L’anniversaire d’Amma

Le 27 septembre 2009

Réveillée à 6h du matin, je renonce à réveiller mes deux compères qui dorment paisiblement. Je pars donc seule assister à l’archana dans le grand hall. De nombreux Indiens sont présents, les Occidentaux se faisant plutôt rares à cette heure matinale. J’apprécie de plus ne plus en plus ces réveils avant l’aurore, pouvant ainsi profiter de cette atmosphère si particulière qui précède le lever du soleil.

Je reviens ensuite réveiller Jean-Roch pour le petit déjeuner puis nous retournons là-bas assister à l’arrivée d’Amma dans le hall. La salle est archi bondée, je n’ai jamais vu autant de monde rassemblé sous un tel chapiteau, c’est fou ! D’autant plus qu’il a plu ce matin et tout le monde patauge dans la boue, ce qui ne facilite pas le passage. Aucune allée n’est prévue pour que les gens puissent circuler facilement, c’est l’anarchie totale. Nous nous frayons un passage jusqu’à 2 chaises libres, nos vêtements se trouvant rapidement constellés de gadoue. Amma fait son entrée peu de temps après et je ressens encore une fois une montée d’émotions incontrôlables à son apparition sur scène. Son visage radieux, doux et la foule l’acclamant comme une reine, ou même plutôt comme une déesse, l’amour flottant dans ce hall et touchant tous les cœurs sans exception… Les larmes nous montent aux yeux, à Jean-Roch et à moi, nous sommes vraiment émus.

S’ensuit une purification des pieds d’Amma avec toutes sortes de substances et en les couvrant de pétales de fleurs comme une douce couverture naturelle. Les pieds sont des endroits du corps particulièrement sacrés en Inde et ce rituel est très important au niveau spirituel. Le discours d’Amma terminé, nous partons vaquer à quelques affaires dans le village puis nous revenons à l’ashram retrouver François. Après déjeuner, nous y retournons, François et moi, tandis que Jean-Roch préfère partir faire une sieste. Par chance, nous réussissons à nous faufiler sur l’estrade, juste à côté d’Amma qui est en train de donner le darshan. Elle va le donner durant quasiment 18h d’affilée sans boire, ni manger, ni dormir, sans même se lever pour aller aux toilettes… Elle ne fait que prendre inlassablement des gens dans ses bras à tour de rôle, leur donnant tout l’amour dont elle est capable… Est-ce vraiment humain de faire ça ? Peut-être pas…

Des danses données par des adolescents des écoles qu’Amma a subventionnées sont présentées sur scène. Je suis époustouflée par les costumes et les prestations des enfants ! C’est très réussi. Ils passent en revue, à travers ces spectacles, toutes les actions de bienfaisance auxquelles Amma a participé dans différents pays. Elle est extrêmement active socialement parlant, comment fait-elle pour réussir à être partout à la fois ? Certains lui reprochent de gagner beaucoup d’argent par sa notoriété, ce qui est vrai, mais on peut vite s’apercevoir qu’elle ne s’en sert pas pour ses désirs personnels, déjà parce qu’elle n’a pas le temps ! Elle n’arrête jamais ! Et ce petit bout de femme naturelle réussit à rester simple et accessible malgré sa renommée de plus en plus importante. Je ne sais pas si elle est une incarnation divine comme le voient tous ses disciples mais, en tout cas, c’est une Sainte à mes yeux, c’est certain.

Nous préférons ensuite quitter les abords de l’ashram, trop bruyant et avec trop de monde à notre goût, pour aller nous réfugier sur une petite plage, non loin de là. Nous partons tous les trois dans un bus tellement bondé qu’on peut sentir toutes les parties intimes de nos voisins, jusqu’au terminus qui n’est heureusement pas très loin. Des familles se promènent sur la plage, vêtues de leurs plus beaux habits. Ils viennent voir Amma sans aucun doute et recherchent un peu d’air comme nous. De la longue jetée qui s’avance vers la mer, j’ai même le bonheur d’apercevoir des dauphins noirs jouer dans les flots ! Nous admirons avec les Indiens ces animaux qui me procurent toujours autant un réel plaisir, jusqu’à ce qu’à ce qu’un groupe de jeunes gens vienne nous harceler en nous posant toujours les mêmes questions entendues 1000 fois déjà : « quel est ton nom ? », « de quel pays viens-tu ? », « quel est le but de ton voyage ? », « d’où viens-tu ? » et « où vas-tu ? ». Sans parler des innombrables photos qu’ils souhaitent prendre de nous. Et moi qui hésite toujours à prendre en photo un Indien, par respect, ils n’ont pas cette même gêne envers nous ! Ceci dit, c’est toujours fait avec le sourire et en s’amusant. Nous rentrons à l’ashram, en voiture cette fois, une famille indienne acceptant de nous reconduire jusqu’à l’ashram. C’et plus agréable que le bus bondé, il y a la climatisation en plus et c’est gratuit ! Le pied quoi…

Je reviens à l’ashram complètement exténuée de mes petites nuits à rallonge, je soupe rapidement et je me couche aussitôt, tenant à peine debout. Les gars partent revoir Amma, je les laisse y aller sans moi et sombre rapidement dans le pays des rêves.

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