. Je ne digère visiblement absolument pas mon dernier en-cas, mon système digestif a décidé qu’il avait trop travaillé ces derniers temps, il est en grève. En attendant, je me tords de douleur alors que je me trouve dans un véritable paradis terrestre. Tout mon corps refuse d’entrer dans cette eau froide et cette fois, je sais qu’il est hors de question de ne pas l’écouter. Je fais part à Max de mon mal-être, il voit bien ma frustration de ne pas pouvoir profiter de cet endroit idyllique que nous avons pour nous seuls comme il faudrait et me propose de rentrer prendre une douche chaude, ce que j’accepte volontiers.
Je m’allonge sur le lit, ne pouvant quasiment pas bouger sans provoquer d’horribles douleurs abdominales. Mon corps m’aura pourtant prévenue, mais j’ai choisi de ne pas l’écouter. J’en subis donc les conséquences… Je suis surprise de pouvoir autant sentir les signes précurseurs que mon corps m’envoie (même si j’ai choisi cette fois de passer outre…), je n’étais pas capable d’entendre mon corps me « parler » auparavant. C’est une bonne leçon pour moi, je saurai prendre plus en considération les conseils qu’il me donne dorénavant; mais là, c’est toute notre soirée que j’ai mise à l’eau par ma faute. Il est hors de question d’ouvrir la bouteille de champagne que Max avait rapportée, ni d’aller dans le restaurant qu’il avait prévu, ni de profiter d’un bain de minuit dans la piscine en admirant les étoiles scintillant dans le ciel… Il est tout à fait impossible que j’avale autre chose que de l’eau et je peux à peine me lever pour aller dans la salle de bains. Super!
Après une bonne sieste d’une heure, je réussis à trouver le courage de me traîner jusqu’au bord de la piscine afin d’admirer un peu la voûte étoilée en compagnie de Max, mais je n’y reste pas bien longtemps, préférant de loin me retrouver en position allongée dans mon lit. On verra demain, espérons que ça ira mieux!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire