21/08/13
Le réveil à 4h du matin est plutôt dur pour
ma part, surtout que la nuit n’a pas été terrible. Mais bon, on n’a pas le
choix, le minibus vient nous chercher à 5h pour ensuite filer sur la RN7 en
direction de la capitale. Il vient nous prendre à heure dite après que le
gardien nous a ouvert, puis nous passons chercher un autre jeune couple et une
vieille dame dans un autre hôtel avant de filer dans le silence de la ville
encore endormie. Seuls quelques feux sont allumés à même la rue pour réchauffer
quelques Malgaches ratatinés devant les flammes pour chercher un peu de
chaleur.
Nous nous sommes installés tout au fond du
bus pour être le plus loin possible de la fumée de cigarettes des conducteurs.
Ce bus qui contient 14 sièges ne voyage qu’avec 5 passagers, autant dire qu’on
a de la place… Nous sommes pourtant plus habitués aux taxis-brousse qui n’ont
que 5 sièges mais y entassent 14 personnes ! Et pourtant, nous ne payons
pas si cher que ça pour une remontée sur Tana en deux jours dans ces conditions
de luxe ! C’est aussi parce que l’argent va directement dans les poches
des chauffeurs ; je ne pense pas que leur agence soit au courant qu’ils
ramènent du monde et ça nous va bien comme ça ! Tant que tout le monde s’y
retrouve. On remonte à petit prix, en sécurité et en confort ! Le reste,
c’est leur business…
Les étoiles et la pleine lune illuminent
encore le ciel tandis que nous filons vers le Nord, à vive allure étant donné
la bonne qualité de la route. Nous assistons petit à petit à un superbe lever
de soleil sur les baobabs épars que nous traversons. C’est magnifique !
Vers 7h, nous nous arrêtons dans un petit village, à une échoppe pour le petit
déjeuner. Les conducteurs nous ont prévenus, pas de restaurant touristique, on
mange à la Malgache ! Ils ne sont pas en service et ne sont pas là pour
s’occuper de nous. Le contrat est clair et ça nous va bien ! Chacun vit sa
vie en gros ! Alors qu’ils se gavent de riz en guise de petit déjeuner,
nous trouvons un peu de pain et de beurre dans une boutique accompagnés d’un
café et tout le monde est content. Nous repartons revigorés…
Les paysages de savane, de palmiers et de
montagnes plates que nous traversons sont de toute beauté, je ne me lasse pas
de les regarder ! Nous passons par Ilahaka, ville aux saphirs, puis par le
parc de l’Isalo dans lequel nous avons crapahuté durant 3j puis nous continuons
jusqu’à Ranohira en saluant notre hôtel avec piscine au passage. C’est drôle de
refaire ce même parcours dans l’autre sens ! Comme si on faisait un
récapitulatif de ce voyage intense. De plus, les paysages sont vraiment
changeants rapidement, ce qui nous évite l’ennui de la monotonie ! La
région de l’Isalo reste l’une de mes préférées je crois, c’est tellement
superbe !
La savane fait place à une terre plus aride et
rocailleuse près d’Ihosy, nous comblant toujours les yeux, rivés à la fenêtre
de notre bus. Vers 11h, le bus s’arrête sur le côté, au milieu de nulle part,
puis un autre bus vide et deux 4x4, vides également (je veux dire sans
touriste), s’arrête derrière nous. Notre chauffeur nous propose de venir les
rejoindre pour leur pause « eau de vie malgache ». Intrigués, nous
les rejoignons et ils nous proposent un verre de rhum pur qui, rien qu’à
l’odeur, a l’air d’être TRES fort. Flo y goûte en effet et il me le confirme en
s’étouffant presque. Ok, nos chauffeurs picolent avant de manger alors qu’il
nous reste 8h de route à faire. Tout va bien, on est à Madagascar ! En
même temps, il n’y a qu’une seule route, elle est très bien bitumée et
quasi-droite ! Après avoir également goûté au fromage local qu’ils ont
emporté avec eux, nous remontons dans le bus pour repartir. C’était la pause
détente des guides qui reviennent de déposer des touristes à Tuléar et
remontent à vide sur un long trajet en s’accordant des moments entre eux.
J’aime aussi ce côté-ci des Malgaches, sans leur carapace de professionnels du
tourisme, tout en restant très sympathiques et gentils, et surtout plus
naturels et détendus !
Petit à petit, nous retrouvons une végétation
plus verte, des rizières abondantes aux alentours du parc de l’Andringitra où
nous avons campé dans le froid et marché de nuit puis nous arrivons à Ambalavao
pour midi. On s’arrête dans une « hotely », un petit restaurant
malgache, aux abords du parc Anja où nous avons admiré tant de lémuriens. Un
seul plat nous est servi : cuisse de poulet avec du riz. Nous mangeons
tout avec avidité, le trajet donne faim ! Puis la route reprend…
Nous ne voyons pas le temps passer avec cette
multitude de paysages qui défilent devant nous à notre plus grande joie !
Et nous ne sommes nullement frustrés de ne pas nous arrêter, vu que nous avons
déjà visité tous ces endroits. C’est magique de pouvoir revivre 3 semaines de
voyage en 1 journée ! J’adore ! C’est une bien meilleure option qu’un
avion cher qui ne nous aurait peut-être même pas pris vu qu’il était
apparemment complet !
Nous arrivons à Fianarantsoa vers 15h. Quel
plaisir de voir cette ville sous le soleil ! Elle n’a pas du tout le même
effet tristounet qui m’était resté en souvenir à cause de la pluie et de la
grisaille. Par la fenêtre du bus, je mitraille cette ville de photos avec un
petit regret de ne pas m’y arrêter pour la nuit. Le minibus poursuit pourtant
sa route, retrouvant d’énormes nids de poule de cette mauvaise route, réduisant
ainsi considérablement notre vitesse ; et là, yeux grands ouverts, nous
admirons les environs superbes de Fianar que nous n’avions pu apprécier à cause
du temps. C’est si beau sous le soleil ! Rien que pour cette partie-là, je
suis heureuse d’être rentrée en bus à Tana ! Ces rizières surmontées de
petites maisons betsileo en brique et en terre prennent de superbes couleurs
chatoyantes au coucher du soleil !
Par contre, je dois avouer que les 2
dernières heures de route, le soleil ayant disparu derrière les montagnes, nous
ont paru longues. On va tout de même avoir fait 14h de route aujourd’hui, avec
peu de pauses ! Nous arrivons à la nuit tombée à Ambositra, dans le même
hôtel que la dernière fois. Il fait toujours aussi froid dans ce bled et c’est frigorifiés
et exténués qu’on arrive au restaurant pour commander une bonne soupe chaude.
Les mêmes musiciens que la dernière fois sont là mais ils me cassent vraiment
les oreilles ce soir ! Je suis fatiguée, j’ai froid et j’ai mal à la tête.
Du silence aurait été plus indiqué. Enfin… Notre côte de porc suivie d’une
banane flambée avalées, nous courons nous coucher, épuisés et transis de froid.
On aura quand même eu plus souvent froid que chaud dans ce pays ! Qui
l’eût cru…